Histoires de l'alimentation

La jolie plume de Jacques Attali et ses talents de conteur se devinent discrètement, noyés qu'ils sont au beau milieu d'un océan de chiffres, de prédictions, d'analyses, de proportionnalités et d'énumérations diverses et variées qui finissent par perdre quelque peu le lecteur. Mais c'est de bonne guerre, néanmoins, que j'ai avalé cette Histoire de l'alimentation, car, il faut le dire, c'est un peu ce qu'on attend d'une oeuvre qui porte ce nom !

Après une sympathique histoire des habitudes alimentaires dans le monde, durant laquelle l'auteur tâche de montrer que l'alimentaire s'engage dans toutes les sphères d'une communauté (interpersonnalité, diplomatie, sexualité etc...), Jacques Attali propose une projection dans le temps, vaste tableau noir qui promet de beaux jours à l'industrialisation, à la malbouffe et à la robotisation dans le monde de la production alimentaire.
De nombreuses propositions de solutions sont alors avancées par l'auteur pour sauver un modèle alimentaire vieux de plusieurs millénaires : il y prône une agriculture raisonnée, respectueuse de l'environnement et fait la part belle à l'expérimentation de nouvelles denrées qui laissent encore de marbre nos civilisations avides de viande, de sang frais et de bonne chair.
Ce joli pavé se clôture par une partie plus pédagogue qui éclairera au minimum un public trop souvent jeanfoutiste sur les questions d'équilibre alimentaire.

C'est donc pour moi un bilan en demie-teinte pour cette lecture un peu indigeste, qui finit par nous emprisonner dans un dédale de chiffres dont on finit par ne plus retenir la teneur. le lecteur, malheureusement, finit par étouffer sous les précisions et les détails analytiques.

Pour ma part, mon incommensurable optimisme et foi en l'humanité n'a pu suivre Attali dans toutes ses projections souvent très pessimistes.
Alors certes, de nombreux repas sont pris sur le pouce et en solo et l'industrialisation a trop souvent raison de notre quotidien trépident, mais rien ne remplacera jamais un dîner en famille où chacun se marche dessus pour raconter ses aventures quotidiennes, une soirée arrosée de bon vins et de verrines faites maison entre amis avides de partager une parenthèse chaleureuse ou un pique nique improvisé en bord de mer, en foret ou sur un banc... et , malgré tout, rien ne remplacera, non plus, un bon vieux MacDo' bien dégueu englouti à la hâte avec les enfants, une vieille pizza surgelée partagée en amoureux avant une nuit torride, ou un plateau télé surréaliste préparé avec un minimum de bon sens... ce sont là autant de marques qui attestent que notre alimentation, même si elle est parfois débridée, reste et restera toujours la clé de voûte de nos liens sociaux.

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un beau livre sur les histoires del 'alimentation bien fouillé et riche d'annexes.
Etant du domaine, j'ai beaucoup plus appris dans les premières 100 pages dédiées à l'alimentation aux origines de l'humanité que dans la suite , plus connue et prévisible.

Ce livre est très intéressant et nous dévoile les pratiques et les aspects alimentaires au fils des siècles et la place de la nourriture depuis que l'homme est sur la terre.
Une large partie est aussi dédiée à notre époque et à ses dérives où plutôt devrais-je dire aux dérives des grosses industries de l'agro-alimentaire (l'agriculture n'est pas en reste non plus) puisque ce sont bien eux les responsables de la mise en circulation de toute cette nourriture dangereuse pour la santé.
Par contre, je ne suis pas tout à fait d'accord avec le fait que dans quelques années nous ne mangerons que de façon robotisée en n'absorbant bêtement ce que l'on nous propose car une prise de conscience s'est faite et qui tend à s'orienter vers une cuisine plus saine et à réduire au maximum les aliments transformés.
Bien sur, il y a tellement d'informations que je n'ai pas pu tout retenir mais cet essai est très constructif et vous en ressortirez en vous disant, comme le disait si bien un certain Jean-Pierre Coffe, que « Ce que l'on mange, c'est de la merde » !

Si on m'avait dit un jour que j'aurais un coup de coeur pour un livre de Jacques Attali, je ne l'aurais jamais cru !
Il s'agit d'une histoire de l'alimentation composée d'histoireS de l'alimentation, de mille anecdotes, points de vue sur la façon de se nourrir, les modes, l'évolution vers un changement d'appréciation qui a débuté bien plus tôt que je ne l'aurais cru. Viennent ensuite un constat sur l'alimentation aujourd'hui, puis une projection (déprimante) sur ce qui pourrait advenir et des propositions pour que tout se passe pour le mieux.
Si comme moi, vous êtes curieuse d'apprendre d'où vient le contenu de vos assiettes actuel (ou de celles de vos voisins), de connaître le pourquoi du comment, d'apprendre des choses - tout simplement, ce livre vous passionnera sûrement !
On trouve des traces de bière en l'an - 10000 ! Quand on vous dit que nos ancêtres ont toujours été des mangeurs de viande, oui, le cannibalisme était même plus répandu que je ne l'aurais cru (ce qui n'est pas une raison suffisante pour faire pareil !). Peut-on attraper la peste parce qu'on a utilisé une fourchette ? Les fish and chips dateraient du XVe siècle ! Les courtisans de Louis XIV saluaient ses serviettes de table ! Les sodas remontent au XVIIIe ! Pourquoi les Coréens mangent-ils avec des baguettes métalliques ? A quelle date la cocaïne a-t-elle été retirée de la liste des ingrédients du coca-cola ? Qui a inventé les palaces ? de quand datent les premiers vrais restaurants (avec une carte) ?
J'ai trouvé le chapitre traitant de "La diététique au service du capitalisme alimentaire" captivant. Cela permet de comprendre bien des choses actuelles, y compris d'où vient l'idée idiote que manger sain et végétarien serait fade ou pourquoi on a inventé le ketchup !
"75% de la diversité a été perdue à cause de ces pratiques agricoles destinées à l'augmentation des rendements. En particulier, à peine 5% des 8 0000 variétés de pommes de terre qu'on pouvait trouver aux Etats-Unis à l'aube du XXe siècle sont encore disponibles à la consommation."
"L'introduction de légumes, et plus globalement de menus équilibrés [dans les cantines états-uniennes] a ainsi au début été difficile à supporter pour de nombreux élèves américains, qui jetaient les légumes à la poubelle, ou jeûnaient."

