AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,16

sur 1883 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Difficile de commercer cette chronique sans faire une ode au style de Margaret Atwood. J'aime TEL-LE-MENT son écriture. Et ce nouveau livre n'a pas fait exception. La plume est claire et directe. Margaret Atwood varie toutefois les rythmes, en laissant parfois le suspens s'installer. Elle va par exemple commencer à raconter les sensations vécues par un personnage lors d'un événement, avant de raconter l'événement lui-même. Oui, de fait le lecteur crève d'envie de savoir ce qui a bien pu se passer. Well done Margaret !

On retrouve le côté piquant et doucement acerbe de sa plume. Elle sait provoquer le sourire et manier l'ironie. Attention aussi aux ascenseurs émotionnels; c'est une pro du rythme ternaire: elle fait monter la sauce en deux phrases ou propositions et elle la fait retomber d'un coup dans la troisième.

Elle réussit parfaitement à faire vivre ses personnages principaux, dont les trois narratrices de l'histoire. On cerne leur personnalité, on ressent à travers l'écriture l'arrogance de l'une, la peur de l'autre, la maîtrise de la troisième… J'ai lu pas mal de livres qui utilisaient plusieurs narrateurs différents, et bien souvent ça a pêché car l'expression était trop similaire. Margaret Atwood évite cet écueil.

Les scènes sont très bien racontées, j'étais quasiment paralysée pendant l'une d'elle, à l'image du personnage qui la vit. On voit, on entend, on sent la pression.

Pour ce qui est de l'histoire en soit ça tient la route, ça permet d'en savoir plus sur le fonctionnement de Gilead. On reste autour des thèmes des droits des femmes, du sexisme, du courage, des personnages forts… Ca tient ses promesses, après ça reste une suite, donc il n'y a pas la découverte de l'univers, ça peut sembler plus « plat » à certains.

Bref, c'est vraiment très bien écrit, on sait qu'on lit du Atwood et c'est un régal. Si vous vous débrouillez en anglais, n'hésitez-pas à essayer de lire quelques pages: le vocabulaire est courant et le style clair.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          01
"La servante écarlate" a été une découverte pour moi, sa suite est tout aussi édifiante et prenante. L'écriture est toujours agréable et la dénonciation du sexisme, du despotisme patriarcal d'actualité. Un espoir : la résistance de tous.
Commenter  J’apprécie          00
Excellent !
Commenter  J’apprécie          20
Une oligarchie sous la domination d'une loi canonique extrémiste : suite de la servante Écarlate. L'histoire se poursuit dans cette théocratie regroupant quelques états du nord des USA à la fin du 20è siècle, après un cataclysme(?) ayant entraîné une baisse de la fertilité féminité. Trois vies de femme qui font de la résistance à l'ordre établi relatées par 3 testaments découverts un siècle après. À noter que l'on peut lire Les Testaments sans avoir lu le 1er tome (ce qui serait quand même dommage!). Cette suite vaut surtout, comme l'ouvrage précédent, pour son étude sociologique. le livre est :
-captivant par la tension psychologique induite par le devenir de ces 3 femmes.
-rassurant sur l'évolution de cette dystopie...(voir la fin du livre)
-éclairant sur le danger des sociétés phallo-théocratiques. On reste choqué par la place qu'y occupe la femme, mais elle n'est finalement que le prolongement de ce qui existait au cours des siècles précédents et existe encore ailleurs actuellement : rester au foyer pour faire des enfants, ne pas avoir droit à l'instruction et se faire lapider en cas d'adultère. Ce livre devenu un symbole de la lutte féminine anti-Trump, a été analysé par la critique comme une suite facile écrite pour le scénario de la série télévisée. Je trouve personnellement que ce « page turner » est passionnant et hautement recommandable.
Commenter  J’apprécie          20
J'avais lu le premier livre de la Servante Ecarlate après avoir découvert la saison 1 de la série. Autant dire que la lecture a été difficile tant je n'avais pas accroché a la plume et au style. Pourtant j'avais très envie de découvrir cette suite, tout en me détachant de la série que j'adore...

