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"Les cités englouties" se déroulent dans le même univers que l'excellent "Ferrailleurs des mers" (elles n'en sont pas la suite), à savoir, probablement, notre monde dans un avenir proche : les eaux montent, les ressources s'épuisent...
L'action se passe aux Etats-Unis, mais des Etats-Unis qui connaissent la même situation de guerre civile que certains pays africains actuels, comme la Somalie : l'Etat s'est désintégré, des milices se livrent un conflit interminable et sans merci, elles embrigadent des enfants à qui elles ne laissent qu'un seul choix : torturer, mutiler et tuer ou être soi-même torturé, mutilé et tué.
C'est dans ce monde cauchemardesque que trois personnages particulièrement attachants tentent de survivre : un être mi-homme, mi-machine de guerre, pourchassé par une des milices, et deux adolescents, Mahlia et Mouse, qui vivent dans une communauté à l'écart de la guerre.
Mais cette tranquillité sera de courte durée, l'horreur va s'abattre sur le village, Mahlia et Mouse seront séparés...
Mahlia va tenter de retrouver Mouse embrigadé par une milice : pas de temps mort dans ce roman, pas de répit pour le lecteur, les scènes dramatiques s'enchaînent à un rythme rapide...
La fin de ce voyage au bout de l'enfer s'avère particulièrement émouvante : certains individus, au dernier moment, peuvent retrouver leur humanité première de manière tout à fait inattendue !
Oui, il y a de la cruauté et de la barbarie dans ce roman, mais aussi de l'amitié et de la solidarité : comme dit la présentation, "ce futur sombre n'est pas dénué d'espoir".
Une réussite.
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Un univers post apocalyptique ultra violent et accablant de réalisme par certains aspects.

Des groupes armés de fortune, constitués principalement d'enfants soldats, se livrent une guerre impitoyable et sans merci depuis des années. Ils répondent au nom d'Armée de Dieu, Front Unitaire Patriotique, Compagnie Tulane, Loups de Taylor, milices de la liberté (etc) Ils ne savent plus pourquoi ils se battent mais la guerre est devenue leur raison d'être. C'est un monde complètement ravagé et déshumanisé. La violence est d'autant plus mise en évidence que les rouages et les ravages de la guerre ainsi que ses conséquences psychologiques y sont parfaitement décrits. Embrigadement, conditionnement, dénonciation, torture, viol, haine, trahison, lâcheté, terreur etc, etc… Mécanismes collectifs ou individuels, tout y est. La haine engendre la haine. Une escalade qui n'a pas de fin. Avec cette question en filigrane: jusqu'où est-on capable d'aller pour sauver sa vie ?

Au milieu de ce monde sans foi ni loi, nous suivons le parcours de 2 vers de guerre et un mi-bête. Mahlia et Mouse sont ces 2 vers de guerre, deux orphelins, des victimes collatérales de cette guerre, liés par une fragile amitié. le jour où ils croisent la route de Tool, un mi bête, hybride d'humain, chien, tigre, hyène, véritable prédateur conçu pour la guerre, les événements vont se précipiter. Pour Mahlia, il incarne l'espoir de fuir. Mais on ne manipule pas une machine de guerre. Nos 3 protagonistes vont être brutalement amenés faire des choix aux conséquences irréversibles.

Ce livre est la suite de "Ferrailleurs des Mers" mais il peut être lu de manière tout à fait indépendante. Je n'ai absolument pas été gênée par le fait de ne pas avoir lu le premier. L'écriture est fluide et agréable, les dialogues vivants, les personnages touchants et bien campés. Celui de Mahlia, en proie à sa conscience et sa détermination est attachant. Celui de ce mi-bête est particulièrement intéressant. Cette machine de guerre, tueur impitoyable, qui n'éprouve ni remords ni culpabilité, qui porte sur les hommes un regard méprisant et lucide, qui essaye de conquérir sa propre liberté, et qui s'allie pourtant à cette fillette, est plein de surprises. Ces 2 êtres, rejetés et haïs, l'un parce qu'on lui refuse une place, l'autre parce qu'il n'a que trop sa place forment un duo au sein d'un trio qui a du mal à se rejoindre.

Ce récit se lit très bien malgré la violence qui suinte à chaque page. Heureusement qu'on peut se raccrocher à une faible lueur d'humanité. Elle oscille, vacille, s'éteint, se ravive mais elle résiste. le plus difficile est de la repérer.

