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Charmant recueil de nouvelles au parfum suranné peuplé de fonctionnaire traversant les murs, de jeune fille au don d'ubiquité, de carte de rationnement de temps et de percepteur d'épouses. Marcel Aymé est un merveilleux conteur et son écriture pleine d'humour est un vrai plaisir.
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Ce livre composé de 10 nouvelles, je l'ai acheté au musée de Montmartre à Paris, car les histoires se déroulent dans ce quartier de Paris.

Marcel Aymé, c'est mon enfance, j'avais lu ce recueil de nouvelles en primaire et j'ai eu très envie de redécouvrir ces textes.

Après lecture, je me dis que la gamine de 10 ans que j'étais n'a pas dû tout comprendre 😅 elles sont "fantastiques", (je parle du "genre littéraire") et l'auteur a fait preuve de beaucoup d'imagination, c'est un régal !

Par contre je me souvenais très bien de certaines histoires et plus du tout d'autres.

Un retour dans mon enfance très agréable. Ce fut un vrai plaisir de lecture.
Un classique à la portée de chacun, très dépaysant 💙💙💙
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Après lecture de ce recueil, nul doute que mes profs de français n'étaient pas de bons pédagogues. Ils m'avaient détourné de ce livre qui a tout pour me plaire : un ton ironique sur l'absurdité des choses de la vie, des thématiques sociétales. Ainsi qu'un bras d'honneur à l'occupant allemand.

Un classique de la littérature française. Je pensais lire un roman, mais il s'agit en fait d'un recueil de nouvelles se situant principalement dans les genres du fantastique et, un peu, de la science fiction avec comme thématique commune la vie sous l'occupation allemande. Les nouvelles sont parues dans des journaux et revues, certains collaborationnistes, mais que fait la censure ? Certains textes n'étant pas tendre avec l'idéologie nazie et l'occupant allemand. Marcel Aymé a eu un parcours politique atypique :

"Son parcours est, en effet, déconcertant. Il est classé à gauche jusqu'à ce que, le 4 octobre 1935, il signe le Manifeste des intellectuels français pour la défense de l'Occident et la paix en Europe, qui soutient Mussolini dans la seconde guerre italo-éthiopienne. Tandis qu'en pleine Occupation il fait équipe au cinéma avec un réalisateur marxiste, Louis Daquin, il donne dans le même temps romans et nouvelles à des journaux collaborationnistes : Je suis partout, La Gerbe, mais comme il n'y a dans ses textes aucune trace d'engagement politique, il ne sera pas mis sur la liste noire des écrivains à la Libération. Il a même férocement tourné en dérision le régime nazi avant 1939 (Voir : Travelingue, et La Carte ou le Décret dans le Passe-muraille) et n'a donné aucun gage de ralliement à l'occupant après 1940. Ironie du sort, c'est une collaboration cinématographique avec la Continental-Films qui lui vaudra un « blâme sans affichage » en 1946, pour avoir « favorisé les desseins de l'ennemi ». En conséquence, il refuse la Légion d'honneur qui lui est proposée trois ans plus tard en 1949. Il est alors invité à l'Élysée, invitation qu'il décline en s'estimant indigne pour le motif qui a entrainé son blâme." Wikipedia

Les neufs nouvelles de ce recueil sont souvent très ironiques, caustiques ou surréaliste par moment.
L'auteur s'en prend à la bureaucratie, au gouvernement (sous l'occupation, il faut le faire), aux inégalités sociales. Il attaque souvent les textes de ce recueil par un événement absurde (La Carte, le Décret).
Le passe muraille qui donne le nom à ce livre est la plus courte du lot, une dizaine de pages, ce qui ne l'a pas empêché de devenir une oeuvre culte avec sa multitudes d'adaptations.
J'ai dévoré ce livre. Il y a bien quelques textes un peu en dessous, tel Les Sabines où une femme se découvre le don d'ubiquité, eten profite pour se prendre un amant. Un peu trop répétitif et une chute que la morale approuve.mais dans l'ensemble, le ton et le style m'ont plu, y trouvant quelquefois un style à la Desprosges. Bienvenue en absurdie !
Petites revue de détails sur quelques textes dont j'ai le plus apprécié :


Le passe muraille :
Le narrateur découvre son talent sur le tard, alors qu'il avait une vie pépère et bien rangée, si ce n'était le chef de son administration qui n'a que le mot progrès en tête. La découverte de son talent pourrait bien changé les choses. C'est une nouvelle pleine de péripéties plus invraisemblables les unes que les autres, mais dont on savoure chaque moment. Un texte à la douce ironie contre les chefaillons bureaucrates qui se poursuit sous la forme d'un Robin des bois des temps modernes.


