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sur 727 notes
Captive m'a captivée. J'ai aimé l'écriture de Margaret Atwood. Elle nous fait entrer dans l'histoire de Grace, elle nous entraîne dans cette époque. On y découvre le 19ème siècle au Canada, les coutumes, le début de la psychanalyse, le lien religion-médecine, cet univers un peu gris, rustre, boueux de la campagne, les relations entre hommes et femmes, les codes sociaux de l'époque. L'auteur nous immerge réellement dans cette ambiance et l'envie de découvrir cet univers nous fait tourner les pages les unes après les autres.
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Margaret Atwood s'est largement basée sur un fait authentique et célèbre pour imaginer ensuite ce qui a pu arriver à Grace Marks, belle jeune fille de quinze ans, accusée d'un double meurtre et condamnée à mort, avant d'être finalement condamnée à perpétuité. Pour cela, elle met en scène le docteur fictif Simon Jordan venu étudier les méandres du cerveau et plus spécifiquement de la mémoire pour retracer tout le parcours de cette jeune femme enfermée depuis déjà une quinzaine d'années: sa naissance en Irlande du Nord, le père alcoolique et violent leur migration pour le Canada, l'arrivée à Toronto, et enfin son travail de domestique chez M.Kinnear et sa gouvernante et maîtresse Nancy Montgomery, dont elle a été accusée de complicité de meurtre auprès de son soi-disant amant James McDermott.
Tout l'intérêt du récit réside dans l'ambiguité des propos de Grace lorsqu'elle accepte de se confier au docteur Jordan. Elle apparaît à la fois jeune, naïve, faible, douce et intelligente, vaguement manipulatrice, secrète, jalouse et revancharde. Est-elle saine d'esprit et simulatrice? A-t'elle réellement oublié ce qui s'est passé le jour du meurtre? Ou bien est-elle démente, simple d'esprit?
Beaucoup de points resteront inexpliqués à la fin du roman, notamment celui de sa culpabilité, malgré les dernières péripéties.
Margaret Atwood a su rendre complexe tous les personnages et nous faire tourner en rond, ce n'est jamais vraiment comme on l'imagine. Bref, c'est un bon roman psychologique que j'ai pris plaisir à lire, et qui ouvre pas mal de portes.

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Cette histoire, tirée d'un fait divers, est saisissante de double jeu et l'ambigüité est volontairement omniprésente.

La construction du récit alterne passé et présent, vérité et suppositions,
et prend ainsi le lecteur au jeu. C'est parfois déroutant de passer du roman d'enquête au récit autobiographique, du roman épistolaire au rapport d'expertise médicale mais l'auteur compense ce choix de style par la virtuosité de ses répliques et de ses monologues pleins d'esprit.

A la dimension psychologique et de l'enquête s'ajoute un volet historique sur la condition des employés de maison, qui subissent une vie de dur labeur, de discrimination et d'abus imposés par une classe dirigeante hypocrite et corrompue.


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Inspiré d'une histoire vraie, le roman raconte la vie d'une jeune fille de 16 ans, Grâce, accusée du meurtre de son employeur et de la gouvernante de ce dernier.
C'est un véritable voyage dans le temps auquel nous convie l'auteur.
Elle nous entraîne de l'Irlande au Canada en passant par les Etats-Unis et tout ça, au 19ème siècle.

Grâce Marks a connu la pauvreté et a dû très jeune être placée comme domestique dans différentes maisons.
Nous découvrons le quotidien des petites bonnes mais aussi les moeurs de l'époque, la condition de vie des gens de maison et celles de leurs patrons, et la criante différence entre les deux.

Margaret Atwood nous fait également découvrir les progrès de la médecine, notamment les avancées dans le domaine de la psychiatrie, car Grâce fait l'objet d'une étude par un jeune psychiatre.
Elle nous immerge dans les réceptions mondaines aussi bien que dans la buanderie, elle nous invite à des séances de spiritisme et de mesmérisme mais aussi à des journées entières consacrées à la lessive de toute une famille, elle nous montre la vie au sein des prisons et des asiles et celle plus douce d'une "bonne" maison respectable.

