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3,79

sur 587 notes
On connaît davantage Margaret Atwood pour son fameux roman dystopique « La servante écarlate », adapté au cinéma puis en série télévisée. Avec « Le dernier homme », elle entame une trilogie de science-fiction basée sur un univers post-apocalypique.


Ce premier tome m'a emballé et pose les magnifiquement bien les bases de suites que j'espère à la hauteur. On suit ici Snowman, survivant d'un virus ayant décimé l'humanité. La trame narrative se scinde en deux parties, toujours du point du personnage principal : l'avant et l'après cataclysme. Pas de faiblesses ni de cassures de rythme entre les changements temporels. L'immersion reste total.


Deplus, la plume de Margaret Atwood est à la fois riche et limpide, facile à aborder tout en conservant une intelligence dans le propos et la construction de ses phrases. L'auteur réussit à créer son petit suspens et la fin ne nous donne qu'une envie : de nous plonger dans le deuxième tome. Je le recommande sans hésiter.
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Une dystopie saisissante dont Margaret Atwood a le secret.
Le monde tel qu'on le connaît n'est plus. Snowman tente de survivre dans un milieu hostile. Il est seul et en danger. de nombreuses introspections nous permettent de mieux le connaitre et de savoir comment il en est arrivé là, dans cette solitude étourdissante.
Snowman se déshumanise progressivement.
Le premier tome de cette trilogie s'achève sur un cliffhanger désarmant et Atwood, résolue à déstabiliser son lecteur, ne compte pas nous donner toutes les clés dans le tome suivant. Elle mène le lecteur là où elle seule sait aller et attise notre curiosité jusqu'au bout.
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Bien que lent à démarrer, on ne peut nier que Margaret Atwood a parfaitement bien organisé son roman. Plutôt réticente habituellement à l'alternance présent/passé laissant des milliers de questions en suspend qui peuvent parfois nous perdre et nous lasser, l'auteur a réussi à me surprendre. Passé les cents-première page, nous sommes continuellement nourris de nouvelles informations et toutes apportent de la profondeur aux personnages ainsi qu'à ce monde futuriste. Malheureusement, la fin malgré que palpitante, m'a laissé sur ma faim.

Le début et cette dernière intrigue sont à mon sens les seuls points négatifs, l'univers est complet sans être submergé de détails inutiles, tout comme l'écriture qui se passe de toutes descriptions superflus.

Le roman nous mène à nous questionner sur les enjeux de notre société tel que l'écologie bien sûr, mais également la question de l'homme et des sciences, de la bioéthique. Quels sont les limites des modifications génétiques ? Comment réagiront nous lorsque nos ressources deviendront limitées ? Sommes-nous conscients des potentiels menaces pesant sur nous ?
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Le dernier homme partage avec le lecteur les derniers instants et le passé d'un monde pas si lointain, résultant de dérapages scientifiques qui ne se préoccupent pas de morale. La science est devenue la religion, l'art n'a plus aucune valeur. La communauté scientifique est retranchée derrière ses murs, délaissant un monde qui se dégrade, s'enfonce dans les vices, l'ignorance et la pauvreté. La consommation prime au détriment de l'écologie et du partage.

Margaret Atwood a le don de créer un univers particulier. Le personnage principal, le dernier homme, n'a rien de sensationnel, il est même médiocre par rapport aux élites de cette société futuriste. Il est le témoin privilégié de la décadence du monde, de l'arrogance des hommes. Ce n'est pas un surdoué, mais il a gardé sa part d'humanité. Il déambule et survit dans ce monde où seuls les organismes génétiquement modifiés, dans toute leur monstruosité, s'adaptent. L'homme n'y a plus sa place.

Entre catastrophe climatique, manipulations génétiques et virus incontrôlable, ce récit post-apocalyptique nous entraîne dans un enfer créé par les hommes.
Ils ont pris la place des Dieux et ont détruit leurs jouets.