La Carte :
Le journal intime d'un écrivain nous conte les quelques jours après la parution d'un décret pour le moins étrange : le temps de vie de certaines catégories de population sera rationné pour économiser les vivres.
Je ne vous raconte pas comment cela se réalise concrètement le rationnement, c'est l'un des sel de l'histoire. Un texte très ironique sur les inégalités sociales et raciales. Mieux que bien de longs discours.


Le Décret :
C'est une suite de la nouvelle précédente. Suite à l'échec du rationnement du temps de vie, le gouvernement annonce une nouvelle mesure pour mettre fin à la guerre : le temps sera avancé de 17 ans ! Au contraire de la carte qui s'attardait sur le comment et le pourquoi, ce texte préfère réfléchir à la notion du temps. Un texte qui plaira aux amateurs de voyage dans le temps.


Le proverbe :
Un patriarche fait la pluie et le beau temps dans sa maisonnée. Un jour, après avoir tyrannisé psychologiquement son fils, il l'aide à faire son devoir : commenter le proverbe "rien ne sert de courir, il faut partir à point"
Rien n'à voir avec la SFFF, mais un bon texte qui réussit à brosser un portrait nuancé du tyran et des relations de familiales, faites de haine et d'amour entrelacé.

Le Percepteur d'épouses :
L'histoire d'un percepteur au bon coeur dont l'épouse est un panier percé, au point de rendre difficile le paiement de leur impôts. Une nouvelle à chute cocasse sur la bureaucratie.


Les Bottes de sept lieues :
Une bande de gamins rêvent devant la devanture d'un magasin vendant les fameuses bottes de sept lieues. Une ode à l'imaginaire enfantin, une critique acerbe des relations riches pauvres.


En attendant :
En patientant devant l'épicier, un groupe de clients parlent des conséquences de la guerre sur leur quotidien. Alors que tout le monde se plaint, à tord ou à raison, mais avec force détails, un seul dit simplement "Moi, dit un Juif, je suis juif." C'est tout, et c'est trop. Même si j'y ai trouvé quelques longueurs, ce simple constat du juif vaut la lecture.
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La nouvelle intitulée « le Passe-muraille » de Marcel Aymé m'évoque 3 dates.

Tout d'abord, 1941 date à laquelle est publiée l'histoire de Dutilleul, modeste employé de bureau au ministère de l'Enregistrement habitant à Montmartre. Il découvre un soir qu'il a le pouvoir de traverser les murs. Il se sert d'abord de cette faculté pour se venger d'humiliations au bureau, puis commet des cambriolages et devient un homme riche, avant d'être jeté en prison et de s'en évader. Comme Arsène Lupin, il laisse une trace de son passage en signant de son surnom Garou-Garou. Tombant amoureux d'une jolie femme croisée rue Lepic, il traverse les murs pour la retrouver au nez et à la barbe du mari jaloux, jusqu'au jour où perdant son don, il reste définitivement figé à l'intérieur d'une muraille.

Ensuite, 1951, date du film de Jean Boyer dans lequel Bourvil tient le rôle-titre de Garou-Garou. C'est ce film que j'ai vu avant de lire la nouvelle et j'avoue que j'ai eu mal à m'en détacher, d'autant plus que l'histoire est un peu différente.

Enfin, 1989, date à laquelle Jean Marais, acteur et sculpteur (ce qui est moins connu), a immortalisé le passe-muraille dans le mur devant la maison de Marcel Aymé, rue Norvins à Montmartre. C'est une idée de promenade insolite que je conseille à ceux qui aiment les histoires fantastiques et apprécient celles de Marcel Aymé.