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Les citées englouties , est un texte avenant et agréable dans un monde post-apocalyptique assez original .

L'univers est très typé et il suinte à chaque page de façons absolument intégrées à la trame narrative et au vécu des personnages.
Si la veine post-apocalyptique est ancienne disons de ce texte qu'il est hyper-contemporain pour ce qui est du décorum et des lignes de forces qui sous-tendent l'univers.

Le lecteur , se baladera dans deux types de jungles , naturelles et urbaines et pot-apocalyptiques comme jungles , donc …. .
Deux jeunes personnages muris précocement par l'âpreté de la vie , seront sa compagnie principale dans cet exode , avec une bête de guerre génétiquement modifiée qui s'agrégera aux petit groupe ( un duo en fait principalement ) initial .

Fondamentalement ce roman est une étude polymorphe et assez exhaustive sur la guerre et sur ses conséquences sociales et psychologiques , individuelles et collectives .
La guerre en tant qu'environnement est bien pausée dans cet ouvrage assez psychologique , qui n'est donc pas uniquement un roman d'action , mais qui est un roman d'action avec des pauses .

Pas la peine de faire un dessin pour ce qui est des thématiques … :
Pensez à l'embrigadement , aux recrutements forcés , aux stages des recrues forcées , aux processus de conversions , aux enfants soldats , aux adultes précoces , à la vie en petites communautés à l'environnement précaire , aux différents problèmes éthiques qui se posent de manières différentes selon les statuts et les contextes en univers de belligérance principalement asymétrique , les jungles urbaines délabrées , les civils et la guerre .

Il y a aussi le thème de l'effondrement civilisationnel et étatique qui est abordé dans ce texte , comme dans tout bon roman post-apocalyptique qui se respecte , avec ici une géopolitique novatrice qui est utile pour exprimer la difficulté d'associer des forces armées à de réelles opérations de paix sur plus que le court terme et au-delà des interventions de type « pacifications » .

Les personnages sont fonctionnels , touchants , et quand c'est nécessaire : ils sont forgés avec suffisamment de nuances et de détails pour être emblématiques , tout en restant incarnés et intéressants sur un plan strictement narratif .
Il y a de l'action , même si l'action est de loin assez subordonnée aux thèses véhiculées par le récit , qui prendra de ce fait un caractère assez tranquille et posé souvent , voir bavard aussi , sans devenir un texte à thèse .

Les amateurs d'univers apprécieront ce roman soigné et les amateurs de fictions militaires riches et crédibles l'apprécieront aussi , y compris dans sa dimension très concrète , telles que les règles d'engagement au combat par exemple …

Enfin , c'est un texte qui possède le charme de la science-fiction populaire , avec : des univers palpables , de l'action , de bons dialogues .
Si je devais à tout prix donner une idée du style , par comparaison , je dirais que cela sonne assez comme du bordage … sans en être … mais : « il y a ce rien , cet impondérable … qui fait que …. «
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J'ai découvert Paolo Bacigalupi avec « La fille automate », livre d'anticipation complexe, reçu à l'occasion d'une masse critique en 2013. J'ai beaucoup aimé « Ferrailleur des mers » et c'est avec enthousiasme que j'ai commencé « Les cités englouties ».

Les deux derniers livres cités se déroulent dans le même milieu : l'auteur évoque des bâtiments de l'ère accélérée ( ici sans vraiment l'expliquer) puis le réchauffement climatique avec la montée des eaux, l'inondation des cités et l'épuisement des ressources. J'aimerais présenter l'univers particulier de l'auteur dans les cités englouties.

On comprend que le livre se passe aux USA car il reste quelques villes comme Manhattan Orleans, Jersey Orleans et Seascape Boston. Ces villes et leurs entreprises toutes puissantes sont retranchées et protègent leurs frontières en utilisant des créatures génétiquement modifiées, des mi-bêtes, qui patrouillent le long des frontières. de Chine viennent également les casques jaunes, des soldats de la paix, envoyés pour écraser les unités de combats des milices locales et amener du matériel et des vivres au peuple des Cités englouties. Ces casques jaunes qui sont repartis, faute d'avoir pu ramener l'apaisement, abandon attisant la colère des habitants des cités englouties.

