La fabrique de doute

Alix c'est le nom de la jeune héroïne du récit. Étudiante née la cuillère d'argent entre les dents, la mini « en bas de chez elle » pour aller à l'école , bien dans dans ses baskets hipster, bien intégrée dans son milieu friqué. Bacigalupi a pris sans surprise un personnage, féminin et de la haute .
On frémit à la pensée qu'il ait choisit Aïcha fille d'une mère célibataire ouvrière dans une conserverie de sardines à Detroit, l'intrigue en aurait été amoindrie.
Bacigalupi dont j'ai grandement apprécié le petit chef- d'oeuvre de S.F "la fille automate" et, a un cran moins élevé, «la fille flûte», nous convie là à un thriller mais avec nettement moins de bonheur. Thriller, présenté comme tel, est un bien grand mot, de plus pas pour tous public plutôt check-list. Une entrée en matière un peu longue sans vraiment d'intérêt si ce n'est les épanchements de la jeune fille. Certes il est toujours périlleux pour un auteur de se glisser dans la peau d'une fille et d'en comprendre les" tenants et aboutissants" mais époque oblige la féminité fait loi. Or si dans " la fille automate" il y était parvenue là par contre c'est plutôt chou blanc. Peut-être qu'à force de vouloir sur représenter l'élément féminin et en faire des mâles bis on tombe un peu dans la caricature: sympa mais bêbête. Mais peut-être me trompe-je, je ne suis plus d'époque!
Donc une bande de jeunes gens, de teen-agers, de kids surtout, très hautement geeks s'attaque au gratin de l'établissement commercial et industriel international. Assez improbable mais pour une aventure du club des cinq ça roule (je verrai bien ça pour une série de type Enid Blyton). Un livre "bon enfant" bien politiquement correct sur le sujet d'abord et sur les personnages. Un héroïne féminin riche , blanche et bien née, un héro bis masculin noir mais pauvre (Bacigalupi a inversé les rôles sans beaucoup d'imagination les frères Grimm avait fait mieux avec blanche neige et son prince charmant mais avec les critères de son époque) une héroïne asiatique et lesbienne (le genre ici aussi s'impose pour rester dans le ton),un héros blanc narcissique et gay (idem), un héros maladif pour l'effet Margot. Tous les stéréotypes sont bien là et il y aura consensus des lecteurs. Ah le formatage les prend jeunes!
On est bien loin de " la fille automate"...des années-lumière! Une histoire actuelle un peu lénifiante sans beaucoup de création mais l'art du rebond est là. Un roman" de portière" ce qui ne va pas nous empêcher pourtant de lire d'autre Bacigalupi en espérant que...
Rien que le nom de l'auteur est une invite à la lecture et puis comme on a eu le coup de foudre avec son pronunciamiento "la fille automate" les suites moins performantes passent mieux: on espère retrouver la même qualité.

Alix est une jeune fille de la bonne société, qui habite dans une belle maison, qui est entourée d'une famille attentive et aimante, qui étudie dans la meilleure école des environs et ne se pose pas trop de questions sur le monde qui l'entoure. le jour où un jeune Noir agresse son proviseur sur le campus, commence un engrenage dont elle ne ressortira pas indemne. Car elle va se retrouver aux mains d'un groupe de jeunes qui détiennent de terribles vérités sur son père et le travail qu'il prétend exercer …

« La paroi de verre qui avait naguère fait le bonheur d'Alix lui donnait soudain l'impression d'être vulnérable. Qu'est-ce qui pouvait empêcher quelqu'un de prendre un marteau, tout simplement, et de la fracasser ? »

La fabrique de doute, c'est la falsification d'études scientifiques effectuée par de peu scrupuleux avocats au service de multinationales : car en maintenant des doutes sur les risques avérés ou non d'un médicament, ce sont des années gagnées, permettant aux entreprises de continuer à le commercialiser, et donc de gagner des millions de dollars … en laissant derrière elles des cadavres d'enfants ou d'adultes, morts d'effets secondaires, crises cardiaques, coma, etc.

Qui maîtrise tout ça ? Quels sont les risques réels des produits chimiques que nous ingurgitons chaque jour ? Quelles maladies pourrions-nous éviter ? Quel est le degré de cynisme de laboratoires prêts à tout pour faire du profit ?

« le langage est la façon dont on pirate le cerveau des autres. C'est la façon dont on leur fait voir les choses de façon dont on veut qu'ils les voient. »

Et à partir du moment où le doute s'insinue dans notre esprit, il ne nous lâche plus, comme Alix.

« La vérité existe, Alix. Nous devons simplement la traquer. Une partie d'entre elle est sous nos yeux. »

Paolo Bacigalupi, que je connaissais pour ses romans de science-fiction (déjà très sombres) pour les jeunes adultes, nous propulse dans un thriller atypique, aux allures de pamphlet politique et scientifique. Un thriller dont le personnage principal n'est pas Alix, mais l'Humanité toute entière …

Un roman bien mené, redoutable dans ses implications, dont vous ne ressortirez pas indemnes …

« Ce n'est pas pour pousser les gens à s'intéresser que la Fabrique de Doute touche de l'argent. On les paie pour faire le contraire. L'ordre établi est facile à vendre. Les gens aiment que tout soit lisse et cohérent. Ils aiment qu'on leur dise de rester assis, et de ne pas se faire de souci si le cinéma brûle. »
Lien : http://missbouquinaix.com/20..

