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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
"Les cités englouties" se déroulent dans le même univers que l'excellent "Ferrailleurs des mers" (elles n'en sont pas la suite), à savoir, probablement, notre monde dans un avenir proche : les eaux montent, les ressources s'épuisent...
L'action se passe aux Etats-Unis, mais des Etats-Unis qui connaissent la même situation de guerre civile que certains pays africains actuels, comme la Somalie : l'Etat s'est désintégré, des milices se livrent un conflit interminable et sans merci, elles embrigadent des enfants à qui elles ne laissent qu'un seul choix : torturer, mutiler et tuer ou être soi-même torturé, mutilé et tué.
C'est dans ce monde cauchemardesque que trois personnages particulièrement attachants tentent de survivre : un être mi-homme, mi-machine de guerre, pourchassé par une des milices, et deux adolescents, Mahlia et Mouse, qui vivent dans une communauté à l'écart de la guerre.
Mais cette tranquillité sera de courte durée, l'horreur va s'abattre sur le village, Mahlia et Mouse seront séparés...
Mahlia va tenter de retrouver Mouse embrigadé par une milice : pas de temps mort dans ce roman, pas de répit pour le lecteur, les scènes dramatiques s'enchaînent à un rythme rapide...
La fin de ce voyage au bout de l'enfer s'avère particulièrement émouvante : certains individus, au dernier moment, peuvent retrouver leur humanité première de manière tout à fait inattendue !
Oui, il y a de la cruauté et de la barbarie dans ce roman, mais aussi de l'amitié et de la solidarité : comme dit la présentation, "ce futur sombre n'est pas dénué d'espoir".
Une réussite.
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Un univers post apocalyptique ultra violent et accablant de réalisme par certains aspects.

Des groupes armés de fortune, constitués principalement d'enfants soldats, se livrent une guerre impitoyable et sans merci depuis des années. Ils répondent au nom d'Armée de Dieu, Front Unitaire Patriotique, Compagnie Tulane, Loups de Taylor, milices de la liberté (etc) Ils ne savent plus pourquoi ils se battent mais la guerre est devenue leur raison d'être. C'est un monde complètement ravagé et déshumanisé. La violence est d'autant plus mise en évidence que les rouages et les ravages de la guerre ainsi que ses conséquences psychologiques y sont parfaitement décrits. Embrigadement, conditionnement, dénonciation, torture, viol, haine, trahison, lâcheté, terreur etc, etc… Mécanismes collectifs ou individuels, tout y est. La haine engendre la haine. Une escalade qui n'a pas de fin. Avec cette question en filigrane: jusqu'où est-on capable d'aller pour sauver sa vie ?

Au milieu de ce monde sans foi ni loi, nous suivons le parcours de 2 vers de guerre et un mi-bête. Mahlia et Mouse sont ces 2 vers de guerre, deux orphelins, des victimes collatérales de cette guerre, liés par une fragile amitié. le jour où ils croisent la route de Tool, un mi bête, hybride d'humain, chien, tigre, hyène, véritable prédateur conçu pour la guerre, les événements vont se précipiter. Pour Mahlia, il incarne l'espoir de fuir. Mais on ne manipule pas une machine de guerre. Nos 3 protagonistes vont être brutalement amenés faire des choix aux conséquences irréversibles.

Ce livre est la suite de "Ferrailleurs des Mers" mais il peut être lu de manière tout à fait indépendante. Je n'ai absolument pas été gênée par le fait de ne pas avoir lu le premier. L'écriture est fluide et agréable, les dialogues vivants, les personnages touchants et bien campés. Celui de Mahlia, en proie à sa conscience et sa détermination est attachant. Celui de ce mi-bête est particulièrement intéressant. Cette machine de guerre, tueur impitoyable, qui n'éprouve ni remords ni culpabilité, qui porte sur les hommes un regard méprisant et lucide, qui essaye de conquérir sa propre liberté, et qui s'allie pourtant à cette fillette, est plein de surprises. Ces 2 êtres, rejetés et haïs, l'un parce qu'on lui refuse une place, l'autre parce qu'il n'a que trop sa place forment un duo au sein d'un trio qui a du mal à se rejoindre.

Ce récit se lit très bien malgré la violence qui suinte à chaque page. Heureusement qu'on peut se raccrocher à une faible lueur d'humanité. Elle oscille, vacille, s'éteint, se ravive mais elle résiste. le plus difficile est de la repérer.

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Les citées englouties , est un texte avenant et agréable dans un monde post-apocalyptique assez original .

