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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Très beau livre que je suis heureuse d'avoir découvert grâce à ce site.
Sicile années 60. Dieu que la condition des femmes y est archaïque, rétrograde ! Elles n'ont aucun droit, il leur est interdit de travailler, s'amuser, discuter (avec les hommes), même sourire est proscrit... Leur destinée ? Quitter la maison du père pour rejoindre la maison du mari.
Parfois si elles ne sont pas d'accord, il est possible pour l'amoureux (!!!) éconduit de passer par la violence, le viol. Une fille déflorée ne valant plus rien, autant qu'elle épouse son violeur non ?
Cette pratique existe toujours, ailleurs dans le monde. C'est une horreur indicible. Forcer une gamine violée de vivre définitivement avec son violeur.... J'ai découvert que cela se pratiquait en Italie jusqu'en... 1981 ! 1981.....
C'est une chose de savoir que cette pratique existe au nom des traditions, c'est encore pire de la voir formaliser dans un Code pénal. Où il est écrit noir sur blanc l'abandon des poursuites contre un violeur s'il épouse sa victime.
.
Ce roman va raconter cette violence quotidienne faite contre les femmes. Plusieurs femmes, plusieurs histoires, plusieurs vécus, et surtout Oliva 16 ans qui va refuser, qui va faire le choix de braver les traditions. Avec le soutien de sa mère et de son père.
Un roman puissant avec une héroïne (malgré elle) qui va se découvrir forte, capable d'affronter le machisme ambiant qui va l'isoler, la transformer en paria.
Un livre émouvant aussi. Difficile de ne pas avoir d'empathie pour cette gamine, Oliva, touchante, qui a des envies si simples, étudier, s'amuser avec ses amies, travailler aux côtés de son père, admirer les nuages.... Qui aurait pu avoir tout ça si elle était née garçon....
.
Ma fille avait adoré "le train des enfants" de la même auteure. Je crois que je vais aller l'emprunter à mon tour. Je lui ai déjà passé ce "choix".
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Des filles mariées avant seize ans, souvent avec quelqu'un qu'elles n'ont jamais rencontré, contraintes d'épouser leur violeur pour sauver leur honneur car "Une fille c'est comme une carafe , qui la casse, la ramasse. " le genre d'histoire qui nous choque aujourd'hui quand cela se passe en Afghanistan ou au Daghestan, qui nous fait couler une larme dans un roman historique. Mais là, ça se passe juste à côté de chez nous, en Italie, et puis Oliva, quinze ans en 1960, elle pourrait presque être ma grande soeur… Cela donne encore plus à réfléchir ! Cela a aussi quelque chose de vertigineux.
Tout dans ce roman est une réussite, la construction, l'écriture, les personnages. Quelle belle écriture, avec des choix narratifs judicieux : les trois premières parties sont narrées par Oliva, à la première personne, à hauteur d'enfant puis d'adolescente. le ton est extraordinairement juste, Oliva a des avis tranchés, pour ou contre, elle nous communique sa complicité avec son père et les règles de vie transmises par sa mère, qui vont toujours par trois. Jusqu'au moment où elle refuse les (non) choix qui lui sont proposés. A la fin une quatrième partie devient roman choral avec les points de vue d'Oliva et de son père qui se font échos et se répondent. Oliva est une fillette curieuse de tout, ouverte, très intelligente. Son père, taiseux, est peu conforme au modèle du pater familias italien, il paraît faible alors que c'est un sage, très complice de sa fille qu'il soutient contre vents et marées. Sa mère, très conformiste et très investie dans le respect des traditions la soutiendra aussi, contre toute attente. Et puis il y a les mauvaises langues du village, les langues-coupantes, et puis il y a Liliana, et puis, et puis, et puis, tous les personnages, même les plus secondaires, sonnent juste.
L'écriture a l'air toute simple mais tout est dit avec une grande finesse qui permet de comprendre les mécanismes à l'oeuvre, le rôle de l'éducation, le poids des traditions.
Au fait, c'est presque l'histoire de Franca Viola, une histoire vraie qui a ébranlé l'Italie à la fin des années 60 ! La loi sur le «mariage réparateur» n'y a été abolie qu'en ... 1981 !
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Le choix, je suis pour !

