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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Devenue mère à son tour, Clémentine Autain ressent, trente ans après le décès de sa mère, la comédienne Dominique Laffin, le besoin d'écrire sur son enfance marquée par le décès brutal de cette dernière. Mais aussi, le besoin de raconter l'après. Tout ce qu'elle a gardé au fond d'elle et traîné derrière elle depuis si longtemps.

Dites-lui que je l'aime c'est donc le moment pour l'auteure de dire à sa mère tout l'amour qu'elle avait englouti et enterré au fond d'elle même.

"Je t'avais rangée, je m'étais arrangée mais il faut toujours que quelqu'un ou quelque chose me ramène à toi, c'est épuisant."

Dites-lui que je l'aime c'est comme une lettre d'amour posthume d'une fille à sa mère qu'elle a si peu connue. Une mère si souvent absente. Une mère comédienne, dont le rôle principal de mère était le plus difficile à jouer dans la vie de tous les jours.

Alors cette longue lettre devient un cri d'amour et de souffrance aussi. Celui d'une enfance écourtée. Celui d'une enfance sans figure maternelle très présente. Celui d'une relation mère-fille souvent inversée à cause de l'alcoolisme de Dominique Laffin, à cause aussi de son côté adolescente éternelle. Une mère jeune, dans sa manière d'être femme,  et de se comporter. Une mère peut-être à la jeunesse éternelle.

"Je t'ai entendue une fois parler de tes rêves de retraite heureuse, de confitures que tu fabriquerais durant tes vieux jours. Tu en parlais comme d'une bonne blague, dans ton regard je lisais que ce songe te paraissait hors de portée. T'imaginais-tu un instant vieillir ? Je ne crois pas."

Ce besoin permanent de jeunesse, de profiter de l'existence rendait Dominique insouciante. Et Clémentine devait alors se débrouiller. Devoir assumer des rôles d'adulte alors qu'elle n'était encore qu'enfant. Jusqu'à souvent se transformer en une mère pour la sienne. Jusqu'à avoir des sentiments ambivalents à la mort de cette dernière.

"Un parfum de malaise emplit l'atmosphère. La mort a beau être d'une banalité à crever, elle donne des vertiges aux vivants."

J'ai ressenti la colère de Clémentine Autain au début de ma lecture. Une colère triste. Sur fond de l'incompréhension d'un enfant. Mais une colère qui s'apaise au fil des mots et des pages. Une colère qui s'atténue avec l'âge et l'expérience de la femme qu'elle est devenue.

Dites-lui que je l'aime c'est un récit autobiographique réparateur, qui ne cherche pas à expliquer, mais qui cherche à apaiser et à mettre des mots sur tout ce qui est enfoui depuis de si nombreuses années.

Car les mots sont crus, et la plume directe. Clémentine Autain ne met pas de filtres sur ses sentiments. Elle retranscrit d'une écriture fluide et tranchante à la fois, les émotions de l'enfant qu'elle était . Cela se lit d'une traite, presque en apnée, tant c'est poignant.

Dites-lui que je l'aime, est une ode à une mère certes imparfaite. Clémentine Autain s'autorise enfin à exprimer sa rancoeur pour pouvoir libérer ses sentiments, et son amour pour cette femme qu'elle a si peu connue, mais qui était sa mère avant tout.

Dites-lui que je l'aime est un message plein de sens et d'amour qu'envoie Clémentine Autain à sa mère à travers ses mots et finalement à travers ses lecteurs. Une déclaration sans doute nécessaire et libératrice. Pour enfin apaiser une souffrance latente et profonde. Et profiter de sa vie.
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Un livre de souvenirs. Une fille part à la recherche de sa mère, star de cinéma brutalement décédée à 33 ans.

