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EAN : 9782070367924
596 pages
Gallimard (18/04/1972)
3.87/5   46 notes
Résumé :
Quand j'ai connu Blanche, elle portait un petit chapeau de feutre, cloche, très enfoncé, d'un feutre extraordinairement tendre, léger, mou, comme si ça lui avait fait quelque chose de coiffer Blanche. Elle aimait s'habiller en noir, elle s'asseyait d'une façon que n'avait personne, se penchait pour m'écouter, la joue sur sa main, le coude sur le genou.
Je lui avais dit : " Vous fumez ? ", et elle avait éteint sa cigarette, non, c'était pure nervosité. C'est t... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Blanche ou l'oubli / Louis Aragon (1897- 1982)
Dans ce volumineux roman (600 pages) de Louis Aragon publié en 1967, il faut attendre la page 69 pour savoir qui s'exprime à la première personne et se trouve être le narrateur, un homme qui cherche à comprendre les raisons de sa rupture avec sa femme Blanche trente années auparavant.
Geoffroy Gaiffier alors s'épanche en réminiscences de trente années où s'enchevêtrent les plans temporels, sa mémoire ressemblant à un puzzle où le passé et le présent cherchent leur place sans compter les effets pervers de l'oubli et le jeu des couleurs, le tout en une sorte d'autobiographie allégorique.
D'entrée on découvre le personnage de Marie-Noire, une femme bien faite et élégante, une allégorie représentant la femme aimée dans le passé, plongeant le narrateur dans la solitude et qui n'a plus que l'encre noire de l'écriture pour revivre et s'obstiner à ne pas vouloir oublier cette femme, Blanche, qu'il a tant aimé.
Geoffroy se remémore :
« J'avais perdu le goût d'une certaine flânerie de la tête et du coeur. Tout se passait comme si j'avais eu des lèvres neuves, un autre corps, une raison d'être, la perpétuelle arrière-pensée d'un printemps. J'avais rencontré cette femme, ma femme. »
L'auteur fait de nombreuses références au roman de sa compagne, Elsa Triolet paru en 1959, « Luna Park », dont il reprend le personnage de Blanche, et également à l'Éducation Sentimentale de Flaubert où l'on retrouve le jeune Frédéric Moreau, Marie Arnoux dont il est amoureux, ainsi que son ami Charles Deslauriers et Rosanette la maîtresse de Jacques Arnoux, époux de Marie. Sans oublier l'évocation émouvante d'Élisa Schlésinger, la muse de Flaubert tout au long de sa vie. L'Éducation Sentimentale est comme le reflet de la vie de Flaubert.
Ce roman très original dans la veine surréaliste, expérimental à vrai dire, le dernier de Louis Aragon, a tout d'un exercice de style en même temps qu'un essai sur la mémoire, la fiction alternant avec un dialogue intérieur du narrateur. On découvre que Geoffroy est en fait dans l'impossibilité de raconter, ayant oublié le sens de la vie, l'ordre des mots et même la, syntaxe. Blanche a tout emporté. Linguiste et traducteur à la retraite, il médite sur les raisons de l'échec de sa relation amoureuse avec Blanche, cette femme qui l'a quitté il y dix-huit ans. C'est donc Marie-Noire, une femme imaginaire, qui va permettre à Geoffroy de faire une recherche pour comprendre. Et peu à peu c'est Marie-Noire qui va prendre la parole et devenir narratrice, créant une confusion entre créature et créateur.
Ainsi il est évident que le souvenir est périssable et n'est pas digne de confiance pour reconstituer le passé. Il apparait que ce n'est pas le résultat qui compte dans cette restauration, mais le cheminement permettant d'y parvenir. En vérité dans ce roman, tout repaire temporel est aboli, et les souvenirs surgissent dans le plus parfait désordre.
Un roman, pour moi relativement difficile à lire, où l'on cherche désespérément des repères pour adhérer à l'intention de l'auteur qui nous perd dans les méandres d'un délire de réminiscences et d'oublis.
Une dernière recommandation avant d'aborder la lecture de ce roman, il faut avoir lu ou lire auparavant certaine oeuvres, comme celles de Flaubert (Madame Bovary, L'Éducation sentimentale, salammbô), De Stendhal ( le rouge et le noir, La Chartreuse de Parmes), Lautréamont (les chants de Maldoror), Hölderlin (Hyperion) Elsa Triolet (Luna Park) et d'autres encore, moins présents certes. Référence est faite par l'auteur tout au long de son roman à des personnages emblématiques de ces oeuvres pour illustrer son propos.
