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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Elizabeth von Arnim ne s'appelait pas Elizabeth, à l'origine, mais le succès de ce double romancé fut elle qu'elle finit par se faire appeler ainsi plutôt que May, son prénom d'origine!

Lassée de la ville et du milieu où son mariage l'a faite entrer, l'Allemagne aristocratique des années 1890, Elizabeth renaît dans la propriété de son mari à la campagne, renaît tellement qu'elle y tombe amoureuse du jardin. Débarrassée de son époux qui n'y met jamais les pieds, elle s'attelle à redonner vie et splendeur au lieu, au rythme des saisons. En forme de journal, ce texte narre à la fois ses pérégrinations horticoles, ses espoirs, ses échecs, les fortunes qu'elle engloutit en semences diverses (tellement qu'elle y consacre l'argent de ses toilettes et est prête à vendre ses parures pour acheter bulbes et rosiers), son manque total d'intérêt pour la chose domestique, qui scandalise d'ailleurs ses employés de maison, qui la trouvent carrément excentrique.

C'est le portrait d'une société disparue, l'Allemagne d'avant 1914, vue par les yeux d'une Anglaise, en même temps qu'une ode superbe aux bonheurs des jardins et de la solitude paisible, un livre à savourer lentement, sarcastique parfois et toujours plein d'esprit.
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Des jardins, on loue surtout les anglais, ibénis par la grâce des dieux de la pluie. Pourtant, c'est en Allemagne que cette Anglaise a trouvé le sien, un peu par hasard. Cinq années de mariage, cinq années de ville, étouffantes, comme gâchées, et au détour d'une visite, la découverte de cette vieille demeure de campagne où personne ne songeait plus à aller. Elizabeth adopte les lieux aussitôt, elle va en faire son nid, son refuge, sa passion, bien loin des contraintes assommantes de la vie sociale et des mondanités. A son jardin, elle se consacre toute entière, avec un enthousiasme jamais entamé malgré les revers de fortune : les rosiers qui dépérissent, les semis qui ne prennent pas, les sécheresses prolongées, le gel mordant de l'hiver, les jardiniers incompétents... sans compter les visiteurs importuns et l'incompréhension de son époux, un comte allemand aussi rigide qu'hermétique aux excentricités de Madame.
Car, bien entendu, une femme qui préfère ses plantations aux potins des salons ne peut être qu'une grande excentrique !

Conté au fil des mois à la manière d'un journal, c'est un petit texte délicieux que ce Jardin allemand. Une ode aux plaisirs simples de la solitude, aux beautés de la nature, mais aussi une chronique pleine d'esprit, qui égratigne sans pitié les maris imbus de leur sagesse, les mondains assommants, les amis envahissants... et, ma foi, la quasi totalité de l'humaine engeance. Elle n'épargne à peu près personne, Elizabeth - pas même elle-même, au fond, sous ses airs de supériorité désinvolte -, et si ses goûts la tournent vers d'autres plaisirs, plus simples, son ton n'est pas sans me rappeler parfois celui De Wilde. Elle en a l'égocentrisme assumé, le mordant raffiné, le badinage faussement frivole, le goût des aphorismes bien tournés, le sens aigu de la beauté, aussi.
Une petite bulle de pur bonheur à savourer au jardin... avant de filer à la jardinerie la plus proche pour rafraîchir de toute urgence vos pots ou plates-bandes. (Je mets au défi l'amateur de jardinage d'y résister !)

Appréciable bonus dans l'édition 10/18 : un intéressant petit texte introductif de Forster, qui en 1905 passa quelques mois chez la comtesse Von Arnim comme répétiteur d'anglais, et quelques photos pour achever de planter le décor.
Lien : http://ys-melmoth.livejourna..
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Elizabeth von Arnim, de son vrai nom Mary « May » Annette Beauchamp, est une romancière anglaise née en 1866 à Sydney en Australie. A la fin de ses études de musique, elle rentre son mari en Italie, le comte Henning August von Arnim-Schlagenthin.

