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3,42

sur 213 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Toujours en exploration sur le thème des oeuvres de Shakespeare dans les romans récents, voilà cette fois une histoire autour de la représentation théâtrale de la tempête et qui ne va pas se dérouler comme initialement prévue douze années auparavant pour aboutir à une interprétation étonnante .

Félix , directeur de festival et metteur en scène original, voire iconoclaste , alors qu'il monte la Tempête de Shakespeare , se fait évincer par son second et disparait dans un coin perdu accompagné du fantôme de sa fille Miranda, morte à 3 ans .Il rumine sa vengeance mais éloigné de tout , cela reste complétement stérile. Il se fait alors embaucher dans un pénitencier pour un programme d'alphabétisation et arrive à convaincre les autorités de monter ses pièces de Shakespeare avec les détenus .

Au bout de quelques années, il décide de présenter à nouveau La Tempête ...

Avec beaucoup d'astuces, de bon vouloir et de créativité aussi bien de la part de Félix que de celle des prisonniers et après quelques compromis , la pièce voit le jour et par un heureux concours de circonstance va permettre à notre homme d'assouvir enfin sa vengeance !

C'est assez délirant, souvent drôle : la réécriture des vers en version Rap est savoureuse , tout est abordable même les oeuvres les plus classiques qui ne doivent pas être réservées à des élites à condition d'être respectueux aussi bien avec ce qu'a voulu transmettre l'écrivain , qu'avec les acteurs et le public .
J'ai trouvé cela plutôt jubilatoire ! Une bonne lecture .
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Je dois l'avouer, je ne suis pas vraiment fan de Shakespeare (désolée…) mais j'ai beaucoup aimé ce roman de Margaret Atwood qui rend un fameux hommage à La Tempête du célèbre Barde anglais !

Au fil du récit, à travers l'histoire de Félix Philips, un metteur en scène pour le moins audacieux qui a été traîtreusement évincé du festival de théâtre qu'il dirigeait et qui, pendant douze ans, a ruminé son triste sort et les autres pertes terribles qu'il a vécues, celle de sa femme puis de sa petite fille de trois ans baptisée Miranda comme dans la pièce – le théâtre lui avait permis de survivre malgré tout – à travers son histoire donc, on peut comprendre de quoi parle La Tempête même si on ne la connaît pas (si besoin, un synopsis est disponible à la fin du roman) : Félix s'est fait engager dans un programme de littérature au pénitencier de Flectcher où il a pris le pseudo de Monsieur Duc et où, pendant quelques mois par an, il monte une pièce de Shakespeare avec des détenus voleurs, hackeurs et autres escrocs pas très dangereux. Cette année, plutôt qu'une tragédie, il a donc choisi La Tempête, et pas du tout par hasard : il sait que ceux qui l'ont trahi douze ans plus tôt vont visiter la prison et visionner la pièce (qui est toujours présentée sous forme de vidéo pour éviter tout problème à l'intérieur de la prison). Voilà venu le moment de sa vengeance, exactement le sujet de la pièce, qui met en scène la vengeance de Prospéro, échoué sur une île depuis douze ans avec sa fille Miranda et qui se fait aider par Ariel et Caliban, ses serviteurs, mais aussi par ses talents de magicien pour punir son frère Antonio.

Comme par hasard, celui qui a trahi Félix s'appelle Tony et le prénom Félix signifie heureux, prospère… mais Margaret Atwood est bien plus subtile que les apparences, vous vous en doutez : dans ce roman où la mise en scène de Félix va être mise au service de sa vengeance – ce qui en fait un véritable page-turner plein de suspense -, la romancière rend un vibrant hommage au théâtre, à la mise en scène et au travail des acteurs, à Shakespeare, elle fait aussi un formidable acte de confiance en la puissance de la littérature qui peut aller cueillir des délinquants adultes qui donneront le meilleur d'eux-mêmes dans le spectacle théâtral. A commencer par la maîtrise avec laquelle, pendant la durée des préparatifs, des répétitions et de la réalisation, ils s'appliqueront à n'employer pour seules injures que celles qu'ils ont relevées dans le texte de Shakespeare, c'est la première règle imposée par Félix – et qui m'a bien fait sourire tout au long de la lecture. Graine de sorcière, le titre du roman, est une de ces injures mais il y a bien d'autres significations à lui trouver. En parallèle avec son travail au pénitencier, Félix mène tout un travail pour se libérer de ses propres prisons intérieures, de la folie qui le guette et la fin de l'histoire est très émouvante de ce point de vue. C'est du moins ce que j'ai ressenti…

