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3,81

sur 726 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Pour une première lecture et donc découverte de cette auteur, je fus franchement surprise et captivée !

L'auteur a fait beaucoup de recherches et ça se ressent !
La plume est unique, une narration qui change en fonction du personnage.

Il y a beaucoup de questions et sûrement peu de réponses mais c'est la force de ce roman !

Bref, un véritable petit bijou que j'ai particulièrement apprécié !
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Ayant vu la mini série sur Netflix, j'ai été curieuse de lire ce pavé de 600 pages environ. Je n'ai pas été déçue . L'écriture est tellement fluide qu'on ne s'ennuie jamais . Tout est bien dosé de mon point de vue . Et c'est la première fois que j'aime le livre et la fiction audiovisuelle !
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Grace Marks est en prison au Canada, au XIXème siècle, condamnée à perpétuité pour un double meurtre commis lorsqu'elle avait quatorze ans.
Après avoir donné plusieurs versions contradictoires lors de son procès, elle s'est enfermé dans le mutisme et, prisonnière modèle depuis sa condamnation, elle observe les règles strictes de sa geôle.
Le Dr Jordan, qui défriche ce qui deviendra la psychiatrie, commence avec elle une série d'entretiens dont l'objectif est de révéler sa psyché: que s'est il réellement passé selon elle, et pourquoi?
Lors d'entretiens en tête à tête et qui ont lieu à la prison, Grace Marks raconte son histoire au médecin mais le lecteur suit en parallèle ses pensées et découvre aussi une autre histoire, plus sombre, qui sous-tend la première et qui s'entrecroise avec celle-ci. de plus, une relation ambigüe se crée entre la prisonnière et cet homme, et qui vient encore alourdir le mystère…
Où est la vérité?
Margaret Atwood mêle avec brio les niveaux psychologiques, en ne révélant que des pistes et des invites, que j'ai suivies avant de me rendre compte que je m'étais prise au piège d'une autrice douée dont la connaissance profonde de l'esprit féminin et qui s'était jouée de moi de bout en bout.
Il faut absolument lire ce roman très psychologique et surtout le lire jusqu'au bout, vous allez être époustouflé!
Pour moi ce livre est un chef d'oeuvre.
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J'ai été captivée par ma lecture dès les premiers chapitres.
Je me suis plongée dans cet univers du 19e siècle avec curiosité car Margaret Atwood y abordé différents thèmes qui me sont chers, à savoir la santé mentale et l'univers carcéral.
Alors forcément, je me suis retrouvée confrontée à ce que je n'aime pas de l'histoire de la santé mentale, les asiles, les mauvais traitements, les diagnostics médicaux féminins digne d'une bonne société patriarcale... et cela s'étend également à la conditions des femmes mais aussi des domestiques, mais aussi des migrants... bref ce livre dépeint une quantité impressionnante de sujet en étant toujours très intéressant à suivre.
C'est un quasi coup de coeur pour moi.
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En 1843, à l'âge de 16 ans, Grace Marks a été accusée d'avoir participé à l'assassinat de son patron, Thomas Kinnear et de Nancy Montgomery, gouvernante et maîtresse de ce dernier. Grace était domestique. Elle et son complice, James McDermott, sont condamnés à mort mais, vu son jeune âge, la peine de Grace est commuée en détention à perpétuité.

En 1859 Grace est détenue au pénitencier de Kingston où elle est une prisonnière exemplaire, employée comme servante dans la maison du directeur. Un petit comité de libération s'est constitué autour d'elle, qui travaille à obtenir sa grâce complète. Pasteur méthodiste, dames patronnesses adeptes du spiritisme, ces gens sont convaincus que Grace est innocente, qu'elle a été obligée de participer au crime par McDermott voire qu'elle n'avait pas toute sa raison au moment des faits. Ils font appel aux services du dr Simon Jordan, un jeune aliéniste qui est chargé d'interroger Grace pour découvrir ce qu'il en est. Il va tenter de faire émerger les souvenirs de sa patiente en pratiquant une sorte d'analyse avant l'heure.

Pour cet excellent roman Margaret Atwood s'est inspirée d'un fait divers réel qui a défrayé la chronique au Canada au début du 19° siècle. L'action se déroule dans la région de Toronto. Grace raconte son histoire au dr Jordan depuis son enfance en Irlande dans une famille aux nombreux enfants et au père alcoolique et violent. La famille émigre au Canada. La mère meurt durant le voyage, Grace devient domestique alors qu'elle n'a pas 14 ans. Dans ces chapitres, c'est elle la narratrice. Alors que je me demande si elle est coupable ou pas, je découvre une femme intelligente qui est rarement spontanée. Tout ce qu'elle dit ou fait semble l'être en fonction de ce qu'elle imagine que les autres attendent d'elle. Il me semble que Margaret Atwood montre bien ainsi le carcan dans lequel sont emprisonnées les femmes à l'époque, surveillées et si facilement accusées d'immoralité. C'est encore pire pour les domestiques, privées d'intimité, menacées d'abus sexuel de la part de leur patron et qui perdraient leur logement en même temps que leur emploi si elles envisageaient de se plaindre.