Cinq ans après leur mariage ils s'installent à la campagne dans la maison familiale et y découvre la joie de s'occuper de son jardin. Elizabeth est son premier roman publié anonymement en 1898. Elle y décrit sa vie en Allemagne du Nord, assez rude ainsi que ses efforts et son plaisir de créer un jardin à l'anglaise.

Très poétique, ce roman a connu un succès considérable qui permettra au couple de vivre malgré la ruine de son époux. Il raconte sa passion pour son jardin qui occupe toutes ses pensées et la majeure partie de son temps. Elle y trouve refuge hiver comme été et laisse libre cours à son imagination pour le créer comme elle aimerait qu'il soit. Ce jardin lui permet de fuir sa vie de femme et les mondanités qui vont avec. La simplicité du bonheur qu'elle ressent dans son jardin lui apporteront la joie et l'amour qu'elle n'a pas connu par ailleurs.

Très belle découverte, d'une auteure remplie de poésie qui nous fait partager ses sentiments profonds avec une fluidité remarquable. En le lisant, on s'évade dans son univers avec un plaisir indéniable et on pourrait presque s'imaginer à ses côtés à profiter de ce beau jardin, et en sentir les douces effluves.
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Mary Annette Beauchamp devenue Elizabeth von Arnim après son mariage avec le comte Graf Henning von Arnim-Schlagenthin, n'est autre que la cousine d'une femme de lettres célèbre elle aussi Kathleen Beauchamp connue sous son nom d'épouse Katherine Mansfield.
Ces présentations faites, que dire de ce livre paru en 1898.
Eh bien, tout y est, la description de la vie des femmes dans la société aristocratique prussienne de cette fin de 19ème siècle où elles sont reléguées au même niveau que les enfants, et encore que les fils de famille avaient plus de droits qu'elles qui vivaient sous le diktat de leur mari seul et unique chef de famille.
Les conventions rigides ont vite pesé sur Elizabeth née dans une famille fortunée établie en Australie, élevée à Londres, qui a étudié la musique, et qui a voyagé à travers l'Europe.
C'est lors d'un voyage en Poméranie au bord de la mer Baltique qu'elle découvre Nassenheide, le domaine de la famille Von Arnim, et qu'elle choisira contre l'avis de son mari de s'y installer avec ses trois très jeunes filles.
Elle va alors tomber sous le charme du jardin à l'abandon et y vouer une véritable passion.
C'est cette passion dévorante qu'Elizabeth nous décrit dans ce livre tenu comme un journal, au fil des saisons, et au fil de ses grandes joies lorsque les fleurs éclosent ou de ses désillusions lorsque ses plantations échouent.
Jardin extraordinaire, jardin confident, jardin refuge.
Superbe description de la nature, un brin d'ironie contre les humains, voilà un bien joli livre tout en poésie.
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J'ai eu l'occasion de découvrir la plume de la romancière Elizabeth von Arnim, cousine de Katherine Mansfield, à l'été 2016. J'avais alors plutôt apprécié l'atmosphère sombre et glaciale de Vera (roman publié en 1921). Dans un tout autre registre, Elizabeth et son jardin allemand (qui possède une large part autobiographique) me faisait de l'oeil depuis un bon moment déjà. Je suis ravie d'avoir enfin pu découvrir ce roman, rédigé sous la forme d'un journal intime. Celui-ci nous plonge en effet dans le quotidien d'Elizabeth von Arnim, et ouvre plus largement une fenêtre sur ce que devait être le vécu d'une femme évoluant dans le monde de l'aristocratie, à l'aube du XXe siècle. Passionnant ! J'ai déniché ce roman en occasion (car je souhaitais absolument le retrouver avec cette couverture que je trouve sublime), et cette lecture constitue un nouveau coup de coeur pour cette année 2018.

