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Voilà un Balzac facile et rapide à lire que je conseille fortement. Balzac n'a pas écrit que des romans longs et d'une lecture que certains pourraient trouver fastidieuse comme Les illusions perdues ou la Peau de Chagrin.

Non, hormis quelques pages descriptives d'Issoudun dont on se passerait volontiers, la Rabouilleuse est un roman passionnant abordant plusieurs thèmes : la maternité, la fraternité, l'avarice, la fortune et la succession...
Balzac a mis beaucoup de lui-même dans le personnage de Joseph Bridau, peintre sans succès, fils aimant, dévoué à sa mère Agathe, qui ne voit ni l'amour qu'il lui porte ni ses qualités mais lui préfère son aîné, Philippe. Pourtant, Philippe est un fils ingrat, voleur et débauché qui entraîne sa famille dans le déshonneur et la ruine. Seul espoir des Bridau pour s'en sortir, demander au riche frère d'Agathe une partie de la fortune qui leur est due. Mais la tâche s'avère compliquée car le frère d'Agathe est sous l'emprise d'une jeune paysanne, cette fameuse rabouilleuse qui s'est laissée désirer depuis le début du roman et qui n'apparaît que dans la 2ème partie du roman (il en compte trois). Oui, j'avoue l'avoir attendue longtemps...

Je ne vais pas dévoiler la suite de l'intrigue mais comme dans tout roman destiné à être publié en feuilleton, il y aura encore pas mal de rebondissements et de suspense jusqu'à la fin qui font que l'on ne s'ennuie pas une seconde.

Un très grand cru balzacien à consommer sans modération !
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"La Rabouilleuse" est un roman d'Honoré de Balzac, divisé en trois parties.
La première est plutôt moyenne ; la deuxième est relativement réussie ; et dans la troisième, j'ai retrouvé le Balzac magique des "Illusions perdues" et du "Père Goriot".
La première partie n'est pas ce que j'ai vu de pire en littérature, certes ; mais elle est baroque, confuse, désuète. Les personnages y sont mis en scène de façon caricaturale… Bof !...
La deuxième partie est plus réussie. On commence à retrouver un petit peu le grand littérateur qu'est Balzac, ce merveilleux sociologue qui décrypte toute la société du XIXème siècle, ce merveilleux psychologie qui mit sa connaissance profonde du coeur humain dans ( presque ) tous ces personnages, ce merveilleux littérateur, tantôt tragique, tantôt comique, qui sait soulever mon coeur de tant d'émotions. Cette deuxième partie n'est pas parfaite, mais, néanmoins, on sent que c'est Balzac qui l'a faite.
La troisième partie est du Balzac pur et simple : parfaitement construit, dramatique, avec la plume incisive de l'écrivain, de cet auteur merveilleux, de cet Ecrivain avec un E majuscule que fut l'immense Balzac.
Bref, voilà un ouvrage avec des défauts certes. Toutefois, personnellement, je pense que les défauts sont largement compensés par les qualités.
Ce n'est pas un ouvrage indispensable à l'homme qui veut découvrir la Comédie Humaine, mais il s'agit d'un bon livre, néanmoins.
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Balzac était payé à la ligne, et par moments il a l'air de prendre plaisir à nous le rappeler. On croirait voir jaillir des pages son visage robuste, paré d'une moue ironique, pour s'exclamer : « voyez, il ne s'est encore rien passé, voila cinquante pages que je meuble et vous en êtes conscient, et pourtant vous goutez votre lecture ! » Telle est la magie de sa plume. Disons seulement qu'il faut attendre le tiers de ‘La rabouilleuse' avant qu'apparaisse la dite rabouilleuse…

Une brave mère a deux fils : l'un peintre de métier et du naturel le plus honnête du monde ; l'autre ancien officier de Napoléon mis à la retraite par le retour des Bourbons, qui n'est plus qu'une épave de débauché dénuée des scrupules les plus élémentaires. Devinez lequel elle aime et lequel elle adore plus que sa propre vie… Et devinez les problèmes que cela peut causer, quand on est une veuve sans le sous.