L'autre personnage dont l'autrice explore la psyché est le dr Simon Jordan. Les passages qui le concernent sont présentés en focalisation externe.

J'ai beaucoup apprécié ce roman. D'abord pour l'analyse psychologique qui est faite des personnages, les questions que cela amène à se poser et enfin pour le cadre historique du Canada au début du 19° siècle et plus particulièrement les conditions d'existence des domestiques.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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J'ai eu plaisir à retrouver dans « Captive » la plume tranquille de Margaret Atwood, que j'avais découverte dans « La Servante écarlate ». Atwood écrit le quotidien avec un mélange de lenteur et de nervosité qui rend son style très addictif. Dans « Captive », on lit la vie des pauvres gens, surtout des pauvres femmes, du milieu du XIXè siècle.
« Captive », c'est aussi un mystère historique : celui de la culpabilité ou de l'innocence de Grace Marks, accusée et condamnée pour le meurtre de son employeur et de sa femme de charge. Tout au long du roman, le doute subsiste : est-ce une manipulatrice hors pair ou une pauvre enfant naïve ? Quelques remarques glissées çà et là permettent de maintenir le doute de bout en bout, de même que les chroniques judiciaires n'ont jamais su tirer au clair l'implication exacte de Grace Marks dans ce double meurtre. C'est ce qui fait aussi la force de ce roman.
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Mais qui est donc cette femme, Grace Marks, réellement? Accusée, reconnue coupable d'un double meurtre, condamnée à mort comme son complice McDermott qui sera pendu, alors que Grace verra sa peine commuée en prison à perpétuité.
Par le biais de conversations avec Simon Jordan, aliéniste, comme on appelait les psychiatres au XIXème siècle - l'auteure nous conte l'histoire de cette femme, de son parcours et de ses malheurs.
Mais, et c'est là ou réside toute la trame, la dramaturgie de cette histoire, par le biais de ces entretiens en prison, Madame Atwood nous entraîne dans un domaine où il est bien difficile de dénouer l'écheveau de la vérité d'avec le mensonge. La captive est coriace et envoutante, elle ne peut ou ne veut pas se passer de ces entretiens qui occupent son quotidien aussi, sans que nous ayons la certitude, elle brode ou dit vrai, se trompe, revient en arrière, se contredit sans que finalement le lecteur ait le fin mot de l'histoire.
Cela a t-il, d'ailleurs une quelconque importance? Il me semblerait que non vu la façon dont l'auteure gère son récit.
L'intérêt du livre, à mon avis, réside uniquement sur ces conversations, aliéniste - prisonnière.
La seconde partie est nettement moins intéressante.
La plume est à la hauteur du récit et, ce n'est pas un scoop, elle sait écrire la dame.
Un bon moment de lecture.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Avec Margaret Atwood, je fais souvent les choses à l'envers… Je découvre d'abord les séries télévisées adaptées de ses livres avant de la lire. C'est dire combien les univers qu'elle nous décrit m'intéressent et m'intriguent car j'ai toujours envie d'aller plus loin et de m'imprégner du texte original. Ce fut le cas pour La Servante écarlate, suivie des Testaments…
Captive n'a pas fait exception. J'ai choisi la version audio, lue par Élodie Hubert qui prête admirablement sa voix et ses tonalités à un récit complexe aux différentes focalisations.

Ce roman est inspiré d'un sanglant fait divers qui a bouleversé le Canada dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Dans sa postface, l'auteure précise les circonstances exactes, cite ses sources et évoque son important travail de recherches. de multiples épigraphes donne à ce livre un bel ancrage intertextuel.
Encore une héroïne féminine, un personnage travaillé et ciselé que nous allons suivre pendant plus de trente ans… Un destin tragique, celui d'une jeune irlandaise, Grace Marks, émigrée au Canada avec un père alcoolique et ses jeunes frères et soeurs, orpheline de mère, placée comme domestique dans diverses maisons, accusée à seize ans de deux meurtres horribles et condamnée à la prison à perpétuité…
Un réel dépaysement dans le Canada du XIXème siècle… mais le dépaysement n'est que géographique, tant la condition des femmes nous semble universelle, tant la domesticité féminine est taillable et corvéable, méprisée, ici comme partout ailleurs…
Une véritable enquête à posteriori puisque personne n'a jamais pu déterminer avec certitude si Grace était coupable, innocente, manipulée ou folle… Depuis son procès, elle s'est murée dans le silence : amnésie ou dissimulation ? Elle a connu l'asile et maintenant le pénitencier ; comme elle a fini par bien s'y conduire, elle est employée chez le gouverneur. le docteur Simon Jordan, jeune et prometteur spécialiste de la maladie mentale, veut découvrir la vérité et se servir de ses recherches pour se faire connaître. Il obtient l'autorisation de rencontrer Grace, de la faire longuement parler, à la manière d'une psychothérapie...

