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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
L'abbé Birotteau n'est pas méchant mais vaniteux, voire ambitieux. Pensionnaire chez mademoiselle Gamard, une vieille femme tout aussi égocentrique, il convoite la chambre de son voisin l'abbé Chapeloup décédé recemment. C'est que le mobilier, les tableaux et surtout la bibliothèque ont une grande valeur à ses yeux. Tant qu'à y être, pourquoi pas sa charge de chanoine, ou bien le titre d'évêque ! Il en hérite bien la chambre meublée mais à quelques conditions auxquelles il n'a pas vraiment fait attention. C'est qu'il est un peu naïf, d'un naturel si ouvert qu'il ne peut imaginer des vilenies de la part des autres. Il est aussi un homme du monde, qui aime la compagnie de la bonne société alors que l'autre pensionnaire, le retors abbé Troubert qui, lui, pour s'assurer les bonnes grâces de la logeuse passe ses soirées avec elle. Cette vieille fille malfaisante et ambitieuse, ne voit pas d'un bon oeil que Birotteau préfère la société des autres à la sienne. J'ai bien aimé cette courte histoire, le curé de Tours. L'intrigue est claire et elle se développe à un rythme appréciable. C'est que, contrairement à d'autres romans De Balzac, où les longueurs et les descriptions à n'en plus finir peuvent parfois l'emporter sur le plaisir de lire. Ici, rien de tout cela ou très peu. Balzac, est bref, va à l'essentiel, c'est-à-dire à personnages s'accrochant à des faux espoirs, se promènent dans les salons et préparent quelques manigances. J'ai beaucoup apprécié l'échange entre madame de Listomère (amie et conciliatrice de Birotteau) et l'abbé Troubert, où chacun interprète les paroles de l'autre. Cette fine analyse psychologique est parfaite. Puis, avant que le lecteur s'en rende compte, il est rendu à la fin.

Chez Folio, le curé de Tours est suivi d'une autre courte histoire, Pierrette. Celle-là me fut pénible. Dès les premières pages, on découvre la pauvre Pierrette Lorrain et le jeune Brigaut qui s'intéresse visiblement à elle. Toutefois, Balzac tient absolument à décrire son arbre généalogique, remontant jusqu'aux grands-parents, à des oncles et tantes éloignés, racontant la petite histoire de chacun – même si la plupart son déjà morts ou mourants au début de l'histoire. Ouf ! Ce fut pénible. Pas parce que ce fut inintéressant, j'ai trouvé fascinant comment les membres d'une même famille se sont entredéchirés, comment certains ont manoeuvré pour écarté des parents et leur arracher un héritage, comment ces mêmes personnes ont élevé leurs enfants et en ont fait ce qu'ils sont devenus. Une étude digne de Zola. Donc, je comprends qu'il soit important de situer l'intrigue, de mettre en place les «acteurs» du drame. Ce qui m'a ennuyé, c'est que toutes ces informations sont balancées d'une seule venue. L'action ne s'enclenche vraiment que soixante pages plus loin, quand la pauvre et orpheline Pierrette arrive chez ses cousins Denis et Sylvie Rogron : deux célibataires au coeur endurci et qui la maltraiteront. Une fois la longue description passée, j'ai un peu plus apprécié la courte histoire poignante, avec des individus qu'on aime détester.

