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3,79

sur 1713 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est une plongée au coeur de cette période de crise économique, qui a débuté en 2008.

Ce livre est un témoignage concret, sans misérabilisme, sur ce qui s'est passé à cette époque-là, pas si lointaine.

Elle était réellement anxiogène, à mille lieues de ce qu'on pouvait imaginer et si loin de la situation actuelle.

À ce moment-là, le monde de l'insertion professionnelle était aussi en pleine mutation, les personnes pouvaient être acculées et désespérées.

La précarité de l'emploi, la peur d'être SDF, l'angoisse des portes qui se referment, tout est présent dans cette immersion totale.

À côté de cela, reste toujours l'espoir en cette humanité qui sait se relever. Les portes s'ouvrent à nouveau.

Merci Florence Aubenas pour ce récit.
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Impossible d'imaginer la vie de celles qui nettoient nos bureaux, leurs angoisses, leurs finances à jamais dans le rouge, leur résignation, leur santé et leur fierté mises à mal et leurs revanches joyeuses !
Florence Aubenas a joué le jeu, se lever très tôt, se coucher très tard, distribuer des CV, frotter, astiquer, récurer, espérer...
Ce livre est un hommage à celles et ceux dont la vie ressemble à une lutte incessante pour gagner quelques heures de travail. Quand le travail ressemble à de l'esclavage.
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Livre à succès. On pourrait en terminer là. Pourquoi en rajouter? Parce que son succès est mérité et il n'allait pas de soi au regard de sa toile de fonds. le personnel de surface : comment en faire un sujet de roman? C'est là tout le tour de force de Florence AUBENAS. Parler des invisibles de ceux et celles que l'on ne voit jamais car travaillant à des horaires où les locaux sont désertés. Ce livre est un témoignage inscrit dans le réel. Mme AUBENAS a endossé le costume d'une invisible. Elle est devenue invisible pour dire ce qu'elle a vu. Son livre vaut 100 études sociologiques sur le travail déqualifié. L'écriture peut paraitre facile car elle glisse sur la page : facile d'écrire comme Mme AUBENAS pas si sûr. Lorsqu'on referme le livre le lecteur se dit qu'il ne regardera plus les personnes équipée d'une blouse, d'un seau et d'un balais brosse de la même façon. Un témoignage précieux sur un sujet rarement abordé.
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Après avoir beaucoup aimé le dernier Florence Aubenas, il,m'a été prêté celui-ci qui est dans la même veine, une écriture parfaite selon moi pleine de vécu et de distance, un livre aux multiples rencontres et aux histoires de vies cassées, une rencontre avec la « France d'en bas » sans affèterie ni mépris. Florence Aubenas met les mains dans le cambouis pour être au plus près de la réalité . Et ça fonctionne du tonnerre mais j'en reste à chaque fois déprimée et effrayée par celle-ci... ici elle nous raconte la quête du CDI, la crise vue des petites gens non diplômés aux alentours de Caen. Glauque...
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Florence Aubenas a fait une immersion dans le monde ouvrier en tant que femme de ménage anonyme, elle raconte cette période dans ce formidable document qui vient de sortir en poche. le récit de cette expérience donne vraiment envie de s'indigner, il devrait être lu par tous les hommes politiques et les décideurs !

Florence Aubenas arrive à Caen, ville où elle ne connait personne, et se présente comme un femme n'ayant jamais travaillé, récemment larguée par le compagnon qui l'entretenait. Dans le contexte de crise, son profil ne lui ouvre pas les portes en grand, les agences d'interim refusent même de prendre sa candidature. Sa conseillère Pôle Emploi l'oriente vers la propreté et elle se retrouve à suivre une formation accélérée de "maniement du balai humide et de la monobrosse" où elle obtient des résultats un peu en-dessous du niveau attendu. Elle se met à courir les agences de recrutement, les entreprises de nettoyage et les salons de l'emploi pour trouver des jobs.

Elle découvre que l'on ne trouve pas un travail mais des heures et que tout le monde est décidé à prendre ce qui se trouve, même si c'est payé en dessous des normes. Elle trouve un premier poste au nettoyage du ferry de Ouistreham et quelques autres missions, notamment dans un camping, mais n'arrive jamais à 35 heures par semaine ; d'ailleurs, les employeurs considèrent qu'au-delà de 20h un salarié ne serait plus efficace et encore, la plupart de ces postes ne sont ouverts qu'aux salariés ayant une voiture.

Elle est confrontée à des cadences phénoménales, accentuées quand les entreprises sous-évaluent le temps de travail pour les missions. Les équipes pallient cette mauvaise organisation en travaillant plus longtemps, la plupart du temps sans se faire payer d'heures supplémentaires alors même que le temps de transport est souvent plus important que la durée de travail. L'attitude des employés des entreprises où elle travaille m'a paru tout aussi terrible : elle devient transparente, n'existe pas, et si on lui demande quelque chose, on ne la regarde surtout pas...

