On peut aimer les femmes mais ne pas trop savoir comment s'en dépatouiller. je ne suis qu'un joueur d'échecs qui s'escrime à jouer aux dames.
Il n'a pas bu d'eau de pluie depuis son arrivée à Paris.
Son cœur bat la chamade, c'est idiot, ce n'est qu'un verre, ce n'est que de l'eau. Mais ce sont aussi des souvenirs, et les souvenirs sont des libellules dont les ailes ont vite fait de se démantibuler. Et puis :
- Avec cette pollution, autant boire de l'arsenic.
je suis heureux, mais je l'ignore : on ne réalise son bonheur que lorsqu'il se débine, pas vrai ?
- La vie est courte.
- Moi, je la trouve longue, abjecte Alice.
- C'est tout le problème, répond-il sur un ton docte qu'il n'avait pas prémédité et qu'il déteste. À votre âge, on gaspille son temps à vouloir tout, tout de suite. Quand on comprend que c'est le voyage qui compte et pas la destination, il est trop tard, c'est déjà derrière.
Nini affirmait qu'on rencontre les gens au bon moment. Elle ajoutait que rien ne différencie les anges, c'est pour ça qu'on ne les reconnaît pas toujours, ou seulement après coup.
- Je ne sais pas si c’est un cadeau ou une prison, la mémoire. Y a un paquet d’images que j’aimerais pouvoir effacer et d’autres que j’aimerais sortir de ma tête pour les mettre sous cloche et les revivre indéfiniment parce que j’ai peur qu’elles finissent par s’effacer… Enfin, comme tout le monde, je présume….
Une histoire n'a pas besoin de bien se terminer pour être belle, riposte Alice.
Je suis heureux mais je l’ignore : on ne réalise son bonheur que lorsqu’il se débine, pas vrai ?
Marcel | p. 77
- À votre âge, on gaspille son temps à vouloir tout, tout de suite. Quand on comprend que c’est le voyage qui compte et pas la destination, il est trop tard, c’est déjà derrière.
Marcel à Alice | p.186
Je suis heureux mais je l’ignore : on ne réalise son bonheur que lorsqu’il se débine, pas vrai ? Les chiens sont moins bêtes que nous. Hein, mon Lucien ? Lui, il ne se pose même pas la question. Un toit au-dessus de sa tête, des croquettes dans la gamelle, une couverture, un peu de compagnie, le voilà comblé. Tandis que nous, nous sommes une drôle d’espèce, il en faut plus, toujours plus, on n’est pas fichu de se contenter des choses simples… C’est pour ça que les humains m’enquiquinent. Au moins, avec mon Lucien, je sais à quoi m’en tenir.