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sur 1713 notes
J'ai acheté ce livre pour son titre, passant quelques jours de congés à Ouistreham. Florence Aubenas nous propose une vraie enquête d'investigation. Nous sommes au coeur de la crise et c'est sans référence qu'elle va tenter de trouver un emploi dans une région où elle ne connaît rien ni personne. Elle nous explique la précarité rencontrée, les heures de ménage peu payées à droite et à gauche, être embauchée et débauchée sans raison, des conditions de travail difficiles... j'ai été touchée par l'authenticité et la simplicité de l'auteur.
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Florence Aubenas se rend à Caen pour y réaliser un reportage sur la précarité et le chômage. Pour cela, elle s'inscrit à Pôle emploi avec un niveau bac, change son apparence et enchaine ensuite de courtes missions pendant quasi 6 mois, début 2009. C'est le premier livre que je lis de la grande reporter et l'autrice a un talent certain pour décrire les tranches de vie sans position surplombante, sans tomber dans les clichés. Elle relate ce qu'elle a vécu, les rencontres, les missions de quelques heures qui s'enchainent, la fatigue omniprésente ou encore les regards que l'on porte sur les agents d'entretien, sur ses collègues, sur elle. Des femmes pour la plupart, invisibilisées. C'est un reportage plein d'humanité, réaliste et parlant. Chaque collègue qu'elle rencontre parvient à se créer des petits moments en forme de soupape dans ce quotidien précaire et difficile. Florence Aubenas capte ces moments et c'est aussi ce qui fait la qualité de ce reportage important sorti en 2010 et aux thèmes toujours d'une actualité criante.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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Beaucoup apprécié le fait qu'elle introduise un monde alors inconnu pour elle.
Un travail difficile et exigeant.
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En 2009,Florence Aubenas part pour Caen et s'inscrit au chomage avec un bac pour tout bagage ,en ne révélant bien évidemment pas qu'elle est journaliste.A Pole Emploi,on lui propose de saisir sa chance:devenir agent de propreté dans des entreprises.Le "Quai de Ouistreham" est le récit saisissant de cette plongée dans le monde de la précarité.Une fois terminé,on se dit que non,jamais on ne verra plus les choses du même oeil.
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Via cette expérience, Florence Aubenas a essayé de vivre le quotidien des chômeurs, ainsi que celui des personnes ayant un emploi précaire. On suit donc ses visites régulières et infructueuses à Pôle Emploi, où les conditions d'accueil et d'orientation sont loin d'être idéales, et où les moyens manquent cruellement. On assiste aussi au gonflement de la crise, avec le nombre d'offres d'emploi qui diminue à une vitesse vertigineuse. L'idée est donc plutôt intéressante, même s'il n'est jamais vraiment possible de se mettre totalement à la place de quelqu'un ou d'une catégorie sociale. La journaliste démontre ainsi combien le système des "heures" exploite les femmes de ménage et leur laisse peu de chances de s'en sortir. le mépris avec lequel ces femmes sont traitées est choquant, révoltant. Mais l'ennui, c'est que l'écriture du livre manque de rythme et que l'auteur peine à faire vivre ses "personnages", à leur donner de la consistance. le récit a du mal à avancer, parasité par certains détails pas forcément très utiles au reportage, et je me suis vraiment forcée à aller jusqu'au bout. En fait, le style un peu embrouillé nuit à la lisibilité de la démonstration : j'aurais préféré un résultat plus limpide, plus évident. Je reste donc globalement déçue par cette lecture, même si je vois dorénavant le quotidien du personnel d'entretien d'un autre oeil...
Lien : http://surlestracesduchat.bl..
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Il était une fois, un séjour dans une chambre d'hôtes, un livre laissé là, « le quai de Ouistreham », peu de temps après sa sortie en grand format (2010), une lecture pendant la nuit, un bon souvenir, un livre comme un reportage, la crise vécue pour de vrai pendant quelques mois par une femme sans passé et sans avenir.

