Les plus anciens vestiges de la véritable littérature nationale du Japon sont des séries de chants contenus dans les antiques annales connues sous le nom de Koziki et de Nihonghi, et les Nor-ito ou liturgies du Sinto, qui est la religion japonaise primitive.
Pour être juste envers la littérature japonaise, on doit attirer l'attention sur quelques obstacles qui s'opposent à ce qu'une traduction, quelle qu'elle soit, puisse donner une idée adéquate de l'original. L'adage italien s'applique particulièrement à ceux qui traduisent du japonais. Même quand ils possèdent une connaissance suffisante de la langue, ils ne peuvent reproduire toutes les métaphores, allusions, citations et illustrations qui forment le fonds dont dispose l'auteur japonais, et qui sont en grande partie inintelligibles sans une profusion de notes explicatives, intolérables pour le lecteur.
Cependant, il ne faut pas oublier le génie naturel de la nation japonaise, qui, en dépit de tout ce qu'elle doit à l'extérieur, a néanmoins gardé son originalité. Les Japonais ne se sont jamais contentés de simples emprunts. Dans leurs arts, leurs institutions politiques et même leur religion, ils ont eu l'habitude de modifier considérablement tout ce qu'ils ont pris aux autres et de le marquer au coin de leur esprit national. Il en va de même avec leur littérature.