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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Voici le récit de quelques jours qui ont marqué L Histoire, celle de la Commune de Paris.
Passé et présent se mêlent lors des déambulations parisiennes de l'autrice, ce qui a légèrement perturbé ma lecture.
Dans la lignée de "14 juillet" d'Eric Vuillard, nous suivons la vie de plusieurs protagonistes, célèbres ou "illustres inconnus", de cet évènement majeur de l'histoire de France. Michèle Audin s'est bien documentée sur la question, se qui m'incite à penser que tous les personnages ont réellement existé, même si elle leur prête des attitudes et surtout des sentiments pas forcément fidèles à la réalité.
Je donne une mention spéciale à l'auteur anonyme et pleine d'esprit des SMS qui ont guidé l'autrice presque jusqu'au bout de son travail.
Je me suis attachée à tous ces héros ordinaires qui ont ravivé ma mémoire de la célébration du centième anniversaire de la Commune de Paris, en 1971.
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Ce livre-là, je ne pouvais évidemment pas passer à côté, les mots qui lui donnent son titre étant empruntés à Vallès qui, dans L'Insurgé, évoquait en ces termes la révolution « tranquille et belle » en train de s'accomplir.

Le plaisir fut immédiat : retrouver l'écrivain que j'ai côtoyé tant d'années durant sous les traits d'un personnage de roman et relire ici ou là ses propres mots avaient pour moi une saveur unique. En lisant, je sentais le sourire se dessiner sur mes lèvres...
Alors c'est vrai, je suis entrée dans ce texte par une porte un peu particulière. Mais, indépendamment de cela, il s'agit d'un très beau texte, émouvant, plein de vie et de vitalité.

Que sait-on aujourd'hui de la Commune ? Imagine-t-on le bain de sang que connut Paris à l'issue des soixante-douze jours qu'a duré ce fol espoir et cette rage à vouloir renverser l'ordre établi pour rendre au peuple sa dignité et mettre un peu de justice où il n'y en avait pas ? Loin de figer l'événement dans un continuum historique et de tenter d'en faire l'analyse, Michèle Audun tente simplement de récréer par ses mots l'atmosphère qui régnait alors, dans un exercice qui n'est pas sans me rappeler le très beau 14 Juillet d'Eric Vuillard. Elle redonne vie à ceux dont l'Histoire n'a pas retenu les noms, ceux qui furent massacrés par milliers, ceux qui furent humiliés et contraints au silence.
Et qu'était la vie de ces cordonniers, de ces couturières, de tous ces humbles qui s'échinaient à travailler encore et encore pour gagner tout juste de quoi ne pas mourir ? Des vies de labeur incessant qui, subitement, s'ouvraient sur autre chose. Il faut imaginer ces soixante-douze journées durant lesquelles on pouvait aller au concert, fût-ce en entendant les détonations retentir aux portes de Paris, ces soixante-douze journées au cours desquelles on pouvait songer à autre chose qu'à subsister, songer à s'aimer, songer à construire une société où règnerait au moins un peu d'équité et de justice, ces soixante-douze journées où l'on put se prendre à rêver d'un monde enfin meilleur.

Car oui, il s'agissait bien d'un rêve. Ces hommes et ces femmes, pour la plupart, n'étaient pas prêts, et la désorganisation était complète. Tout est allé si vite...
En nous entraînant avec son narrateur dans une déambulation parisienne, Michèle Audun nous offre le spectacle de la sublime ferveur que connut fugitivement le peuple parisien. Elle nous révèle aussi combien il paya cher l'audace de ce rêve, tant l'acharnement des Versaillais à le salir fut sans limites.

