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Le gros roman de la confusion. de Blanche, la femme du narrateur durant quelques années, on ne saura pas grand-chose. On ne saura rien de leur rencontre ou de leur rupture. le narrateur (qui, en définitive, est peut-être Aragon parlant d'Elsa Triolet) se sert de la figure fictive de Marie-Noire pour imaginer la vie d'une jeune femme, d'un couple, pour réfléchir, sans que cela soit trop douloureux, aux possibles causes de rupture. Une sorte de mise à distance narrative. Mais rien ne se passe comme prévu et Marie-Noire, puis Philippe, s'incarnent, vivent, prennent une direction inattendue et le narrateur est perdu. Et le lecteur aussi. Ce gros roman raconte une impossibilité de dire et de raconter. le narrateur a oublié. le sens de la vie, l'ordre des mots, la syntaxe, tout est parti avec Blanche. Il se sert donc de figures fictives, mais aussi des romans de Flaubert, ou de Luna Park, le roman d'Elsa Triolet, pour se guider dans sa mémoire. Tout ceci engendre un texte extrêmement complexe, dense, quelquefois à la limite de la compréhension, ce qui entraîne tout à la fois fatigue, agacement et fascination chez le lecteur. Même si l'ensemble ne me convainc pas, je suis assez impressionnée par l'utilisation qui est faite ici de L'Éducation sentimentale, comme d'un guide pour la mémoire. Ce rapport à la littérature est des plus séduisants et stimulants. Il y a d'ailleurs des pages magnifiques sur ce que l'on cherche dans un roman. Sinon, je reste un peu sur le bord de la route. On croise : l'histoire politique de l'Indonésie, Johnny Hallyday, Enrico Macias, les subtilités du je en malais (alors ça, c'est quelque chose). Lien : https://chezmarketmarcel.blo.. + Lire la suite |