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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
***

Abdel est un vieil solitaire. Après avoir erré des années durant, il est revenu vivre seul dans la maison de ses parents décédés, au centre d'un village isolé, avec les livres pour seule compagnie. Quand un matin il se réveille en voyant de l'eau jaillir des miroirs, il ne peut imaginer les heures surnaturelles qu'il va devoir affronter...

Quel drôle de roman que celui-ci !! Ni réellement fantastique car bien ancré dans notre réalité, ni totalement noir car certaines anecdotes sont plutôt amusantes, les amochés est un roman inclassable.

Nan Aurousseau possède un rythme dans son écriture. Elle est incisive, juste et essentielle.

Dénonçant notre société égoïste, violente et parfois irréelle, l'auteur nous entraîne avec talent au coeur de ses êtres abandonnés à la folie du monde.

Merci à NetGalley et aux Éditions Buchet Chastel pour leur confiance...
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On connait bien Nan Aurousseau sur Baz'art on en a parlé à plusieurs reprises : cet ex-taulard devenu écrivain, qui a retracé sa vie de braqueur ou celle de plombier sort- a priori du moins- des rives du réel et de l'auto fiction avec son dixième roman, « Les Amochés » (Éditions Buchet/Chastel),l'histoire d'un misanthrope, retourné au village après une rupture qui l'a laissé groggy, afin de vivre loin d'une société qu'il hait. Confronté à un évènement surnaturel, il va sombrer au confins de la folie.

Comme à son habitude, Aurousseau opte pour un style sec, sans fioritures mais opte pour un genre différent, à la limite de la fable métaphysique et proche du fantastique.
Il forge ainsi au fil du récit une ambiance presque anxiogène, de no man lands presque apocalyptique dans laquelle il plonge son héros, Abdel installé loin des hommes et de la modernité dont il semble ne pas avoir beaucoup d'intérêt pour eux.

"Il y avait une quatrième personne mais elle a fait sa valise la semaine dernière. Elle se nommait Chris et c'était ma femme. Ma femme, c'est un bien grand mot, une amie clandestine, une passagère du vent, serait plus approprié. Elle est restée trois mois en tout, mai, juin, tout juillet et un peu début août.»

Un roman âpre et dur, qui joue avec les codes du roman de genre, et parfois même avec la chronique sociale pour décrire cette France des déclassés que Aurousseau sonde régulièrement, pour mieux dérouter le lecteur : Les amochés est un roman qui donne l'impression de ne pas toujours savoir où il va, tout en étant pourtant parfaitement calibré et maitrisé, c'est tout le talent et le paradoxe de Nan Aurousseau qui n'en finit pas de proposer une oeuvre singulière et assez passionnante à suivre.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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«Les Amochés» est un roman noir, une fable cruelle sur la vie à la marge de la société.
Pour les vieux ours mal léchés comme Abdel Ramdankétif, la situation géographique de Montaigu-le-Fré est une sorte de paradis. Ce lieu-dit ne compte désormais que trois habitants, Jacky et Monette, «des gens d'ici depuis plusieurs générations, des taiseux, durs à la peine, tenaces à l'usure et toujours actifs, été comme hiver» et le narrateur qui a choisi de rester là après la mort de ses parents. Cette vie d'ermite lui convient très bien. Il a un toit, se nourrit de peu et peut consacrer le reste de son temps à parcourir la région, aux livres qui tapissent son intérieur et à l'écriture.
«Il y avait une quatrième personne mais elle a fait sa valise la semaine dernière. Elle se nommait Chris et c'était ma femme. Ma femme, c'est un bien grand mot, une amie clandestine, une passagère du vent, serait plus approprié. Elle est restée trois mois en tout, mai, juin, tout juillet et un peu début août.»
Du coup Abdel est déprimé, car Chris «est une très belle femme de trente-huit ans, mère allemande, père marocain. Elle a un visage de chatte égyptienne. J'en suis tombé raide amoureux dès le premier baiser et cela n'a fait qu'empirer de mois en mois.»
Quand il se lève, il voit l'eau suinter des miroirs, n'a plus d'électricité et ne croise personne. Les Jacky semblent avoir disparu. Il décide alors de se rendre à la ville de M. pour signaler ce curieux phénomène. En route les choses demeurent tout aussi mystérieuses. Les voitures sont vides et tous les habitants semblent s'être évaporés.
La première personne qu'il rencontre est le serveur du café où il a l'habitude de prendre un verre, mais ce dernier ne lui est pas d'une aide très précieuse. Il ne veut pas d'histoires. Abdel va alors chercher de l'aide au commissariat, vide, à l'hôpital, vide et chez Chris dont l'appartement est lui aussi vide. Sandra et Laure, deux magnifiques jeunes femmes, croisent sa route et, après s'être méfiés de lui, décident de l'accompagner avant de disparaître.
N'était-ce qu'un mauvais rêve? Ou faut-il croire ces théories qu'il a découvert au fil de ses lectures, celle des «centrales nucléaires, des noeuds telluriques et tout ce merdier, la toile d'araignée atomique…»
Nan Aurousseau sait parfaitement jouer des codes du fantastique pour déstabiliser son lecteur, avant de la rattraper par un nouveau rebondissement. Et si Abdel avait tenté de maquiller un viol derrière une histoire rocambolesque? Toujours est-il que Sandra porte plainte et que notre ermite se retrouve aux mains de la police qui a pu le localiser via facebook : sur Facebook où des photos d'une fête du pain ont été postées et où il apparaît : «Mlle Sandra Planche vous a reconnu et elle est venue porter plainte contre vous. Voilà, vous savez tout. Je vais vous signifier votre garde à vue.»
Même s'il est persuadé de son innocence et sûr qu'elle va pouvoir être démontrée assez vite, il passe par la case prison. « On dit que pour bien connaître son pays il faut passer par ses prisons. J'avais en permanence sous les yeux une population gravement amochée, des cassos à la pelle, des marginaux, des drogués, des gens incultes au dernier degré, des analphabètes, beaucoup, des alcooliques, des jeunes au bord de la démence, des cas psy. »
Notre homme, qui avait lu tous les sages de l'Antiquité et tous les philosophes modernes va apprendre beaucoup derrière les quatre murs de sa cellule. Avant de voler vers un épilogue tout aussi surprenant.
Un roman âpre et dur, mais aussi centré sur les quelques règles essentielles. Une sorte de viatique pour temps difficiles.