Le portrait d'une mère fantasque, extrême et perdue. le portrait d'une mère alcoolique brossé par une fille en colère qui n'ose que timidement tenter une réconciliation
Lien : https://www.noid.ch/dites-lu..
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Voilà un livre profondément émouvant.
Clémentine Autain a perdu sa mère, l'actrice Dominique Laffin, à l'âge de 12 ans. Une mère qui n'a pas su ou qui n'a pas pu l'élever. Son enfance en fut profondément esquintée.
Si, pendant des années elle s'était toujours fermée à tout souvenir et à toute évocation de sa mère, la mère qu'elle est elle-même devenue nous livre aujourd'hui cette quête, celle d'une femme, d'une grande actrice, si lumineuse (le jeune cinéphile que j'étais l'adorait, comme beaucoup), entière, féministe, engagée, dévorée par la vie.
Si on sent une certaine rancœur dans les premiers chapitres (elle parle même de "haine"), le ton s'apaise peu à peu. Le livre s'avère finalement être une belle lettre d'amour à l'absente qu'elle tutoie au fil des pages, désigne par son nom ou l'expression « ma mère ». Il faudra attendre le dernier chapitre, la dernière page, la dernière ligne, pour trouver ces deux derniers mots : "ma maman".
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Deux femmes publiques : Clémentine Autain, femme politique et sa mère Dominique Laffin, actrice qui meurt à 33 ans dans des circonstances obscures.
Clémentine n'a longtemps pas voulu se souvenir de sa mère, n'arrivait pas à l'aimer car celle-ci l'a aimée, c'est sûr, mais mal-aimée.
Comment ne pas en vouloir à une mère qui aimait l'alcool, trop, et qui vous a laissé si souvent toute seule dans un grand appartement, ne venait pas vous chercher à l'école ou chez votre père.
Et puis Clémentine devient mère et comme souvent les enfants posent des questions et ne se contentent pas de réponses évasives.
Elle prend alors son courage car il en faut pour laisser les souvenirs remonter. Les mauvais arrivent en premier puis petit à petit les moments de joies, de tendresse, de rires, d'attentions reviennent. Elle accepte de rencontrer des personnes qui ont connu sa mère et qui la lui raconte sous un autre jour.
Elle va arriver à se réconcilier avec celle qu'elle peut appeler maintenant " maman".
C'est un petit roman autobiographique émouvant, sincère, bien écrit que j'ai vraiment pris plaisir à lire.
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En ouvrant ce roman autobiographique, c'est d'abord une impression d'impudeur qui nous saisit. Clémentine Autain semble régler ses comptes, laisser sortir la rancoeur, exprimer sa douleur face à sa mère défaillante, fragile et bien incapable de s'occuper d'elle. La face sombre d'une comédienne talentueuse, promise à un bel avenir puis brisée par le destin…
Clémentine Autain est la fille de Dominique Laffin. Une filiation dont elle a toujours tenté de se départir comme pour se reconstruire loin de cette mère chancelante. Entre alcool et dépression, les mots sont incisifs, souvent durs, toujours intimes. Et puis, se dessine progressivement, derrière l'enfant blessée au courage manifeste, la femme combative qui se plait finalement à imaginer les ressemblances plutôt que les dissemblances. Dites-lui que je l'aime, titre d'un film de Claude Miller tourné par Dominique Laffin avec Gérard Depardieu en 1977, c'est aussi l'appel d'un sentiment, celui imaginé par une petite fille, celui qu'elle n'a jamais reçu directement et qu'elle invoque comme un ultime appel ou qu'elle imagine dans la bouche de celle qu'elle n'a cessé de chercher avant de l'enfouir sous l'argile de l'oubli. Dites-lui que je l'aime est un roman fort, souvent dérangeant mais toujours poignant. A découvrir pour la rage qu'il contient autant que pour son pouvoir d'apaisement.
Lien : https://leblogdeyuko.wordpre..
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Récit (dans lequel on s'immerge rapidement) d'une fille à la recherche de sa mère, qu'elle tente, 30 ans après sa mort, de"retrouver" pour tenter de comprendre. de comprendre pourquoi sa mère est morte si brutalement âgée de seulement 33 ans, l'origine de son mal-être, de ces trop nombreux égarements, de sa relation avec sa fille, etc.

