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3,29

sur 281 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'ai été invitée, le temps de lire quelques 200 pages à un dîner de cons, dans un des quartiers les plus chics de la capitale. Je m'y suis terriblement ennuyée. J'en baille encore en écrivant ces propos !
Sophie du Vivier, la maitresse de maison, invite un homme d'affaire étranger de la plus haute importance. Pour lui tenir compagnie le temps de cette soirée, elle convie quelques amis triés sur le volet. Cette soirée doit être brillante, alors elle frotte toutes ses idées, sélectionne ses relations afin qu'il n'y ait pas de fausses notes. Tout le vernis doit reluire de mille éclats, la table sera tirée au cordeau. Sophie du Vivier, surnommée Madamedu, va jusqu'à mesurer la distance entre les verres et les assiettes, comme à l'Elysée (copieuse !)…..Assurément l'homme d'affaires va en avoir plein la vue.
Les invités arrivent : Marie-Do, esclave de la chirurgie esthétique, Joséphine, directrice d'un programme représentant les médias, Adrien, avocat de renom, un ambassadeur, un financier etc etc…….
Ils devaient être 14. A la dernière minute quelqu'un se désiste. 13 à table ? hors de question. Quelqu'un a une idée lumineuse. Invitons la « bonne » ;
Sonia d'origine marocaine, doctorante en histoire de l'art ôte son tablier et s'assoit le plus naturellement du monde. « Tellement intelligente qu'elle n'arrive pas à éprouver de rejet » !
Et les dialogues sont consignés un peu moins naturellement d'ailleurs, enchaînant clichés, banalités, convenances, idées reçues. Tout me semble cousu avec du fil blanc.
Quelqu'un demande à Sonia « Et vous vous plaisez chez nous ? Et à la question Quelle est votre religion ? Sonia répond : le savoir-vivre !
Je n'ai pas adhéré à cette comédie outrancière où le racisme fuse dans tous les sens. Racisme latent et primaire de la part des invités en direction de Sonia ; racisme méprisant et aux traits quelques peu grossiers vis-à-vis des « bourgeois », propos mordants à l'encontre de cet ambassadeur : « son excellence Alexandre »,qui s'agrippe à son marocain un peu terni « parce qu' il n'appartenait plus à aucun réseaux au coeur des hautes nominations : ni aristocrate, ni homosexuel, ni franc-maçon » et hop ! un coup de griffe au passage pour ces trois groupes catégoriés. Pierre Assouline évoque même le racisme des gens incultes confrontés aux gens cultivés. Et si quelqu'un habite Passy alors là !!!!
Même les femmes, choisies pour ce texte bien sûr, apparaissent comme des poupées refaites et tout juste capables de s'échanger le nom de leur coiffeur ou de leur couturier. L'une d'elle semble cependant assez maligne pour glisser à l'oreille de Sonia : « séparément, ce sont tous des gens de qualité… Oui presque tous, je vous l'accorde. Mais une fois ensemble, ils en deviennent parfois imbuvables. Allez expliquer çà ! Au-delà-de deux, la vie en société agit comme une compétition d'égo où la surenchère révèle ce que l'âme a de plus noir. »
Tous se plient bon gré mal gré « aux structures élémentaires de l'apparté » .
J'ai trouvé ce récit ampoulé, éxagéré et discriminatoire vis-à-vis de pas mal de monde.
Les caricatures sont nombreuses et leur sens devient lourd à mes yeux.
J'ai refermé ce livre, très heureuse de garder un peu d'espoir sur l'être humain qu'il soit avocat, journaliste, employé de maison, français, anglais, péruvien ou femme de !
Je ne retournerai jamais dîner avec ces personnes là! jamais, jamais, jamais.....
Demain je vais réveillonner. Nous serons douze très précisément, à moins qu'une personne s'annonce à la dernière minute………..

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Un dîner à Paris est en soi une comédie française*.

Stupeur : le dîner mondain de Madamedu prend l'eau : ils sont 13 à table.
L'hôtesse est anéantie, autant de cette faute de goût impardonnable que de la solution proposée pour limiter le naufrage: on invite la bonne. le plan de table très réfléchi en est tout chamboulé, d'où crispations de certains, provoquant la pensée d'un invité: "Cette soirée part en couilles, j'adore!"

Un dîner savoureux, que j'ai dégusté en gourmandise pour l'ironie, le zeste de paillardise au détour d'un paragraphe, l'érudition sans affectation et le décryptage du petit manuel d'un certain savoir-vivre. L'élégance y côtoie l'absolue goujaterie, le cynisme, le paraître, le pouvoir de l'argent et le racisme ordinaire.

Exercice littéraire féroce de la part d'Assouline, dont le persiflage sent le vécu, quand il dénonce les vanités d'une certaine grande bourgeoisie. Il nous prend à contre pied avec sa domestique arabe et érudite, quand on pouvait s'attendre à un choc frontal de classes. C'est beaucoup plus subtil et l'auteur sait éviter la caricature et les clichés. J'ai craint pendant quelques pages que le propos incisif ne s'essouffle en dévoilant les fragilités bien cachées, mais la chute post prandiale est sous le signe de la légèreté et de l'humour.

