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sur 1230 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
« L'homme est issu de la Terre, entends-tu ?
C'est sa mère nourricière, entends-tu ?
Spacien, va-t'en, disparais
De la Terre qui te hait !
Sale Spacien, entends-tu ? »


Le Spacien aura disparu… et la haine de la sale bête se perpétue et se prolonge en haine roboticide. Pour bien comprendre ces Cavernes d'acier, qui constituent le troisième volume de Cycle des robots, mieux vaut connaître le contexte : dans un futur indéterminé, les humains vivent dans des villes souterraines pour échapper à la pollution atmosphérique et à la lumière. Ils sont observés par les Spaciens, générations de descendants d'humains qui avaient autrefois colonisé des planètes lointaines. Entre les deux populations, les relations sont tendues et fluctuent de haine belliqueuse à tolérance amère. Les Spaciens dominent et ils interdisent les humains de venir les rejoindre sur leurs nouvelles planètes, en même temps qu'ils leur imposent l'utilisation de robots censés les aider dans la vie quotidienne. A défaut de pouvoir haïr les Spaciens, les humains se sont pris en grippe contre les robots. A l'instar de Blade-Runner, certains de ces robots sont devenus si perfectionnés qu'il est difficile de ne pas les confondre avec des modèles du genre humain…


Dans ce volume en particulier, l'intrigue se construit autour du meurtre d'un Spacien. Un terrien est soupçonné de l'avoir commis et pour résoudre cette énigme, Baley est envoyé en mission. Tout irait bien si on ne lui avait pas collé aux basques un robot humanoïde ultra-perfectionné qu'il devra loger chez lui. Comment vont réagir la famille et le voisinage ? Baley espère pouvoir cacher sa véritable nature le plus longtemps possible –d'autant plus que le robot a été construit avec une minutie de détails époustouflante- mais les médiévalistes rôdent et ouvrent l'oeil, à l'affut de tout signe de déchéance moderniste.


Dès le début, on comprend que ce roman de science-fiction s'appuie sur une réalité qui connaît elle-même de nombreux antagonismes. La méfiance que subit le robot est un racisme qui dépasse les espèces et qu'Asimov se charge d'anéantir. le bien et le mal cherchent à se dissoudre en un scepticisme confus. Les robots sont-ils à l'image des hommes ? Si oui, sont-ils à l'image des hommes bons ou des hommes mauvais ? Si non, sont-ils bons sachant que certains hommes sont mauvais, ou sont-ils mauvais sachant que certains hommes sont bons ? Peut-être ne sont-ils ni bons ni mauvais, peut-être est-ce seulement l'homme qui se montre mauvais dans sa méfiance, et mauvais dans son ingratitude.


Si le message moral n'a rien d'exceptionnel et s'élude rapidement en considérations simplistes, l'intrigue plaisante nous apportera au moins la satisfaction de nous laisser entrevoir un monde déboussolant mais parfaitement crédible. Dommage que celle-ci souffre parfois de la précipitation de l'auteur, empêtré dans de si nombreuses imbrications qu'il se retrouve, à la fin du livre, obligé de tout bâcler en moins d'un paragraphe :


« Je sais qui est l'auteur du coup monté contre moi, je sais comment et par qui le Dr Sarton a été assassiné, et je dispose d'une heure pour vous le dire, pour arrêter le criminel, et pour clore l'enquête ! »


Peut-être faudrait-il lire les précédents volumes de la série pour mieux apprécier celui-ci. Dommage que ni le style, ni le message ne donnent particulièrement envie de s'attarder sur ce monde qui, s'il avait été mieux travaillé, aurait peut-être connu des heures plus prestigieuses dans nos cerveaux de lecteurs.
Lien : http://colimasson.over-blog...
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« Les cavernes d'acier » est un mélange de policier et de science fiction dont la lecture est au final plutôt pénible.
L'intrigue est extrêmement tortueuse et manque de rythme, les protagonistes s'égarant plutôt dans de longues discussions scientifico-philosophiques, que cherchant réellement à faire avancer l'enquête.
Asimov est bien entendu plus convaincant sur le terrain scientifique, avec une analyse plaisante de la cohabitation entre robots et hommes, devenant similaires physiquement tout en restant complémentaires, notamment dans la conquête spatiale.
Le modèle présenté est plutôt en effet pacifique, le robot n'étant plus vu comme une menace soit pour faire perdre son emploi aux humains faiblement qualifiés, soit pour en vertu de principes d'intelligence artificielle, prendre complètement le dessus sur ses créateurs.
Cette vision optimiste contraste avec celle plus négative des cités modernes, toujours plus gourmandes en énergie et de ce fait dépendantes de ressources de plus en plus difficiles à trouver et à acheminer pour faire face à une démographie en augmentation constante résultant des progrès scientifiques. La solution proposée, la colonisation de nouveaux mondes ne peut pour moi se suffire à elle-même puisque représentant une fuite en avant, et négligeant nettement l'existence d'espèces vivantes extra terrestres capables de s'opposer à cette entreprise de conquête qui serait nécessairement belliqueuse.
Ouvrage pionnier en son époque (les années 50), « Les cavernes d'acier » est 60 ans après, relativement intéressant sur le fond et plutôt faible sur la forme.
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
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Le livre aborde des points qui font grandement écho aujourd'hui : il s'agit ici d'un robot venu enquêter sur un meurtre. C'est le dernier modèle, il est très ressemblant à un humain, si bien que tous les humains ne se rendent pas compte à quoi ils ont affaire. Certains, à force d'analyser ses expressions ou gestes, comprennent. On est en plein dans la uncanny valley (vallée de l'étrange) que nous laisse les VFX d'acteurs numériques ou d'images générées par les "IA" (qui n'en sont pas, bref !).
Ensuite, la surpopulation et pollution poussent les humains à une vie terriblement orchestrée pour subvenir au besoin de chacun (cantines distribuant des rations, logements distribués selon la taille des familles...)
Tout cela est fabuleux !
MAIS (il fallait s'y attendre !) le livre souffre de son époque : le sexisme à tout va (les femmes sont enfermées à la maison comme de bonnes ménagères et sont idiotes) et la morale / solution finale que l'auteur veut enfoncer dans le crâne du lecteur est à vomir.
SPOILER :

La Terre est surpeuplée et polluée, le monde décrit ne donne envie à personne d'y vivre (aucune liberté, toute la consommation est contrôlée, évidemment), la nature n'existe plus, les humains vivent totalement cloitrés dans des villes bétonnées et des tunnels.
La solution à cela ? Ne surtout pas arrêter de se reproduire comme des champignons sur un plat avarié, mais de continuer à vivre en consommant à tout va et déménager vers d'autres planètes et jeter la Terre comme un détritus. Et les robots feront les bases besognes pendant que les humains seront tous ingénieurs ! C'était les années 70, on peut presque pardonner cette vision à l'auteur. Ce qui est triste, c'est qu'il a sans doute grandement influencé la pensée de "penseurs" d'aujourd'hui qui croient dur comme à fer à ces inepties.
On n'est pas sorti de la décharge !
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