Or d'inquiétantes nouvelles lui parviennent de sa ville de province natale (vous saurez TOUT d'Issoudun). Son frère, resté là-bas, est mené par le bout du nez par sa bonne, une beauté locale ; et pour compléter celle-ci a pris pour amant un ancien soldat beau comme Pâris. Ce petit ménage à trois fait scandale, et bien plus grave, risque fort de faire passer sous le nez de la veuve l'héritage familiale ! Une expédition de secours se monte…

Un excellent Balzac, plein de verve et de traits d'ironie. Son fervent royalisme s'y dispute avec la compassion et l'admiration pour les déchus de l'empire, anciens soldats ayant vu les rois s'incliner devant leurs drapeaux, aujourd'hui épaves ruinées par la débauche, bon à riens faisant les cents coups, ou simples pères de famille confis dans l'ennui. Ils ont en commun de ne pouvoir se réhabituer à la terre après avoir touché le ciel. Parce qu'ils sont peints par Balzac, ou parce qu'ils ont inspiré Balzac ?
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Un petit bouquin qui réunit des quantités de recettes de coquillages et crustacés (comme son nom l'indique), mais dont le copyright indique 1938 et l'achevé d'imprimer 1968, promet de replonger le lecteur dans les recettes de son enfance... Voire d'en découvrir qui ne demanderont qu'à être testées...
Place à la barbue à la havraise, au hareng saur farci, à la sole Plougrescant, à la raie à la Nantuket...
J'en passe, bien sûr... Pas le temps de tout énumérer, il faut que j'aille à la pêche...
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Ce roman fait le portrait de deux frères, Joseph, peintre de génie non reconnu que sa mère dédaigne pour son monstrueux aîné, Philippe, ancien soldat sans coeur. Au début du roman, cet officier de Napoléon démobilisé s'ennuie, passant son désoeuvrement dans le jeu, l'alcool et les femmes. Trop fainéant pour vraiment réussir ou s'investir, il préfère dépouiller son frère, sa mère, une grand-mère... On ne peut donc pas s'attacher à lui, contrairement à Joseph, artiste passionné et génial, fils respectueux, plus fait pour contempler la beauté du monde que ses complots et ses bassesses.
Philippe se révèle lors d'un duel contre un autre lui-même, mais qui lui est inférieur, n'ayant pu réaliser ses ambitions avec la chute de Napoléon, mais qui se contente de régner sur la jeunesse d'une petite ville de province. Plus Philippe s'élève, plus il devient odieux, laissant notamment mourir sa femme d'alcoolisme, lui ayant enseigné la débauche.
Face à ce personnage assez fascinant, il est presque dommage que Joseph ne soit pas plus visible pour faire un contrepoint.
Un beau portrait aussi d'une ville provinciale ennuyée, échappant aux tourmentes de l'histoire politique du début du XIXème siècle.
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Excellent.
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Quel bonheur toujours renouvelé, de plonger dans l'univers des grands auteurs du 19ème siècle. J'avoue avoir un peu plus de mal à lire Balzac que les autres. Et lire Balzac me fait toujours penser à Colette, qui a lu Balzac très jeune : "C'est mon berceau, ma forêt, mon voyage" à-t'elle dit. Voilà, je pense que je n'ai pas lu Balzac assez jeune !
La Rabouilleuse est un des romans les moins connus De Balzac. Pourtant le fil de l'intrigue est assez simple : deux canailles issues de bonnes familles, Philippe et Max, anciens Dragon et Grenadier de la Garde impériale napoléonienne, se disputent une succession : celle du Docteur Rouget, bourgeois licencieux, qui a recueilli quelques années auparavant une petite beauté miséreuse, Flore, devenue entre-temps sa servante-maîtresse. Celle-ci est amoureuse de Max et tout finira mal pour eux.
Autour d'eux, gravitent des personnages au coeur pur, qui incarnent les plus belles qualités morales. Exceptionnelle galerie de portraits et description désenchantée que celle de ces grandes âmes qui, par leur aveuglement, favorisent les appétits les plus cyniques. L'enfer est pavé de bonnes intentions, c'est bien connu.
Alors pourquoi "La Rabouilleuse" est-elle peu aimée ? Serait-ce en raison du lieu de l'intrigue, cette province berrichonne ensevelie sous les "disettes", les racontars ? Où les soldats devenus inutiles et inemployés, sont réduits à une quasi misère et subsistent uniquement grâce à leur demi ou quart de solde. Pour tromper l'ennui, ils s'organisent en bande farceuse, "les Chevaliers de la Désoeuvrance", et sèment la frayeur dans la petite ville d'Issoudun, qui connut son heure de gloire au temps de l'empire romain, mais se trouve maintenant assoupie comme une Belle au bois dormant.
Et certes, Balzac fait figure d'oiseau de mauvais augure, lorsqu'il dénonce dans sa préface les dangers de « cette société basée uniquement sur l'argent ». Il semblerait pourtant que cela n'ait guère changé au 21ème siècle.


