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J'ai eu l'occasion de découvrir la plume de la romancière Elizabeth von Arnim, cousine de Katherine Mansfield, à l'été 2016. J'avais alors plutôt apprécié l'atmosphère sombre et glaciale de Vera (roman publié en 1921). Dans un tout autre registre, Elizabeth et son jardin allemand (qui possède une large part autobiographique) me faisait de l'oeil depuis un bon moment déjà. Je suis ravie d'avoir enfin pu découvrir ce roman, rédigé sous la forme d'un journal intime. Celui-ci nous plonge en effet dans le quotidien d'Elizabeth von Arnim, et ouvre plus largement une fenêtre sur ce que devait être le vécu d'une femme évoluant dans le monde de l'aristocratie, à l'aube du XXe siècle. Passionnant ! J'ai déniché ce roman en occasion (car je souhaitais absolument le retrouver avec cette couverture que je trouve sublime), et cette lecture constitue un nouveau coup de coeur pour cette année 2018.

Dès les premières pages, Elizabeth von Arnim nous chante son amour pour son jardin. Mariée à un comte prussien, il faut savoir que la romancière quittera rapidement Londres pour s'installer en Poméranie, dans le vaste domaine de Nassenheiden. Créer un jardin (et le faire à sa manière), associer les couleurs, gérer les commandes, lui permettra sans doute de s'offrir un refuge bien loin des codes de l'aristocratie de l'époque. Car Elizabeth exècre les règles de bienséance et les mondanités. Solitaire dans l'âme, elle ne se sent bien qu'au milieu des fleurs ou en pleine nature, et vagabondant dans ses pensées. Grâce à ce roman, j'ai beaucoup appris sur la personnalité d'Elizabeth von Arnim mais aussi sur la condition féminine de l'époque… J'ai adoré ce voyage, et même si ce récit autobiographique a été écrit entre mai 1896 et avril 1897 je lui trouve une certaine modernité. Grâce à la construction de son jardin (à une époque où les jardiniers étaient exclusivement des hommes), Elizabeth se libère. Mais écrire reste aussi un moyen de se faire entendre. Elizabeth von Arnim pourra ainsi rédiger que si elle avait la possibilité de manier elle-même la bêche, comme le font les jardiniers (et donc les hommes), elle se sentirait alors pleinement heureuse, comme au paradis. Aussi, si son mari lui interdit formellement de signer ses écrits de son nom, notre romancière anglaise (née en Australie) exprime pour autant ses idées, parfois avec un certain humour.

J'ai donc adoré rencontrer cette femme éprise de liberté, et amoureuse de la nature. Ce roman foisonne de références à des plantes, à des variétés de fleurs, mais pas que… C'est justement ce qui fait tout son intérêt. J'ai beaucoup aimé découvrir ce qu'il en était de la vie familiale d'Elizabeth von Arnim. le portrait qu'elle brosse de son mari (surnommé “L'homme de colère”) est pour le moins pétrifiant. Même dans le monde de l'aristocratie, la vie maritale ne semblait donc pas être de tout repos. Si elle aimait son mari, notre romancière le craignait aussi beaucoup. Via ce roman, le lecteur fait également la connaissance des trois petites filles de l'auteure : “les bébés d'avril, de mai et de juin”. J'ai également apprécié cet aspect du livre, puisqu'il nous fournit quelques indices sur la manière dont on pouvait élever les enfants à la fin du XIXe siècle. Nul doute que je retrouverai l'auteure avec plaisir d'ici quelques temps. Peut-être avec L'été solitaire (1899) ou Avril enchanté (1922) ?
Lien : https://labibliothequedebene..
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La narratrice raconte la passion qu'elle a pour son jardin et pour la botanique. Elle décrit son jardin, les fleurs qu'elle va y mettre – même si à cause de son statut, elle ne peut les planter et est obligé de demander l'aide de son jardinier. Intervient également dans cette histoire des personnages comme son mari qu'elle appelle l'homme de colère, ses 3 enfants, qu'elle nome bébé de juin, d'avril…, et la venue de 2 amies. J'ai été surprise de n'avoir pas abandonné cette lecture car il ne se passe pas grand-chose et il y a beaucoup de descriptifs relatifs aux plantes et aux arbres mais il en ressort une telle poésie que les images qui en découlent ont fait que j'ai pris goût à ce petit livre de 165 pages.


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Les amoureux des jardins et de la littérature devraient tous lire Elizabeth von Arnim.

Dans ce roman, l'écrivaine, épouse d'un comte prussien, se retire dans son château de Poméranie, situé, fin XIX ième, aux confins de l'Allemagne.
Elizabeth, entourée de ses trois petites filles, s'épanouit dans cette nature sauvage et magnifique.
Elle embellit son jardin, dessine des parterres, plante fleurs et arbustes, sous l'oeil sévère de son mari "l'homme de colère "
Ce récit autobiographique, vivant, percutant, avec des pointes d'humour et des accents de tendresse, reflète, non seulement, la passion d'une femme pour son jardin, mais aussi, les relations ancillaires et le rôle des femmes, au début du vingtième siècle.