L'écriture est magistrale, polyphonique…
La narration omnisciente est longuement entrecoupée par les récits de Grace, ses souvenirs, ses réflexions, ses cauchemars, ses épisodes hallucinatoires ou encore ses réminiscences d'actes monstrueux… Nous découvrons une jeune femme sensible et émouvante qui parle de son enfance irlandaise, de l'agonie de sa mère sur le bateau qui l'a emmenée au Canada avec sa famille, de ses emplois de domestique, de la mort de sa seule amie... Nous nous attachons peu à peu à elle, à sa personnalité discrète et perspicace. Non seulement, elle nous touche ou nous intrigue mais, bien souvent, ses remarques savoureuses nous font sourire.
La longue confession de la jeune femme s'interrompt souvent pour faire avancer l'intrigue principale autour de sa possible grâce ou remise de peine ; Margaret Atwood intercale des correspondances, des péripéties autour du Dr Jordan et des moeurs de la petite communauté formée autour du pénitencier et des cercles bourgeois qui la constituent,
À l'image de Grace Marks, condamnée à perpétuité, qui tourne lentement en rond dans la cour d'un pénitencier canadien, la narration est circulaire, le fuseau des souvenirs et des ressentis se dévide lentement, entre passé plus ou moins lointain et présent. J'ai beaucoup aimé la métaphore filée de la couture à petits points serrés, de la confection des courtepointes en patchwork. Ainsi le récit est morcelé, tel un puzzle à reconstituer, des bouts et des bribes à interpréter.

Cette histoire peut sembler longue parfois, dans une surabondance de détails, mais la qualité de l'écriture et de la traduction, le jeu continuel entre vérité et mensonge, entre psychose et manipulation en font une lecture captivante, marquante et réflexive.

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Voici un roman bourré de qualités, dont la principale réside sans doute dans le talent de narratrice de Margaret Atwood.
Au milieu du XIXème siècle, Grace, une jeune irlandaise de 16 ans, quitte son pays natal pour tenter une vie meilleure au Canada. Elle est servante dans plusieurs maisons,est accusée de meurtre et échappe de peu à la pendaison. C'est qu'on hésite : est-ce une meurtrière ou une folle ?
Les scientifiques de l'époque s'intéressent à la psychiatrie et un médecin entreprend de l'interroger longuement chaque jour pour essayer de comprendre le fonctionnement de son cerveau. Ou plutôt il la laisse parler de son passé.
Ce récit constitue largement la moitié des six cents et quelques pages du roman. Grace détaille sa vie quotidienne très monotone de servante. Elle raconte comment elle nettoie la maison, prépare à manger, effectue des travaux de couture. Et pas une seule page ne m' a semblé ennuyeuse ! le plus extraordinaire, c'est que le lecteur ne voit pas plus clair dans le jeu de Grace. Son discours semble tout à fait sincère, mais elle ne raconte que ce qu'elle veut bien. Elle semble tour à tour bien naïve, puis remplie de bon sens, voire très psychologue, tout cela sans longs discours mais par quelques mots bien placés, parfois teintés d'ironie: du grand art !
Mais il y a davantage : ce roman est original, varié dans la forme. L'autrice nous relate ainsi plusieurs correspondances entre des personnages, s'intéresse aux conceptions de l'époque sur l'hypnose, le somnambulisme…
« Captive » est basé sur une histoire vraie que l'autrice dit avoir bien respectée. Les nombreuses pétitions émises pour la libération de Grace aboutiront-elles ? Voyez l'original !
Merci donc à Margaret Atwood pour ces moments de lecture bien agréables, et sans rancune pour le tableau fort noir qu'elle dresse de la gent masculine !
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Je connaissais déjà Margaret Atwood avec « la servante écarlate » et « les testaments » . J'adore son écriture très fluide, je lis généralement ses livres en quelques jours mais je reconnais que j'ai toujours du mal à accrocher dès les premières pages, à contrario, après celles-ci, une fois que je suis lancée, j'enchaîne les autres à un rythme très soutenu !

Margaret Atwood a le don de nous tenir en haleine jusqu'à la fin mais... sans réellement apporter le dénouement que l'on recherche. ⁣
J'ai eu le sentiment que l'auteure cherche à ce que l'on imagine notre propre fin, suivant nos réflexions et ce qu'on a ressentis de la lecture, suivant notre subjectivité face au thème abordé. Ça a été le cas avec CAPTIVE qui m'a (pour le coup) réellement captivée. Je voulais à tout prix connaître le vrai du faux car le mensonge s'emmêle sans cesse avec la vérité, on a envie de savoir ce qui s'est vraiment passé mais la réponse ne sera jamais explicitement écrite. Margaret Atwood lance des pistes, une en particulier mais tout en continuant de plonger le lecteur dans cette interminable tourbillon de la vérité, de la réalité, de ce qu'on croit être vrai, du faux, de ce qu'on pense être faux...⁣

D'ailleurs ça me fait penser à une question purement philosophique: la vérité est-elle toujours vraie? je vous laisse méditer là-dessus.
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