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Je ne suis pas experte, mais j'ai l'impression avec cette Rabouilleuse d'avoir entr'aperçu une belle part de l'incommensurable talent du grand Balzac.
C'est qu'il y en a, dans ce roman dense et trépidant, et pour tous les goûts :

Thriller familial, sur fond de captation d'héritage par manipulation d'un vieil oncle simplet ;
Scène de la vie de province, dans une Issoudun engourdie dans son immobilisme, refermée sur elle-même et ses cancans de quartiers ;
Tableau de famille, dont l'argent tient bien sûr le rôle de ciment, avec une mère faible et christique, déshéritée par son père, désargentée par son fils aîné mais soutenue jusqu'à la mort par son cadet ;
Peinture d'une époque politique trouble, entre déclin de Napoléon et retour des Bourbons, entre amoralité assumée et retour de la religion ;
Confrontation de caractères épiques enfin : ceux des deux frères que tout oppose, Joseph l'artiste pur contre le cynique et malveillant Philippe, ancien soldat de l'empereur, mais surtout la confrontation entre ce dernier et le couple Flore Brazier la Rabouilleuse et son amant, dans une lutte à mort pour l'héritage qui verra le plus machiavélique et le plus amoral triompher.

Et notre pauvre rabouilleuse là-dedans ? Une jolie cocotte de province bien retorse et manipulatrice, mais pas assez encore pour pouvoir suffisamment troubler l'eau de la rivière devant plus infâme et féroce qu'elle.
Captivant et bien sûr, désespérant sur la nature humaine !

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" La Rabouilleuse" est comme en écho du "Père Goriot".En effet, Agathe , tout comme le père Goriot ,est injustement mal aimée et méprisée par son fils Philippe, mais heureusement , son autre fils saura lui donner tout l'amour qu'elle mérite.

Ce roman , un grand roman, avec la densité de la vraie vie , nous fait découvrir un personnage, Philippe qui brille de la noirceur des êtres maléfiques en opposition avec des gens aux grandes qualités humaines .

le lecteur risque de se perdre lorsque Balzac nous explique les liens de parenté qui existent entre les personnages; ce grand roman séduira les balzaciens, mais il sera d'un accès un peu difficile pour ceux qui ouvriront leur premier Balzac justement à cause des généalogies de la parentèle ,des considérations notariales et aussi des trop longues descriptions; c'est d'ailleurs ce qui est reproché à Balzac . A mon sens , toutefois,ces digressions , donnent aux romans De Balzac justement l'épaisseur de la vie, de la vraie vie .

Aimez-vous Balzac ?
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Troisième titre consacré aux célibataires.




Je suis restée longtemps à me demander ce et qui était cette rabouilleuse, car elle n'intervient pas tout de suite dans le roman.


Balzac commence par nous présenter la famille Rouget. le père médecin enrichi pendant la Révolution et marié à une héritière, a deux enfants, Jean-Jacques, un imbécile que l'on retrouvera plus tard et Agathe dont il se débarrasse en l'envoyant à Paris chez une tante parce qu'il croit qu'elle n'est pas véritablement sa fille.
Agathe épouse un brave homme sans fortune, et en a deux enfants : Philippe qu'elle préfère, beau et courageux sur les champs de bataille et Joseph laid et artiste. Nous la voyons se battre durant son veuvage pour les élever.
Seulement lorsque Napoléon est envoyé sur l'île d'Elbe, Philippe, à l'admiration de sa mère refuse de servir les Bourbons. C'est la déchéance, et la perversion de son caractère le pousse aux gestes les plus infâmes et les plus calculateurs. Joseph lui poursuit sa formation de peintre, il commence à être connu mais sans s'enrichir.
Agathe qui partage son ménage avec sa tante et qui a vu son peu de fortune diminuer, écoute les conseils qu'on lui donne et retourne à Issoudun revoir son frère qui vit avec une “créature", la “rabouilleuse”. Malheureusement et malgré les conseils d'un paysan matois, ni elle ni Joseph ne parviennent à convaincre Jean-Jacques de tester en leur faveur. le vieil homme étant sous la domination non seulement de Flore, sa servante-maîtresse mais de l'amant de celle-ci.
Philippe lui aussi partira à Issoudun et la ou l'honnêteté et la candeur d'Agathe et Joseph n'ont rien pu, lui réussira.

Toujours la même morale : le monde appartient aux calculateurs.

Ce n'est qu'un résumé succinct, il y a de nombreuses digressions.
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