Si vous aimez le théâtre, ce roman est fait pour vous. Si vous aimez Shakespeare en prime, vous ne pourrez que l'aimer !
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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Alors qu'il allait produire le chef-d'oeuvre de sa carrière, une version unique de la tempête de Shakespeare, Felix Phillips est évincé du festival de Makeshiweg dont il est le directeur artistique, et ce par deux rivaux de longue date, Tony et Sal. Se remettant à peine de la perte de son épouse et de sa petite fille, Felix n'est pas prêt à faire le deuil de ses ambitions artistiques. Pendant des années, obsédé par son désir de vengeance et sa détermination à produire la pièce du dramaturge anglais, il patiente et attend le moment de prendre sa revanche. C'est dans le cours d'art dramatique qu'il donne dans un pénitencier que sa chance va enfin se présenter. « Après une carrière aussi extraordinaire que celle qu'il avait connue, quelle déchéance – monter Shakespeare dans une prison avec une bande de voleurs, de dealers, d'escrocs, de meurtriers, d'aigrefins et d'arnaqueurs. » (p. 63)

Je n'en dis pas plus et vous conseille vivement de découvrir ce nouveau roman de Margaret Atwood : il offre différents niveaux de lecture et des personnes masculins très attachants, l'autrice nous ayant plutôt habitués au contraire.
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Pas de sorcellerie dans ce livre plutôt inclassable...
En fait, le roman retrace une période de la vie d'un homme, Félix, et de ses chagrins qui l'amènent à un désir de vengeance irrépressible.
Au départ, son nom ne le prédestine malheureusement pas au bonheur. Il connaît le décès de sa femme, puis celui de sa fille. Réfugié dans son travail qui le passionne, il est licencié de son poste de directeur de troupe et d'acteur. Fini le rôle de sa vie : il ne pourra pas mettre en scène et jouer La Tempête de Shakespeare et laisser libre cours à son esprit passionné et quelque peu fantasque. Des gens plus ambitieux l'ont évincé sans vergogne.
Paradoxalement, il mûrit sa vengeance de manière méticuleuse et raisonnée durant plusieurs années tout en tombant dans une douce folie qui l'emporte vers une vie en marge. Il se fait embaucher dans une prison et devient un professeur de théâtre reconnu et apprécié des détenus. Excellent pédagogue, il tire le meilleur de chacun et profite de son statut pour élaborer un plan machiavélique. Et il va pouvoir monter cette fameuse pièce, la pièce de sa vie, La Tempête ! Avec cette troupe de petits malfrats, Bic Tordu, Fissa Fissa, Popol, 8 pinces…, il est comme un poisson dans l'eau. Attachants, ils l'aideront en retour mais pas comme on pourrait le penser… C'est une amitié originale, une entraide souvent drôle, parfois émouvante, entre ce vieil homme un peu fou et ces délinquants.