Il était une autre fois, un film, qui a eu de bons échos dans la presse, « Ouistreham », (une sortie prévue en 2020, perturbée par l'épisode Covid jusqu'en 2022), une mise en avant de certains aspect de la précarité chez la main d'oeuvre féminine, non diplômée qui se retrouve obligée de prendre des petits boulots pour assurer leur existence dans une petite vie, elles se contentent du peu qu'elles réussissent à avoir.
Un bon souvenir et la redécouverte de ces boulots de femmes de ménage sur un ferry, entre une arrivée et un départ, une course contre la montre pour réaliser l'exploit de faire resplendir le bateau de propreté.

Il était enfin hier, un roman qui m'a été prêté pour une relecture quelques années après, pas de surprise dans le scénario, les jours difficiles sont toujours là, ces journées harassantes aussi pour essayer d'obtenir de quoi vivre, ma relecture m'a servie à mesurer la difficulté supplémentaire de trouver une somme de petits emplois définitifs en CDI qui pourraient enfin permettre d'avoir un emploi à temps plein faits de petits bouts.

Livre témoignage qui m'a rappelé « Tête de turc » de Günter Wallraff, le récit des deux années qu'a vécues le journaliste allemand déguisé en Turc dans son propre pays.
Livre témoignage où je n'ai jamais ressenti de double jeu, où l'auteure ne m'a pas semblé faire sa publicité sur le dos de la misère humaine, le ton n'est jamais condescendant, où en tant que lectrice je ne me suis pas vue comme voyeuse.
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Florence Aubenas revêt le costume d'une demandeuse d'emploi, avec pour seul bagage un baccalauréat.Elle choisit la ville de Caen pour s'immerger " Caen m'a semblé la cité idéale: ni trop au nord, ni trop au sud, ni trop petite , ni trop grande.

Elle change d'apparence mais garde son nom et prénom " je suis devenue blonde, je n'ai plus quitté mes lunettes.Je n'ai touché aucunes allocations."

Elle décide d'arrêter l'expérience dés lors qu'elle décrochera un CDI .......

Florence Aubenas, se présente sans diplôme , à pôle emploi , et n'a aucunes expériences professionnelles. Elle réussit à décrocher des heures de ménage pour des sociétés caennaises. Elle travaillera dans un camping où deux dragons veillent sur son travail sans pitié, elle effectuera sans rechigner des remplacements d'1h30 le matin à 5h00. Elle rencontrera des femmes surtout, des femmes acceptant les nombreux km pour 2h00 de travail, les humiliations parfois pour faire bouillir la marmite.

Un jour elle accepte de travailler à Ouistreham, dans le ferry Boat. Dans la profession " tout le monde m'avait mise en garde. Si tu tombes sur une petite annonce pour un boulot sur le ferry-boat à Ouistreham, fais attention.N'y va pas.Ne réponds pas.N'y pense même pas."

Elle devient invisible comme toutes les femmes de ménage, elle doit vider le sac de la poubelle, nettoyer la douche en 2minutes 30 ( pas une seconde de plus).....parfois, elle mettra 1h00 de plus sans jamais être payée........ c'est ça le métier, il faut nettoyer la saleté des autres en un temps record, il faut faire plus en moins de temps . Alors si tu as mis 1h30 de plus , et bien ne viens surtout pas réclamer, tu connaissais le contrat depuis le début..........

Pour les habitants de la région, tout parle : les grandes fermetures d'entreprises : la SMN , Moulinex ..... aujourd'hui, c'est le CHU qui est le premier employeur de la ville ...............

ce livre est le témoignage d'une société où l'emploi se fait rare ou par intérim, une société où l'emploi est éphémère, où les employés sont des pions que le marché de l'emploi déplace à sa guise.

Etre disponible pour une société où l'humain est secondaire, où la rentabilité prime sur la qualité.

Et surtout , se considérer comme chanceux lorsqu'enfin vous décrochez un CDI même si ce CDI ne comporte que 5 h00 de travail hebdomadaire. C'est le prix à payer pour survivre.