Extrêmement documenté, ce roman est passionnant car ce sont tous ces gestes et petites actions du quotidien qui nous en apprennent plus sur des personnes et sur une époque que de grands discours.
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Mais qui est donc cette femme, Grace Marks, réellement? Accusée, reconnue coupable d'un double meurtre, condamnée à mort comme son complice McDermott qui sera pendu, alors que Grace verra sa peine commuée en prison à perpétuité.
Par le biais de conversations avec Simon Jordan, aliéniste, comme on appelait les psychiatres au XIXème siècle - l'auteure nous conte l'histoire de cette femme, de son parcours et de ses malheurs.
Mais, et c'est là ou réside toute la trame, la dramaturgie de cette histoire, par le biais de ces entretiens en prison, Madame Atwood nous entraîne dans un domaine où il est bien difficile de dénouer l'écheveau de la vérité d'avec le mensonge. La captive est coriace et envoutante, elle ne peut ou ne veut pas se passer de ces entretiens qui occupent son quotidien aussi, sans que nous ayons la certitude, elle brode ou dit vrai, se trompe, revient en arrière, se contredit sans que finalement le lecteur ait le fin mot de l'histoire.
Cela a t-il, d'ailleurs une quelconque importance? Il me semblerait que non vu la façon dont l'auteure gère son récit.
L'intérêt du livre, à mon avis, réside uniquement sur ces conversations, aliéniste - prisonnière.
La seconde partie est nettement moins intéressante.
La plume est à la hauteur du récit et, ce n'est pas un scoop, elle sait écrire la dame.
Un bon moment de lecture.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Généralement cela ne me gêne pas d'aller à contre-courant mais en ce qui concerne les critiques littéraires c'est différent car je me demande toujours ce que je n'ai pas saisi ou encore je me reproche de ne pas avoir compris la subtilité de l'écriture. C'est ce qui se passe avec ce roman qui n'a pas réussi à me "captiver".
L'histoire est connue puisqu'il s'agit d'une histoire basée sur un fait réel. Mary Grace va être avec Matt Dermott accusée d'avoir commis un double meurtre . Contrairement à son complice, elle échappera à la peine de mort mais sera enfermée pendant 30 ans dès l'âge de seize ans.
Si la préoccupation du jeune médecin Simon n'est pas de vérifier la culpabilité ou non de Mary Grace, elle sera la nôtre et pourtant nous resterons dans le doute. Ce n'est pas ce qui m'a gêné mais plus les longueurs et la construction du livre. le rythme est cassé par les lettres qui jalonnent le roman et je n'ai jamais été complétement dans l'histoire. Les récits de Grace qui nous dévoilent en détails les moments de sa vie sont coupés par des lettres ou encore par ce que vit le docteur Jordan Simon ce qui n'a pas facilité mon immersion dans le roman. Je le regrette et je m'en étonne également car ce n'est pas forcément un souci pour moi dans d'autres livres ! tant pis, je vais me consoler avec d'autres livres !
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Captive de Margaret Atwood est un roman dense et très documenté, dont l'intrigue est basée sur un fait divers survenu au Canada au XIXème siècle.

Dès le début, on découvre que Grace Marks, domestique, est emprisonnée dans un pénitencier depuis déjà plusieurs années pour le meurtre de son maître et de sa femme de charge, et maîtresse notoire. Elle a échappé de peu à la corde, contrairement à James McDermott, son partenaire de crimes, en raison de son jeune âge au moment des faits. Elle n'avait que seize ans. Sa peine fut commuée en détention à perpétuité. Après un passage en hôpital psychiatrique, elle retourne au pénitencier de Kingston.
Un médecin en maladie mental arrive pour étudier son cas et tâcher de vaincre l'amnésie de Grace pour le temps qui recouvre les meurtres. Il incite donc la détenue a raconté sa vie depuis son enfance.

De son Irlande natale à l'émigration vers le Canada, on suit la petite fille qui doit faire face à une mère malade, un père violent et alcoolique et une tripotée de frères et soeurs. Placée très tôt comme domestique peu après leur arrivée à Toronto, elle dépeint le lourd travail à effectuer pour tenir la maison et le linge de ses maîtres.

Outre l'aspect documentaire sur la vie ancillaire, les conditions des femmes de cette époque et l'évolution  des traitements des maladies mentales, Margaret Atwood rend son roman captivant par l'ambiguïté latente qui court tout au long des pages. Et qui donne la migraine au brave docteur Jordan, lui arrivé avec la certitude de pouvoir enfin déterminer ce qui s'est réellement passé ce jour-là.

Du côté de la structure du texte, l'auteure a fait le choix de multiplier les points de vue : narration directe de Grace, narration à la troisième personne pour le Dr Jordan, extraits de sa correspondance avec sa mère ou d'autres médecins aliénistes, paragraphes issues des véritables témoignages et articles parus à l'époque. Cette manière de faire enrichit le propos et offre une vision plus large que la stricte narration de Grace Marks.

J'ai beaucoup apprécié la richesse de son style et les détails qu'elle donne sur ce qu'était être domestique au XIXème siècle et les rapports entre les personnes de service entre elles et avec leur maître et maîtresse de maison.

C'était le premier roman de Margaret Atwood que je lisais, assurément pas le dernier. J'ai d'ailleurs, dans un genre tout autre, La servante écarlate dans mes étagères.
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Manipulatrice ou angélique? Accusée à tort ou femme ambiguë à la double personnalité?
Le livre se referme sur une interrogation...

Margaret Atwood écrit Alias Grace en 1996 et c'est ce titre original beaucoup plus explicite à mon avis, que nos petits écrans utilisent pour l'adaptation remarquable en mini-série Nexflix.