Devant ces frontières émergent les ruines des cités englouties où des humains récupèrent tout ce qui a de la valeur, marchandent et commercent. Ils se font surtout la guerre avec diverses factions comme l'Armée de Dieu et le Front Uni Patriotique du Colonel Glenn Stern – Ces factions s'alimentent en unités combatives grâce aux enfants-soldats. Ces enfants, surnommés les « vers de guerre », sont enrôlés de force, après que leurs parents soient tués et leurs villages pillés et brûlés.

Au sud, il ne reste que des ruines, de la jungle qui s'étend dans toutes les directions puis des marais salants et l'océan.
A l'ouest, il reste quelques villages comme Barryan Town où quelques humains survivent dans des champs défrichés, des sous-sols remplis de pluie et de poissons.

L'auteur nous fait suivre le Dr Mahfouz, médecin doux et calme, formé à l'hôpital des Casques jaunes, personnage bienveillant qui vit à Barryan Town avec deux vers de guerre. Il y a Mahlia, batarde abandonnée d'un casque jaune. L'armée de Dieu a découpé sa main droite et tué sa mère. Malhia aide le médecin dont la vue baisse. Et puis, il y a Mouse, orphelin du village incendié de Brighton.
Mon protagoniste préféré, c'est Tool, le bien nommé, mi-bête pourchassé par une patrouille FUP du Colonel Stern. Tool s'est enfui de chez eux car il sait qu'il vaut mieux que la brute animale de combat et d'attaque qu'on en a fait. Il leur échappe mais se trouve à proximité du village de Barryan Town. Barryan Town où tout va commencer….

Je n'en dirai pas plus mais cette vision de société future et de ses dérèglements m'intéresse toujours autant. C'est violent mais réaliste. J'ai réellement passé, encore une fois, un bon moment avec cet auteur.

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Mon problème avec Paolo Bacigalupi c'est que je l'ai abordé avec le génial "La fille automate".
Ce que j'ai lu de lui depuis reste un cran en dessous

Il reprend ici l'univers et les thématiques de "Ferrailleurs des mers" mais le ton et le fond se font plus hard.
On n'est plus en "littérature jeunesse" et je m'en réjouis car, à trop édulcorer, cet univers post-apo perd en crédibilité.

Inventivité et rythme sont au rendez-vous pour une bonne tranche de SF.

A lire donc.



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Salut les Babelionautes
Ce deuxième livres de Paolo Bacigalupi se déroule dans le même Univers post-apocalyptique que "Ferrailleurs des mers" mais n'en ai pas la suite a proprement parler.
Seul la présence de Tool, l'homme génétiquement modifié, fait le lien entre les deux récits.
Encore une fois nous allons suivre deux adolescents qui essaye de survivre dans un monde au bord du gouffre.
Mouse et Mahlia, sont orphelins et un vieux médecin les a recueillis. alors qu'ils cherchent a se procurer de la nourriture ils tombent sur ce qui apparais comme un cadavre de saurien.
Mais en s'approchant ils s'aperçoivent qu'il n'y a pas un mais deux corps entremêlés.
Suite a leur découverte les événements vont s'enchaîner pour les conduire à des actes qui auront d'énorme conséquence sur leur survie.
Ce monde Post-Apo, imaginé par Paolo Bacigalupi, fait froid dans le dos quand ont songe que c'est peut-être notre futur.
Superbement traduit par Sara Doke que je remercie pour son travail.
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Mahlia est une orpheline à qui il manque un bras depuis qu'une armée le lui a coupé. La jeune métisse se fait discrète dans les cités engloutis parce qu'elle sait qu'elle n'a sa place nulle part. Son meilleur ami Mouse lui a sauvé la vie et depuis ils ne se quittent plus. Protégés par un médecin, les deux adolescents lui apportent leur aide pou aider à leur tour ceux qui en ont besoin malgré les regards haineux et insultes racistes qu'essuie Mahlia. Lorsque Tool croise leur chemin, une créature mi animal et mi humaine crée dans le seul but de faire la guerre, Mouse et Mahlia devront faire des choix pour leur propre survie...

