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4,14

sur 106 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Comment ne pas être ému, bouleversé, chamboulé à la lecture de ce beau livre aux mots crachés, aux mots douleur, aux mots chair , aux mots gifles :
L'histoire sortie des tripes de cet homme revenu en 1945, déambulant dans sa ville natale ,Leipzig, après avoir passé quatre ans à Buchenwald, enfermé pour son homosexualité?
Klaus Hirschkuh , 23 ans, décharné, au corps martyrisé, frappe à la porte de ses parents et ne peut exprimer ce qu'il ressent.....
Revenu d'un cauchemar et d'un enfer qui l'ont meurtri, écartelé, encrassé, traité comme un sous homme, une larve, un porc et des lettres vomissures, des lettres crocs cousues sur son dos, sa poitrine, le haut de son pyjama " Matricule 5395 et triangle rose ".....
Voici le roman d'un survivant qui désirerait se fondre dans la banalité du quotidien.....mais ne pourra jamais aimer au grand jour, rejeté encore et toujours........
L'auteur nous livre un ouvrage extrêmement fort d'une crudité et d'une beauté expiatrices......
L'histoire de Klaus est hantée tout le long de sa vie "d'aprés" par cette barbarie qui lui revient d'une manière obsessionnelle , ces barbelés et ces corps martyrisés.
Il s'exilera en France et mènera une vie de combat pour cacher son homosexualité et nous livrer ses deux grands amours, Heinz et Julien .
Un témoignage , un texte nécessaire, bouleversant , crucial,rigoureux, explosif, glaçant et brûlant à la fois.
Une écriture sublime alliant poésie, violence, hurlements, cris sourds , amour , lumière et sécheresse......
Des phrases crues, une prière en hommage à la mémoire des déportés, rythmées en une description qui dit la rage et la tristesse, l'amour fou et la douleur intense, les blessures béantes, les injures et les humiliations.......
Un ouvrage au souffle puissant que l'on n'est pas près d'oublier........
Lu dans le cadre du prix Jeand'heurs, spécifique à mon département, sélection historique 2016.
Un livre que "tous "pourraient Lire ........
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Surprenant, criant de modernité. Klaus, jeune allemand sort de 4 ans d'enfer en camp pour son homosexualité. Ce livre retrace sa vie d'après, les cauchemars, la peur, le dégoût, les sévices endurés avec toutes la cruauté que cela peut inspirer. La place de parents qui ne l'attendaient pas, qui ne comprennent pas, comment se reconstruire loin, c'est aussi l'aube d'une époque où se cacher devient une injure, une injustice. L'auteur ne mâche pas ses mots, il faut le savoir avant d'ouvrir ce livre. Mais quel parcours fait par cet homme qui ressemble à tant d'autres, qui cherche doublement le chemin du bonheur, si bonheur il peut y avoir après tant de souffrance. Une oeuvre brute, qui passe d'un sujet à un autre sans transition mais avec la violence du traumatisme...à lire
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J'ai eu quelques difficultés à m'acclimater à l'écriture torturée et écorchée de l'auteur. Pourtant, après quelques pages, cette plume acérée s'est avérée adéquate. Ce livre est une incursion dans l'esprit d'un jeune homosexuel allemand de retour d'un camp de concentration nazi. Une libération, une délivrance,... ou un long chemin vers une reconstruction, psychologiquement et physiquement, inaccessible ? Un livre bouleversant, perturbant et poignant à la fois.
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1944, Klaus Hirschkuh vingt-trois ans rentre à Leipzig. Il vient de passer quatre années à Buchenwald. La raison ? Son homosexualité. Ses parents ne l'attendaient plus et ils découvrent un jeune homme amaigri, un fantôme vivant hanté par ce qu'il a vécu. Pas de questions sur ces quatre années, pas de gestes d'amour envers ce fils. Tabla rase de ce passé. Pourtant Klaus ne peut pas oublier la violence, la maltraitance, les injures, l'humiliation et les morts. Tout ou presque le ramène là-bas. Mais il doit survivre. Après avoir décroché un travail chez un tailleur, il fait la connaissance de René, un Français qui n'a pas voulu renter à Paris retrouver sa femme. Pas tout de suite. Lui aussi à ses blessures béantes. Mais les deux amis vont partir en France : "La plupart des voies ferrées série allemande présentaient un aspect désastreux. On partait demain. Klaus serait-il assez robuste pour le bonheur ?".
Est-il possible de renaitre dans un nouveau pays ? Et l'on suit Klaus au fil du temps qui passe.
Se donner le droit à nouveau d'aimer, des amants à son grand amour Julien malgré l'homophobie galopante. Il faudra des années à Klaus pour s'ouvrir à Julien, pour raconter Buchenwald.