Un joli livre à savourer.
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C'est l'histoire d'une mère de famille anglaise mariée à un allemand, elle réside dans une demeure au nord de l'Allemagne, dont le principal atout est jardin.
Excentricité ou passion envahissante ? Question de point de vue.
Ce roman traite de différentes choses, la vie d'une mère de famille, isolée dans sa demeure, mais qu'on ne s'y trompe pas Elisabeth adore la solitude, elle aime également ses trois filles espiègles, innocentes et naïves. Outre les liens d'une mère envers ses enfants, on y voit aussi les liens qui unissent Elisabeth et son mari l'Homme de Colère , qui en dit long sur la relation qui les unit. Elle fait le portrait d'un homme qui semble avoir peu d'estime pour les femmes, témoignage de la condition féminine au XIXe siècle.
Mais pour Elisabeth, rien ne compte autant que le jardin, l'amour des fleurs, le pari de faire pousser des rose-thé hors des serres. Une obsession pour elle, des erreurs nombreuses, quitte à passer pour une excentrique, cette lubie lui coûte beaucoup mais c'est en quelque sorte sa revanche sur son mari, la société, un pied de nez à tous. Et c'est là que se trouve son bonheur.
Bonheur quelque peu troublé par l'arrivée de deux amies qui vont cependant égayer les soirées de conversations animées, drolatiques.
J'avais adoré Avril enchanté, pour cette insouciance, ce calme et cette quiétude qu'on peut trouver dans un jardin, un vrai havre de paix. On retrouve les ingrédients magiques, c'est doux, même l'hiver fait envie dans ce lieu. On respire avec Elisabeth les fleurs de son jardin, on contemple avec ravissement les harmonies de couleurs, qu'on soit amateur de jardin ou non, on admire cet endroit.
A lire pour se délasser au soleil et savourer un instant de bonheur.
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Des jardins, on loue surtout les anglais, ibénis par la grâce des dieux de la pluie. Pourtant, c'est en Allemagne que cette Anglaise a trouvé le sien, un peu par hasard. Cinq années de mariage, cinq années de ville, étouffantes, comme gâchées, et au détour d'une visite, la découverte de cette vieille demeure de campagne où personne ne songeait plus à aller. Elizabeth adopte les lieux aussitôt, elle va en faire son nid, son refuge, sa passion, bien loin des contraintes assommantes de la vie sociale et des mondanités. A son jardin, elle se consacre toute entière, avec un enthousiasme jamais entamé malgré les revers de fortune : les rosiers qui dépérissent, les semis qui ne prennent pas, les sécheresses prolongées, le gel mordant de l'hiver, les jardiniers incompétents... sans compter les visiteurs importuns et l'incompréhension de son époux, un comte allemand aussi rigide qu'hermétique aux excentricités de Madame.
Car, bien entendu, une femme qui préfère ses plantations aux potins des salons ne peut être qu'une grande excentrique !

Conté au fil des mois à la manière d'un journal, c'est un petit texte délicieux que ce Jardin allemand. Une ode aux plaisirs simples de la solitude, aux beautés de la nature, mais aussi une chronique pleine d'esprit, qui égratigne sans pitié les maris imbus de leur sagesse, les mondains assommants, les amis envahissants... et, ma foi, la quasi totalité de l'humaine engeance. Elle n'épargne à peu près personne, Elizabeth - pas même elle-même, au fond, sous ses airs de supériorité désinvolte -, et si ses goûts la tournent vers d'autres plaisirs, plus simples, son ton n'est pas sans me rappeler parfois celui De Wilde. Elle en a l'égocentrisme assumé, le mordant raffiné, le badinage faussement frivole, le goût des aphorismes bien tournés, le sens aigu de la beauté, aussi.
Une petite bulle de pur bonheur à savourer au jardin... avant de filer à la jardinerie la plus proche pour rafraîchir de toute urgence vos pots ou plates-bandes. (Je mets au défi l'amateur de jardinage d'y résister !)

Appréciable bonus dans l'édition 10/18 : un intéressant petit texte introductif de Forster, qui en 1905 passa quelques mois chez la comtesse Von Arnim comme répétiteur d'anglais, et quelques photos pour achever de planter le décor.
Lien : http://ys-melmoth.livejourna..
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Dans ce livre, premier en date dans la bibliographie que je trouvée sur Internet, l'auteur décrit l'univers dans lequel elle vit, et plus précisément son jardin, source d'enchantement et de bonheur. Ce jardin merveilleux se situe en Poméranie, près d'une localité appelée Nassenheide à l'époque (Rzędziany actuellement), puisque son mari est Prussien. Donc l'hiver le thermomètre descend très en-dessous du 0, la neige recouvre tout, mais Elisabeth, originaire d'Australie, adore absolument ce climat si différent de celui qu'elle a pu connaître dans son enfance.