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Le passe-muraille est une petite histoire surnaturel qui ne fait que douze pages elle s'accompagne d'autres petites histoires plus ou moins cocasses du même genre dans ce livres comme les Sabines une femme qui a le don d'ubiquité, la carte qui délimite le temps de vie, le décret qui avance le temps de dix-sept années du jour au lendemain, le proverbe un devoir difficile à rendre, Légende Poldève où l'on se pose des questions sur ce qui compte le plus au monde pour aller au paradis, le percepteur d'épouse une question de fiscalité, les bottes de sept lieues un conte pour enfant, l'huissier une histoire tragique et en attendant des petites histoires de malheureux.
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Dans le Passe-muraille, on alterne moments de poésie et moments de révoltes contre les injustices. On passe du merveilleux au quotidien des bassesses de la nature humain. C'est tout l'art de l'auteur.
En quelques pages d'une langue admirable, ironique et sans fioritures, Marcel Aymé décrit la peur, l'égoïsme, l'hypocrisie, l'avidité, la violence, l'injustice, le mépris, mais aussi l'amitié, l'amour trahi, la générosité. Brillant.
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Nous sommes sous l'occupation. Les Français sont dans la misère, ils ont peur, ils subissent des injustices. de ces thèmes réalistes naissent des nouvelles prodigieuses d'inventivité et de finesse, au ton et au style fantastiques, dans tous les sens du terme. J'en isole trois.


L'incontournable Passe – Muraille. « Dutilleul était modeste, mais fier ». Son super-pouvoir lui permet d'effrayer son stupide et conformiste patron. « Levant les yeux, il découvrit avec un effarement indicible la tête de Dutilleul, collée au mur à la façon d'un trophée de chasse. Et cette tête était vivante. A travers le lorgnon à chaînette, elle dardait sur lui un regard de haine ». « L'homme qui possède des dons brillants ne peut se satisfaire longtemps de les exercer sur un objet médiocre ». Et le pauvre Garou-Garou Dutilleul, va se retrouver in fine figé dans la muraille. Il « lamente la fin de sa glorieuse carrière et le regret des amours trop brèves ».


L'huissier, Malicorne, a vu son cynisme détesté par St Pierre, qui n'hésite pas : « En enfer ! Qu'on me l'accommode d'un bon feu et qu'on m'entretienne ses brûlures pour l'éternité en les arrosant deux fois par jour avec les larmes de la veuve et de l'orphelin ! » .
Malicorne arrête les anges d'un geste très forme et en appelle au jugement de Dieu.
« La procédure est la procédure ».
Le dilemme est celui d'Antigone, Dieu le sait, et lui octroie un sursis. « L'huissier qui saisit les meubles du pauvre n'est que l'instrument de la loi humaine dont il n'est pas responsable ».
Revenu sur terre, Malicorne compte avec mesquineries ce qu'il croit être des bonnes actions, des dons - calculés, il « s'achète sa part de Paradis ». Mais son coeur s'ouvre et une bonne oeuvre une seule, mais de poids, lui vaut d'y entrer : « Il a crié, lui, un huissier : A bas les propriétaires ! »
« Dieu, émerveillé, commanda aux anges de jouer, en l'honneur de Malicorne, du luth, de la viole, du hautbois et du flageolet. Ensuite, il fit ouvrir les portes du ciel à deux battants, comme cela se fait pour les déshérités, les clochards, les claque-dents et les condamnés à mort. Et l'huissier, porté par un air de musique, entra au Paradis avec un ronde de lumière sur la tête ».


En attendant, se situe « pendant la guerre de 1939-1972 ». Quatorze personnes qui font la queue devant une épicerie à Montmartre se prennent d'amitié et décident de ne plus se quitter. Tous égrènent leur malheur, tous se lamentent et l'explicitent. Homme, femme, enfant. Tous unis, dans une détresse aux accents de tendresse. L'un n'a pas à développer : « « Moi, dit un Juif, je suis Juif ».




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Ensemble de nouvelles hilarantes, quoiqu'un peu datées de Marcel Aymé, j'ai notamment apprécié le percepteur de femmes (qui m'a fait beaucoup rire) ou bien la nouvelle qui a donné son titre au recueil, avec le génial et ridicule Garou-Garou. Ces récits sont toutefois très ancrés dans le style administratif de l'époque (pour le brocarder) et peuvent, dès lors ,déplaire à certains.
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Un livre sympathique, qui rappelle un peu La Peau de chagrin ou l'histoire de quelqu'un qui a la possiblité de faire ce dont il a toujours rêvé mais qui en use trop. Ce livre se lit facilement et consiste en un agréable divertissement.
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Série de contes les plus extravagants les uns que les autres. le plus célèbre nouvelle de ce recueil reste tout de même cellui du passe-muraille où un simple employé de bureau maltraité par son supérieur décide d'utiliser son pouvoir secret qui lui permet de passer à travers les murs.
(Cliquez sur le lien lire la suite)
Lien : http://aufildeslivres.over-b..
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