La fin m'intrigue. Au lecteur d'imaginer la suite ou d'approfondir cet univers angoissant en lisant les autres tomes.
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Le dernier homme c'est lui, Snowman ; en fait il ne sait pas si il est le seul survivant, du moins de sa race car autour de lui il y a quelques hommes mais d'une autre race, qui ne mangent que de l'herbe, qui vivent nus, n'ont pas de passé et ne pensent pas à l'avenir, copulent uniquement en période de rut, ne connaissent rien du monde mais parlent parfaitement quoiqu'avec un vocabulaire réduit. Une sorte de race d'hommes parfaits ?
Le monde de Snowman s'est écroulé ; il n'était déjà plus très beau à voir : d'immenses villes artificielles construites par des géants de l'industrie génétique pour ses ingénieurs et ses employés et sévèrement gardés ; à l'extérieur, les plèbezones pour tous les autres, riches ou pauvres et qui ne sont que des sortes de réserves.
Snowman est issu d'une grande famille de l'une des villes privées. Son grand copain c'est Drake. Ils en ont passés des heures à jouer sur leurs consoles et à mater tous les sites même plus interdits. Drake est un scientifique et un savant ; il va se lancer dans de nombreux projets scientifiques comme il se lançait avant dans une nouvelle partie, sans faire la différence entre le monde réel et le monde artificiel du jeu. Il n'y a plus qu'à attendre la catastrophe.
Snowman est le dernier homme quand les folles expériences de son ancien ami auront trouvé leur aboutissement. Mais là où le monde en était arrivé, est-ce vraiment une mauvaise chose qu'il se soit écroulé ?
Un livre captivant, qui nous dévoile très lentement ce qui s'est passé, quelque part au 21ème siècle nous faisant passer de la réalité actuelle de Snowman à ses souvenirs qui vont nous permettre de comprendre comment on en est arrivé là.
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C'est la partie "ancienne", qui m'a le plus intéressée, celle qui, à travers les souvenirs de Jimmy, montre comment le monde en est arrivé là, comment la catastrophe est arrivée. Or - c'est le principe de la science-fiction, ce monde ressemble énormément au nôtre, et l'auteure en dénonce les failles : la ségrégation socio-spatiale, la sélection à l'université, la drogue, la culture du spectacle... Les Crakers sont les nouveaux Vendredi, des sauvages naïfs vivant à l'état de nature qui vont devoir survivre et recréer une civilisation.
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Le dernier homme est un livre fascinant qui dépeint un monde à la dérive où dominent tout un tas de créatures hybrides ainsi qu'un groupe d'humains aux caractéristiques étranges créées en laboratoire.

Snowman, dernier survivant d'une série de cataclysmes, nous emmène avec lui dans ce monde ravagé et en remontant le fil de son passé, on comprends comment l'humanité en est arrivé là.

Eugénisme, manipulations génétiques, dérèglement climatique, société divisée... Margaret Atwood livre un récit passionnant et terrifiant. Une lecture à ne pas louper.
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Roman d'anticipation à la construction impressionnante, "Le dernier homme" dénonce à travers le parcours de Jimmy/Snowman dernier survivant d'une terre dévastée, les déviances d'un monde moderne asservi à la technologie et aux profits des grands groupes industriels...pour conduire à sa perte. Puissant donc...meme si la description du "monde d'après" est on ne peut plus minimale à mes yeux et aurait pu être plus développée !
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« Tu ne peux pas coupler indéfiniment une accessibilité minimale à l'alimentation et une population en expansion. » (p. 121) Après une explosion incontrôlée du progrès et des expériences scientifiques et génétiques, le monde a été ravagé par une épidémie qui a décimé l'humanité et par une catastrophe écologique qui a changé la face de la planète. Ne reste que Snowman, le dernier homme. Il survit tant bien que mal et prend soin des enfants de Crake. Ces derniers sont une création génétique complète, faite de croisements, d'implantations et d'innovation. Les enfants de Crake sont parfaitement adaptés à la vie dans la nature et ne sont pas une menace pour celle-ci. « Comparé à eux, il est vraiment trop étrange ; ils lui donnent le sentiment d'être difforme. » (p. 44) Désormais, n'étant plus la norme, c'est l'humain qui est l'anomalie, l'abomination. Pour trouver un sens à son peu de vie, Snowman s'est fait la voix de Crake et d'Oryx qu'il a érigés en divinité, se donnant lui-même le rôle de prophète. « Il a besoin d'être écouté, il a besoin d'être entendu. Il a besoin d'avoir au moins l'illusion d'être compris. » (p. 106)