Lien : https://collectiondelivres.w..
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En commençant ce récit j'ai eu un peu peur, un roman qui semble être une dystopie mais très différemment de ce que l'on peut lire dans le Young-Adult, cela a été à mes yeux la première bonne surprise.

Et puis l'auteur rencontre Roger garçon de café qui est toujours à son poste comme si rien ne s'était passé alors qu'aux alentours tout semble désert.

Abdel va trouvé un endroit ou dormir dans une cellule de la prison de M la ville ou il habite, il s'est auparavant entouré d'armes au cas ou celles-ci seraient nécessaires. A son réveil il sera enfermé dans celle-ci et fera la connaissance de deux nouvelles personnes.

Un monde qui semble complétement déréglé attends Abdel à l'extérieur, un soleil qui semble toujours au zénith, des routes qui ne sont plus en asphalte.

Et puis la fin du récit qui prend une tout autre tournure, ce roman est vraiment inqualifiable entre roman noir, dystopie et fantastique en tout cas un récit qui sort vraiment de l'ordinaire et avec ses 330 il réussit le pari de nous embarquer dans un autre monde.
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Bon, le surnaturel n'est pas vraiment ma tasse d'ouzo. Mais comme, dès le début, j'ai trouvé le style d'écriture et le personnage de l'écrivain attachants, je me suis refusé de penser que ce roman, aux relents d'autobiographie, se limiterait au domaine du surnaturel.

Bien m'en a pris. Je me suis d'abord dit que l'histoire avait été écrite sous amphétamines, et traduisait les délires d'un homme anéanti par le départ de l'être aimé. Et puis ce monde, soudainement dépeuplé, n'était pas sans me rappeler celui généré par la crise sanitaire que nous vivons en ce moment !

Bref, passé la moitié du récit, exit le surnaturel et vive la psychanalyse, grâce à laquelle tout s'explique, ou presque ! Les divagations deviennent alors une critique de notre monde actuel, où toute personne sensée ne peut survivre que dans l'isolement salutaire et le rêve salvateur... Cela tombe bien : j'approuve !

De plus, le récit est parsemé de petites informations bien réelles, qui n'ont rien à voir avec l'histoire, mais qui donnent envie d'approfondir sa connaissance sur le sujet : la villa des Papyrus d'Herculanum, Dumont d'Urville et la Vénus de Milo, le kabbaliste Aboulafia et le Pape, Carl Jung et le nœud Mœbius...

Comme quoi on peut être bagnard et s'en sortir grâce à la littérature ! François Busnel ne s'y est pas trompé en l'invitant dans son émission "La Grande Librairie"...
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Un début aux airs apocalyptiques, un personnage confus et déconcertant, un univers fantastique. Intriguant donc, et pourtant, le retour à la réalité du personnage signe un tournant du livre vers le polar.

La réalité nue et brusque explique tout et tue le charme de l'incroyable. Un décalage brusque et perturbant pour le lecteur, d'autant plus que l'écriture, le plus souvent fluide, se laisse parfois gonfler de tout le savoir de l'auteur qui nous montre sa science. le style devient alors lourd, pâteux, plombant le récit et perdant le lecteur.
Roman particulier, noir, (trop) complexe.
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