Apres avoir lu "Cadavres exquis" d'Agustina Bazterrica ,j'ai lu avec moins d'appétit "Histoires de l'alimentation" de Jacques Attali. Ce vulgarisateur n'est pas ma tasse de thé ;néanmoins issu du monde agricole que je continue de voir mal évoluer,et travaillant dans la grande distribution, je connais quelque peu les différentes facettes de ce business qu'est l'alimentation.J'en ai pourtant beaucoup appris en lisant ce livre très documenté dans sa première partie, fait très peur dans sa seconde et laisse une porte entrouverte sur ce que nous devons faire.En tout cas ,après avoir lu "1984" et "cadavres exquis" vécu une succession des confinements (Covid-19),je ne laisserai pas une religion ,un système me dicter ce que je dois manger....

On peut toujours se sustenter, grâce aux multiples connaissances de M. Attali sur de divers sujets.

Bien argumenté, source et chiffré, cette chronologie de l'alimentation, de l'âge de pierre à l'âge d'or du fast-food, suivie d'une réflexion et de prévisions sur l'avenir de l'alimentation fait transparaître l'enjeu que l'alimentation représente. Manger, un acte si banal, devient alors un symbole culturel, civilisation, voire humain.

On pourra néanmoins reprocher le style parfois trop terne, un listing un peu froid noyé dans un océan d'informations un peu dures à avaler. Peut-être est-ce une mise en abyme...

Synthèse intéressante sur l'histoire de l'alimentation. Cependant je ne partage pas le point de vue sur certains points avec l'auteur.

J'ai lu ce livre dans le cadre de la préparation au concours commun des IEP et je dois dire que j'ai été assez surprise.
D'abord par la plume, celle-ci nous accompagne progressivement et très agréablement tout le long du livre qui se contruit discurtivement.
Ensuite, la diversité des informations et la multitude des cultures étudiées rendent encore plus riche l'étude des Histoires de l'Alimentation.
Enfin, pour tous les autres élèves préparant ce concours, ou qui sont tout simplement curieux je vous recommande vivement ce livre. Bien qu‘il ne soit pas nécessairement philosophique il aborde tout de même les relations qu‘ont les humains et leurs sociétés avec l‘alimentation et tous les propos sont sourcés, ce qui permet de compléter la lecture, au travers d‘autres livres, podcasts, ou films.

En parlant des interdictions alimentaires dans la Torah, Jacques Attali mentionne : Est interdit tout mammifère carnivore. Tous les mammifères consommables sont herbivores : poule, oie, canard, dinde, perdrix, caille, pigeon, pintade.
A part le lait de poule, je ne vois pas d'autre volaille ayant un rapport avec le lait. Quoique l'idée de volailles mettant bas et allaitant leur petits, ce qui correspondrait à la définition de mammifère, me plait et m'amuse beaucoup.
Sans oublier que parmi les volailles citées y en a certaines qui consomment de la viande sous forme de vers, limace, musaraignes etc. donc ne sont pas herbivores mais omnivores.

Alors si cela ne choque personne, pour moi l'auteur a perdu toute crédibilité à ce moment-là !

Il va sans dire qu'à travers l'histoire de l'alimentation, c'est aussi une histoire de l'humanité qui nous est conté. L'ouvrage commence donc aux premiers hominidés pré humain. C'est une bonne synthèse, érudit et didactique.
Jacques Attali nous prouve sa grande culture et son talent de vulgarisateur.

Globalement assez neutre idéologiquement dans la première partie historique, la partie concernant l'avenir est plus explicite idéologiquement.
L'auteur regrette l'industrialisation de l'alimentation et reste attaché au dîner de famille traditionnel. Un amour de la tradition auquel il ne nous avait pas habitué, mais c'est pour encenser les peuples issu de pays pauvres qui par leurs alimentation resté traditionnel pourrait via la mondialisation et l'immigration rééquilibrer le régime malsain des occidentaux. Encore un apport positif de l'immigration dont Jacques Attali trouve décidément toutes les vertus. Puis le propos s'élargit pour devenir un véritable plaidoyer écologiste tel que ne le renierait pas le GIEC, EELV, discours parfois même parfois décroissant, sans franchir la ligne rouge de l'anticapitalisme.
Bref un livre de Jacques Attali...