Sicile, 1960 : un bond dans un autre monde d'un autre temps, pas si ancien pourtant, surtout quand la vision initiale qui nous en est donnée se transmet par le prisme du genre, la différence entre vie de garçon et vie de fille,  accentuée, en plus, par le lourd poids des traditions écrasées par une religion omnipotente.

On peut facilement le resituer aujourd'hui et ailleurs ce monde qui devrait être obsolète. Pourtant !

C'est une préadolescente qui parle, très simplement, qui découvre les interactions sociales dans son petit village hors du temps et qui restitue son ressenti en ‘direct-live', sans filtre et surtout en toute innocence.
C'est comme si nous lisions son journal intime.
Elle raconte, elle se raconte.

La méchanceté, je suis contre !

On visualise aisément son environnement familier dominé par une mère aigrie d'avoir épousé certes son amoureux de jeunesse mais réputé feignant comme une teigne.

Elle l'aime, elle, ce père bienveillant mais éteint et taiseux qui aurait tant de choses à lui transmettre mais elle doit taire ses envies de savoir ou de partage et se terrer au domicile parental comme se joindre, contrainte et passive, aux réunions des bigotes locales pour la simple raison d'être née fille.

Les obligations, je suis contre !

Elle rêve de liberté, de faire sauter les carcans ancestraux qui enferment la femme au foyer, toute entière dévolue au bon vouloir de l'homme et soumise  aux regards malveillants des pisse-vinaigre qui régissent la vie rustique du village.

L'émancipation, je suis pour !

Un jeune homme revenu de la ville pose ses yeux inquisiteurs sur elle qui ressent d'étranges et incompréhensibles fourmillements en son corps s'éveillant et s'en défend. Les pisse-vinaigre laissent se rependre leur dégoulinant venin acide.

La calomnie, je suis contre !

Puis la vie familiale connait un méandre inattendu qui aurait pu être dramatique. le quotidien va changer, se durcir.

Des promesses vont se faire dont elle est l'objet, incrédule. Son avenir se joue sans que lui soit demandé son consentement. Un objet que l'on case pour que se taisent les sournois commentaires assassins fussent-ils insensés.

Insensé également peut être le destin quand les volontés farouches sont ignorées, refusées, rejetées et que la vengeance insidieuse se met en branle.

Fragile et vulnérable est une jeune fille quand les vents contraires hurlent, puissants et vénéneux.

Vulnérable et fragile est le corps d'une jeune fille quand le prend celui d'un homme puissant et vénéneux.

La violence, je suis contre.

C'est un livre en noir et blanc, à l'image très contrastée comme les composait Pagnol quand ses films racontaient les drames tissés sourdement dans des campagnes brûlées par un incessant soleil de plomb. Une image incendiée pour illustrer les feux intérieurs que peut consumer une jeune fille qui découvre une vie dont personne ne lui a donné les règles du jeu qui peut la réduire en cendres.

Un gamine d'hier qui rumine les rêves d'une gamine d'aujourd'hui alors qu'autour d'elle fusent des réflexions et se décident des actions qualifiables maintenant de post ‘me-too'.

La subversion, je suis pour !

On est en 1960 et en Sicile mais on parle déjà d'éduquer les garçons au respect des filles : cherchez l'erreur !

Racontant une histoire d'hier, ‘le choix' fait celui de braquer un projecteur sans concession sur la condition féminine qui, partout dans le monde, encore aujourd'hui, pâtit toujours de la culture ancestrale d'un patriarcat dominateur dont, même les femmes, forgées par des années d'asservissement, nourrissent la pieuvre qui, inlassablement, s'immisce dans les esprits pour y déposer ses pensées archaïques et nauséabondes.

La pieuvre, je suis contre !