L'univers est très typé et il suinte à chaque page de façons absolument intégrées à la trame narrative et au vécu des personnages.
Si la veine post-apocalyptique est ancienne disons de ce texte qu'il est hyper-contemporain pour ce qui est du décorum et des lignes de forces qui sous-tendent l'univers.

Le lecteur , se baladera dans deux types de jungles , naturelles et urbaines et pot-apocalyptiques comme jungles , donc …. .
Deux jeunes personnages muris précocement par l'âpreté de la vie , seront sa compagnie principale dans cet exode , avec une bête de guerre génétiquement modifiée qui s'agrégera aux petit groupe ( un duo en fait principalement ) initial .

Fondamentalement ce roman est une étude polymorphe et assez exhaustive sur la guerre et sur ses conséquences sociales et psychologiques , individuelles et collectives .
La guerre en tant qu'environnement est bien pausée dans cet ouvrage assez psychologique , qui n'est donc pas uniquement un roman d'action , mais qui est un roman d'action avec des pauses .

Pas la peine de faire un dessin pour ce qui est des thématiques … :
Pensez à l'embrigadement , aux recrutements forcés , aux stages des recrues forcées , aux processus de conversions , aux enfants soldats , aux adultes précoces , à la vie en petites communautés à l'environnement précaire , aux différents problèmes éthiques qui se posent de manières différentes selon les statuts et les contextes en univers de belligérance principalement asymétrique , les jungles urbaines délabrées , les civils et la guerre .

Il y a aussi le thème de l'effondrement civilisationnel et étatique qui est abordé dans ce texte , comme dans tout bon roman post-apocalyptique qui se respecte , avec ici une géopolitique novatrice qui est utile pour exprimer la difficulté d'associer des forces armées à de réelles opérations de paix sur plus que le court terme et au-delà des interventions de type « pacifications » .

Les personnages sont fonctionnels , touchants , et quand c'est nécessaire : ils sont forgés avec suffisamment de nuances et de détails pour être emblématiques , tout en restant incarnés et intéressants sur un plan strictement narratif .
Il y a de l'action , même si l'action est de loin assez subordonnée aux thèses véhiculées par le récit , qui prendra de ce fait un caractère assez tranquille et posé souvent , voir bavard aussi , sans devenir un texte à thèse .

Les amateurs d'univers apprécieront ce roman soigné et les amateurs de fictions militaires riches et crédibles l'apprécieront aussi , y compris dans sa dimension très concrète , telles que les règles d'engagement au combat par exemple …

Enfin , c'est un texte qui possède le charme de la science-fiction populaire , avec : des univers palpables , de l'action , de bons dialogues .
Si je devais à tout prix donner une idée du style , par comparaison , je dirais que cela sonne assez comme du bordage … sans en être … mais : « il y a ce rien , cet impondérable … qui fait que …. «
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Salut les Babelionautes
Ce deuxième livres de Paolo Bacigalupi se déroule dans le même Univers post-apocalyptique que "Ferrailleurs des mers" mais n'en ai pas la suite a proprement parler.
Seul la présence de Tool, l'homme génétiquement modifié, fait le lien entre les deux récits.
Encore une fois nous allons suivre deux adolescents qui essaye de survivre dans un monde au bord du gouffre.
Mouse et Mahlia, sont orphelins et un vieux médecin les a recueillis. alors qu'ils cherchent a se procurer de la nourriture ils tombent sur ce qui apparais comme un cadavre de saurien.
Mais en s'approchant ils s'aperçoivent qu'il n'y a pas un mais deux corps entremêlés.
Suite a leur découverte les événements vont s'enchaîner pour les conduire à des actes qui auront d'énorme conséquence sur leur survie.
Ce monde Post-Apo, imaginé par Paolo Bacigalupi, fait froid dans le dos quand ont songe que c'est peut-être notre futur.
Superbement traduit par Sara Doke que je remercie pour son travail.
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Mahlia est une orpheline à qui il manque un bras depuis qu'une armée le lui a coupé. La jeune métisse se fait discrète dans les cités engloutis parce qu'elle sait qu'elle n'a sa place nulle part. Son meilleur ami Mouse lui a sauvé la vie et depuis ils ne se quittent plus. Protégés par un médecin, les deux adolescents lui apportent leur aide pou aider à leur tour ceux qui en ont besoin malgré les regards haineux et insultes racistes qu'essuie Mahlia. Lorsque Tool croise leur chemin, une créature mi animal et mi humaine crée dans le seul but de faire la guerre, Mouse et Mahlia devront faire des choix pour leur propre survie...