Inspirée d'un fait divers authentique des années 40 concernant un double meurtre au Canada, la narration romanesque situe les faits au milieu du 19e et acte un jugement qui envoie l'accusée en pénitencier, où elle devient une prisonnière modèle, créant ainsi les conditions d'une liberté possible.

Plusieurs années après, le jeune médecin mandaté pour « évaluer » la condamnée s'attache à décortiquer sa personnalité, tentant de comprendre la toute jeune femme qu'elle était au moment des faits. Il cherche par la confiance et l'empathie à libérer la parole et éventuellement l'aveu ou l'explication du geste.
Cette approche est en résonance avec l'étude de la santé mentale, ce concept de l'aliénisme, nouvelle voie ouverte sur les traitements des maladies psychiatriques, doublée d'une prise de conscience sociale concernant les conditions de vie de l'époque, que ce soit dans les classes défavorisés mais aussi dans les asiles et dans les prisons.

Grace se raconte au fil de séances, en vérités ou contre-vérités, en confidences et duplicité, illustrant par son parcours celui des émigrés irlandais, la pauvreté d'une population déracinée et la vulnérabilité des femmes.
C'est aussi une approche de l'intérieur de la condition des gens de maison, subissant une vie de labeur où abus, discrimination, concupiscence sont subis sans réserve, imposés par une classe dirigeante hypocrite et corrompue.

Au final, qu'elle soit coupable ou non n'a pas d'importance. Un livre marquant.
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Canada, au XIXème siècle.
Grace Marks, seize ans, est accusée d'avoir assassiné deux personnes dans la maison dans laquelle elle travaillait en qualité de femme de ménage. Jugée avec un domestique, elle est condamnée en 1859 à de l'emprisonnement à perpétuité mais a toujours clamé son innocence. Puis c'est le silence, Grace ne dit plus un mot et entre dans un mutisme qui durera quelques temps.
Le Docteur Simon Jordan, spécialiste des maladies mentales, veut percer le mystère de cette jeune femme. Il rencontre Grace, alors enfermée depuis de nombreuses années. S'ensuit de longs entretiens au gré de rencontres régulières au cours desquelles elle raconte son histoire depuis son enfance en Irlande, en passant par le voyage en bateau jusqu'aux terres d'Amérique du Nord avec sa famille, la découverte d'un environnement inconnu, rude, ses emplois pour survivre, ses impressions, ses ressentis, les drames de sa vie et les rêves qui la hante.

"Captive" est un récit adapté d'un fait divers qui a tenu en haleine la population canadienne durant plusieurs années. Grace Marks et James McDermott sont accusés du meurtre de leur employeur, Thomas Kinnear, et de la gouvernante, maîtresse de ce dernier, Nancy Montgomery. Thomas a été tué par balle et Nancy a été étranglée dans la cave. Grace et James étaient à l'époque deux adolescents. Ils ont été arrêtés au cours de leur fuite vers les Etats-Unis. Leur procès a été très médiatisé. Leur jeune âge et le mobile sont un mystère. James est condamné à mort et Grace a de la prison. Elle y restera 30 ans, en passant par des séjours en hôpital psychiatrique.

J'ai adoré le récit romancé de l'auteure qui reprend toute la vie de la jeune fille dès son enfance irlandaise. A travers la plume envoûtante de Margaret Atwood, on se laisse bercer par les mots de cette femme. Elle raconte l'histoire de ses parents, mais aussi des migrants de manière générale. de la traversée de l'océan, dans le sous-sol d'un bateau, tous entassés comme des bêtes, puis la maladie, l'arrivée en terre inconnue sans aide, le manque d'argent et de nourriture, la misère et le travail des plus jeunes. 

A côté, le travail du Docteur Jordan est vraiment intéressant. Il a étudié la psychiatrie et a fait des stages dans toute l'Europe. Il met en pratique les nouvelles connaissances avec le cas de Grace Marks. J'ai beaucoup aimé le travail détaillé de son interprétation et l'intérêt qu'il porte aux rêves de celle-ci dans le diagnostic.

Un roman passionnant, riche et complet entraînant le lecteur dans un fait divers ayant bouleversé un temps le peuple de la province de l'Ontario.

Le contexte de l'immigration irlandaise fuyant pauvreté et famine, et l'évolution dans le traitement des maladies mentales en psychiatrie est vraiment prenant et captivant.

Un roman passionnant !

Lien : http://labibliothequedemarjo..
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S'inspirant d'un fait réel, Atwood nous livre ici une oeuvre très aboutie. Une lecture passionnante, tant par la forme que pour le fond. Mêlant enquête, procès-verbal, suivi psy, rapport, Atwood nous raconte l'histoire Grace, jeune employée de maison qui a commis l'irréparable par amour. C'est bien construit, entre retour dans le passé et le présent, afin de nous faire bien comprendre les faits. Les personnages sont très bien construits, et quelques-uns sont très attachants. Un roman qui se lit très rapidement tant il est prenant. J'aimais déjà Atwood, je l'aime encore plus après avoir lu Captive. À lire !
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