Des mots qui auraient dû disparaitre du dictionnaire ordinaire sont imprimés dans ce roman puisque que l'on y parle de viol, de mariage ‘réparateur' et de violences conjugales.  On évoque le divorce et l'avortement aussi, des idées jugées soit scandaleuses soit révolutionnaires, à l'époque (Sicile, année 60, je le rappelle) mais sont-elles vraiment banalisées de nos jours et surtout partout ?

La libération, je suis pour !

Parce qu'écrit d'une plume simple et alimenté d'un réalisme cru, ce récit haletant, rédigé à coupe-souffle, continue de faire écho, même une fois le roman refermé, la lumière éteinte comme un film se rejoue sur l'écran noir de nos nuits blanches comme le chantait le petit taureau de Toulouse qui, en fait, n'a strictement rien à faire dans ce commentaire mais que je cite parce que j'ai le droit de choisir de terminer ma chronique ainsi.

Le choix', je suis pour !
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Plus qu'un roman, un témoignage émouvant sur la place de la femme au sein d'une société archaïque phallocrate (pléonasme ?).
1960, Oliva Denaro est une petite fille qui vit dans un village de Sicile. Elle a l'âge où le « cardinal » ne va pas tarder à faire sa visite mensuelle. Son père, Salvo, n'a pas de métier mais arrive à faire bouillir la marmite entre les escargots et les grenouilles qu'il revend au marché et son potager. Sa mère, Amalia, dirige tout son petit monde d'une main de fer et veille à ce que sa famille ait une bonne image auprès des villageois car les cancans vont bon train. Son frère jumeau, Cosimino, est le préféré d'Amalia, il jouit de toute liberté pour aller et venir. La grande soeur, Fortunata, a eu le malheur de tomber enceinte après avoir eu une aventure avec le neveu du maire. Son seul horizon pour sauver l'honneur est le mariage avec ce dernier…
Oliva est la narratrice de cette vie que l'on pourrait penser misérable mais qui mal grès tout offre ses petits bonheurs. L'auteur n'a pas voulu que l'on s'apitoie sur la précarité de la vie de ces braves gens. Il y a une belle atmosphère dans son roman. Par contre elle dénonce le carcan dans lequel la société patriarcale enferme les femmes, les met très jeune au service d'un homme qu'elles n'ont pas toujours choisie pour le bien d'une cause bien orgueilleuse : l'honneur de toute une famille.
Elles sont éduquées, formatées à grand renfort d'adages comme : « Celle qui n'a pas de mari, n'a pas de nom. » ou « Femme qui sourit a dit oui. » Une façon de leur poser les fers auxquels elles seront enchaînées toute leur vie et qu'elles transmettront à leur progéniture ensuite.
L'auteure place son histoire à une époque où pour des raisons d'éthique, la femme est séquestrée dans une existence où son libre arbitre n'a pas de raison d'être. Mais les époques se suivent et pourrait ne pas se ressembler, or il n'en est rien. Aujourd'hui, cet assujettissement a changé de raison et c'est au nom de l'interprétation que font certains fanatiques d'une religion que, de nouveau, la femme est contrainte à l'invisibilité, à l'anéantissement de sa personne.
« le choix » est un roman très bien écrit, dans une langue simple qui va au fait des choses, sans ambages. le lecteur est rapidement séduit par l'histoire d'Oliva. Ce n'est pas une énième manifestation d'hostile féminisme castrateur ou une revendication « syndicaliste » à des fins belliqueuses. Bien au contraire ! C'est l'éternelle lutte pour l'égalité, pour la liberté. Ce ne sont que des faits sur une société du passé qui doivent susciter une réflexion sur notre société et nos contemporains. Avons-nous vraiment évolué ?
C'est un très beau roman, redoutablement pertinent qu'il faut vraiment découvrir.
Traduction de Laura Brignon.
Editions Albin Michel, 385 pages.
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Années 1960, Sicile
Oliva a 15 ans. Elle vit dans un petit village où les conventions ancestrales ont encore cours.
Tout le monde épie tout le monde. Et ensuite les langues coupantes bavardent.
Oliva, éprise de liberté, aimant étudier, pense pouvoir devenir institutrice grâce au soutien de son père qui, tout taiseux qu'il est, impose le silence à sa femme Amalia emplie d'amertume et de reproches.
Malheureusement pour elle, Oliva est jolie, pauvre mais jolie. Cela causera sa perte.
Quel magnifique roman qui expose les coutumes archaïques qui régissaient la vie des villages notamment celle des femmes (N'oublions pas que dans certaines régions du monde, le sort des filles est tout sauf enviable) au travers du combat de cette très jeune femme qui veut obtenir justice.
Les chapitres courts posent le contexte de cette communauté écrasée par des règles patriarcales validées légalement, transmises aux filles par leurs mères comme les sentences qu'Amélia assène à ses filles à tout heure du jour faites de « Ne… pas », « Ne… pas », « Ne …pas » jusqu'au drame.
J'ai trouvé alors que le rythme était plus rapide et si le personnage d'Oliva est attachant ce sont vraiment les parents qui m'ont conquise.
Salvo (je me suis demandé si son prénom avait un rapport avec l'idée de sauveur) semble au début très en retrait, peut-être indifférent, occupé à son potager, à sa cueillette d'escargots ou de grenouilles. Puis au fil du récit, la dimension de son personnage prend une ampleur légitime, d'une très grande intégrité.
Mais c'est l'évolution d'Amalia que j'ai trouvé la plus intéressante. Elle qui a toujours tout fait comme il fallait, comme on disait , choisit elle aussi de dire « Non ».
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Depuis la sortie de le train des enfants, j'avais envie de lire Viola Ardone sans m'en donner le temps ! C'est le Challenge Féminin qui m'a donné l'occasion de lire celui-ci et je suis très contente de l'avoir fait même si le sujet est LE sujet qui me heurte et me révolte depuis que je suis en âge de comprendre la société !

