III.
Comme à l’issue d’un vaste
effort, d’une, comme on dirait
récalcitrance,
obstinée, frénétique
à se laisser
dissoudre par le bleu
de l’air inarrêtable, par
le rauque dans
sa hauteur pure, par
l’inspire-expire, ô patrimoine
exsangue, le
corps au grand jour
là, et l’ahan,
telle, plissant les yeux orange-rouge
est la minute – pas
une minute entière – sur
le dos quand la respiration
vient des épaules, les
os s’ouvrent, c’est
là que se glisse le visage.
30 août – 1er sept. 16
//André Markowicz (1960 -)
Tu ne tonitrueras pas…
Extrait 10
Crue de lumière
un rayon s’affaire
retend
poudre et poussière
retiens-les veux-tu
dans tes doigts
tes mains en
entonnoir de lumière
ici rien ne reste longtemps
patience ou impatience
tu es les deux ailes
elles
textures de lumière
alternent
une éruption
une retenue
entre les deux un grain
dans les mains sèment
la relation parfois inversée
d’où sort une espèce de visage
qui pourrait être le tien
(quoique aucun
ne le soit vraiment quoique
précisément se soit l’éruption
qui est visage et voir)
//Adèle Nègre (1965 -)
Tu ne tonitrueras pas…
Extrait 18
Tu marches dans des robes obscures
à l’inverse des arbres
tu déplaces des voûtes d’air
dont les arc brisés
se croisent
en la clef
articulent les arcades invisibles
de ton mobile
dans l’ombre de la robe le motif
forme et vouloir
toi dans
le motif
c’est ainsi que tu t’immerges
balayant l’air
l’arc clavé de tes jambes le balancement
divise l’air
//Adèle Nègre (1965 -)
II. Autre chanson
et si
de ce matin troisième
la douceur angevine
ou peu s’en faut,
si, comme je respire
en pente douce
avant
l’accablement du jour,
après
l’oubli, la nuit, de cette errance vers
une fenêtre qui se dérobait
trois fois de suite,
ou juste un chien jappait, de plus
en plus, sans doute
épuisé, la
craie sur l’ardoise noire
en guise de
pendule, si,
maintenant, je vous berce dans
ce souffle, les
yeux se referment, seule au monde.
27août 16
//André Markowicz (1960 -)
Tu ne tonitrueras pas…
Extrait 15
Devant
rien à voir que ce profil rouge
accroché dans les herbes
distinct
fixatif
il n’ y a pourtant pas d’image
tout attend
c’est une voix que je cherche à crocheter
pat la bouche de cette
bouche à bouche je bois
son sang
couleur voix-de-tête
cette fleur
crête de sens
//Adèle Nègre (1965 -)