Quelle joyeuse lecture!

(*page 29)
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Depuis un certain jeudi soir de l'Antiquité, avant la Pâque juive, il vaut mieux éviter de se retrouver treize à table, le plus jeune a quelque malchance de mourir rapidement (mais , si l'on se réfère à l' histoire sainte , ce sont deux personnages qui disparaissent Jésus et Judas Iscariote ! ).
Malgré tous les soins apportés à la préparation de sa réception, c'est un drame que va connaître, ce soir-là, l'hôtesse « Madame du ».
Un dîner organisé dans l'appartement cossu du couple du Vivier, Sophie et Thibault, dans la rue Las Cases, dans le chic 7ème, où sont conviés un important client, George Banon, propriétaire des plus grandes imprimeries du Canada, et d'autres habitués tous, élites de la société parisienne : ambassadeur, financiers, avocat, membre de l'Académie, française, bien entendu, affairistes et arrivistes … Un petit monde aux dents acérées, à la langue fourchue, respectant les codes de ce milieu.
Premier incident, Hubert d'A. se présente, alors que Sophie ne se souvient pas l'avoir mis dans sa liste d'invités.
Très vite, et discrètement, la somptueuse table doit être réaménagée car la maîtresse de maison est rigoureuse dans l'organisation, la présentation, et le placement des convives, suivant strictement les règles protocolaires et celles exigeantes du savoir-vivre et recevoir.
Mais voilà, Hubert d'A. s'est trompé d'étage, il est invité au deuxième, il s'esquive discrètement. Nouvel ordonnancement de la table.
Il est enfin temps de passer à table, et là, malheur, Christina le Châtelard refuse de s'asseoir, les convives sont au nombre de treize !
George Banon proposera que Sonia, la domestique affectée au service de table, prenne place parmi l'assemblée, à ses côtés, au grand dam de Joséphine.
Le repas peut commencer, le grand déballage aussi.
Sonia est agressée, moquée. Avec son physique, Sonia ne peut être qu'un prénom d'emprunt ? Oui, pseudo imposé par la maîtresse des lieux, le sien révèle une prononciation compliquée et surtout une connotation maghrébine : Oumelkheir. Elle finit, aussi, par dévoiler qu'elle achève un doctorat d'histoire de l'art à la Sorbonne.
Pierre Assouline décrit avec une ironie ciselée cette gentry parisienne, confite de snobisme et de supériorité vaine, avec laquelle tout repas partagé devient indigeste. On sent le vécu !
Une satire qui pourrait livrer un scénario intéressant et amusant.

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J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans ce livre qui présente des similitudes, comme l'ont souligné Deashelle et Alma, avec une pièce de théâtre. J'ai trouvé notamment le premier chapitre très (trop) long. J'ai trouvé également ce livre plein de mépris, envers tout et tous ! Dans ce huis-clos, les pires idées convenues sont énoncées en guise de discussion argumentée (sur les médias, le racisme, etc), chaque personnage tient et surtout s'agrippe à son rôle (l'hôtesse, le gentil riche, la bonne discrète et cultivée, la méchante désinhibée, etc…) d'une façon finalement sans surprise, et dès lors qu'un « sujet de conversation » est lancé, l'auteur en profite pour… changer de chapitre !
L'ambiance du livre m'a évoqué, dans une certaine mesure, « l'élégance du hérisson », avec cette idée du « petit personnel » plein de surprises, de la bourgeoisie si pleine de clichés, du gentil riche qui voit au-delà des apparences, de ce vernis de culture intellectuelle dont il faut se vanter pour avoir le droit d'exister. Mais contrairement à Murielle Barbery, Pierre Assouline écrit bien, de façon intéressante et incisive. Ses néologismes sont parlants, ses formulations percutantes et drôles, les dialogues sont enlevés et c'est ce qui, à mes yeux, sauve l'ouvrage.
En conclusion, je suis plutôt mitigée sur ce livre : je suis contente de l'avoir fini, mais également de rendre ce livre à son légitime propriétaire, ma belle-mère !
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Lors de la lecture de ce roman, on ne cesse de penser que l'auteur a vécu très souvent cette situation. Il s'agit d' un dîner parmi les puissants du si petit monde des parisiens friqués et branchés, avec une surprise l'invitation à table de la bonne, une beurette qui ne correspond pas aux clichés de la bonne société de gauche parisienne.

les scènes sont souvent très drôles, le roman se lit très vite. le ton est parfois très caustique surtout à propos de la bonne société qui se croit ouverte. le démarrage est un peu long. (normal : il faut camper les personnages)


« Madamedu » Sophie du Vivier et monsieur Thibaut du Vivier reçoivent George Banon qui doit signer un gros contrat avec Monsieur .Ils reçoivent :

Sibyl Costière et Erwan Costière des jeunes qui réussissent et qui aiment l'argent ce seront les seuls personnages qui seront antipathiques tout au long du roman

Stanislas Stevillano homme lettré et homme de goût.

