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Citations sur Aurélien (297)

Celui qui a le goût de l'absolu peut le savoir ou l'ignorer, être porté par lui à la tête des peuples, au front des armées, ou en être paralysé dans la vie ordinaire, et réduit à un négativisme de quartier ; celui qui a le goût de l'absolu peut être un innocent, un fou, un ambitieux ou un pédant, mais il ne peut pas être heureux. De ce qui ferait son bonheur, il exige toujours davantage. Il détruit par une rage tournée sur elle-même ce qui serait son contentement. Il est dépourvu de la plus légère aptitude au bonheur. J'ajouterai qu'il se complaît dans ce qui le consume. Qu'il confond sa disgrâce avec je ne sais quelle idée de la dignité, de la grandeur, de la morale, suivant le tour de son esprit, son éducation, les mœurs de son milieu. Que le goût de l'absolu en un mot ne va pas sans le vertige de l'absolu.
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Bérénice. Il se souvient d'avoir sur ce nom en toute innocence rêvé. Il l'avait mal vue alors. Il rêvait sur son nom sans vraiment penser à elle. Un nom qui fait rêver d'ailleurs. Mais elle est au-delà de son nom. Son nom fait rêver à elle. Elle a effacé toutes les Bérénices possibles, il n'y a plus qu'une Bérénice possible, plus qu'une Bérénice, une seule Bérénice, elle...
p136
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Et puis il y avait les grandes librairies, pleins de nouveautés qui valaient les fruits d'Ediard, place de la Madeleine. Boulevard Saint-Germain, chez Crès, où on pouvait flâner des heures, à lire les livres et les revues entre les pages non coupées. Une petite boutique grise dans la rue de l'Odéon, dont elle aima les femmes qui la tenaient.
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Les Parisiens n'ont jamais de leur ville le plaisir qu'en prennent les provinciaux. D'abord, pour eux, Paris se limite à la taille de leurs habitudes et de leurs curiosités. Un Parisien réduit sa ville à quelques quartiers, il ignore tout ce qui est au-delà, qui cesse d'être Paris pour lui. Puis il n'y a pas ce sentiment presque continu de se perdre qui est un grand charme.
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«  Un beau soir l’avenir s’appelle le passé .C’est alors qu’on se tourne et qu’on voit sa jeunesse » .
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Chaque café était lié à des rendez-vous, des rencontres … Il en aurait voulu un tout neuf, où il n’eut pas même rencontré de souvenir
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Pour l'instant, ce n'était pas plus grave qu'un air qui vous poursuit, qu'on a essayé de chasser par toutes sortes de stratagèmes, et qui s'est montré plus fort.Alors, comme ça ne servait de rien de s'en chanter un autre ou de se raconter une histoire, on s'est décidé une bonne fois à s'abandonner à cette scie, à la laisser vous occuper la tête. Voilà qu'on ne l'en chasse plus.
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C'est inouï en plein Paris, la caresse, l'enveloppement de l'eau. L'eau. L'eau. Il lui en était entré dans les oreilles, il la chassa. Merveille de la solitude : ici, dans cette grenouillère, avec les cris de deux gosses qui se poursuivaient et s'attrapaient par les pieds, par la tête, il se sentait vraiment, totalement seul, plus que dans cet appartement à la pointe de l'île, quand il ouvrait sa fenêtre sur les arbres, le fleuve, et la hantise des noyés qui passent dans la Seine. Il fit longuement la planche, se guidant du mouvement seul des jambes, tournant d'un coup de rein quand il arrivait au bout de ce jardin vert de la solitude. Il se donnait en fermant à demi les yeux l'illusion de l'immensité.
L'autre fois, il était venu se jeter à cette eau tiède pour y fuir l'image de Bérénice, mais il l'y avait retrouvée, attachante, imperdable. Il s'était abandonné à elle, vaincu. Bérénice mêlée à la caresse de l'eau, à la souplesse de la nage, à cette intimité solitaire de son corps nu, à cette paresse jointe à l'effort, à toute la merveille de la rêverie et du mouvement.
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Mais il faut à l'homme un certain taux de chimères. Il lui faut un rêve pour supporter la réalité. Ce rêve, c'était Bérénice. Bérénice identifiée à toutes les idées nobles, à tout ce que le monde peut contenir de fier et de hautain. Aurélien la liait à toutes ses songeries.
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Cette fois-ci, elle laissa flotter cette question dans l’ombre.
« Non… si… On pourrait en parler avec détachement… s’il n’y avait pas ce stupide orgueil masculin, que vous avez comme les autres… mon cher Aurélien… »
Il remarqua qu’elle avait une manière à elle, cette fois comme la précédente, d’appuyer sur le mon cher, et pas du tout désinvolte ou agressive : comme si elle avait parlé à un mort : « Mon cher Aurélien… », répéta-t-elle. Et il était bien possible qu’elle pleurât.
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