J'avais déjà beaucoup aimé Ferrailleurs des mers, aussi retrouver le style de l'auteur dans le même univers, mais avec une histoire totalement nouvelle, m'a beaucoup plu. Une fois encore, j'ai été séduite par l'univers et la plume de l'auteur. L'univers est sombre et plutôt violent. Si dans Ferrailleurs des mers c'est le travail des enfants qui étaient mis en avant, dans les cités englouties c'est davantage l'utilisation des enfants en temps de guerre. Et c'est là où l'auteur va beaucoup plus loin pour notre plus grand plaisir.

La plume est vive et direct. Elle nous permet de nous imprégner intégralement de l'ambiance du roman, de ses marais, de sa puanteur, de sa guerre et de ses affrontements. Rien n'est laissé au hasard par l'auteur et même de simples créatures deviennent importantes. On va au départ suivre l'histoire de Tool et d'un autre côté celle de Mahlia jusqu'à ce que leurs destins se croisent enfin.

[...]

J'ai adoré l'horreur de certaines scènes très dures où la pitié n'existent plus et où tout le monde devient un chasseur sans vergogne. Dans les cités englouties, il faut se battre et se montrer malin. C'est ce que fera notre héroïne en partie grâce à Tool qui finalement aura beaucoup de respect pour cette toute jeune fille. Il va l'épauler et faire en sorte qu'elle n'utilise que sa tête pour réfléchir et non son coeur pour se jeter à corps perdus dans une situation dont elle ne pourrait réchapper.

En bref, malgré une fin que j'ai trouvé un peu trop ouverte à mon goût, j'ai été bien captivé par ce roman qui m'aura fait passer un vraiment chouette moment ! Je recommande !
Lien : http://lesvictimesdelouve.bl..
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Ferraille, recyclage et petits trésors engloutis au coeur d'une vive saisie d'un capitalisme de l'effritement et de l'adaptation sous contrainte climatique. Une magnifique immersion fictionnelle.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2022/12/29/note-de-lecture-trilogie-des-cites-englouties-paolo-bacigalupi/

Lancée début octobre 2022 avec les éditions La Volte, la librairie Charybde et le journaliste Antoine Daer (St. Epondyle), en attendant d'agrandir l'équipe, « Planète B » est l'émission mensuelle de science-fiction et de politique de Blast. Chaque fois que nécessaire, les lectures ou relectures nécessaires pour un épisode donné figureront désormais sur notre blog dans cette rubrique partiellement dédiée.

« La trilogie des cités englouties » (2010-2017) est l'un des livres-clé de l'épisode n°2, « Pénuries », à regarder ici.

Paolo Bacigalupi, auteur américain ayant longtemps vécu en Chine et en Asie du Sud-Est, est entré d'emblée au voisinage des sommets de la littérature de science-fiction : son premier roman, « La fille automate », en 2009, a été couronné immédiatement par les prix Hugo, Nebula et Campbell, de manière on ne peut plus justifiée. Les univers qu'il imagine sont pétris par les pentes fatales de nos économies politiques contemporaines, les « nouvelles » technologies, dans la lignée du cyberpunk des années 1985, y sont avant tout asservies aux (très) grandes entreprises et à la recherche du profit à court terme, au mépris toujours renouvelé des communs et des humains eux-mêmes, même lorsque le monde se délite autour des comptes de résultat. Dans cette noirceur, ordinaire ou extraordinaire, il parvient néanmoins toujours à inventer avec une ferveur lucide des échappées et des chemins de traverse, parfois joliment improbables – ou au moins inattendus -, enracinés dans des résistances et dans des espaces irréductibles à l'accumulation du capital. Son deuxième roman, « Ferrailleurs des mers », ouvre à partir de 2010 une somptueuse trilogie autour d'un effritement climatique et d'un épuisement des ressources terrestres qui ne provoquent pourtant toujours pas d'infléchissement notable dans la marche du monde – ce qui pourrait rappeler quelque chose aux lectrices et aux lecteurs moins familiers du genre science-fictif, en se contentant de suivre la triste litanie des rapports du GIEC poliment (ou pas) entendus sans déclenchement réels d'actions, ce qu'égrènent au fil des ans les COP numérotées, montagnes encore et toujours accoucheuses de souris, dans la difficulté.