Son manque d'expérience dans l'art du jardinage n'est pas un obstacle, elle profite des longs hiver pour lire des ouvrages spécialisés, et teste des choses, au pire cela ne marche pas et elle peut passer à l'essai suivant. Evidemment, c'est une grand dame, et jardiner ne veut surtout pas dire faire elle-même les choses, mais donner des ordres aux jardiniers, pour qu'ils les fassent. le problème de trouver du personnel devient d'ailleurs un grand soucis, par exemple un des jardiniers part parce que sa fiancée cuisinière quitte la maison ayant cru voir un fantôme, et qu'il y a des difficultés pour trouver un remplaçant.

C'est vraiment un univers désuet, disparu depuis longtemps. Elisabeth est une femme d'esprit incontestablement, mais en même temps une sacrée garce, qui épingle impitoyablement, mais surtout l'air de rien, tous les gens qui l'approchent. Egocentrique et superficielle, elle est néanmoins jamais ennuyeuse, et la lecture de son livre est un moment plus que plaisant, même si par moments, son manque de considération pour les autres peut faire grincer les dents. Mais on passe un bon moment en sa compagnie littéraire. Une personne sans doute infiniment plus agréable à rencontrer dans un livre que dans le vraie vie.
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Fin du XIXe siècle. L'auteure anglaise d'Elizabeth von Arnim quitte l'Angleterre pour s'installer avec sa famille dans la propriété de son mari en Prusse.

Elizabeth et son jardin allemand, c'est le genre de livre qu'il faut prendre le temps de déguster. On ne le lit pas pour son intrigue, mais pour le style et la personnalité de son auteure, une aristocrate très british et distinguée. Elizabeth von Arnim est très indépendante, intelligente et assume ses opinions, qu'elle expose de manière franche (voire provocatrice) et drôle. C'est une écrivaine qui manie l'ironie avec beaucoup de talent et a le sens de la formule, si bien qu'elle parvient à nous faire (sou)rire avec des sujets a priori pourtant sérieux. Et lire ses anecdotes, son portrait acide d'une invitée sans-gêne ou simplement ses descriptions jardinières, c'est un pur bonheur.

Un récit autobiographique savoureux et pétillant.
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Fin du XIXème siècle, Elizabeth von Arnim, aristocrate, épouse et mère s'installe dans la campagne allemande avec toute sa petite famille et découvre les joies et les plaisirs que procurent la nature et la solitude.
Elles commencent alors à écrire un journal intime où elle raconte, avec de nombreux détails et pas mal d'humour, son amour pour son jardin, sa vie quotidienne, ses enfants et son mépris pour ... la plupart des gens.
Beaucoup de poésie et d'ironie, un régal.

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Ce court récit au charme suranné a la saveur des romans victoriens.
Elizabeth von Arnim, anglaise née en Australie et exilée en Allemagne par son mariage évoque avec tendresse son amour pour son jardin, les fleurs, les oiseaux et la nature. Elle profite de ses longues heures de méditation pour tenir des propos légers sur le vice et la vertu, dans un esprit à la fois pudique et piquant comme pouvait le faire une respectable comtesse européenne, à l'aube du 20e siècle.
Une bulle de fraîcheur dans un monde tourmenté.
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Elizabeth von Arnim ne s'appelait pas Elizabeth, à l'origine, mais le succès de ce double romancé fut elle qu'elle finit par se faire appeler ainsi plutôt que May, son prénom d'origine!

Lassée de la ville et du milieu où son mariage l'a faite entrer, l'Allemagne aristocratique des années 1890, Elizabeth renaît dans la propriété de son mari à la campagne, renaît tellement qu'elle y tombe amoureuse du jardin. Débarrassée de son époux qui n'y met jamais les pieds, elle s'attelle à redonner vie et splendeur au lieu, au rythme des saisons. En forme de journal, ce texte narre à la fois ses pérégrinations horticoles, ses espoirs, ses échecs, les fortunes qu'elle engloutit en semences diverses (tellement qu'elle y consacre l'argent de ses toilettes et est prête à vendre ses parures pour acheter bulbes et rosiers), son manque total d'intérêt pour la chose domestique, qui scandalise d'ailleurs ses employés de maison, qui la trouvent carrément excentrique.

C'est le portrait d'une société disparue, l'Allemagne d'avant 1914, vue par les yeux d'une Anglaise, en même temps qu'une ode superbe aux bonheurs des jardins et de la solitude paisible, un livre à savourer lentement, sarcastique parfois et toujours plein d'esprit.
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