J'ai beaucoup lu
Aragon il y a une trentaine d'années, les trois tomes rouges des Communistes,
Les cloches de Bâle,
Blanche ou l'oubli,
le mentir vrai, Je n'ai jamais appris à écrire, et bien sûr
le Fou d'Elsa qui mérite le satisfecit d'Éluard : J'ai la beauté facile et c'est heureux.
La Semaine sainte a été pour moi une énigme. Pourquoi l'auteur des Communistes a-t-il pris le parti de la réaction, de Louis XVIII fuyant à Béthune, donnant un titre sacré à la débâcle que la restauration retourne sans honneur, dans les bagages des alliés ? Bien sûr, le génie est dans le point de vue comme dans la forme, mais pourquoi Géricault ? Il est peintre dans
la Semaine sainte, mais accessoirement, la face cafardeuse du peintre de la Méduse et des natures mortes de bras et de jambes. J'ai corné jadis la page 136 et je lis : « Il s'efforçait de ne penser qu'à la peinture. À l'effet des tons. À cette chaleur que peut prendre la chair, même dans les jaunes. À ce qu'un choix judicieux du sujet permet, autorise… par exemple, la maladie, la mort, en creusant et dépouillant l'anatomie, qui permettent d'atteindre à une vérité qu'on refusera toujours à l'homme bien portant, qui excusent le peintre de s'écarter de cette beauté grecque, jamais touchée de la pourriture, jamais blessée ». Je n'ai pas relu
La Semaine sainte.