Adrien le Chatelard avocat et Christina le Chatelard ne dit rien (leucémique ?) mais attire le regard de tout le monde créera le roman par sa superstition : jamais 13 à table.

Marie Do « minique » dit tout ce qu'elle pense femme de Stanislas odieuse et sympathique à la fois

Stanislas raté du quai d'Orsay

Joséphine appartenant au monde des médias « toujours prête à aider les puissants dans le besoin en authentique petite soeur des riches »

Dandieu académie française et son épouse biologiste

Sonia la bonne marocaine sympa et pas du tout la beurette de service qui ne s'appelle pas Sonia mais Oumeilkheir.


Le repas va être mouvementé !
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Bienvenue dans les milieux huppés parisiens, entre (très) haute bourgeoisie et aristocratie plus ou moins désargentée. Rue Las cases, 7ème Ardt.

Les diners organisés par Madame Sophie du Vivier sont parmi les plus réputés de Paris. A sa table se pressent depuis une vingtaine d'années les invités les plus prestigieux, les plus en vue.

Lorsque son époux, Thibault, lui demande d'organiser encore une fois ce type d'agapes aux fins d'entrer dans les bonnes grâces de George Banon, industriel canadien, avec lequel il entend contracter sur ce qu'on comprendra plus tard être une prise de participation à l'occasion d'une augmentation de capital, elle se met tout de suite aux préparatifs, appuyée entre autres par sa domestique, Sonia.

Une fois résolu l'épineux problème du plan de table, les rouages, bien huilés, sont actionnés.

Mais une succession de grains de sable va bientôt menacer cette mécanique: un couple se décommande, un invité surprise se rend compte qu'il s'est trompé d'étage et de réception, et au moment de passer à table... Il apparaît qu'il y a en tout 13 convives!

Aucune solution n'apparaissant, l'impasse menace de pointer le bout de son nez. Jusqu'à ce que Banon, que la maîtresse de maison n'ose contrarier, invite ... Sonia à se mettre à table.

Cet autre imprévu va avoir des conséquences inattendues sur la tournure de la soirée.

Au fil du récit, écrit sur un ton drôle et acide, se découvrent les hypocrisies de chacun et se fissurent les apparences. le plus élégant n'est pas celui que l'on croit et derrières les lumières fardées ressortent l'étroitesse d'esprit et le formatage de la pensée.

Ce diner est une paire de parenthèses pour tous, apportant sur leurs vies et leurs faiblesses un éclairage nouveau, mais le lecteur ne peut s'empêcher de se demander comment l'existence de chacun reprendra son cours, après. Un épilogue nous rassure quant à celle de Banon, des du Vivier, et ... de Sonia.
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Le point de départ: 13 à table n'est pas nouveau et a fait les beaux jours du théâtre de boulevard. Ici Pierre Assouline le renouvelle en installant la bonne en 14 ème convive autour de la table où se presse la "bonne société". La soirée est sauvée mais bien sûr tout n'est pas aussi simple. Sonia attire l'attention bienveillante, les remarques acerbes et déplacées, l'invitation à aller voir ailleurs, plus loin.
C'est plaisant. Mais assez mince et assez convenu finalement.
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C'est l'histoire d'un dîner presque parfait qui se déroule au coeur du 7ème arrondissement de Paris.
Lien : http://booksandcuriosity.blo..
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Voici une jolie critique d'un milieu bourgeois parisien à travers un repas perturbé par la présence de la jeune bonne que l'on a conviée pour remplacer un invité absent. La confrontation des deux milieux est décrite de façon intéressante et on s'attache à cette jeune femme parachutée là par hasard et qui dénote à la fois par ses origines étrangères mais aussi, et surtout, par son intelligence et sa culture bien au-dessus de celles des autres convives, ce qui ne manque pas de les mettre mal à l'aise. La description des codes de la haute société et de l'art du « bien recevoir » est jubilatoire tellement ces codes paraissent ridicules ! le style de l'auteur est fluide même si certaines descriptions sont longues et n'apportent pas toujours quelque chose à l'histoire, la partie la plus intéressante étant le repas en lui-même et les dialogues entre les convives.
J'ai donc apprécié ce petit roman. Cependant, si je ne l'avais pas lu ça ne m'aurait pas vraiment manqué, le sujet m'ayant quand même laissée indifférente une bonne partie du livre…
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J'ai été un peu déçue par ce livre dans la mesure où j'espérais qu'il se passe un peu plus de choses au cours de ce dîner... Montrer le ridicule et la vacuité des dîners entre personnes "importantes" est intéressant et permet à l'auteur de faire passer des idées. Mais bon, je me suis parfois un peu ennuyée. Néanmoins, l'ensemble m'a relativement plu, le style est plutôt agréable, les personnages sont bien dépeints et l'étude des caractères assez fournie.
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