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EAN : 9782875600448
83 pages
ONLIT ÉDITIONS (27/05/2014)
3.5/5   1 notes
Résumé :
Mamadou, Joseph et Hicham sont montés sur une grue. Ils revendiquent le droit d'exister, de rester dans ce pays « d'accueil » qui ne les accueille pas. Jean, le grutier, continue tant bien que mal sa tâche. La presse arrive, la concurrence afghane aussi. La vie s'installe. De là-haut, les trois hommes se souviennent de leurs terres et regardent ce monde d'en bas auquel ils voudraient tant appartenir. Ils ne réclament pas grand-chose. Juste une petite place de libre.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Il avait vécu trois semaines chez elle à son arrivée [clandestine] en Belgique. Il avait alors 17 ans. Tout allait s’arranger, « tu es mineur », lui disait-elle. « Tu vas voir. » Il vit. Hicham n’avait pas été inquiété jusqu’à ses 18 ans. Pour son anniversaire, un employé avec une casquette bleue et une lourde sacoche en cuir s’était invité à la fête. Quand il sonna à la porte, tous les invités se turent. Comme dans un film, les regards se tournèrent, effrayés, vers cette silhouette qu’on distinguait à travers la porte vitrée. Les cotillons étaient suspendus dans l’air. Les éclats de rire devinrent muets. Hicham se leva, ouvrit la porte à ses malheurs. Le facteur lui tendit un ordre de quitter le territoire, Hicham le remercia et referma la porte. (p. 9-10)
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Dix ans s’étaient écoulés depuis que Mamadou avait quitté Sougoula. Il avait envoyé à sa famille 150 euros de Barcelone, et douze fois 200 euros de Bruxelles. Il leur racontait que tout allait bien, qu’il avait un travail de vendeur de cartes de GSM, comme à Bamako mais avec une voiture en plus. Le professeur Coulibaly, qui lisait la lettre au papa Sassou, savait que Mamadou mentait. Sassou savait aussi que son fils mentait. Mais ils étaient pauvres, n’avaient-ils pas le droit de nier pieusement la réalité le temps d’un échange entre un père et son fils ?
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La scolarité d’Hicham s’est ratatinée en chutant d’un toit. Quand le père est tombé de son échelle de maçon, le dos en compote pour le restant de ses jours, le fils est parti travailler. Après une petite formation donnée par une association du quartier de Bir Chifae, il est devenu couturier. Pas dans la version Versace. Pas grand couturier, plutôt petit, minuscule même. Couturier dans la zone industrielle de Mrura. C’était une zone franche, où un employé pouvait espérer gagner à peine 1 800 dirhams, 180 euros. [...] l’entreprise s’appelait Design Mode Fashion. Elle réalisait surtout des t-shirts pour les touristes des capitales européennes. Il raconta le dur labeur, du moins lorsqu’il y avait du boulot. « Une semaine tu travailles, l’autre tu t’assois. » À 9 dirhams de l’heure, sans contrat, ce n’était pas la fête tous les jours. C’est ça le monde de la confection à Tanger.
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Mona était sous tension médiatique permanente et ne se gênait pas pour communiquer la pression à son entourage. [...] Elle n’était pourtant pas une arriviste du milieu. Fraîchement sortie de l’école, elle croyait dur comme fer aux bienfaits de son métier. Mona rêvait de scoops bien sûr, mais pensait aussi sincèrement être un rouage d’une démocratie à défendre chaque jour. Comme la plupart de ses collègues, ses convictions voguaient vaille que vaille à gauche. (p. 21-22)
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Mamadou a vécu dans l’ombre à Bruxelles. De squat en appartement sous un faux nom, parfois sous le sien. Il payait ses factures, avait même réussi à avoir quelques contrats légaux, sur lesquels il était taxé. Grâce aux merveilles mécaniques administratives, il restait inexistant en tant que citoyen, et existait comme contribuable à l’État providence. De toute évidence, cette providence était sélective [...]. (p. 91-92)
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