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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est le second roman De Balzac que je lis sous influence.
Ma lecture d'Alain et de son Balzac m'a fait choisir pour démarrer deux romans peu connus. J'ai aimé le premier le médecin de campagne et aimé encore plus celui là.
L'ouverture du roman ne surprend pas, Balzac nous invite à Limoges et nous fait, comme à son habitude, visiter la ville.
Dans cette ville vit « un nommé Sauviat, marchand forain » il a construit sa fortune sur la récupération des métaux « Sauviat n'achetait aucun objet sans la certitude de pouvoir le revendre à cent pour cent de bénéfice ».
Il eut une fille Véronique et pour elle « Cet homme de plomb, de fer et de cuivre redevint un homme de sang, d'os et de chair », elle est élevée très chrétiennement et devient une belle jeune fille à la beauté un peu flétrie par une petite vérole. Seule réelle émotion dans la vie de Véronique : la lecture de Paul et Virginie qui l'enflamma.
Son père s'est juré de bien la marier et il porte son choix sur le banquier Graslin que convoitent toutes les mères de la ville.
Tout est donc pour le mieux
L'amour n'étant pas présent et l'enfant attendu ne venant pas Véronique Graslin cherche consolation dans les livres.
Elle fait la conquête de Limoges
Graslin est en paix il peut se consacré à sa fortune d'autant qu'après plusieurs années Véronique Graslin est enfin enceinte alors que la ville est secouée par un meurtre particulièrement sordide, un vieillard avare et riche fut

« assassiné, pendant une nuit noire, au milieu d'un carré de luzerne où il ajoutait sans doute quelques louis à un pot plein d'or. La servante, réveillée par la lutte, avait eu le courage de venir au secours du vieil avare, et le meurtrier s'était trouvé dans l'obligation de la tuer pour supprimer son témoignage »
L'ouvrier porcelainier Tascheron est arrêté et condamné à la guillotine. le produit du vol n'est pas retrouvé.
Je m'arrête ici car en dire plus serait vraiment criminel !

Le roman De Balzac qui illustre très bien la place de la religion et de l'Eglise est un chef-d'oeuvre de construction romanesque.
On pourrait croire qu'on lit un roman à la gloire de l'autorité et l'on s'aperçoit en cours de route que l'on a été berné et manipulé.
C'est un roman complexe que j'ai eu grand plaisir à lire même si je n'adhère pas à toutes les idées de l'auteur et si il y a comme dans bien des romans De Balzac quelques longueurs.
Balzac reprend ici les idées de Victor Hugo et démontre l'inutilité de la peine de mort pour ce jeune homme de 23 ans.
Un roman à découvrir
Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Le roman est long à démarrer. La première partie se déroule dans un Limoges que Balzac ne semble pas connaître. Ses descriptions qu'on dirait faites à partir de cartes postales sont ennuyeuses. Puis l'intrigue se met en place et la renaissance de Montegnac et les acteurs qu'elle réunit deviennent passionnants. Véronique est très proche de la Mme de Mortsauf du lys dans la vallée. A la fin, on relit le début du livre, ce qui est bon signe…
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Véronique nait jolie et fait la fierté de ses parents jusqu'à ce qu'elle ne soit atteinte par la petite vérole qui défigurera son visage. Devenue femme, son père, un riche commerçant projette des épousailles avec Pierre GRASLIN, un banquier limougeaud disgracieux et avare
qui sera ravi de la dot de l'épousée.
Cette union bancale mènera la femme délaissée dans une solitude que la religion et la charité parviendront à atténuer
La mort du banquier Graslin libérera Véronique. Elle quittera le monde pour se consacrer à une bourgade, Montégnac où avec l'aide d'un curé tolérant elle apportera des investissements pour moderniser et assainir le pays.

Qu'en penser ? Agréable lecture mais avec ce roman, Balzac termine le croquis de sa conception de la femme idéale : La belle du lys dans la vallée, Eugénie Grandet ou Véronique Graslin qui passera son veuvage avec un silice sont de la classe de l'Isabelle Archer d'Henry James. Abnégation, mortification, religion, chasteté... bref pratiquement des saintes vierges.
A côté de ses merveilles d'abnégation les autres femmes de la comédie humaines ont toutes un air de perversité (sauf peut-être Félicité des Touches)




PERSONNAGES

– BIANCHON : célèbre médecin de Paris (et le plus célèbre dans La Comédie humaine), venu constater l'état désespéré de Véronique.

– L'abbé BONNET : hypersensible et de faible constitution, mais animé de la plus grande et la plus clairvoyante énergie en matière de foi et de direction de conscience ; il ramènera Tascheron à la religion avant son exécution et sera le confesseur et le guide de Véronique. Convaincu du rôle social et politique de l'Eglise, il est l'artisan de la prospérité de Montégnac.

– CLOUSIER : ancien avocat, sans client par excès de moralité ; juge de paix à Montégnac.