Extrait 1 : « Quand j'ai connu Blanche, elle portait un petit chapeau de feutre, cloche, très enfoncé, d'un feutre extraordinairement tendre, léger, mou…Elle aimait s'habiller en noir, elle s'asseyait d'une façon que n'avait personne, se penchait pour m'écouter, la joue sur sa main, le coude sur le genou… J'avais envie d'enlever son manteau, d'ouvrir sa robe…C'était une rencontre de hasard… »
Extrait 2 : « J'ai inventé Marie-Noire pour, par ses yeux, regarder Blanche sans souffrir. Parce que tout ce vertige d'apprendre, de savoir, cet appétit de communiquer avec autrui, des peuples, des espèces, comment n'en n'aurais-je pas vu qu'ils échouaient devant Blanche ? Devant l'être le plus proche, la créature ouverte à mon âme, ou je le croyais, ma tentation du jour et de la nuit, mon but, ma femme, j'étais soudain comme la main devant le miroir qui croit toucher une main et ne touche que le mur de verre… Marie-Noire est une hypothèse. L'hypothèse est le point de départ de l'imagination. L'hypothèse Marie-Noire avait pour but de m'expliquer Blanche. »
Extrait 3 : « La nuit, il vous vient des idées qu'on n'aurait pas le jour ! »
Extrait 4 : « Les rêves sont l'image fuyante de ce que nous cherchons… et la mer à marée basse au loin refait le bruit éteint des baisers. »
Et pour finir un ultime message d'amour à Elsa Triolet (1896-1970) décédée 12 ans avant Louis Aragon :
« Elsa, je l'ai cherchée toute ma vie. (référence à la phrase d'Hölderlin « Ce que nous cherchons est tout ») . Avant elle, dès l'enfance, avec cet instinct d'avant l'âge qui me jetait à des jeunes filles caressantes…Elsa, à qui je ne suis qu'à trente et un an parvenu, après tous les voyages du corps, tous les égarements de l'âme…Elsa m'est tout. le tombeau où j'irai la retrouver (la chercher) porte déjà près du sien mon nom, moins la seconde date…J'ai été son ombre… Aujourd'hui je vis, je vis contre l'oubli. Pour un peu de temps… Et soudain je tressaille : j'ai touché la douleur. L'essentiel de l'être. Ce qui fut nous ce qui est toujours elle, Elsa, la douleur.»
Magnifique dernier chapitre intitulé « Après dire ». Une confession, un aveu, une douleur à jamais.




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Le narrateur raconte Marie-Noire. Marie-Noire à la plage, Marie-Noire et ses amants. Il se raconte aussi lui-même et parle de Blanche. Blanche qui l'a quitté, Blanche qu'il essaie de comprendre et de retrouver. Mais est-ce vraiment le narrateur qui parle ? Marie-Noire raconte aussi... elle tente de reconstituer l'histoire de Gaiffier. Et on plonge dans un univers un peu surréaliste où le "je" demeure insaisissable, où les narrateurs entremêlent leurs histoires. Qui imagine qui ? Une fois ce repère faussé, les autres suivent. le temps est farceur, les personnages fictifs rencontrent les personnages réels. Et leur quête commune est Blanche. Qui est Blanche ? Qu'écrit-elle dans son cahier ?
Lien : http://pralinerie.blogspot.c..
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Relu avec bonheur : un (méta)roman très intelligent et jouer ( avec son lecteur) qui dit toute une époque, sa culture, son esthétique, ses débats, et l'acuité esthétique d'un écrivain qui a traversé son siècle en saisissant tout, expérimentant tout.
