Citations sur L'enfant qui mesurait le monde (87)
Il fut un temps où nous offrions au monde des temples, des stades et des amphithéâtres. Aujourd’hui, nous défigurons un site merveilleux pour y construire le Pericles Palace, symbole de nos rendez-vous répétés avec le ridicule et la honte. Appauvri et hagard, notre pays sombre chaque jour davantage dans l’indignité et le malheur.
Il aurait voulu que les bateaux arrivent chaque jour dans le même ordre, que les quantités pêchées soient les mêmes , et que tout dans la vie soit sans surprise. Qu’il n’ait pas à affronter sans cesse des situations dont il ne savait rien, où des gens dont il n’arrivait pas à prévoir ce qu’ils allaient dire ou faire et qui le mettaient dans des états d’immense angoisse.
Cet enfant porte en lui toute la douleur des hommes, se dit Kosmas. L'immense solitude et l'impossibilité désespérante de s'ouvrir à l'autre.
p. 115
Quelle tâche le Seigneur va-t-Il réserver à un enfant incapable de regarder quelqu'un dans les yeux ? Et il n'y a pas que Yannis ! Il y a moi ! Est-ce que le Seigneur a prévu quelque chose pour moi ? La vie me passe à côté ! T'en rends-tu compte, que la vie me passe à côté ?
p. 67
Cet enfant porte en lui toute la douleur des hommes, se dit Kosmas. L'immense solitude et l'impossibilité désespérante de s'ouvrir à l'autre.
- Tu sais quand arrive l'heure de la consolation ?
Eliot resta figé, le yeux sur sa tasse de café.
- C'est lorsque tu te sens prêt à être blessé à nouveau. Rien ne dit que tu seras blessé. Mais tu dois être prêt à en assumer le risque.
- Je crois que c'est ça l'ordre du monde, tu sais, Yannis.
C'est quand tu ne peux pas savoir à l'avance comment les oiseaux vont crier, ou comment le meltème va souffler entre les pierres, ni quand la mer va s'écraser contre le parapet. Mais tu es heureux d'écouter ces bruits comme ils viennent à toi. L'ordre du monde, c'est quand tu es heureux. Même si les choses changent...
Nous sommes heureux tels que nous sommes. Nous n'avons pas appris à vivre autrement. Nous sommes libres. Nos parents l'étaient avant nous, et j'espère que nos enfants le seront à leur tour. Libres et heureux.
Il l'avait aimée infiniment, de cela il était sûr. Mais il s'était contenté de cela. Il l'avait regardée en Monsieur Papa. Avec gentillesse et affection. De haut. Sans se demander qui était cette jeune femme, par peur, sans doute, de la voir telle qu'elle était. En prenant le risque d'être déçu, il l'aurait mieux connue et mieux aimée.
Tu sais, je me demande si on n'apprend pas plus de la vie en jouant une pièce d'Eschyle ou de Sophocle qu'en lisant Platon. Mais il faut pour cela vivre la pièce en acteur, se mettre dans la peau du personnage, assumer ses sacrifices et ses cruautés... Du coup, on prend conscience de la place qu'occupent les passions dans la vie...On commence à saisir la fragilité de la condition humaine... Faire du théâtre, ça grave ton âme, tu ne crois pas ?