Tout en basant la plupart de ses histoires sur une trame redondante consistant à distribuer une mallette contenant un flingue et 100 cartouches,
Brian Azzarello parvient à tisser des liens intéressants entre ses personnages et à développer une intrigue beaucoup plus large, centrée autour d'un puissant cartel composé de treize familles. Au fil des tomes l'auteur déplace ses pions sur l'échiquier et profite de ce nouveau récit pour déplacer deux pièces maîtresses sur une case fort sombre, au sein d'une prison.
Ce neuvième tome, qui reprend seulement quatre épisodes (#43 à #46), propose donc un huis clos prenant au sein d'un univers carcéral impitoyable. du gardien qui fait valoir sa loi, au caïd qui jure de faire couler le sang, en passant par l'inévitable scène de douche, « Un frisson dans la jungle » reprend la plupart des éléments qui font le succès de la série télé « Oz » ou du film « Un Prophète ».
Au centre de cet environnement périlleux, le lecteur retrouve Loop Hughues, ce personnage qui se faisait coincer par la police à la fin du tome 4 (Dos rond pour le daron) pour avoir vengé la mort de son père en tuant Tommi Yi, la garde du corps de son assassin, à l'aide d'un tesson de bouteille. Coincé entre les menaces du caïd nommé Nine Train et les coups bas du geôlier Ditz, l'espérance de vie de Loop fait l'objet de nombreux paris. L'arrivée de Lono, le Minutemen piégé par M. Shepherd lors de l'épisode #40, au sein de l'établissement pénitentiaire n'arrange pas vraiment les choses pour Loop.
Cette rencontre entre Loop et Lono au sein d'un récit rythmé par la tension carcérale, vaut largement le détour, tout comme le reste de cette saga prévue en 100 épisodes.