Ce que j'aime De Balzac, c'est que ses personnages – tant les principaux que les secondaires – ont chacun des motivations qui leur sont propres et qui guident leurs actions tout au long. Un peu comme un engrenage. J'ai mentionné plus haut sa fine analyse psychologique. Birotteau, Gamard, Troubert, Pierrette, les Rogron, etc., tous, ils sont réalistes, crédibles, complets. On comprend pourquoi ils sont ainsi et pourquoi ils agissent comme ils le font. À une exception près. Là où je ne suis pas d'accord avec l'auteur, c'est qu'il tire des conclusions hâtives, qu'il généralise de stéréotypes de personnages à partir parfois d'une seule caractéristique. Je m'explique. J'ai lu la préface après ma lecture des deux nouvelles et ce fut fort heureux sinon ça aurait teinté négativement mon impression. Voyez-vous, on y explique que Balzac estimait que les célibataires sont des individus nuisibles. le fait d'être seul amène les vieux garçons et les vieilles filles à devenir frustrés, égoïstes, à manquer de compassion et, incidemment, à profiter de la naïveté des gens de leur entourage. Allant même jusqu'à les broyer. le sort réservé à Birotteau et Pierrette en est bien la preuve. Mais est-ce vraiment la réalité ? J'ai connu plusieurs célibataires endurcis qui font preuve de dévouement à des causes et à des personnes, puis inversement des gens mariés qui sont atroces.
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Un texte qui s'inscrit dans un regroupement fait par Balzac sur les "célibataires". Les célibataires, ce sont les vieilles filles - pas forcément si vieilles d'ailleurs dans le cas de Mademoiselle Gamard. Balzac en livre une analyse quasi sociologique sur ces femmes qui n'ont pas leur place dans la société, la bonne société, du XIXème siècle, car elles sont trop laides, ou trop bêtes, ou trop malheureuses. le célibat n'est évidemment pas un choix, mais une contrainte et une tare, qui rend une femme incomplète. Par conséquent, elle ne peut que se contenter de se réfugier dans la religion, ou plutôt dans la dévotion hypocrite plus que dans la foi réelle. le célibat enlaidit d'ailleurs, et il n'y a même pas de liaison suggérée entre Melle Gamard et son locataire. La vieille fille n'a d'autres loisirs que les bavardages stériles, avec d'autres vieilles comme elles.
Les célibataires, ce sont aussi les prêtres. Vivre seuls les rend égoïstes, soit des égoïstes qui ne pensent qu'à leurs besoins primaires comme ce brave Birotteau, simple et gentil, ou des égoïstes ambitieux devenant méchants comme Troubert.
Un récit anticlérical, féroce, une charge contre la bêtise, l'hypocrisie et l'ambition. Les dialogues traduits - avec les paroles échangées et les paroles pensées véritablement - sont particulièrement savoureux.
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Le curé de Tours c'est une histoire sur l'hypocrisie des gens. C'est ce que subit ici l'abbé François Birotteau. C'est la mesquinerie d'un groupe envers un personnage un peu bonasse. Ce n'est pas le meilleur Balzac que j'ai lu. Il est très long à démarrer et ennuyant par moment. Cependant, j'ai bien aimé la fin avec sa petite morale.
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Ces deux courts romans De Balzac s'attaquent à la vieille fille et en cela ils sont très datés. Lui pourtant toujours si actuel nous propose ici une analyse extrêmement dure du statut de célibataire, transformant ses personnages en véritables animaux inaptes à la société. J'ai peu aimé Pierrette, dont l'histoire tourne autour de la souffrance d'une petite orpheline. Au lieu de la compassion attendue, on trouve de longues pages de lutte entre les deux camps et ça dure ! le curé de Tours est beaucoup plus concis et beaucoup plus léger. le personnage de l'abbé Birotteau est très reconnaissable !
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Bassesses et mesquineries se mettent en filigrane.

Candeur et naïveté deviennent victimes de ces petits calculs "de clocher" que tant aiment alimenter et faire grandir.

Histoire et intrigues à découvrir par delà ces sentes et ruelles de presbytères.



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A la mort de son ami, l'abbé emménage enfin dans sa belle maison et hérite des meubles de son ami. Mais la logeuse le prend vite en grippe et c'est le début de la dégringolade pour l'abbé, un temps soutenu par l'aristocratie locale jusqu'à ce que ce ne soit plus tenable. Et l'abbé finira ses jours dans une paroisse de campagne, sans même le droit de faire la messe, lui qui aurait pu devenir un personnage important de la hiérarchie religieuse...
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