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                              Seizaine
                              Pour François Rannou

2. Volte des jours
  
  
  
  
Les champs, les prés, se laissent voir
Du haut de la tour des remparts
L’hiver laisse imaginer
dessous la neige un bel été
farandole désordonnée
La saponaire et l’asclépiade
Poussent sauvages dans les prés,
Vont et viennent les paysans
Par les travaux des champs pressés.
Puis soudain voici que paraissent
Les grands frimas, soirs de novembre
La mer se ploie sous un ciel noir
Le capitaine sonne en vain
sa corne de brume bouchée
quand ce vieux grisard s’époumone,
La grêle sonne le canon
Fouette, mitraille le dos rond
D’un grand champ noir d’où sourd d’un coup
une marée pélagienne.
Il y a bien longtemps que déjà
L’on a rangé les faux, les grains
Les balles de foin engrangées
Luisent dans l’ombre des greniers,
et voilà qu’on creuse en plein champ
de grands sillons que le gel fend
Qu’il garde ouverts comme des gueules
Tombe d’hier, lit de demain
Pour l’an prochain, l’année qui vient.


// Elen Riot France (1976 -)
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                              Seizaine
                              Pour François Rannou
4. La forteresse Fortinbras
  
  
  
  
Un souffle passe
Et tu t’éveilles.
C’est le rêve du jour qui monte
La chambre tranquille, où tu dors
Comme un enfant dans son berceau
À poings fermés matin et soir
Matin et soir
À poings fermés
Du sombre soir
Au matin clair
Petit lit blanc, mur vert béryl,
Chambre tranquille, pour le repos
Dont la fenêtre carrée s’ouvre
Sur un grand donjon vers les terres
Là d’où venaient
Par le passé
les paysans
Faux sur l’épaule
Or l’horizon désert s’échappe
Sur la course, l’ultime course
Plus vers le nord, vers le grand nord
Là où partent les grands chaluts
Mer de Barents
Détroit de Behring
Sonne sonne
le carillon
Et les gros murs tiennent encore
Les portes de la forteresse
À chaque porte un bélier
Aux cornes courbes
Attend attend
Un bélier
À chaque porte


// Elen Riot France (1976 -)
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                              Seizaine
                              Pour François Rannou
3. Ebbe
extrait A
  
  
  
  
Odyssée de mer littorine
Littorinate obstusata
Tu l’as dit de ta propre voix
Ta littorine odyssée,
Ô mer fertile où le poisson
Se métamorphosa en mer
Qu’on dit alors versicolore,
Toi, peuplée de géants souffleurs,
Tel l’hippocampe Physéthère,
L’apoplectique Tormungan
Toi qu’on peut voir tourner la pierre
En une vague et mille éclats,
Dans ce cloître sans vrai chemin,
Surgissant à l’orée du bois :
L’église Sainte Radegonde
Un autel est dressé pour toi.
Odyssée de mer littorine
Ta littorine odyssée,
C’est elle qui les amena
ces petits coquillages jaunes
Que ma mère à Ouessant trouva,
Mer littorine odysséenne
Et que de la main à la main
Elle me glissa comme une surprise.
Ce sont ces cyprès minuscules
que j’ai vus pour m’endormir
et qui me tinrent compagnie
au bord du lit où je couchais
Soir après soir, nuit après nuit,
Comme un beau jour pour un joueur
un coup de dés a décidé,
a de son destin fait un sort



// Elen Riot France (1976 -)
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                              Seizaine
                              Pour François Rannou
3. Ebbe
extrait B
  
  
  
  

Pendant et tant et tant d’années.
Mer littorine, œil de cyclope,
Où es-tu si tu n’es plus là ?
Ton œil ouvert mira le ciel
entre 5000 et 2000 ans
Avant l’an zéro de notre ère
Mais tu ignores le zéro
Toi, dans le vide de ton flot
Le lac dit ancylus gonfle
Et puis la mer mastogloia
ainsi du jusant où bientôt
la vague efface l’autre vague,
bientôt une autre vague est là.
J’y pense quand je vois ma mère
devant les pommiers du jardin
qui se demande bien quoi faire
des douze cageots qu’elle a cueillis,
telle, pensive, Déméter
et ses mains couleurs de sinople
virent, virent comme la mer,
vire la mer littorine
la mer littorine vire
du vert au rouge, du rouge au vert.


// Elen Riot France (1976 -)
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Une fleur souffre
(Poème de printemps)



Probablement faut-il / s’imaginer aussi
la floraison / comme un processus/douloureux. Une chose
qui reposait, enroulée autour de son centre, rentrée
                                 / en elle-même, est
ouverte de force &/ écartée par une main étrangère &
                                   / clouée en largeur
s’ouvre encore ce qu’elle a/ de plus vulnérable, béant
entre ses ailes brisées
le bonheur.


//Andras Unterweger (1978 -)
/ Traduit de l’allemand par Laurent Cassagnau,
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