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Citations sur Aurélien (297)

La noyée, la planche, la mer. Il est seulement alors frappé de la persistance autour d'eux de ces histoires de noyades, il frémit du masque brisé, ce sourire a terre, comme d'un pressentiment. Si tout de même, quand il croit vraiment qu'elle l'aime, elle n'aimait que son amour ?
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Il y a toute sorte de gris. Il y a le gris plein de rose qui est un reflet des deux Trianons. Il y a le gris bleu qui est un regret du ciel. Le gris beige couleur de la terre après la herse. Le gris du noir au blanc dont se patinent les marbres. Mais il y a un gris sale, un gris terrible, un gris jaune tirant sur le vert, un gris pareil à la poix, un enduit sans transparence, étouffant , même s’il est clair, un gris destin, un gris sans pardon, le gris qui fait le ciel terre à terre, ce gris qui est la palissade de l’hiver, la boue des nuages avant la neige, ce gris à douter des beaux jours, jamais et nulle part si désespérant qu’à Paris au-dessus de ce paysage de luxe, qu’il aplatit à ses pieds, petit, petit, lui le mur vaste et vide d’un firmament implacable, un dimanche matin de décembre au-dessus de l’avenue du Bois
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La première fois qu'Aurélien vit Bérénice, il la trouva franchement laide. Elle lui déplut, enfin. Il n'aima pas comment elle était habillée. Une étoffe qu'il n'aurait pas choisie. Une étoffe qu'il avait vue sur plusieurs femmes. Cela lui fit mal augurer de celle-ci qui portait un nom de princesse d'Orient sans avoir l'air de se considérer dans l'obligation d'avoir du goût. Ses cheveux étaient ternes ce jour-là, mal tenus. Mes cheveux coupés, ça demande des soins constants.

Aurélien n'aurait pas pu dire si elle était blonde ou brune. Il l'avait mal regardée. Il lui en demeurait une impression vague, générale, d'ennui et d'irritation. Il se demanda même pourquoi. C'était disproportionné. Plutôt petite, pâle, je crois... Qu'elle se fût appelée Jeanne ou Marie, il n'y aurait pas repensé, après coup. Mais Bérénice. Drôle de superstition. Voilà bien ce qui l'irritait.

Il y avait un ver de Racine que ça lui remettait dans la tête, un vers qui l'avait hanté pendant la guerre, dans les tranchées, et plus tard démobilisé; Un vers qu'il ne trouvait même pas un beau vers, ou enfin dont la beauté lui paraissait douteuse, inexplicable, mais qui l'avait obsédé, qui l'obsédait encore:

"Je demeurai longtemps errant dans Césarée".

(incipit: p.27 à p.28)
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Il aimait aussi diviser ses rencontres en deux grands groupes : les femmes qu'on déshabille et celles qu'il vaut mieux ne pas déshabiller . C'était là un critérium excellent et qui donnait champ à l'imagination . Un homme jeune ne s'ennuie jamais dans une grande ville avec de semblables passe-temps. Hop!
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Il fait collection d'assiettes le mari.Très intelligemment d'ailleurs.Il est curieux à entendre sur ce sujet. Les spécialistes sont toujours intéressants quand ils parlent de leur spécialité.
Les assiettes !....C'est une spécialité un peu étroite ....Ah! Il est pharmacien , naturellement....Mais ôtez-le de ses assiettes , il n'en reste rien ...Un véritable imbécile...
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Il dit : « Bérénice... » et ce nom mourut lentement dans le silence de tout ce qu'il ne dirait pas, de ce qu'il avait à tout jamais manqué de dire.
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« Vous savez, – dit-elle avec défi, – c'est beaucoup plus facile de coucher avec quelqu'un qu'on n'aime pas vraiment, qu'avec quelqu'un qu'on aime... »
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J'avais cru aimer. Puis quand j'avais connu mon erreur, je m'étais promis pour toute la vie de faire semblant. Rendre un autre heureux au moins, puisque pour moi c'était impossible. Car l'amour, celui dont j'avais rêvé, n'existait que dans les livres. Une belle invention.
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Il voyait des gens, il se plaisait à les écouter, à juger ce monde déraisonnable, à se mêler à son agitation de surface, à deviner ses drames profonds, à partager ses plaisirs... Il avait des aventures qui étaient un peu des découvertes...
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Elle était à un moment de sa vie où il fallait à toute force qu'elle en poursuivît la recherche dans un être de chair. Les amères déceptions de sa jeunesse qui n'avaient peut-être pas d'autre origine que cette volonté irréalisable d'absolu exigeaient une revanche immédiate. Si la Bérénice toujours prête à désespérer qui ressemblait au masque doutait de cet Aurélien qui arrivait à point nommé, l'autre, la petite fille qui n'avait pas de poupée, voulait à tout prix trouver enfin I'incarnation de ses rêves, la preuve vivante de la grandeur, de la noblesse, de l'infini dans le fini. Il lui fallait enfin quelque chose de parfait. L'attirance qu'elle avait de cet homme se confondait avec des exigences qu'elle posait ainsi au monde.
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