J'ai terminé la lecture non sans quelques larmes d'émotions pour sa fin. L'auteur nous apporte beaucoup de choses dans ce livre qui nous dévoile la fin de Gilead. Des surprises, des émotions et de l'étonnement s'enchaînent au fil des chapitres. Nous suivons l'histoire de trois femmes. Une tante, une future épouse et une canadienne. Trois femmes aux vies étroitement liées.

Je le recommande vivement, même à ceux qui, comme moi, ont eu du mal avec le premier ouvrage.
Commenter  J’apprécie          00
J'avais écrit, en refermant La servante écarlate, que Margaret Atwood était pour moi, une auteur de talent.
Ces Testaments, hormis le fait qu'ils aient été récompensés du Booker Prize, vérifient mon appréciation.
Si on y cherche une suite à la servante, comme d'aucuns ont pu le dire, certes, ils ne peuvent être que déçus.Mais je ne crois pas que c'est le propos de M.Atwood. Il s'agit bien de testaments, testaments de trois protagonistes qui renvoient quelque peu au premier ouvrage. Mais il m'a surtout semblé que le contenu renvoie plus à une démonstration aussi spectaculaire que dans la servante : la recherche d'une société théocratique apparemment parfaite ne peut conduire qu'à laisser éclore des perversités grandissimes et générer exactions, exécutions sommaires ou au contraire, publiques dans lesquelles toutes les violences sont autorisées, voire encouragées. Pas jolie, jolie, cette démonstration, j'en conviens, mais menée de main de maître, et, à ce titre, je renouvelle mon satisfecit à Mme Atwood!
Commenter  J’apprécie          150
Je ne le dirais jamais assez... ce livre est EXCEPTIONNEL ! ❤️
▫️
▫️
J'ai découvert les livres et la série cette année. 3 saisons et 2 livres plus tard, c'est un coup de coeur monumental ! Je pense qu'aucune histoire ne m'a autant plue et marquée que celle de la Servante. Jamais je ne pensais me trouver une telle passion pour cette dystopie. Je ne peux que vous recommander chaudement de lire ces livres, et de voir cette série. L'histoire est abominable mais ô combien saisissante !
▫️
▫️
Les Testaments, c'est la suite logique de la Servante Écarlate. Pour ceux qui ont été déçus de la fin du premier, vous trouverez la conclusion parfaite dans ce tome 2. On y suit 3 femmes. 3 femmes que nous avons plus ou moins rencontrées dans le tome 1. Une première qui vit a Gilead, et qui a même participé à sa fondation : un des bourreaux du régime, qui connaît bien ses secrets. Une 2ème ayant grandi sous le nouveau régime, enfant privilégiée car fille de Commandant. Et une 3ème, qui a grandi de l'autre côté de la frontière au Canada, grande militante anti-Gilead. 15 ans après avoir découvert June dans la Servante, on découvre 3 femmes qui nous apprendront tout sur la vie à Gilead, sur ses pratiques, ses croyances, sans oublier le côté pourri bien caché. Certaines abominations seront dévoilées, et toutes les questions qu'on peut se poser trouveront une réponse logique.
▫️
▫️
Passionnant. Extraordinaire. Génialissime. Stupéfiant. Puissant. Poignant. Bref, c'est mon coup de coeur de l'année 2020 ! 🤩
Je sais, l'année n'est pas finie, mais when you know, you know. Ce que m'a fait ressentir ce livre, cette passion, je ne l'ai pas ressentie, avec la même intensité du moins, pour une autre histoire. Là, c'est juste fou ! Alors franchement, qu'attendez-vous pour le lire ? ❤️
Commenter  J’apprécie          20
J'ai déjà lu plusieurs romans de Margaret Atwood comme "Neuf contes", "Graine de sorcière" ou encore "Captive" que j'ai beaucoup aimé, mais s'il y en a bien un que j'ai adoré c'est "La servante écarlate", donc il était évident pour moi de lire "Les testaments", qui est la suite, que l'autrice a écrit une bonne trentaine d'années plus tard, pour répondre, comme elle l'explique elle-même aux questions de ses lecteurs. Notamment sur la destinée de Defred.