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On ne sort pas indemne de cette lecture et notre regard sur la société change
Livre très dur et qui fait peur sur l état de cette société dans laquelle nous vivons
Je le conseille a tous
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En octobre 2005, est paru La méprise - L'Affaire d'Outreau.
Florence Aubenas a cru, à ce moment-là, vivre un rêve de journaliste. A été votée dans la foulée, à l'unanimité, la décision de faire des équipes de juges d'instruction pour qu'ils ne soient plus jamais seuls face à une affaire de cet ordre. Cette réforme devait être appliquée en 2011. Elle est bien sûr reportée sine die. Ca rend modeste, dit-elle.

Avec l'argent qu'elle a gagné avec la vente du livre , Florence Aubenas a pris un congé sabbatique , prétextant des vacances .


"C'est la crise. Vous vous souvenez? Cela se passait jadis, il y a une éternité, l'année dernière.
La crise. On ne parlait que de ça, mais sans savoir réellement qu'en dire, ni comment en prendre la mesure. On ne savait même pas où porter les yeux. Tout donnait l'impression d'un monde en train de s'écrouler.Et pourtant, autour de nous, les choses semblaient toujours à leur place, apparemment intouchées.
Je suis journaliste: j'ai eu l'impression de me retrouver face à une réalité dont je ne pouvais pas rendre compte parce que je n'arrivais plus à la saisir...
J'ai décidé de partir dans une ville française où je n'ai aucune attache pour y chercher anonymement du travail."

C'est donc à Caen qu'elle a loué une chambre et s'est inscrite à Pôle Emploi.
Pas une bonne cliente, d'emblée.
Pas de véhicule, déjà..Obligatoire!!

"Femme seule? Plus de quarante cinq ans? Pas de formation particulière, ni de fiche de paye récente?
Dans les yeux de ma conseillère ,tous les voyants rouges clignotent. Je viens d'entrer dans la zone Haut Risque Statistique.
Elle tente une dernière question: " Et vous avez des enfants à charge? "
Quand je lui réponds non, je la vois se détendre pour la première fois."


A ce niveau -là ,la seule possibilité , c'est agent d'entretien.
Et voici donc le récit de six mois de la vie de Florence Aubenas, agent d'entretien. Ou plutôt cherchant un poste, non, ça c'est trop demander, cherchant des "heures" d'agent d'entretien. Elle a mis un mois et demi à en trouver. Très occupée, quand même, traquer les annonces, s'y présenter, pointer à Pôle Emploi, faire des formations, etc.


"Dans mon esprit, il paraissait évident que j'allais trouver tout de suite. Et brusquement, j'étais devant des gens qui me disaient : "Non, pas possible, enfin, vous voyez bien...", sans même finir leur phrase. Evidemment, ça recadre !"

On lui avait dit: tout sauf le ferry. Il n'y avait que cela.. horaire du soir. Une heure et demi pour tout nettoyer, les femmes s'occupent en priorité des toilettes, ce n'est pas un travail d'homme.
Après, en plus du ferry, il y aura les bungalows d'un centre de vacance, des bureaux, des grandes surfaces, etc.
En veillant toujours à se présenter régulièrement aux rendez vous de Pôle Emploi, sinon, rayée des demandeurs d'emploi, c'est le but recherché.

Florence Aubenas a refait là le parcours d'une américaine, Barbara Ehrenreich, qui avait écrit un livre passionnant , selon le même principe, L'Amérique pauvre. Ou comment survivre de hamburgers dans un camping car en cumulant trois emplois dans la même journée. Là, il manque justement , c'est dommage, les détails financiers. On sait juste qu'avec un loyer de 348 euros, elle n'a jamais réussi à survivre, même modestement.

J'ai lu ou entendu deux reproches au sujet de ce livre. Misérabilisme et pas d'analyse. C'est vrai, aucune analyse . Nul besoin, c'est un témoignage, c'est du vécu, et ce n'est pas aux acteurs de faire une analyse. Et misérabilisme, alors là, pas du tout. C'est souvent très drôle, humain, tendre dans le portrait de tous. Ce que l'on sent surtout, puisqu'elle l'a éprouvé et sait le retranscrire, c'est l'angoisse et l'épuisement. Ce n'est pas du misérabilisme, c'est du réel. C'est différent.