Ce livre est en quelque sorte un long cheminement, une réparation amenant la résilience, après tant d'années de souffrance, de quêtes sans réponses...

Le tout servi dans une écriture simple et attachante...
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Je connaissais Clémentine Autain tout d'abord comme journaliste engagée, une plume vive et des propos qui m'interpellent. Puis je l'ai découverte comme femme politique.
C'est par hasard et avec curiosité que j'ai trouvé son livre à la bibliothèque, et comme j'appréciais la femme, j'ai emprunté le livre sans savoir à quoi m'attendre.
Je ne connais pas sa mère, son nom ne me dit rien, l'actrice connue qu'elle a été, je ne la connais pas.
J'ai été touchée par l'histoire bien triste de cette petite fille d'une douzaine d'années, déjà orpheline, d'une jeune maman qui s'est brûlée les ailes sous les feux de la rampe.
J'apparente son texte à ceux de Justine Levy et de Delphine de Vigan dont les mamans, dysfonctionnelles ont fait vivre à leurs filles la même enfance.

J'ai lu ce livre à sa sortie, à l'époque où je ne prenais pas le temps de rédiger une chronique systématiquement à la fin de ma lecture, donc cette critique est plus un partage de souvenirs et de sensations qu'une résumé du livre, mais d'autres lecteurs s'en sont très bien acquittés avant moi.
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Clémentine Autain, femme politique, n'est absolument pas ma came, loin de là, ses positions tranchées et catégoriques me rebutent.
Clémentine Autain, femme, fille et mère est beaucoup plus attachante et pour laquelle j'éprouve une certaine empathie, ses questionnements, sa douleur envers cette mère actrice, belle, connue, alcoolique, défaillante, aux amants multiples et qui la laisse dans un état d'insécurité totale.
Et c'est là que le livre est intéressant et honnête, il reconnaît que les gens, les mères, les parents, sont complexes, contradictoires et que l'on peut aimer et détruire sans en être tout à fait conscient (ou même pas du tout).
Dominique Laffin et moi avions le même âge, je connaissais vaguement son nom ainsi que celui d'Yvan Dautin.
J'avais vu et, si je me souviens bien, apprécié "La femme qui pleure", mais je n'en ai aucun vrai souvenir. Quant à Yvan Dautin, je dois avouer que je ne connaissais aucune de ses chansons...
Si ses relations de Clémentine Autain avec sa mère étaient compliquées déstabilisantes, celles avec son père ne semblent pas beaucoup plus épanouies, la façon dont elle en parle pourrait passer pour de la rancoeur (il répète inlassablement et trop fort les mêmes choses).
Ce beau livre, à la fois douloureux et lumineux, dans lequel elle s'adresse à sa mère, est la démonstration que les relations mères-filles sont totalement distinctes de celles mère-fils (ses propres relations avec sa propre petite fille).
On éduque, évidemment, de façon un peu différente, un garçon et une fille et c'est tant mieux contrairement à la doxa en vigueur.
Clémentine a fait la paix avec sa mère, après un long processus intérieur et avoir pris conscience de la façon dont ses proches la percevaient.
C'est drôle comme ce livre me rend Clémentine Autin proche.
Honnête et émouvant.
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Un roman autobiographique que j'ai aimé sur l'enfance de Clémentine Autain, qui décrit les défaillances de sa mère, Dominique Laffin (que j'avoue ne connaissait pas) dues notamment à son alcoolisme.
L'auteur a beaucoup de souvenirs négatifs de ces années-là, mais malgré beaucoup de rancoeur, elle finit dans ce livre par lui déclarer tout de même son amour pour elle.
C'est un livre émouvant qui prouve qu'avec les années, on arrive à pardonner ou du moins à comprendre certaines choses.
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La disparition d'une maman est un drame qui plus est lorsque celle-ci est une comédienne avec ses démons "Dites-lui que je l'aime" est un roman autobiographique poignant avec tant de questionnement, écrit avec force par Clémentine Autain femme politique et journaliste .
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