Une quinzaine d'années après le récit d'une servante, Galaad est contaminé par un ver - la cupidité - et se désagrège de l'intérieur. La destinée de trois femmes qui n'auraient peut-être jamais dû se rencontrer, va être mise en danger par des horribles secrets patiemment collectés et qui représente une véritable bombe pour ce régime totalitariste, sous couvert de religion. L'une d'elles a participé à la fondation de Galaad, la seconde est le fruit de l'éducation de cette société, la troisième vit de l'autre côté de la frontière et déteste tout ce que peut représenter ce système.

C'est sans mal que le lecteur replonge dans l'univers de Gilead, dont le nom s'est transformé en Galaad, ainsi que quelques autres termes liés à cet univers, que la traductrice, Michèle Albaret-Maatsch, a pris le parti de modifier. Et il est vrai que cela rend la lecture plus fluide. le récit alterne donc entre trois narratrices. Au début chacune a une succession de chapitres qui lui sont dédiés, dont la page de garde porte une icône représentative. Pour éviter de spoiler, aucune précision supplémentaire ne sera donnée.

Le retour sous le régime de Galaad est plus violent et immersif que dans "La servante écarlate", car le lecteur va découvrir les geôles de Galaad, la manipulation mentale mise en oeuvre pour faire plier les femmes, leur assujettissement. Certaines scènes font invariablement pensé à des événements qui ont eu lieu pendant la seconde guerre mondiale en France, lors des rafles. La torture psychologique décrite, même si elle n'est pas "trop trash" n'est reste pas moins nocive. La peur latente et la dénonciation sont monnaie courante, de même que la corruption et la soif de pouvoir - pour se mettre à l'abri du jugement, même si les plus hauts placés dans la pyramide du pouvoir risque d'être balayé à tout instant, pour une vétille.

La vision portée par les deux autres narratrices est également marquante, lorsque le lecteur se met à leur place, et compare avec l'époque actuelle. Les similitudes, les possibilités, les coïncidences... La place de la femme, à tous les niveaux de la société, en tant qu'être inférieur est étouffante et angoissante. Les idées développées par l'autrice sont fortes et abouties. Même le réseau clandestin et le paradoxe avec la vie de l'autre côté de la frontière est frappante. La natalité et la pureté des moeurs sont une obsession dans cet état théocratique.

Margaret Atwood a été fine. Surfant sur la vague du succès rencontré par "La servante écarlate", elle a eu envie d'écrire cette suite tant attendue par les lecteurs. Mais, elle place ce récit quinze ans après celui de Defred et narre la vie des trois personnages distincts. le lecteur n'a donc par réellement affaire à une suite à proprement parlé mais à un développement des idées présentées dans le premier opus, telle les moyens utilisés pour manipuler la population et dompter toute envie de rébellion, ce que cet enseignement strict et presque carcéral à produit au bout ces années écoulées, etc. Et même si Galaad a été édifié par la misogynie, aucun mâle ou presque n'est présent dans le récit. Ils sont tous au second plan, comme une menace qui rôde. (...)
Lien : http://lillyterrature.canalb..
Commenter  J’apprécie          40
J'ai découvert Gilead (ou désormais Galaad dans cette nouvelle traduction) avec la série télévisée, puis avec La Servante Écarlate, et j'étais impatient de me frotter à nouveau à cette dystopie au travers des Testaments.

La puissance de cet univers est, à mon sens, de nous rappeler à quel point des acquis que nous considérons comme éternels peuvent basculer facilement, comme des traits de caractères à priori identitaires peuvent soudainement être balayés...!
Qu'il est impressionnant de lire comment un tel système peut se mettre en place et endoctriner en l'espace d'une génération les jeunes esprits ! Et que dire de cette lutte intérieure incroyable, qui conduit une femme juge à devenir un bourreau impitoyable pour ses concitoyennes....?

