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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Marina et Andrea se sont aimés pendant six ans, ils étaient très jeunes au début de leur liaison, elle avait treize ans, lui dix-huit. Trois ans après leur séparation inattendue, Andrea est encore mordu. Marina, elle, s'est employée sans relâche à échapper à un destin de misère : elle sera chanteuse, elle sera célèbre, elle sera aimée, elle sera riche. Et elle est sur la bonne voie. Grâce à la TV-réalité, son talent est confirmé, reconnu. Adieu la gamine qui ramassait sa mère alcoolique à la petite cuiller, qui attendait en vain des visites et des gestes d'amour de son père. Place à LA star qui cartonne sur scène, qui déchaîne les passions.

Silvia Avallone reprend un décor semblable à celui de son précédent roman 'D'Acier' : une petite ville italienne étouffée par la crise, sans avenir, où les jeunes rêvent d'Eldorado. Ailleurs, c'est forcément mieux, ailleurs on échappe à la vie minable qu'ont subie les parents.
On retrouve également ici quelques thèmes du précédent roman : les familles chaotiques, les pères absents ou violents, les mères dépassées, les filles prêtes à tout pour fuir ces ambiances délétères.

L'ambition démesurée de Marina est au coeur de l'intrigue, mais ce qui rend ce récit si désespérant, c'est l'amour que lui porte Andrea. Un amour dont il ne parvient pas à se libérer et qui le rend dingue, littéralement. Leur histoire est bouleversante, triste à hurler. On y côtoie la folie et ses ravages sur les proches. « Une fille comme Marina ne peut que tout détruire, y compris elle-même ». Femme enfant, d'une beauté insolente et animale, colérique, excessive, égoïste, violente, capricieuse, agressive, cruelle, vulgaire, immature, effrayante, insupportable, dangereuse, explosive. Mais tellement bouleversante lorsqu'elle retourne sa souffrance et sa violence contre elle-même. Sa folie brûle et lamine ceux qui l'approchent, ceux qui ont le malheur de l'aimer. Une démence d'autant plus redoutable et nocive que dans les accalmies, l'espoir renaît de plus belle - la chute n'en est que plus rude lorsque l'orage éclate, accru.

Ce récit est de la même trempe que 'D'Acier', aussi réussi. Sombre, intense. Portrait bouleversant d'un homme torturé. Portrait d'une femme en détresse, aussi saisissant et dérangeant que ceux d'Eliane/Elle (Isabelle Adjani dans « L'été meurtrier ») et de Betty (Béatrice Dalle dans « 37°2 »).

- un grand merci aux éditions Liana Levi et à Babelio
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Nord de l'Italie, de nos jours, dans une vallée en deshérence économique mais aux montagnes éternelles et sublimes :

Andrea, fils du maire de Biella, en rupture avec sa famille, leurs valeurs matérielles et leur désamour, retrouve trois ans après une rupture brutale Marina, enfant du village, bimbo magnifique, garce horripilante en pleine ascension vers une gloire accessible à travers un télé-crochet régional.

Dans une société en fin de vie (chômage, désindustrialisation) vouée à disparaître, ils luttent l'un avec et contre l'autre : elle rêve de la ville et d'accrocher la première place dans ce qu'il reste de firmament, lui de tourner le dos aux valeurs de ce monde et de (ré)inventer dans ses montagnes une autre façon de vivre.

Au fil des pages, j'ai été complètement happée par l'antagonisme développé dans ce roman un peu social, un peu générationnel mais certainement pas bêtement sentimental, entre deux personnages très réussis, versions modernes de caractères forts ancrés dans les mémoires (lui m' évoqué le jeune en rupture de ban d'Into the wild, elle l'Elisa de Jean Becker).

Sans oublier la vallée du Cervo, l'autre personnage principal de ce livre qui donne tout son sens et son sel à l'intrigue.
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Vallée du Cervo,dans le Piémont , de nos jours. Marina rêve de devenir une star de la chanson, de quitter cette vallée qui se meurt et compte bien sur un concours organisé par la télé locale pour se faire connaitre.
Anndrea lui se cherche depuis trois ans et sa rupture avec Marina.En conflit avec ses parents, il zone à 27 ans entre ses deux potes pas mieux lotis et un emploi précaire de bibliothécaire.

