Professeur de littérature française, Joe J. Stockholm travaillait à un livre sur les amours
De Chateaubriand lorsqu'il est décédé. Son fils, Joachim, retrouve cette oeuvre inachevée que son père a laissé alors qu'il évoquait une petite sonneuse de cloche rencontrée par
Chateaubriand au moment où il était en exil à Londres en 1793. Joachim décide alors de reprendre l'histoire là où son père l'a arrêtée et d'aller enquêter sur cette petite sonneuse de cloche pour savoir qui elle était et qu'elle a été sa place dans le coeur et la vie
De Chateaubriand.
Jérôme Attal part d'un détail minuscule, qui aura sans doute échappé à bons nombres de lecteurs
De Chateaubriand, pour nous raconter une double histoire. Ce détail figure dans les
Mémoires d'Outre-Tombe à l'issue d'un chapitre où l'auteur évoque un baiser donné dans l'Abbaye de Westminster par une jeune sonneuse de cloche.
Sur cette base qui peut paraître bien anecdotique,
Jérôme Attal va nous entraîner à Londres dans les pas, à la fois de Joachim et du jeune
Chateaubriand. Ce double récit va ainsi entremêler ses fils pour tisser une intrigue assez captivante.
Les deux époques se répondent, dans un jeu de miroir habilement construit qui met en parallèle le séjour de Joachim et ses rencontres avec les aventures du
Chateaubriand de 1793. L'ensemble est très original, très vivant et plein d'humour. On est très intrigué par cette petite sonneuse de cloche et par l'enquête de Joachim et on espère bien découvrir avec lui le fin mot de l'histoire. Toutefois, le roman s'estompe assez vite de la mémoire du lecteur même s'il a passé un bon moment lors de la lecture. Il manque quelques aspérités auxquelles s'accrocher pour que le récit reste ancré sur la durée.
A recommander pour la balade Londonienne et l'évocation pleine de vie d'un
Chateaubriand exilé, en proie à une rage de dents et à la poursuite de l'image d'une jeune fille entraperçue comme dans un songe.