Le titre est assez énigmatique, tout comme la couverture : un caducée rouge sur fond noir. On a plus l'habitude de la couleur verte sur fond blanc !
Et le résumé me laissait un peu sur ma faim… Il a donc fallu que je lise ce livre !

Au début on rencontre Alix, jeune adolescente qui va dans une très bonne école et qui est issue d'une famille aisée, son père a sa propre agence de relations publiques et fréquente des personnalités importantes.
Le monde et les croyances d'Alix vont être bouleversés par sa rencontre avec Moses, un jeune black qui se fait surnommer « 2.0 » et qui a toute une bande d'autres adolescents avec lui. Ensemble ils essayent de faire tomber l'entreprise du père d'Alix qu'ils ont renommée la « Fabrique du doute ».

Le groupe d'ados n'a peur de rien (ou presque), ils croient tous profondément en leur cause et au bien-fondé de leurs actions, même si tout ce qu'ils font n'est pas vraiment légal, notamment l'enlèvement d'Alix.

Si certaines scènes semblent peu réalistes et un peu tirées par les cheveux, au moins l'auteur a mis pas mal de scènes d'action dans le roman, ce qui permet de ne pas trop s'ennuyer.

Il faut dire qu'il y a tout de même quelques inévitables longueurs dans le récit parfois, ne serait-ce que pour expliquer qui sont Alix, Moses et sa bande, et pourquoi ils agissent ainsi.

L'auteur a mis du fond dans son histoire, et chercher à dénoncer le pouvoir de l'argent, la manipulation des experts scientifiques et des rapports lorsque l'industrie pharmaceutique toute puissante pourrait être attaquée.
Il y a de la réflexion qui est amenée. Notamment lorsque l'on est avec Alix, on suit tout son cheminement intellectuel au fur à mesure qu'elle apprend des choses par Moses, par son père et surtout par elle-même.
Car oui, Alix a un appétit pour comprendre les choses, elle veut faire un peu comme saint Thomas qui ne croit que ce qu'il voit. Alix veut se forger sa propre opinion. C'est vraiment en ça qu'elle est très intéressante du début à la fin, elle fait ses choix en connaissance de cause. Même si cela pourrait vouloir dire faire du mal à des gens qu'elle aime.

Et étant donné que l'on est dans un roman « young adult », il y a bien entendu une inévitable histoire d'amour… Heureusement l'auteur ne s'y attarde pas trop lourdement. On s'y attend depuis le début de toute façon…

En tous cas j'ai été enchantée par cette lecture, au cours de laquelle on apprend tout de même quelques informations sur l'industrie pharmaceutique et les pratiques qui peuvent exister… ça donne envie de faire ses propres recherches !

Un bon thriller jeunesse, surprenant et efficace.

Alix est une jeune fille de bonne famille qui fréquente une bonne école et de bonnes personnes. L'irruption d'un groupe de jeunes activistes à la tête duquel se trouve Moses va bouleverser son monde et sa vie. Ils ciblent son père à travers elle et Alix va découvrir la face sombre du métier de son père.

Le roman se développe en deux parties principales et l'auteur réussit à nous faire changer d'avis sur les personnages tout au long de ce parcours. Alix passe du statut de victime à celui de jeune femme déterminée à faire éclater la vérité. Elle nous surprend par ses réactions qu'on comprend mieux a posteriori. Même si la vraisemblance est parfois mise à mal, l'intrigue captive et je dois reconnaître que le final est réussi avec des retournements de situation inattendus.

Par ailleurs, ce roman questionne sur les limites entre le bien et le mal, sur l'éthique, sur les choix de vie. Avec l'héroïne, nous nous interrogeons sur la problématique des limites et sur le fait de faire les bons choix.

Le père d'Alix travaille dans les relations publiques. C'est du moins ce qu'elle croit jusqu'à ce qu'un mystérieux jeune homme fasse irruption dans sa vie et installe le doute dans son esprit. Ce jeune homme prétend que le père d'Alix est à la tête d'une entreprise qui aide des laboratoires pharmaceutiques à commercialiser des médicaments nocifs. Bien décidée à découvrir la vérité, Alix commence à enquêter...

L'avis de Zoé, 15 ans : Ce roman est intéressant, car il présente la “face cachée” de l'industrie médicamenteuse, mais je trouve dommage d'avoir introduit l'histoire d'amour entre Alix et Moses, car elle n'est pas touchante. 

Les avis de la rédaction : 
- Ce thriller, rondement mené, incité à réfléchir à un problème d'actualité : des lobbies et des enjeux financiers font qu'aujourd'hui certains médicaments dangereux sont en vente... 
- Des longueurs et des situations peu vraisemblables m'ont empêché d'apprécier ce thriller.