Margaret Atwood s'amuse ainsi de la psychologie humaine tortueuse et mystérieuse. Aucun manichéisme. le suspense emmène le lecteur dans les pas de Félix, le Prospéro de la Tempête, de ses élèves, et dans les arcanes d'un plan retors. C'est une pièce dans la pièce qui attend le lecteur où chacun joue un rôle qui n'est pas toujours celui que l'on croit. Margaret Atwood brouille les pistes. Son écriture légère oscille entre le thriller et le fantastique. Quels personnages sont finalement les plus voyous ? Quelle vengeance attend ceux qui s'en sont pris à Félix ? Félix parviendra-t-il à se délivrer de sa propre cellule, celle du chagrin et de la vengeance ?
Si le début de l'ouvrage désarçonne et n'intéresse guère par trop de platitude, le lecteur est progressivement emporté, spectateur de ces histoires individuelles qui s'entremêlent, et doutant jusqu'à la fin de l'issue du scénario.
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Dubitative, je reste à la fin de cette lecture. Tout avait bien commencé. D'abord, une envie de lire cette auteure appréciée, que je ne connaissais pas (lectorant parlant). Puis le thème de cet homme malmené, très malmené, tragiquement, par la vie et injustement mis hors de son travail. Enfin, le fil rouge constitué par La Tempête de Shakespeare, que je n'ai jamais lu dans le texte.
Le début était très intéressant. Car s'est ajouté le thème de la prison et des cours de théâtre donnés à des prisonniers. Je ne mets pas de côté le thème de la vengeance.
Aussi, me direz-vous cela fait beaucoup.
J'ai vraiment apprécié tout ce qui concerne les gars en prison, leur comportement, leur langage, leur appropriation du théâtre ; j'ai apprécié l'errance du héros ; mais il a manqué des surprises, des mystères, et il a manqué une écriture appropriée à l'esprit de vengeance.
Une lecture que je ne regrette pas mais que je termine sans enthousiasme.
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De la vengeance, du théâtre, des prisons, des amours et l'ombre de Shakespeare qui plane par dessus, voilà à quoi Margaret Atwood s'attaque ici!
Bon, ça n'a pas été mon roman préféré de la grande dame des lettres canadiennes, il y manque un petit quelque chose, comme un élément de surprise: j'en étais à la moitié, même pas, que je prévoyais déjà la fin. Cela ne veut pas dire que je n'ai pas aimé la balade: les mises en abyme littéraires m'amusent beaucoup, et forcément, on est chez Atwood, c'est très bien écrit!
De quoi ça parle, donc? D'un directeur de festival de théâtre, mis à la porte par les magouilles de son second et qui mijote sa vengeance pendant des années, avant de trouver l'occasion, par un concours de circonstances, lorsque les responsables de son éviction visitent la prison où il donne des cours de théâtre. Tout ceux qui ont lu La Tempête verront le parallèle avec Prospero, et Atwood en rajoute une couche en doublant tous les personnages, pas seulement le mage.
Cela se lit avec beaucoup de plaisir, surtout pour les amateurs de théâtre
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Voici un délicieux roman que Margaret Atwwod nous propose, avec des lectures à différents niveaux.
En prenant appui sur la pièce de Shakespeare La Tempête, cette auteure nous aide à décrypter cette romance théâtrale, tout en invoquant le bien-fondé de la littérature dans le milieu carcéral.
La lecture de ce roman est légère et agréable. Pleine de poésie, elle donne à voir beaucoup de créativité. Encore un autre aspect de Margaret Atwood à découvrir !
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Si j'avoue avoir trouvé quelques passages un peu longuets, qui se rapprochent d'une analyse du texte de Shakespeare, j'ai dans l'ensemble apprécié ce roman qui parle de deuil également en toile de fond. J'ai beaucoup apprécié la pédagogie déployée par Félix au pénitencier, cette proposition qu'il fait aux détenus de réécrire certains passages pour les rendre plus actuels, d'imaginer l'avenir de leurs personnages après la pièce, etc. J'aurai tant aimé avoir ce genre d'enseignement dans ma scolarité, plutôt que des analyses de texte littérales, des exposés iques et des commentaires composés...
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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Ce roman m'a tout d'abord attiré par l'autrice et pas forcément pas le synopsis de base. le personnage principal est injustement licencié dès le départ et cherche à se venger mais sa quête et sa reconstruction vont l'amener dans un endroit et à rencontrer des personnes qui sont loin de son univers de base. Ce roman est très théâtrale et l'histoire nous montre qu'il est bon de sortir de son chemin.
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C'est une belle et tendre histoire que nous conte l'auteure ici. Rien de transcendant mais juste une reflexion sur la vie, le deuil, l'enfermement, la rédemption et en première place "La Tempête" de Shakespeare. C'est la base de ce récit atypique, intéressant et tendre.

L'auteure met, aussi, en avant dans ce texte la culture en milieu carcéral et c'est un sujet auquel je suis sensible puisque notre association y a travaillé en montant des cours et projets d'arts plastiques.

"Puis ils jouaient la pièce, scène par scène. Ils ne pouvaient la présenter devant un public : l'administration répugnait à réunir toute la population carcérale en un seul lieu par crainte d'émeutes, et de toute façon il n'y avait pas d'auditorium suffisamment spacieux… Les représentations étaient peut-être un peu rustiques, mais elles étaient authentiques. Felix se prenait à regretter de ne pas avoir réussi autrefois à tirer de ses professionnels la moitié de cette émotion."

Je ne connais pas cette pièce mais cela n'empêche en rien d'apprécier la mise en scène ici vue par Félix et ses comédiens un peu spéciaux, le résumé en dit assez pour apercevoir l'histoire. Il y aura des moments assez durs, d'autres délicats, mais pour chacun ce sera une révélation sur soi. C'est comme ça que j'ai perçu ce récit.

Lien : https://passionlectureannick..
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