Bienvenue dans un village sicilien en 1960 où la culture du Mâle est à son paroxysme, considérant les avancées sociétales acquises depuis quelques années dans le monde “civilisé”, dont fait partie l'Italie... sur le papier tout du moins !

Toute fillette sera un jour une femme et deviendra un objet, propriété des hommes qui, sous n'importe quel prétexte, peuvent la violer puisqu'ils la veulent, non par le faux prétexte de l'amour, mais pour le besoin de posséder ce qui leur fait envie !

Cette “culture” existe depuis la nuit des temps car ces mêmes hommes ont réussi à faire croire aux femmes que c'était dans l'ordre des choses, qu'elles devaient maintenir cette tradition sous peine de devenir des femmes perdues, des dévergondées, des cruches cassées... !

Dans le roman, qui n'est pas une fiction, si ce n'est par les personnages, Oliva, jeune fille sauvage et indépendante a la chance d'avoir un père intelligent qui écoute son coeur, moderne comme le reprocheront les autres hommes, et qui va forcer les villageoises à laisser Oliva choisir sa vie d'adulte ! Même si ce choix fait suite à une violence extrême !

Quels que soient l'époque et le lieu, le changement de mentalité passera avant tout par les femmes, lesquelles sont en charges de l'éducation des enfants. Tant que certaines refuseront d'entendre raison sur le fait que les femmes sont des Hommes comme les autres et ont donc le droit d'être libres et de choisir, les choses resteront en l'état !

Il n'est pas dit qu'en Sicile ou ailleurs, en pays dits civilisés, ça ne soit pas encore le cas et ce comportement dévastateur pour la société est en nette progression dans les pays soumis à la dictature d'une religion !

J'ai vraiment aimé la façon d'écrire de l'autrice, de donner vie à ses personnages, plus particulièrement à Oliva qui a une personnalité complexe, attachée par la tradition et libérée par l'amour de son père ! Un livre plein de délicatesse malgré les mots qui dénoncent les faits !

A lire absolument et je vais trouver le moyen de remonter son précédent livre dans ma liste, l'autrice le mentionne d'ailleurs dans celui-ci à travers une des femmes qui vont aider Oliva.

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Mon 2eme roman de Viola Ardone, 2eme excellent roman.