J'avais déjà beaucoup aimé Ferrailleurs des mers, aussi retrouver le style de l'auteur dans le même univers, mais avec une histoire totalement nouvelle, m'a beaucoup plu. Une fois encore, j'ai été séduite par l'univers et la plume de l'auteur. L'univers est sombre et plutôt violent. Si dans Ferrailleurs des mers c'est le travail des enfants qui étaient mis en avant, dans les cités englouties c'est davantage l'utilisation des enfants en temps de guerre. Et c'est là où l'auteur va beaucoup plus loin pour notre plus grand plaisir.

La plume est vive et direct. Elle nous permet de nous imprégner intégralement de l'ambiance du roman, de ses marais, de sa puanteur, de sa guerre et de ses affrontements. Rien n'est laissé au hasard par l'auteur et même de simples créatures deviennent importantes. On va au départ suivre l'histoire de Tool et d'un autre côté celle de Mahlia jusqu'à ce que leurs destins se croisent enfin.

[...]

J'ai adoré l'horreur de certaines scènes très dures où la pitié n'existent plus et où tout le monde devient un chasseur sans vergogne. Dans les cités englouties, il faut se battre et se montrer malin. C'est ce que fera notre héroïne en partie grâce à Tool qui finalement aura beaucoup de respect pour cette toute jeune fille. Il va l'épauler et faire en sorte qu'elle n'utilise que sa tête pour réfléchir et non son coeur pour se jeter à corps perdus dans une situation dont elle ne pourrait réchapper.

En bref, malgré une fin que j'ai trouvé un peu trop ouverte à mon goût, j'ai été bien captivé par ce roman qui m'aura fait passer un vraiment chouette moment ! Je recommande !
Lien : http://lesvictimesdelouve.bl..
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En 2009 Bacigalupi Paolo sort «La fille automate» un petit chef d'oeuvre et après…Eh bien après...Le problème quand on découvre un auteur avec un livre aussi fort on en attend du - toujours mieux- ou du moins du - aussi bien- Malheureusement s' il réédite l'exploit avec en 2014 «La fille flûte et autres fragments de futurs brisés» ses autres parutions, «La fabrique de doute» et celui-ci, sont de très moindre qualité.« ferrailleurs des mers » est en attente de lecture.
de la SF post-apocalyptique teintée de fantastique et de fantasie mais destinée à un public jeune. Un petit quelque chose de steampunk, sans plus.
Rien de nouveau: Bacigalupi utilise pour les méchants les figures très médiatisées de l'enfant soldat africains subsahariens et jihadiste religieux intégrées à un scénario à la «Mad Max».
Bacigalupi a pu avoir inspiré «La Route du chaos» de 2015 avec ses personnages de colonel Glenn Stern qui ressemble symboliquement à «Immortan Joe» et Mouse/Ghost à Nux
Pour Mahlia se serait plutôt une Lara Croft teen-ager asiatique ou, mais pas vraiment, une «fille automate» entêtée qui a de la suite dans les idées mais idées assez légères il faut bien l'avouer.
Un docteur humanitaire Mahfouz comme notre bon «french doctor» sans sac de riz mais avec des médocs pourvu d'un coté Saint André. Un nom célèbre d'égyptien qui m'a un peu gêné
Et surtout Tool, drôle de nom pour l'homme-chien, la mi- bête. Là Bacigalupi a fabriqué un être hybride assez indéfinissable une sorte de cerbère à une tête croisé avec un Diego de «L'âge de glace» ou/et un loup-garou, d'une force colossale et très intelligent, très féroce mais pourtant bien sympa. On ne sais pas pourquoi mais il fait penser à la «bête» de Walt Disney peut-être à cause de Mahlia.
Pour les décors de mégalopole engloutie Bacigalupi a peut-être inspiré «New York 2140», pas beaucoup d'originalité le tout baignant dans une jungle exotique de lianes et de commerce populeux et foisonnant asiatique, plus entrevu que décrit.
Les personnages manquent d'épaisseur et Bacigalupi verse trop dans l'invraisemblance, le mi- bête dont l'atavisme le range vers l'animal prédateur devient mentor, philosophe, stratège militaire et tient Mahlia par la main et lui caresse la joue: touchant! Un personnage qui aurait mérité d'être nettement approfondit comme un Gritche de Dan Simmons. Des deux héros humains seul Mouse/gohst tient à peut près la route alors que le personnage principal, Mahlia, un peu con-con, se fait découper en morceau petit à petit on espère qu'avant la fin du livre il ne soit pas réduit à un orteil (c'est difficile d'avoir de l'empathie pour un orteil).
Un personnage féministe, c'est tendance, très mal desservi par Bacigalupi: c'est étrange et dommage Mahlia aurait gagné à être plus mature et globalement méritait un autre traitement. Son cantonnement dans un rôle de petite fille riche et humaniste ayant la fibre commerciale n' est pas à la hauteur du récit.
L'action elle-même est ma foi sans surprise, court moi après que je te rattrape, et pèche parfois d'un humour de second degré (certainement copié dans les film d'action avec grosses pointure, willis, Will Smith etc.) censé détendre l'atmosphère car Bacigalupi n'hésite pas dans les scènes de gore quelques peu artificielles. Il y a là un manque flagrant de finesse. Bacigalupi a tendance à sous-traité certains passages il devrait au contraire les étayer et faire dans la précision et ce avec plus de vraisemblance
Une déception donc mais bon, on va quand même lire les «ferrailleurs»
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Une super découverte ! J'ai dévoré ce roman post-apocalyptique un deux temps trois mouvements. L'atmosphère y est intense et le récit ponctué de moments poignants. Les protagonistes sont très intéressants même si certains sont plus caricaturaux. La Terre ravagée esquissée par l'auteur est vraiment intéressante et, me semble-t-il, inédite par certains points, malgré des déjà-vu hérité du genre. Dur, ce roman fait également réfléchir sur la bêtise de la guerre et la violence gratuite.
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Dans le même monde que Ferrailleurs des mers, deux orphelins tentent de survivre au milieu d'une Amérique en plein chaos, où la guerre est omniprésente et où les enfants sont transformés en machines de guerre. Au cours d'une exploration, ils rencontrent Tool, un homme génétiquement modifié et fabriqué pour la guerre, que nous avions déjà rencontrés dans le précédent roman.

