La littérature, au XIXe siècle, est anglaise. Enfin, c'est mon avis. Il manque, chez leurs contemporains français, un petit quelque chose qui me fait préférer l'atmosphère outre-manche. On comprend aisément que
Jane Austen, dans ses conditions, ne pouvait que croiser mon chemin. Toutefois, je n'avais jamais eu l'occasion de lire un de ses romans. C'est maintenant chose faite, grâce au challenge ABC. Je voulais lire "
Orgueil et préjugés" mais c'est avec "
raison et sentiments" que je vais faire sa connaissance….
Les soeurs Dashwood sont spoliées de leur héritage par leur frère. Aussi sont elles obligées d'accepter la proposition d'un cousin leur proposant, ainsi qu'à leur mère, "une chaumière" dans un autre comté. La "chaumière" en question se révèle en fait une gentilhommière très agréable et toutes les quatre font bientôt connaissance avec la bourgeoisie locale. Si la sage Elinor regrette d'avoir laissé en arrière un amour naissant, en la personne d'Edward, elle n'en montre rien. Quant à sa jeune soeur Marianne, elle fait bientôt la rencontre de Willoughby et ne cache absolument pas son attirance pour lui, au grand désespoir du colonel Brandon, amoureux fou mais sans espoir face au beau et jeune Willoughby. Bientôt, les masques tombent. Que doit-on privilégier ? la raison…… ou les sentiments…… ?
J'ai beaucoup de mal à faire cette chronique. Je ne sais pas trop par où commencer ! Tout au long de la lecture, mes sentiments ont changé. Mais ce n'est qu'après la fin du roman que j'ai pu en apprécier toutes les subtilités. Mon premier abord, fut la déception : certes, l'écriture est agréable mais cela reste un roman d'amour. Un chassé-croisé entre couples, digne de sitcoms actuelles. Mais bientôt, la psychologie des personnages l'emporte sur l'histoire. Bien sûr, cela peut paraître désuet mais personnellement, ce n'est pas un problème. Je regrettais toutefois que l'action se passe exclusivement dans la bonne société. Cela me semblait biaiser le coté sociologique…. Jusqu'à la soirée du nouvel an ! Tout à coup, la barrière des classes et du temps furent abattus : ce n'était qu'un rassemblement d'individus comparable à ce qu'a pu côtoyer
Jane Austen : j'ai ainsi croisé des Marianne et des Lucy. Des Brandon et des Willoughby. Quant à moi, n'ai je pas endossé le rôle d'observateur curieux, tel Mme Jenkins ? de fait, si l'histoire se passe il y a deux siècles,
Jane Austen est maître dans l'art de la psychologie des personnages. Et quoi qu'on puisse en penser, la société n'a guère changé ! J'ai enfin eu un dernier sentiment à la lecture de ce roman Peut être me trompais je mais j'ai eu l'impression que les deux soeurs représentaient deux courants littéraires : Marianne représenterait le romantisme alors que sa soeur Elinor serait plus dans le courant réaliste qui suit, sous le règne de la reine Victoria. Mais peut être n'est ce qu'une idée. Je n'ai pas assez de connaissances sur le sujet pour pouvoir étayer mes impressions….. Une chose est certaine : je relirai de nouveau, et avec plaisir, cet auteur.