Un jeune homme séquestre et viole une adolescente. Cette affaire ferait la une des médias, choquerait l'opinion publique et le violeur écoperait d'une lourde peine.

Mais dans la Sicile des années 1960, ça ne se passait pas comme ça. La loi permettait au violeur de réparer, c'est-à-dire épouser la victime. Tout le monde trouvait son compte : le violeur échappait à la prison et au crime d'honneur ; la famille voyait sa carafe cassée ramassée.
Oliva âgée de 16 ans, qui a toujours obéi aux règles, qui a toujours dit OUI, a décidé de dire NON à cette loi. Une loi faite pour sauver les vauriens et condamner les victimes.
Elle refuse d'appartenir à son violeur ; elle est déterminée à se rebeller contre les vieilles règles d'une société archaïque.
L'histoire magnifiquement écrite, est basée sur une histoire vraie qui s'est passée il n'y a pas si longtemps que ça, qui reste très contemporaine dans beaucoup de pays où naître fille est souvent synonyme de malchance.
Même s'il reste encore du chemin à faire pour les droits des femmes, Viola Ardone retrace celui parcouru par nos grand'mères et mères pour l'éducation, l'emploi, le mariage, le divorce, l'avortement, pour avoir ‘le choix'.

Une histoire que je recommande de lire et faire lire. Impensable de ne pas la lire.
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En 1960, dans un petit village sicilien Olivia est une petite fille joyeuse. Elle passe son temps entre l'école qu'elle adore, son amie Liliana (la fille d'un communiste), Saro son copain handicapé et la chasse aux escargots avec son père. Ils sont pauvres mais elle est heureuse.
Elle sait que cette insouciance finira le jour où elle aura son "cardinal"(rouge cardinal...). Ce jour-là sa robe sera rallongée, elle marchera tête baissée, ne regardera plus les garçons. Une fille ne doit pas provoquer. Les hommes, eux, ont tous les droits.
En 1960 existe une loi toute simple et sans appel qui dit : "noir sur blanc, qu'un homme qui prend une femme de force reste libre s'il offre le mariage en échange". Il sera libre si la fille refuse le marché, par contre elle, la dévergondée, gardera la honte sur elle et sur toute sa famille.
Nous sommes en totale immersion dans la Sicile des années soixante. On cerne très bien tous les personnages auxquels on s'attache ou qui nous révoltent.
On assiste à des scènes très marquantes comme celle de la veillée mortuaire où prières et commérages se mélangent.
Olivia obéit en tout à sa mère qui ne tolère aucun débordement dans son éducation stricte et sans nuance.
Quand le malheur arrive, Olivia se sent très coupable. Heureusement il y a son père, un taiseux, qui se débrouille toujours pour lui faire comprendre son soutien.

Le choix va se présenter à Olivia...

Dans la troisième partie on la retrouve en 1980, date à laquelle la loi est abrogée.
Les relations familiales ont bien évolué. Reste toujours ce sentiment d'une vie voilée de tristesse et de renoncements, dans une Sicile ancrée dans des traditions tenaces.
C'est un très beau livre, lumineux sous le soleil, bien sombre dans les maisons où on craint le regard des autres et les"langues cassantes".