Publié en 2012, et traduit en français à nouveau par Sara Doke chez Au diable vauvert, en 2013, le deuxième volume de la saga semble abandonner le jeune Nailer, héros central de « Ferrailleurs des mers », au destin qu'il a réussi à se forcer, pour déplacer la loupe de quelques dizaines ou centaines de kilomètres, quittant Bright Sands pour se déplacer vers la vaste mangrove limitrophe des Cités englouties, où d'improbables seigneurs de la guerre, armés de leurs hordes d'enfants-soldats et de leur fanatismes plus ou moins sincères, se disputent les kilomètres carrés de villes flottantes nées sur les ruines des grandes métropoles inondées de cette côte (que vous avez dû désormais identifier), après que les forces d'interposition dépêchées par la Chine aient échoué, malgré plusieurs années de présence, à ramener la paix au milieu de ces dépouilles meurtries.

Même si le feeling du roman renvoie nettement à une Asie transfigurée, même si la présence détaillée du phénomène enfants-soldats évoque sans équivoque le si sublime et dérangeant « Johnny chien méchant » d'Emmanuel Dongala, par exemple, les « Cités englouties » sont pourtant géographiquement plus proches des bayous aux confins de Frank Smith (« Katrina – Isle de Jean-Charles, Louisiane », 2015), voire de la New York affaissée et semi-immergée de Kim Stanley RobinsonNew York 2140 », 2017). C'est dans l'organisation de ce cognitive estrangement-là (pour reprendre logiquement les termes de Darko Suvin) que l'art de Paolo Bacigalupi donne à nouveau toute sa mesure : déplaçant son curseur investigatif de la ferraille et du déchet eux-mêmes vers les micro-sociétés humaines qui en subsistent, plus ou moins bien, il poursuit sa tâche romanesque de mise en perspective des effritements humains continus engendrés par la logique bien pensée du capitalisme tardif, sans qu'il y ait d'apocalypse à proprement parler. Et son talent en est d'autant plus glaçant, bien entendu.
Lien : https://charybde2.wordpress...
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La science fiction n'est pas vraiment ma tasse de thé, mais j'ai été très emballée par ce roman. C'est un roman d'anticipation qui mêle de l'irréel qu'on imagine vraiment très bien devenir réel, et de l'invention pure.
J'ai beaucoup aimé suivre la petite Mahlia dans cet univers très noir que sont les cités englouties. Elle doit faire face à des choix difficiles : survivre mais être seule, ou risquer sa vie mais être avec ses amis qui ont tout fait pour la sauver elle avant...
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Une deuxième tome mais avec une nouvelle histoire que j'ai trouvé plus prenante que le premier (cf Ferrailleurs des mers). L'histoire se déroule dans le même univers mais est un peu plus sombre : une guerre fait rage entre différents clans qui vont jusqu'à enrôler de jeunes enfants pour les poster en premières lignes de front. Plusieurs thèmes intéressants transpirent de du roman : la notion de famille (qu'est ce qui fait une famille en fin de compte ?), la folie d'une guerre dont les meneurs n'en connaissent même plus les raisons initiales (jusqu'où faut il obéir à des ordres ?) et enfin l'espoir (qu'est ce qui vous fait avancer coute que coute ?).
Bizarrement ce n'est pas le personnage principal qui a retenu mon attention mais un personnage qui était déjà apparu dans le 1er tome, Tool, le mi-bête (homme ayant subi des manipulations génétiques avec de l'ADN animale). J'ai trouvé ce personnage très charismatique du fait de sa mixité génétique. M. Bacigalupi, un roman entièrement dédié à ce personnage serait vraiment génial !
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Bien pensé et haletant mais un peu décevant. J'avais véritablement beaucoup aimé La Fille automate, son premier roman, très élaboré, exotique et faisant naître de nombreuses réflexions quand à nos façons de vivre et à ce que l'avenir pourra nous réserver. C'était original, fort bien écrit et très immersif. Et c'est sans doute pourquoi j'ai imposer trop d'attentes à ces Cités englouties et en suis ressorti légèrement déçue malgré un très grand plaisir ressenti à sa lecture.

Soyons clairs, c'est un bon livre, très bien écrit, une science-fiction d'anticipation bien pensée et haletante avec des personnages touchants et intrigants. J'ai simplement trouvé l'univers moins immersif et moins élaboré dans le détail, comme ressentant une difficulté de l'auteur à accoucher de son histoire. Même si l'idée de cet avenir est bien pensée et ressemble [...]

Pour lire la suite, rendez-vous sur Yuyine.be
Lien : http://yuyine.be/review/book..
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