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Citations sur Amkoullel, l'enfant Peul (90)

J'avais entendu dire que les Blancs-Blancs (comme on appelait les Européens par opposition aux Blancs-Noirs, ou Africains européanisés) étaient des "fils du feu" et que la clarté de leur peau étaient due à la présence en eux d'une braise ardente. Ne les appelait-on pas "les peaux allumées"? Les Africains les avaient baptisés ainsi parce qu'ils avaient observé que les Européens devenaient tout rouges lorsqu'ils étaient contrariés; mais moi j'étais persuadé qu'ils brûlaient.
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À force de les entraîner au bain, à la cueillette, au maraudage des jardins potagers, d'organiser avec eux des courses à pied, des danses au clair de lune et des séances de récitation de contes, Daouda et moi finîmes par rassembler autour de nous un petit groupe décidé à nous suivre partout, parfois même contre le gré de leurs parents. Le moment était venu de fonder notre propre association d'âge, ou waaldé.
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"Tout ce que nous sommes et tout ce que nous avons, nous le devons une fois seulement à notre père, mais deux fois à notre mère". L'homme, dit-on chez nous, n'est qu'un semeur distrait, alors que la mère est considérée comme l'atelier divin où le créateur travaille directement, sans intermédiaire, pour former et mener à maturité une vie nouvelle. C'est pourquoi, en Afrique, la mère est respectée presque à l'égal d'une divinité.
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Un beau jour de l'année 1902, Aguibou Tall, qui avait été nommé roi par la grâce de la République française, fut purement et simplement déposé par un décret de cette même République. La France estimait le temps venu de prendre directement en charge l'administration du pays à travers son propre représentant: un administrateur des colonies nommé "commandant de cercle" par le gouverneur du territoire, lequel résidait alors à Kayes (Mali).
Aguibou Tall n'était plus roi en titre, mais il demeurait le chef traditionnel des Toucouleurs qui l'appelaient toujours Fama (roi), et la consigne officielle était de le ménager.
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L'écriture est une chose et le savoir en est une autre. L'écriture est la photographie du savoir, mais elle n'est pas le savoir lui-même. Le savoir est une lumière qui est en l'homme. Il est l'héritage de tout ce que les ancêtres ont pu connaître et qu'ils nous ont transmis en germe, tout comme le baobab est contenu en puissance dans sa graine .
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J’avais la certitude que nos convictions religieuses, loin de nous séparer, convergeaient dans une même direction de la façon la plus évidente et que nous gravissions l'un et l'autre, par des sentiers en apparence différents, la montagne unique au sommet de laquelle l'attend, au dessus des nuages, la lumière surnaturelle qui doit éclairer tout homme.
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Dans ma famille vivait un vieux spahi retraité, Mamadou Daouda, qui avait participé aux campagnes de l'armée française contre l'almany Samory. "Ça ne gaze plus entre Français et Allemands, disait-il. Ça va barder ! J'ai vu comment les "peaux allumées" se battaient contre l'almany Samory, je les connais. Ils vont se casser mutuellement leurs villes et leurs villages. Croyez-moi ça va être un bordel de feu et de sang ! Ils sont tellement savants qu'ils ont réussi à asservir la matière; ils la font travailler à leur place. Regardez le fer : ils en ont fait leur captif sans âme, mais doué d'une telle force qu'il est capable de travailler plus vite et plus fort que l'homme.
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"Une femme qui veut sauver son mari ou son enfant est digne d'être aidée. Par moi-même je n'ai ni force ni puissance, je ne suis qu'un brin de paille comme toi, mais puisque tu le désires, je vais prier Dieu de daigner être de ton côté. Quant à toi, il te faut d'abord accomplir un sacrifice propitiatoire : va, de ce pas, habiller des pieds à la tête sept pauvres, sept veuves et sept orphelins, et libère un captif. Puis reviens me voir dans trois jours, ou dans sept jours, quand tu auras tout terminé."
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Un jour, le grand conteur, historien et traditionaliste Koullel, qui s'était tellement attaché à moi depuis mon enfance que l'on m'avait surnommé "Amkoullel" (c'est-à-dire "le petit Amadou de Koullel" ou "fils de Koullel"), vint à la maison. Il surprit Diaraw en train de chanter à son petit garçon, âgé de quelques mois, une berceuse en poésie improvisée, comme savaient le faire les femmes à cette époque, et où elle exprimait toute sa tristesse :

Dors mon enfant, dors, que je veille
et attende ton père, que ton grand-père arrêta.
Suis-je veuve ? Es-tu orphelin ?
Nu devin ne saurait nous le dire.
J'ai interrogé le soleil,
les étoiles sont restées muettes?
la lune ne fut pas plus éloquente.
Les obscurités me dirent :
"Nous avons avalé ton mari, Femme, pleure !"
L'aurore de la présence est lointaine,
le bien-aimé est absent.
Thiam, où es-tu ? C'est moi, Tall, qui le demande.
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Ce qui est bon pour nous est commun ; quant au travers, nous avons tous les nôtres, et moi j'ai les miens.
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