A quoi cela a-t-il servi? Pas à grand chose, naturellement . Huit embauches en CDI sur neuf saisonniers d'une agence de nettoyage ( on apprend beaucoup sur les agences de nettoyage!)
Ah, si!!! Sur le ferry de Ouistreham, le nettoyage des toilettes n'est plus réservé aux femmes. Les hommes aussi , maintenant. Bravo Florence!
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L'histoire : en 2009, la journaliste Florence Aubenas a voulu aller regarder de près la crise. Elle a pris une chambre à Caen, gardé son nom sans dévoiler sa profession réelle et les raisons de sa venue et s'est lancée dans la recherche d'un emploi avec pour seul bagage le baccalauréat. Son objectif : décrocher un CDI à temps plein ; alors elle arrêtera le "reportage" et écrira un livre.
Il lui a fallu 6 mois, et le CDI proposé qui lui a fait arrêter le reportage n'était pas à temps plein.


Mon avis : depuis sa sortie, ce livre tourne très vite dans notre petite bibliothèque, et pour cause : on habite à 25-30 minutes de Ouistreham ! Honnêtement, s'il n'y avait pas eu ça, je ne serais probablement pas allée vers ce livre... Et j'aurais eu grand tort ! Ce témoignange sans prétention sur la crise se lit comme un roman, Florence Aubenas y mêle des anecdotes drôles à des moments poignants, le tout sans jamais se départir de son objectivité bienveillante et en laissant le premier rôle à ceux qu'elle côtoie, se maintenant, elle, dans l'ombre.

J'ai bien aimé reconnaître certains lieux qu'elle décrits, pouvoir m'orienter dans ses déplacements, avoir une image nette d'où elle se trouvait à tel ou tel moment, c'est un plaisir rare dans un roman (mais qui m'était déjà arrivé, par exemple avec le Rêve de Zola puisque j'ai vécu dans la ville où ça se déroulait et que ce quartier n'avait qu'à peine changé depuis). J'ai bien aimé aussi son regard sur la crise, qui s'est méchamment aggravée depuis mais en l'écrivant elle ne s'en doutait pas, un regard fait d'observation surtout, chaleureuse ou froide selon les contextes, cette observation le rend parfois impitoyable sur la déshumanisation du monde et des moeurs.
Pas de plainte, tout juste si elle signale parfois son immense fatigue, pourtant en choisissant de travailler dans la propreté (puisqu'avec seulement un bac, Pôle Emploi n'a quasi rien d'autre à proposer), elle arrive dans un monde dur de labeur épuisant. C'est aussi un portrait de la société prolétaire de base par quelqu'un qui a toujours été à l'abri, autant dire que l'observation semble parfois être un choc !
J'ai apprécié aussi de "reconnaître" un peu notre situation, le chômage (quoique monsieur Plouf, bien que cherchant du boulot et inscrit à Pôle Emploi, n'est pas compté dans les chiffres grâce à une pirouette malhonnête mais ordinaire du système...), la recherche vaine, les employeurs dignes de l'époque esclavagiste et ceux qui essaient comme ils peuvent de faire surnager un peu d'humanité, les lourdeurs et absurdités d'un système dit d'aide conçu pour broyer avant d'aider... Sans compter que Florence Aubenas a traversé toutes ces galères en étant célibataire et sans enfant, ça change quand même beaucoup de choses, et dans le vécu, et dans la "facilité" à être disponible !
Et puis c'est bon de lire certaines choses qui d'habitude sont cachées, parce que dans notre société, d'habitude, la misère c'est la honte, il faut la taire, la cacher. Que quelqu'un ose en parler donne l'impression d'être moins transparent, d'exister, Florence Aubenas redonne humanité et dignité aux petits, avec des mots simples et francs, et ça fait du bien !

Même en cherchant, je ne vois rien que je n'aurais pas aimé dans ce livre, de bout en bout tout est incroyablement juste, vrai...

A lire, donc, selon vos goûts, comme un roman, comme un long article de journal ou comme un essai un peu timide. Intéressant, de toute façon.
Lien : http://ploufetreplouf.over-b..
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