Cette fois-ci, nous ne sommes plus en mer mais sur terre. Cependant, nous retrouvons les mêmes thèmes : la dureté de la vie, la folie des hommes qui ont détruit le monde et continuent, le gouffre entre les classes pauvres qui vivent dans une misère noire, au pied du monde civilisé. Ici, les Casques jaunes (les Chinois ?) ont abandonné un secteur qu'ils ont tenté de pacifier, autour des Cités englouties, mais face à leur échec, ils ont fini par partir et laisser le chaos s'installer tranquillement. Depuis, les seigneurs de la guerre se déchirent, au nom de différents dieux, et enrôlent les enfants : l'espérance de vie est à peu près de 20 ans …

Parmi eux donc, Mahlia et Mouse ont déjà perdu toute leur innocence et vont encore subir la violence de leur monde de plein fouet : "Née dans un autre endroit, à un autre moment [...], elle se serait sans doute intéressée aux garçons, aux fêtes et aux vêtements à la mode. Au lieu de ça, elle arborait des cicatrices, un moignon à la place de la main droite, des yeux aussi durs que l'obsidienne, et le sourire hésitant que ceux qui n'attendent que douleur de l'instant à venir."
Le personnage le plus intéressant reste le mi-bête, Tool, qui a été créé pour détruire et tuer, mais observe les hommes d'un oeil critique, se sentant plus proche de l'animal – qui ne tue jamais pour le plaisir et pour qui la notion de torture ou de violence n'existe pas.

Car dans ce roman, il n'y a que ça : de la violence. Au point que j'ai été incapable de réellement l'apprécier : c'est la guerre dans toute son horreur, dans toute son universalité, dans un pays où il n'y a plus aucune loi, où chacun n'obéit qu'à son instinct, ne réfléchit qu'avec haine et violence. Certaines scènes étaient à la limite du soutenable, et je ne le conseillerai pour rien au monde à des enfants – c'est un livre jeunesse à la base … A la limite pour des grands ados, et encore. Et puis finalement, la science-fiction est très peu présente ici : il ne développe pas beaucoup plus son monde que dans Ferrailleurs, ce qui est bien dommage. L'auteur aurait pu employer autrement les pages qu'il a écrites sur les scènes de torture …

Un récit édifiant ? oui peut-être, mais il faut avoir le coeur bien accroché …
Lien : http://missbouquinaix.wordpr..
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