Dès les premières pages, Elizabeth von Arnim nous chante son amour pour son jardin. Mariée à un comte prussien, il faut savoir que la romancière quittera rapidement Londres pour s'installer en Poméranie, dans le vaste domaine de Nassenheiden. Créer un jardin (et le faire à sa manière), associer les couleurs, gérer les commandes, lui permettra sans doute de s'offrir un refuge bien loin des codes de l'aristocratie de l'époque. Car Elizabeth exècre les règles de bienséance et les mondanités. Solitaire dans l'âme, elle ne se sent bien qu'au milieu des fleurs ou en pleine nature, et vagabondant dans ses pensées. Grâce à ce roman, j'ai beaucoup appris sur la personnalité d'Elizabeth von Arnim mais aussi sur la condition féminine de l'époque… J'ai adoré ce voyage, et même si ce récit autobiographique a été écrit entre mai 1896 et avril 1897 je lui trouve une certaine modernité. Grâce à la construction de son jardin (à une époque où les jardiniers étaient exclusivement des hommes), Elizabeth se libère. Mais écrire reste aussi un moyen de se faire entendre. Elizabeth von Arnim pourra ainsi rédiger que si elle avait la possibilité de manier elle-même la bêche, comme le font les jardiniers (et donc les hommes), elle se sentirait alors pleinement heureuse, comme au paradis. Aussi, si son mari lui interdit formellement de signer ses écrits de son nom, notre romancière anglaise (née en Australie) exprime pour autant ses idées, parfois avec un certain humour.

J'ai donc adoré rencontrer cette femme éprise de liberté, et amoureuse de la nature. Ce roman foisonne de références à des plantes, à des variétés de fleurs, mais pas que… C'est justement ce qui fait tout son intérêt. J'ai beaucoup aimé découvrir ce qu'il en était de la vie familiale d'Elizabeth von Arnim. le portrait qu'elle brosse de son mari (surnommé “L'homme de colère”) est pour le moins pétrifiant. Même dans le monde de l'aristocratie, la vie maritale ne semblait donc pas être de tout repos. Si elle aimait son mari, notre romancière le craignait aussi beaucoup. Via ce roman, le lecteur fait également la connaissance des trois petites filles de l'auteure : “les bébés d'avril, de mai et de juin”. J'ai également apprécié cet aspect du livre, puisqu'il nous fournit quelques indices sur la manière dont on pouvait élever les enfants à la fin du XIXe siècle. Nul doute que je retrouverai l'auteure avec plaisir d'ici quelques temps. Peut-être avec L'été solitaire (1899) ou Avril enchanté (1922) ?
Lien : https://labibliothequedebene..
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C'est l'histoire d'une mère de famille anglaise mariée à un allemand, elle réside dans une demeure au nord de l'Allemagne, dont le principal atout est jardin.
Excentricité ou passion envahissante ? Question de point de vue.
Ce roman traite de différentes choses, la vie d'une mère de famille, isolée dans sa demeure, mais qu'on ne s'y trompe pas Elisabeth adore la solitude, elle aime également ses trois filles espiègles, innocentes et naïves. Outre les liens d'une mère envers ses enfants, on y voit aussi les liens qui unissent Elisabeth et son mari l'Homme de Colère , qui en dit long sur la relation qui les unit. Elle fait le portrait d'un homme qui semble avoir peu d'estime pour les femmes, témoignage de la condition féminine au XIXe siècle.
Mais pour Elisabeth, rien ne compte autant que le jardin, l'amour des fleurs, le pari de faire pousser des rose-thé hors des serres. Une obsession pour elle, des erreurs nombreuses, quitte à passer pour une excentrique, cette lubie lui coûte beaucoup mais c'est en quelque sorte sa revanche sur son mari, la société, un pied de nez à tous. Et c'est là que se trouve son bonheur.
Bonheur quelque peu troublé par l'arrivée de deux amies qui vont cependant égayer les soirées de conversations animées, drolatiques.
J'avais adoré Avril enchanté, pour cette insouciance, ce calme et cette quiétude qu'on peut trouver dans un jardin, un vrai havre de paix. On retrouve les ingrédients magiques, c'est doux, même l'hiver fait envie dans ce lieu. On respire avec Elisabeth les fleurs de son jardin, on contemple avec ravissement les harmonies de couleurs, qu'on soit amateur de jardin ou non, on admire cet endroit.
A lire pour se délasser au soleil et savourer un instant de bonheur.
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