Mais rassurons-nous, rien n'est immuable donc, et les dictatures les plus féroces, les croyances les plus farouches, les certitudes les plus inébranlables ne pourront pas empêcher l'individu de se faire sa propre opinion. Car s'il existe un trait humain commun, inné, c'est bien le doute.

En cela, j'ai aimé plonger dans les réflexions de Tante Lydia, dans les questionnements d'Agnès et dans les cogitations de Daisy. Tant de nuances, chez des personnages que l'on aurait pu penser guidés par une résolution indéfectible ! Bref, une vraie plongée dans l'âme humaine à mon sens.
Commenter  J’apprécie          70
La suite de la servante écarlate… Difficile de se dire qu'il y a autant d'années entre les deux livres. Ou plutôt, que c'est malin… J'avoue qu'initialement, j'ai eu peur que Margaret Artwood surfe sur le succès de la série pour « pondre » une suite pas terrible. Je pense que c'était largement mésestimé la grande écrivaine qu'elle est.

N'ayant pas vu la série, la seule attente que j'avais était d'avoir la suite de la Servante Ecarlate. Et j'avoue que je n'ai pas été déçue : la fin de la Servante Écarlate laisse une fin ouverte et plutôt qu'enchainer directement sur cette fin, Margaret Atwood a choisi de taire une quinzaine d'années. C'est malin, puisqu'on pourrait penser que Galaad a vieilli avec l'auteure, avec le monde d'aujourd'hui. Il y a quelques années de plus entre la fin de l'un et la suite de l'autre, mais cela s'enchaine néanmoins très bien.

Quinze an plus tard donc, on suit ici le destin et les voix de 3 femmes. L'une a participé et a vu la création de Galaad… Cette voix qui permet de comprendre comment on peut devenir un « colabo », comprendre comment pour éviter de devenir victime, on peut se faire bourreau… C'est sûrement la voix qui m'a le plus touché, le plus troublé… Voir comment une femme comme elle a pu se laisser faire, a pu ne rien dire pour se sauver… A la fois tellement horrible et tellement humain. Cela me fait d'ailleurs souvent penser à la chanson de Jean-Jacques Goldman, se demandant ce qui se serait passé s'il était né en 17 ans à Leidenstadt. La seconde voix est la voix d'une jeune femme, née dans Galaad, ayant vécu toute sa jeune vie dans ce pays et ne s'y trouvant pas si mal. Fille de commandant, elle a un destin plutôt rose, plutôt agréable. Et on commence à comprendre comment certains jeunesses peuvent être embrigadées, qu'on ne se révolte pas lorsqu'on trouve quelque chose normal. Que si cela ne nous plait pas forcément, on accepte. Pourquoi se révolter ? Et on se rend compte qu'il suffit finalement de peu de temps pour que tout semble normal… Et une dernière voix, une jeune femme qui vit en dehors, au Canada qui regarde de loin ce qui se passe à Galaad, qui manifeste et se révolte contre ça…

Et il faudra tout le talent de Margaret Atwood pour les faire se rencontrer, pour que leur destin prenne sens, pour qu'il y ait une fin.

Contrairement à beaucoup, je trouve que cette vie conclue à merveille la Servante Ecarlate… et que les deux livres réunis sont un pur chef d'oeuvre qui devrait être lu avant tout passage aux urnes, avant toute décision politique…
Lien : https://moietmoi.wordpress.c..
Commenter  J’apprécie          110





Lecteurs (4366) Voir plus



Quiz Voir plus

Margaret Atwood est-elle Lady Oracle ?

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, je ne suis pas :

La croqueuse d'hommes
La voleuse d'hommes

10 questions
42 lecteurs ont répondu
Thème : Margaret AtwoodCréer un quiz sur ce livre

{* *}