S'appuyant sur les quelques témoignages que certains des protagonistes purent donner par la suite, Michèle Audin livre un texte empreint d'humanité qui rend un magnifique hommage à ceux que l'histoire officielle voulut longtemps oublier. Un texte qui invite aussi, pourquoi pas, à (re)lire les oeuvres d'un auteur qui m'est cher et qui connut un si long purgatoire...
Lien : https://delphine-olympe.blog..
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Peu de romans ou d'essais historiques sont consacrés à la Commune de Paris .Est-ce dû à la brièveté de l'événement ? À son caractère d'utopie révolutionnaire inenvisageable ? Probablement un peu de tout cela .Michèle Audin, dans son récit Comme une rivière bleue évoque cette période, non pas du point de vue global de l'histoire, mais de celui des Communards de base, ceux des quartiers en pleine ébullition, des faubourgs populaires, de ceux qui tiennent des réunions enflammées par la passion de transformer le monde.
Michèle Audin ne manque pas de décrire avec fougue et conviction ce qu'éprouvent à titre privé et dans leur for intérieur les Communards, comment ils s'aiment, se querellent, se retrouvent .Le récit s'articule en descriptions successives des quartiers parisiens juste après la proclamation de la Commune en mars 1871 .On arpente ainsi la place de Grève, le onzième arrondissement, le Faubourg Saint-Antoine, le quai Conti .Mais c'est la prise du journal Officiel qui est présentée comme l'une des premières décisions de la Commune, c'est l'occasion d'y présenter les personnages que l'on retrouvera à travers la récit :Emilie Lebeau, Pierre Vésinier, Florris Piraux ,Paul Vapereau,Charles Longuet .On y croise bien sûr les grandes figures de la Commune, Jules Vallès qui s'écrit : « Quelle journée !Ce soleil tiède et clair qui dore la gueule des canons, cette odeur de bouquets, le frisson des drapeaux !le murmure de cette révolution qui passe tranquille et belle comme une rivière bleue … ».
Mais que se passe-t-il de décisif ? Michèle Audin nous le rappelle en évoquant les décisions de la Commune, celle d'Edouard Vaillant proposant une paie identique aux instituteurs et institutrices, ou la création d'une autogestion au travail, la suppression des amendes frappant les ouvriers : « Il faut signaler aussi, le 3 mai, le projet de règlement très autogestionnaire soumis à l'approbation de la Commune par cinq cents ouvriers des ateliers de repartions et transformation d'armes du Louvre. »
Le récit de Michèle Audin s'attache aussi à la vie quotidienne dans les quartiers, aux bals organisés, à l'évocation de la joie qui éclate, des sentiments qui débordent d'intensité : « Cette nuit-là….Les soucis, le manque de pain, ça bouffait le désir et la joie .L'espoir né des dix derniers jours, dont la fête a révélé l'ampleur (…) Embrasse-moi, camarde ! Aime-moi camarade !(…) C'est une grande soif de bonheur, c'est la joie de ce bonheur enfin trouvé, Et Paris s'endort dans ces souffles haletants. »
Autre point historique souligné par Michèle Audin : le rôle joué par les Francs-maçons lors de la Commune de Paris et déjà illustré dans Les chemins de la fraternité de Jean-François Nahmias, roman historique consacré également à cet événement. Beau texte, qui nous introduit dans les coeurs et les âmes des Communards, comme pour réhabiliter-mais en a-t-elle vraiment besoin ?-l'utopie, cette vielle lubie humaine .La mort de la Commune est décrite à la fin du roman : exécutions massives, évasions de certains, déportations en Nouvelle-Calédonie, à l'instar de Louise Michel. Concluons avec le bel hommage de Ferrat, en 1971 :
« Devenus des soldats
Aux consciences civiles
C'étaient des fédérés
Qui plantaient un drapeau
Disputant l'avenir
Aux pavés de la ville
C'étaient des forgerons
Devenus des héros »
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Un roman documentaire ou un documentaire romancé ? Voilà la première idée qui me vient face à cet ouvrage qui essaie de voir La Commune à travers ceux qui ont prôné la démocratie et l'égalité bien avant l'heure et qui l'ont payé de leurs vies.
La tâche n'est pas simple et j'ai fermé ce livre avec un sentiment très partagé : Michèle Audin a constitué un dossier historique dense, très dense, trop dense (?) et je reste désappointée car j'ai l'impression que l'essentiel est noyé dans les détails... Dommage, on a très peu écrit sur ce tragique évènement et l'intention est louable.
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Sur la base de la presse de l'époque et d'archives publiques, l'auteur nous emmène dans le petit monde de la Commune de Paris.
Parmi de la foule de personnages anonymes qui rythment cette parenthèse unique de l'Histoire de France émergent plusieurs figures plus ou moins bien connues du grand public (Charles Longuet, Edouard Vaillant ou Vallin). Dans ce roman traité comme un reportage sur le vif, Michèle Audin tient parfois les évènements à distance en introduisant de temps à autre le récit de son travail de recherche. Elle s'attarde alors sur ses efforts et ses effets induits.
Le résultat est particulièrement réussi tant sur la forme que sur le fond. Son écriture vive et enlevée s'attache plus aux relations humaines qu'aux débats politiques.
Leur redonnant vie, Michèle Audin rend ainsi le plus beau des hommages à ces héros balayés par le vent de l'Histoire. Une grande réussite.
Merci à Babelio pour ce partenariat de lecture.
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