Un texte bouleversant et nécessaire. L'écriture de Daniel Arsand est tout simplement sublime. Un feu d'artifice alliant poésie, sensibilité et avec des phrases qui nous transpercent pour décrire la douleur, l'horreur.
Un roman pour la liberté, pour le droit d'aimer et pour ne pas oublier.
Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
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Un roman extrêmement fort. Klaus vient de passer quatre ans dans le camp de concentration de Buchenwald parce qu'il est homosexuel. Ce roman parle de sa vie après cet enfer qu'il a vécu et qui ne le quittera jamais. La difficulté de retrouver ses parents et le quotidien d'avant-guerre, et simplement la difficulté de vivre après de telles années. On rentre dans les terribles détails, on ressent une infime partie de la souffrance de Klaus, qui vit avec ses souvenirs, qui font partie de lui. Il traverse les années et tente de se reconstruire, mais il n'oublie pas, il ne peut pas oublier et il ne faut pas oublier. Ce roman est aussi d'une incroyable nécessité.
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Et voilà ! Après le livre d'Edouard Louis, je viens de lire un second livre dérangeant. Encore que c'est le propre du livre que de parler de ce qui dérange, de ce qui bouscule notre petite vie douillette et pleine de conformisme. Je suis d'une génération d'après guerre dont les parents ne parlaient pas de ce qu'ils avaient enduré comme privations pendant la seconde guerre mondiale. Ils préféraient oublier et prendre leur revanche sur la vie. Bienheureuses années 1960… Puis première crise pétrolière qui a engendré - outre un chômage persistant dans les différentes couches sociales - un déséquilibre planétaire avec la mondialisation et les réfugiés économiques de toute sorte. Ici pas de guerre proclamée, juste des attentats terroristes des fois contrôlés et jugulés, des fois pas. Les camps de concentration ont refleuri de ci de là dans le monde. Pas ici – non, on ne peut pas nommer les camps de réfugiés à nos frontières ainsi, n'est-ce pas ? Mais il est bon de conserver la mémoire de ce qui s'est passé autrefois pour éviter que cela recommence. C'est ce qu'ils disent mais est-ce vraiment fini ? Est-ce que l'humain a arrêté de s'entre-déchirer pour une cause ou une autre ? Ce livre est original dans sa conception. A Buchenwald, Klaus Hirschkuh a été interné quatre années durant à cause de son homosexualité. Son ami, Heinz Weiner, a préféré se défénestrer plutôt que de subir ce sort détestable. Mais Klaus s'en est sorti et en novembre 1945, à l'âge de 23 ans, il revient de Weimar dans sa ville natale de Leipzig retrouver ses parents, Herbert et Hannah, et son frère aîné, Golo. Les retrouvailles sont décevantes et bientôt il partira loin de l'Allemagne et de ses souvenirs trop odieux. L'histoire est forte et très belle. le style est très particulier mais il rend bien l'état d'esprit très perturbé qui habite Klaus. J'ai aimé car je pense que c'est un beau texte qui invite à la tolérance, à l'acceptation de l'autre dans toute sa différence.
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"Je suis en vie et tu ne m'entends pas" est un roman-ovni. Sorti des tripes et de la chair. Des phrases longues et sèches qui sonnent comme un interminable cauchemar. Comme s'il fallait parler, cracher, dire vite, avant que les mots disparaissent ou s'évanouissent, avant que les images s'effondrent ou dévorent tout, brisent tout, recouvrent tout.
Klaus Hirschkuh vient de passer quatre ans à Buchenwald et ressemble à un homme écartelé par mille mots-douleurs, mots-scie, mots-désespoir. Son crime aux yeux des nazis : être homosexuel. de toutes part les pensées l'assaillent, le hantent, se brisent dans son esprit comme des oiseaux malades, battent le vide, appellent sans que la voix porte, hurlent, crient un effroyable et spectaculaire silence blanc. Pensées émaciées comme son corps, meurtries comme sa chair, écrasées, humiliées, comme son âme.
Il faudrait dire le mot pour s'en sortir. Pour s'enfuir de LA-BAS. Il mettra longtemps à le vomir.
Buchenwald.
Tout est rassemblé dans ces 3 syllabes, dans ce mot claquant comme une gifle au goût cendreux. Toutes les peines de Klaus, toutes ses impossibilités, ses manques, ses terreurs, ses forces aussi. Je suis revenu, dit-il. Peinant même à y croire. Avec en arrière-fond, le fantôme invaincu d'un très grand amour perdu : Heinz Weiner.
Ce roman est un immense et bouleversant poème. Chaque phrase est un vers, un cri, une prière adressée aux morts et à ceux qui ont survécu. Chaque page sent la souffrance, le sang, la haine de l'autre, chaque page pue Buchenwald, crie Buchenwald.