Ça vous dit de voir un porcon, un louchien, un malchaton ou un rasconse ? Vous aurez du mal, ce sont de pures créations trafiquées en laboratoire, mélange inquiétant d'espèces disparues. Mais ça ne suffisait pas aux hommes de bidouiller la faune sauvage ou domestique : il a fallu qu'il aille bidouiller son propre code source. « Quand donc le corps s'est-il lancé dans ses propres aventures ? [...] Après avoir laissé tomber ses vieux compagnons de route, l'âme et l'esprit, lesquels le considéraient avant comme un simple réceptacle corrompu, un pantin charger de mimer leurs drames personnels ou même une mauvaise fréquentation les écartant du droit chemin. » (p. 86) Évidemment, ce n'est jamais une bonne idée de se prendre pour Dieu. Ou alors il faut en assumer les conséquences et accepter d'être à tout jamais séparé de sa création. C'est un peu une condition sine qua non... « Ces murs et ces barreaux ont une raison d'être. [...] Ils ne sont pas là pour nous empêcher d'entrer, mais pour les empêcher de sortir. Dans les deux cas, l'homme a besoin de barrières. / Empêcher qui ? / La Nature et Dieu. / Je pensais que tu ne croyais pas en Dieu. / Je ne crois pas en la Nature non plus. » (p. 208)

Le texte alterne entre des passages dans le passé et une narration du présent de Snowman. Enfant gavé de pornographie et privé de repères familiaux stables, Jimmy/Snowman a participé à la fin de l'humanité, mais ce n'est rien comparé à l'implication de son ami Glenn. Hélas, Snowman se souvient mal : il traque les souvenirs de quand il était Jimmy et son esprit est parasité par des citations tirées de livres oubliés. Il est aussi hanté par Oryx qu'il a aimée depuis qu'il l'a vue étant enfant. « Il ne sait pas quel est le pire, un passé qu'il ne peut retrouver ou un présent qui le démolira s'il se penche trop dessus. Et puis il y a le futur. Pur vertige. » (p. 147) À force de recoupements et d'indices, on comprend ce qui a précipité la fin de l'humanité et quelle est la responsabilité de Glenn.

Le titre original du roman est Oryx et Crake, du nom des protagonistes qui sont à l'origine d'une nouvelle forme de vie. Adam et Eve 2.0, en quelque sorte. Dans La servante écarlate, l'humanité avait atteint un sacré niveau de dégueulasserie. Dans le dernier homme, c'est plus simple, elle a disparu, réduite à un individu unique et moribond. Vestige du monde passé, il dépérit inexorablement. Avec sa mémoire qui disparaît progressivement, Snowman est l'incarnation ultime d'une espèce disparue. Sa solitude, c'est son châtiment.

Je suis un peu restée sur ma faim avec ce roman. Mais pour être en train de lire la suite, le temps du déluge, je sens que certains fils sont sur le point de se connecter. Comme souvent avec Margaret Atwood, le futur est pourri, sombre, apocalyptique. Si j'ai préféré la vision décomplexée qu'elle en donne dans C'est le coeur qui lâche en dernier, j'ai tout de même apprécié la cosmogonie qu'elle commence à développer avec le dernier homme.
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Imaginez que vous, oui vous là, homme ou femme lambda, homme ou femme issu du "peuple" comme disent si obligeamment nos dirigeants si forts si intelligents eux, que vous donc, dans la moyenne, pas plus pas moins, vous soyez le dernier témoin de la fin de l'humanité ?
La pression monte un peu là, non ?
Va falloir prendre la plume, et un peu, un tout petit peu de recul (ça va pas être facile, de ne pas dire "c' est pas ma faute !") pour faire un témoin qui ne sera pas récusé dès les premières lignes.
Comment rendre compte de façon claire et intelligente des dérives de l'humanité ?
Ben y a plus qu'à lire "Le dernier Homme" et s'entraîner à prendre sa part de responsabilité....

Ha Ha ! pas facile !
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