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Un livre magnifique sur le personnage de roman.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Elle m'explique : "Je suis resté très longtemps à t'attendre, Geoff', il faut comprendre. Le comprendre. Cette maison noire... nous deux ..." De quoi parle-t-elle ? De qui ? Le klaxon a encore appelé, au dehors. Je pourrais demander, qui est-ce ? Je pourrais dire, ne t'en vas pas sans m'avoir... Blanche dit : "Tu l'entends, tu l'entends ? Il s'impatiente. Il a dû tourner toute la soirée comme un fou dans les montagnes. Je le connais. Il est vraiment capable de toutes les folies..." Je la regarde. Elle n'est plus jeune, c'est à dire si on compare avec la mémoire... mais si on la compare avec l'oubli... Un visage lisse encore. Voilà la différence : autrefois, je n'aurais jamais pensé 𝘦𝘯𝘤𝘰𝘳𝘦. Qu'est-ce qu'il y a donc dans ses yeux, les mêmes ? Comme un regret ou une peur, je ne sais. Les deux, probable. Mais ce n'est pas de moi qu'elle a peur. Plus de moi. Ni pour moi. Je dis : "Alors, nous allons nous quitter comme ça ?"  Elle a eu un geste inattendu, levé ce bras nu, ce bras d'enfant, toujours, dont j'ai le souffle coupé. Elle a porté sa main à sa tête. Qu'est-ce qu'elle fait ? Elle a arraché ce voile blond, elle passe les doigts dans les cheveux qui se défont. J'ai vu. Mon Dieu, mon Dieu. Est-ce possible ? C'est terrible, comme ça tout d'un coup. Mais jamais elle n'a été plus belle, cela lui donne une autre douceur du visage que la dureté des cheveux noirs et lourds... Elle dit : "Tu as des ciseaux..." et ce n'est pas une question. Je ne comprends pas. Alors elle les prend elle-même.
...𝘌𝘭𝘭𝘦 𝘥𝘦́𝘧𝘪𝘵 𝘴𝘰𝘯 𝘱𝘦𝘪𝘨𝘯𝘦 ; 𝘵𝘰𝘶𝘴 𝘴𝘦𝘴 𝘤𝘩𝘦𝘷𝘦𝘶𝘹 𝘣𝘭𝘢𝘯𝘤𝘴 𝘵𝘰𝘮𝘣𝘦̀𝘳𝘦𝘯𝘵. 𝘌𝘭𝘭𝘦 𝘴'𝘦𝘯 𝘤𝘰𝘶𝘱𝘢, 𝘣𝘳𝘶𝘵𝘢𝘭𝘦𝘮𝘦𝘯𝘵, 𝘢̀ 𝘭𝘢 𝘳𝘢𝘤𝘪𝘯𝘦, 𝘶𝘯𝘦 𝘭𝘰𝘯𝘨𝘶𝘦 𝘮𝘦̀𝘤𝘩𝘦. - 𝘎𝘢𝘳𝘥𝘦𝘻-𝘭𝘦𝘴 ! 𝘢𝘥𝘪𝘦𝘶 !
C'est incroyable, parfaitement insensé dans un moment pareil, de ne pas pouvoir faire autrement que de penser à Frédéric Moreau, à Mme Arnoux. "Non, - dit Blanche -, ne m'accompagne pas, Geoff', c'est un fou, tu sais... et il a si longtemps attendu..."
𝘘𝘶𝘢𝘯𝘥 𝘦𝘭𝘭𝘦 𝘧𝘶𝘵 𝘴𝘰𝘳𝘵𝘪𝘦, 𝘍𝘳𝘦́𝘥𝘦́𝘳𝘪𝘤 𝘰𝘶𝘷𝘳𝘪𝘵 𝘴𝘢 𝘧𝘦𝘯𝘦̂𝘵𝘳𝘦 𝘔𝘮𝘦 𝘈𝘳𝘯𝘰𝘶𝘹 𝘴𝘶𝘳 𝘭𝘦 𝘵𝘳𝘰𝘵𝘵𝘰𝘪𝘳 𝘧𝘪𝘵 𝘴𝘪𝘨𝘯𝘦 𝘥'𝘢𝘷𝘢𝘯𝘤𝘦𝘳 𝘢̀ 𝘶𝘯 𝘧𝘪𝘢𝘤𝘳𝘦 𝘲𝘶𝘪 𝘱𝘢𝘴𝘴𝘢𝘪𝘵...
Je n'ai pas reconduit Blanche à la porte, je n'ai pas soulevé le rideau de la fenêtre. Je ne lui avais pas demandé, quand elle a dit 𝘤'𝘦𝘴𝘵 𝘶𝘯 𝘧𝘰𝘶 : "Et tu l'aimes?" Il n'y avait pas besoin. La voiture là-bas démarrait avec une brutalité de fauve. Je ne suis pas si sourd. D'où j'étais, d'ailleurs, dans la pièce, j'ai vu tourner les phares. Et je me suis caché les yeux dans les mains, pour ne plus voir que l'oubli. Les cendres chaudes de l'oubli.