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L'idée de mariage réparateur, ça vous dit quelque chose?
Réparateur de quoi, je n'ai pas compris le concept. L'idée était que la victime d'un viol pouvait épouser son violeur afin d'obtenir réparation ... Ce genre de loi fut en vigueur en Italie jusqu'en 1981 ... Oui oui oui ...
C'est ce que nous raconte l'autrice Viola Ardone, qui mêle brillamment fiction et Histoire.
Elle fait ici référence à une période entre les années 1960 et 1980. Nous sommes dans un petit village de Sicile, et nous faisons connaissance avec Oliva cette jeune fille de quinze ans, qui aime courir, aller à la chasse aux escargots avec son père ou jouer avec son ami Saro. Elle aide sa mère à broder les trousseaux d'autres filles et est également une élève studieuse. Elle demande à poursuivre ses études afin de devenir institutrice et gagner son propre argent et son indépendance.
Sa mère, très stricte, la voyant grandir, commence à restreindre ses activités, à la faire surveiller par son frère, à veiller à son apparence. Elle ne cesse de lui répéter « Une fille, c'est comme une carafe : qui la casse la ramasse » ... et quand elle est "cassée" de force par le dom juan du village, Oliva se retrouve face à un dilemme : un mariage ou la mise au ban du village.
C'est toutes les contraintes et le carcan patriarcal qui pèsent sur les femmes à cette époque qui sont illustrés dans ce roman. le poids de la religion, des traditions ancestrales concernant l'éducation des filles est un fardeau dont peu réussissent à se débarrasser.
J'ai beaucoup aimé l'évolution des personnages, l'affirmation du caractère d'Oliva, le soutien et l'amour de sa mère, Amalia, qui rejette les traditions, les efforts de son père, Salvo, pour la comprendre et la soutenir.
C'est un très beau roman qui souligne l'importance parfois ridicule accordée aux traditions, aux idées transmises de génération en génération "parce que c'est comme ça" tellement nuisibles dans une société en perpétuelle évolution. C'est un très bel hommage aussi au courage des femmes qui ont réussi à s'opposer aux coutumes.
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J'ai eu un vrai bonheur avec cette lecture.
Un grand coup de coeur.
La Sicile dans les années 1960.
Un tout petit village. Une famille avec Oliva, le père, la mère et le frère.
Une fille a l'époque n'avait pas beaucoup le choix ; mariée et mère d'enfants.
Un livre à lire pour les fans de #meetoo.
La virginité est le seul trésor de ces femmes, ou bien devrais-je dire des adolescentes.
Oliva a 16 ans. Elle se refuse au fils du pâtissier.
C'est le mariage ou rien.
Mais le bougre est beau garçon, il ne supportera pas le "non".
Qu'à cela ne tienne ; il l'enleverra et lui prendra son trésor intime, avec violence et sans amour.
Déshonorée, Oliva va rencontrer des femmes actives, vivant seules à la ville, avec chacune un métier, indépendantes.
Une avocate, une amie d'enfance et la voilà prête pour une belle aventure judiciaire.
Le choix ?? Dire encore et encore non. Elle ira jusqu'au procès, mais ne sera jamais vraiment reconnue comme victime.
Chaque personnage est si bien décrit ! Son père, un amour, qui parle peu mais parle bien.
Si bien.
Sa mère, raleuse mais bon coeur. Son frère, solidaire.
Le village frémit ; un procès alors que c'est une devergondée qui n'a que ce qu'elle mérite.
Ayant perdu sa virginité, elle ne pleut plus se marier, quoique....
Ça m'a fait penser à une amie chère qui a porté plainte pour viol, et qui a entendu : Vous étiez en jupe ou en pantalon ? Si, si. C'etait en juillet 2020.
On lui a craché au visage : Comment ! Mais c'est étrange, vous ne vous êtes pas défendue ?!! Comme quoi, même maintenant, un viol suspecte la femme très souvent.
Elle en est presque entachée.
Encore des progrès à faire dans ce domaine visiblement....
Allez, lisez-le, et j'espère que vous serez charmé tout au long de cette belle aventure pour revendiquer le droit des femmes au bonheur.
Sublime livre, si bien écrit.
Ce que j'ai beaucoup aimé et apprécié c'est, contrairement aux romans de Bouysse, que le viol a été très rapidement décrit, sans détails, sans violence extrême.
Et oui Mr Bouysse, un livre n'a pas besoin d'horreurs pour être un bon roman. Enfin, lorsqu'on est un écrivain digne de ce nom... (désolée de cet interlude, mais je déteste la violence gratuite).
Oliva deviendra maîtresse d école, et sera le symbole du Choix, ce choix qu'elle a volé, ce choix qu'elle a décidé, malgré les ragots , la méchanceté et la bêtise, envers et contre tout.
Belle écriture, pas de temps mort, je l'ai lu en deux jours.
Ne passez pas à côté, ce serait vraiment dommage.

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