Il faut s'accrocher pour suivre la plume hallucinée de Daniel Arsand, mais quelle plume... Un aller-retour incessant, obsessionnel, de LA-BAS à ICI. Un labyrinthe qui au début nous emprisonne mais nous laisse rêver à la fin à un potentiel apaisement de Klaus. Une fois son tout dernier combat mené. Un combat qui pourtant ne fait que commencer.
Je ne suis pas près d'oublier ce roman cru et brisé d'une exceptionnelle beauté.
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C'est le récit bouleversant du parcours d'un homme qui s'accroche à la vie malgré les épreuves qu'elle lui inflige, la plus horrible et dégradante étant la déportation dans un camp de la mort du fait de son homosexualité. le texte est âpre, il faut parfois s'accrocher pour comprendre, les phrases sont tantôt très courtes, tantôt très longues, les mots sont souvent très crus mais l'ensemble reflète bien l'état d'esprit de celui qui a été marqué à jamais par son passage en enfer. Il essaie de se reconstruire mais comment survivre après un tel traumatisme ? Les souvenirs le rattrapent sans cesse, il ne peut oublier son grand amour perdu et, lorsque la vie semble lui sourire à nouveau, il est encore victime de l'intolérance et de la bêtise humaine. témoignage poignant d'une vie dont on espère qu'il servira à dire "plus jamais ça".
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Peut-on écrire sur tout ? Est il possible de romancer l'innommable, d'essayer de décrire le plus abject, le plus terrible et le plus inimaginable ? Cette question se pose quand il s'agit de « raconter » la vie dans les camps de concertation. Comment un auteur, qui n'a pas vécu ces faits peut il se « permettre » de s'approprier des témoignages et de romancer des vies si terribles. Je me pose souvent cette question et ai quelquefois du mal à aborder de tels textes. Les lectures de témoignages de rescapés, de proches de rescapés ont il plus d'impact que celles d'auteurs de romans. J'ai donc décidé de lire ce roman-récit de Daniel Arsand, qui nous narre le retour de l'Allemand Klaus Hirschkuh qui revient dans sa ville natale Leipzig . Celui-ci a été incarcéré à Buchenwald, en tant que triangle rose, c'est à dire en tant qu'homosexuel. Ce retour est difficile car il faut se reconstruire mais aussi ré intégrer son milieu familial. Nous allons suivre alors les doutes, les choix, les ressentiments, les exploits de cet homme. Il va alors décider d'aller tenter sa chance en France et va faire sa vie à Paris. Mais cela n'est pas simple non plus. Avec une écriture saccadée, nous sommes au plus prés de ce personnage et Daniel Arsand nous entraîne des années 40 à nos jours et fait un beau plaidoyer pour la tolérance et aussi la vigilance face à des idées qui peuvent et qui resurgissent. Un texte bouleversant et nécessaire pour ne pas oublier et c'est un bel hommage au courage et à la volonté des hommes. « Ils n'étaient pas des fantômes. Ils avaient une voix. C'était leurs voix qu'on entendrait désormais. Pourquoi la victime n'aurait-elle pas de nom ni de voix ? Parler, dire, lâcher sa fureur, c'était sain. Qui n'en aurait pas le droit ? Il était un déporté, un triangle rose, un des tous premiers de Buchenwald, qui avait un nom. Se taire usait, il y avait silence et silence. Il était amoureux de leur silence d'amants, mais le silence d'après les humiliations, non, cet autre nom, d'après l'enfer, vivre avec, non plus çà.. Qu'on sache ce qu'était être pédé à Buchenwald, et pas gay, pédé, car « pédé » porte en lui les coups reçus, les crachats, la haine assenée, gay, c'est si gentil , plein d'illusions et on t'a battu, il y a trois mois , parce que tu étais un pédé, pas un gay, tu étais à faire disparaître, gay, c'est plein de compromission, j'étouffe dans ce mot, je ne suis ce mot, je ne vis pas avec lui. » (p249) « Je salue la mémoire de ce déportés pour homosexualité qui témoignent de leur expérience concentrationnaire. Plus aucun d'eux, n'est parmi nous. Il n'y aura bientôt plus de témoins oculaires de ces temps de peste et les temps de peste sont sur le point de revenir. Nous devons combattre leurs artisans et les foules bercées de haine. Combattre est une règle de vie. Nous sommes les héritiers de ceux qui sont morts à Buchenwald et dans tout autre camps de concentration ou d'extermination. Nous devons écrire que des êtres pareils à nous ont pu échapper à un destin programmé. Ils ne sont plus parmi nous, mais c'est à nous de continuer à dresser le poing et à affuter nos colères. » (p267)
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En 1945, Klaus a dix-neuf ans quand il revient à Leipzig après avoir passé quatre années à Buchenwald où il a été déporté parce qu'il est homosexuel. Il doit réapprendre à vivre, et c'est cette survie que nous suivons dans ce roman passionnant et très fort.
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