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𝘕𝘰𝘶𝘴 𝘯𝘦 𝘴𝘰𝘮𝘮𝘦𝘴 𝘳𝘪𝘦𝘯 ; 𝘤𝘦 𝘲𝘶𝘦 𝘯𝘰𝘶𝘴 𝘤𝘩𝘦𝘳𝘤𝘩𝘰𝘯𝘴, 𝘦𝘴𝘵 𝘵𝘰𝘶𝘵... Cette phrase me hante depuis combien d'années ? Etrangement, c'est à Java que j'ai lu 𝘏𝘺𝘱𝘦́𝘳𝘪𝘰𝘯.

Il n'y a autour de moi que la foule des autres. Celle qu'on voit le dimanche. Cette immense fatigue humaine. Pourquoi Dieu m'adresserait-elle la parole?
J'ai brutalement, un jour, renoncé, comme à des bagues jetées à l'eau, aux êtres de mon imagination. J'avais de ces invités qui ne s'en vont plus une lassitude infinie. J'avais assez de leur voix de tête, de leurs fous rires, de leurs disputes, de leurs confidences, de leur hystérie, de leurs exigences, tout, tout, le désordre, les assiettes sales, les mégots par terre, les arrière-pensées, les questions à brûle-pourpoint, les insinuations, j'avais assez de ce carnaval, ses confettis, ses masques. Un jour, un beau jour. On dit comme ça, un 𝘣𝘦𝘢𝘶 jour, ça n'a pas de rapport avec la douceur de l'air, cette beauté là. On meurt un beau jour, un beau jour la femme qu'on aime vous quitte. Beauté d'ironie ou de rien penser. 𝘜𝘯 𝘣𝘦𝘢𝘶 𝘫𝘰𝘶𝘳, j'ai dit, cela vous échappe, et donc 𝘶𝘯 𝘣𝘦𝘢𝘶 𝘫𝘰𝘶𝘳 s'il faut qu'il le fût.
La vie, après ce beau jour-là, m'était, semble-t-il, un seul long jour férié, personne sur l'éphéméride ni dîners ni 𝑑𝑎𝑡𝑒𝑠 avec quelqu'un, comme disent les Anglais, ce peuple d'exactitude, qui écrit sur un carnet son avenir.
J'avais congédié ma mémoire, et je me disais je laverai les assiettes un autre jour. Ainsi s'empilent les souvenirs qu'on ne se souvient plus de rien. L'encre pâlit sur les vieilles enveloppes. Les signes qu'on vous fit n'ont plus de sens.
Il n'y a même pas d'ange avec qui lutter.
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Inutile de fuir la douleur, elle habite le vent, elle habite la nuit. Inutile d'inventer pour la fuir encore des histoires, des pays, des saisons, des personnages mis ensemble. Des phrases. Des conjonctions de clameurs.[...]
Ah, toute la place de penser n'est qu'une grande plaie où je m'ouvre. Il n'est parole ni parfum que de blessure. Je suis le blé où souffle son vent, Blanche. Qu'est ce que c'est que ce petit moment blême où je m'égare ? Blanche, ainsi s'appelle ce pays sans limite d'être meurtri. Blanche, seule, vers qui toujours vivre en vain me ramène. Et ce sont les abords de l'enfer où ne me sont donnés les pouvoirs intermittents d'Orphée.
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Blanche n'est plus présente mais elle revit à travers le jeune personnage de Marie-Noire, personnage de papier né sous la plume de Louis Aragon.
Blanche, allégorie de la femme aimée au passé et aussi de la mémoire, tandis que Marie-Noire semble évoquer l'écueil du solipsisme et du présent narratif.
L'auteur semble aussi se muter en un protagoniste à la quête de lui même au sein de ce roman d'anticipation : il dévoile la psychologie de son sujet grâce à des personnages sublimes en échos et une trame narrative attractive ; le clivage de la jeunesse fougueuse en proie à la vitesse du rythme de vie ciblè sur leur présent en contraste aux personnages qui font tomber les masques de la nostalgie mélancolique en proie à leurs émotions vécues ou à venir, au ralenti de leur maturité et de leur conscience mature et plus réfléchie sur le sens de la vie et des liens humains.
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Les guerres en Asie ou en Afrique ? Vraiment pas intéressant. D'abord les gens ne parlent plus que de ça. Et pour ce qu'on y comprend. On les gagne sans arrêt, ces guerres-là, et un beau jour voilà qu'on les a perdues. Tandis qu'une guerre chez soi, c'est comme le pot-au-feu, ça a le goût de ce qu'on met dedans.
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