Elle reconnait qu'elle n'est pas une virtuose du ménage et craint de pénaliser ses collègues, mais il y a souvent une vrai solidarité entre elles. Toutefois, ces précaires ont une attitude assez passive : peu syndiquées, pas politisée, elles subissent la crise et ses effets. Il faut dire que la désindustrialisation a commencé tôt dans le bassin d'emploi, avec la perte de la SMN, de Moulinex et de tant d'autres entreprises. On est loin des assistés et fainéants souvent décriés par nos politiques, Florence Aubenas a côtoyé des gens qui accumulent les contrats et les heures, souvent très tôt et très tard, mais qui arrivent à 7 ou 800 euros de salaire et ont du mal à finir le mois. Quand l'administration leur verse une prime, ils ne savent pas d'où elle vient et quel est son mode d'attribution mais, pour eux, 150 euros représente "un parachute doré" !

Comme tant d'autres, elle a fait preuve de courage et de détermination pour travailler dans des conditions indignes. Son témoignage nous offre des portraits sensibles et émouvants des ses collègues et amis, elle considère toujours la personne et son histoire. En revanche, Pôle Emploi ne sort pas grandit de ce témoignage avec ses conseillers débordés qui doivent faire du chiffre, les contrôles tatillons à l'utilité pas toujours prouvée et les "devoirs" sans cesse rappelés aux "clients".
Lien : http://jimpee.free.fr/index...
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Un livre percutant qui vous prend à la gorge et qui vous donne l'impression de n'avoir plus d'air pour respirer. Florence Aubenas nous plonge dans l'emploi précaire, dans l'emploi qui vous lessive le corps et l'âme. Entre rendez-vous Pole Emploi et heures de ménage qui ne suffisent pas à remplir le frigo, elle nous dessine le portrait de milliers d'anonymes qui se battent pour s'en sortir !
Lien : https://mellecupofteabouquin..
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Description pleine de respect, d'empathie et d'amour pour les êtres humains décrits.
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Incroyable expérience, aussi édifiante que touchante, que mène ici Florence Aubenas. Si cela peut paraître ironique, que le lectorat auquel elle s'adresse - et elle-même, tombent des nues en découvrant un monde insoupçonné et pourtant géographiquement si peu éloigné, cela met également en lumière le fossé séparant les quotidiens de classes sociales différentes.

Au-delà de ce fantastique travail de reporter, le texte prend aisément une dimension romanesque, grâce à l'écriture parfaite d'une journaliste qui est aussi une talentueuse écrivaine.
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Femme avec le bac cherche travail avec un CV complètement vierge.
Florence Aubenas, journaliste se glisse incognito à Caen à pôle emploi et s'immerge dans les sociétés de nettoyage.
C'est vrai qu'on peut dire qu'elle restera que près de six mois dans un boulot précaire et qu'elle reprendra sa vie de "privilégiée" ensuite.
Il n'empêche qu'elle a effectué un travail fatiguant avec des horaires impossibles et jonglant entre différentes missions.
Et en cela je lui dis chapeau. Il fallait le faire et tenir.
Elle parle de femmes qui exercent des boulots nécessaires mais complétement méprisées.
Des femmes qui alignent les heures pour obtenir un semblant de salaire. Ces femmes qui, quand la retraite sonnera se verront attribuer une somme dérisoire.
Ces travailleuses pauvres deviendront des retraitées pauvres
Après avoir regardé l'interview qu'elle a donné après la publication du livre, je suis d'accord avec elle sur un point, ce sujet intéresse peu de monde.
Il vaut mieux détourner le regard de ces travailleuses invisibles.
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C'est un livre coup de poing qui fait relativiser nos tracas quotidiens! La journaliste débarque incognito à Caen et cherche du travail dans le nettoyage. Elle passe dans l'anonymat, loue un meublé à Caen et s'infiltre dans le monde de la précarité. Elle devient la femme de l'ombre qui aspire et désinfecte les bureaux tard le soir ou tôt le matin. Elle se fait embaucher sur le ferry qui relie l'Angleterre, dans des campings .., elle cumule plusieurs emplois. Les cadences sont harassantes ( toujours plus de tâches et toujours moins de temps) et les chefs terrifiants. Malgré cette pénibilité, elle lie des amitiés et voue un respect sincère à ces dames qu'elle rencontre. Trés beau témoignage. Après cette lecture vous n'oublierez jamais de saluer la dame ou la jeune fille qui nettoie votre bureau.!
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