Sublime. Après d'Acier qui n'était pas sans rappeler la trilogie des 'amies prodigieuses',Marina Belleza vient confirmer le talent de l'auteur pour nous raconter des histoires.
Cette histoire,elle la positionne dans cette vallée du bout de l'Italie d'où elle vient.Elle l'a vu subir la crise et nous le montre ici.Si l'histoire est belle, le questionnement sur le sens à donner à sa vie pour une jeunesse désorientée est superbement abordé.Partir,rester,s'enrichir ou survivre avec ses valeurs ?
Le voyage au bout des Usa rend la vallée du Cervo encore plus belle.
Ce livre est grand,puissant,les personnages sont forts, la société de merde, celle des décérébrés qui montrent leur cul (parce qu' avec 10 mots dont ouech on ne peut rien montrer d'autre) à la télé pour 200 euros et deux lignes dans Voici est bien stigmatisée.
Superbe roman.
Grazie di tutto.
5 étoiles mais le coréen qui a fait la tablette de ma femme a dû merder quelquepart,je n arrive pas à les mettre.
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Je peine cette année à trouver un roman dans lequel je me plonge avec plaisir et dont j'attends chaque soir le moment de lecture comme un cadeau. En cette rentrée pourtant riche en ouvrages publiés, je n'ai pas lu grand-chose à mettre dans ma "bibliothèque éternelle". Et voilà que je viens de finir le deuxième roman de Silvia Avallone dont j'avais tant apprécié le superbe « D'acier ». J'ai trouvé dans ce roman, fort bien écrit, des personnages attachants et à la fois cyniques, des jeunes adultes déroutés qui cherchent leur voie et des paysages à vous couper le souffle. de très belles descriptions (notamment la tempête de neige), une réalité dure qui force au courage et surtout, des mots d'amour et de désamour, tout au long de relations difficiles entre parents et enfants, frères ou amants. C'est aussi et avant tout un portrait de l'Italie qui touche au coeur, une approche nouvelle, sans détours, crue, fidèle une réalité de crise. Un très beau roman
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Il y a tant de choses dans ce roman fleuve, l'amour immature de deux jeunes adultes qui peinent à grandir, la crise qui poussent d'autres jeunes à l'exil, la revanche d'une existence ou l'ennui est la norme, la ruralité dans ces villages de montagne ou plus personne ne semble vouloir habiter, la solitude des montagnes et les liens familiaux qui font souffrir. Et puis il y a Marina cette enfant gâtée par une nature généreuse, une peste égoïste qui a des comptes a régler, une gamine libre et têtue liée à jamais a Andréa ours solitaire des montagnes. En filigrane il y a cette terre du Piemont qui leur colle aux semelles et finie par être une personnage de plus dans ce roman à l'écriture incisive et introspective. Deux personnages que l'on oublie pas dans une Italie ou les jeunes semblent vouloir retourner aux sources d'une terre désolée qui n'offre qu'une beauté aussi époustouflante que son cette tête à claque de Marina Bellezza.
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Une petite ville italienne étouffée par la crise, sans avenir, où les jeunes rêvent d'Eldorado, deux magnifiques portraits de jeunes torturés, paumés et pathétiques. Une histoire sombre portée par une écriture magnifique. La beauté et la rudesse des Alpes piémontaises s'entrechoquent avec la beauté et le caractère sauvage de l'héroïne. Mêmes les caractères des personnages secondaires sont analysés avec précision. Un récit intense et bouleversant.
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Excellent! Aussi agréable que D'acier : même ton, même intelligence, même finesse dans la description du mal de vivre des jeunes adultes en Italie. Marina Belleza est une jeune fille, belle, talentueuse, mais d'un caractère insupportable. Ses rapports avec ses contemporains sont minés : elle manipule ses amis, manipule les personnes qui peuvent l'aider à progresser dans son projet de devenir une "Star". Comment cela va-t-il finir?
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Ce livre m'a séduite complètement, malgré une héroine tête à claques mais tellement malheureuse. le tableau est désespérant région friche industrielle, personnes malheureuses qui ne réussissent pas à communiquer et qui s'aiment dans la douleur. Et cette nature omniprésente oppressante aussi qui est aussi source d'attachement viscéral. Il y a parfois des longueurs dans le roman à l'image peut être de l'ennui des personnes dans cette vallée dépeuplée...


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Avec ce roman Silvia Avallone s'affirme comme une grande auteure. La force narrative est exceptionnelle et l'écriture particulièrement dynamique. L'histoire quant à elle est celle d'une grande histoire d'amour improbable où rien ne peut se passer comme prévu. Mais ce n'est pas un roman d'amour, plutôt un mélange de chronique sociale et de sentiments déchirés. Les personnages dont les faiblesses font toute la trame de l'histoire, sont au centre de tout.
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Avallone Silvia – "Marina Bellezza" – Liana Levi / J'ai lu, 2016 (ISBN 978-2-290-10872-7)
– trad de l'italien par Françoise Brun – cop. de l'original italien 2013

Un roman exceptionnel, d'abord par son écriture (merci à la traductrice) certes, par sa passion typiquement italienne, mais aussi par les thèmes traités via une intrigue aussi complexe que magistralement maîtrisée.

Une ossature narrative bâtie sur trois thèmes.
D'une part, la jeune écervelée Maria Bellezza à la plastique de "bimbo" standard, née le 15 avril 1990 (p. 498), sortie d'un milieu très pauvre, d'une famille de cas sociaux et d'une région ruinée, fascinée par le monde du show-biz, prête à littéralement prostituer son être pour "réussir" dans cette industrie de l'imbécillité et de la vulgarité subjuguant les milieux populaires d'aujourd'hui via les pires mass-media.
D'autre part, le fils du petit notable local, ayant bénéficié d'un parcours scolaire lui conférant une culture et une érudition étendues, refusant d'adhérer au parcours de son frère aîné "qui a réussi puisqu'il travaille aux Etats-Unis", passant pour le raté de la famille, souhaitant reprendre l'exploitation agricole du grand-père à l'écart de toute cette "civilisation" de la vulgarité abyssale, entouré d'une bande des trois garçons ancrés dans leurs racines locales, hélas incurablement amoureux de Maria, convoité par Elsa, une intellectuelle qui refuse elle aussi de quitter son enracinement local.
Et enfin, en troisième personnage à part entière, l'environnement régional de tous ces jeunes, la "Valle Cervo", dans les Alpes du Biellois, aux confins de l'extrême Nord de l'Italie, à la limite entre le Piémont et le Val d'Aoste (à quelques 130 km plein Ouest de Milan, à 160 km à l'Est de Chamonix), une de ces régions totalement ruinée par la mondialisation et les technocrates de Bruxelles, mais une région de montagnes que notre auteur aime passionnément et sait évoquer par des phrases d'un lyrisme profond...

Un roman à rapprocher de celui de Claudie Gallay intitulé "Une part de ciel", même si les thématiques sont très différentes.

Et surtout, un grand moment de belle lecture : l'original en italien doit être bien proche du chef d'oeuvre littéraire (merci à la traductrice).

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