– Catherine CURIEUX : ancienne maîtresse de Farrabesche et fille-mère, elle est partie se cacher à Paris pendant la captivité de son amant ; retrouvée par Véronique, elle peut revenir vivre aux côtés de Farrabesche et de son fils.

– DUTHEIL : grand vicaire à Limoges, puis évêque, archevêque et cardinal ; belle figure ecclésiastique, faite de piété, d'indépendance gallicane, de rigueur morale et d'intelligence ; protecteur de l'abbé Bonnet et ami de Véronique, dont il devine la faute.

– Jacques FARRABESCHE : « chauffeur » repenti qui, après des années de bagne, vit à l'écart dans la forêt de Montégnac ; repéré par Véronique qui revoit dans son destin malheureux l'image de son amant, il lui devra d'être rétabli dans ses droits civiques et de retrouver le bonheur privé auprès de la Curieux.

– L'abbé GABRIEL : secrétaire de l'évêque de Limoges, frère cadet d'Eugène de Rastignac (voir, en particulier, le Père Goriot) ; il symbolise le retour de l'aristocratie dans le haut clergé, au moment de la Restauration ; il est sacré évêque de Limoges vers la fin du roman.

– Grégoire GERARD : brillant polytechnicien qui, dégoûté de la carrière terne que lui offre l'administration des travaux publics, est invité par son parrain Grossetête à mettre en oeuvre les projets d'aménagement conçus par l'abbé Bonnet et Véronique Graslin.

– Vicomte de GRANDVILLE : fils du comte de Grandville (voir, en particulier, Une double famille et Splendeurs et misères des courtisanes) ; amoureux de Véronique, il est chargé, en tant que substitut, de diriger l'instruction contre Tascheron et s'attire, pour cette raison, la haine de celle qu'il aime, mais qui lui pardonne sur son lit de mort.

– Pierre GRASLIN : garçon de caisse, puis banquier de Limoges ; rendu inhumain par sa cupidité et son avarice, qui ruinent sa santé et en font un très piètre mari.

– Véronique GRASLIN : fille des Sauviat, douée d'une belle âme et d'un physique harmonieux, malgré la variole qui a marquée son visage pendant son adolescence ; incarne avec noblesse, comme la comtesse de Mortsauf du Lys dans la vallée, la femme mariée partagée entre l'amour et le devoir religieux.

– ROUBAUD : médecin de Montégnac, conduit à la foi par l'exemple de sa patiente Véronique.

– Jérôme-Baptiste SAUVIAT : ferrailleur auvergnat enrichi par les biens nationaux et par son travail acharné ; âpre au gain, mais honnête et pieux.

– Mme SAUVIAT : solide auvergnate, femme de devoir et de labeur ; se dévoue à sa fille Véronique, dont elle connaît et protège le secret.

– Denise TASCHERON : frère de Jean-François dont elle est très proche ; partie s'exiler en Amérique après le procès, elle en revient à la fin du roman, provoquant chez Véronique une commotion psychologique qui accélère son agonie ; grâce à l'entremise de cette dernière, elle épousera l'ingénieur Gérard et deviendra ainsi la tutrice de son neveu Francis.

Jean-François TASCHERON : jeune ouvrier que Véronique prend sous sa protection et dont elle fait son amant, sous couvert de protection charitable ; criminel et assassin par amour, il est condamné et exécuté.

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De longues et riches descriptions comme Balzac sait le faire, parfois à l'excès, émaillées d'innombrables remarques, justes et touchantes, à propos des thèmes chers à l'écrivain : la dualité campagne/ville, le mariage, la condition féminine, l'amour, la famille, la maternité, l'Église, le pouvoir, la cupidité, etc.

Dans un XIXème siècle enclin au vertige capitaliste, il rappelle la nécessité et l'importance des structures communautaires contre l'individualisme, à travers la famille, le hameau, la corporation, l'ordre social.

Ce récit est avant tout une grande fresque de la vie provinciale dans le Limousin, entre le travail discipliné, la légendaire pingrerie auvergnate, et la religion catholique omniprésente. Cette société où la place de l'Église était centrale, tant dans la vie privée que dans les affaires publiques est extrêmement attachante. La spiritualité et le soin de l'âme rayonnaient alors, obtenant la primauté en toute chose.
En particulier, le récit empreint de foi que fait le curé Bonnet de l'annonce de sa vocation sacerdotale à ses parents est un moment de grâce unique.

La trame policière, bien qu'un peu trop élémentaire pour surprendre le lecteur, apporte une agréable touche de mystère au milieu de cette fresque parfois réaliste à outrance
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Le curé de village, une oeuvre authentique qui plante le décor dans un petit village du Limousin actuel, à l'agriculture pauvre, à la terre stérile mais peuplé de travailleurs courageux et entreprenants et de catholiques convaincus et dévoués.
L'arrivée dans ce village de Véronique Graslin, une grande dame à l'esprit vif et aux motivations énigmatiques, va bouleverser la vie de nombreux habitants. Ils l'aiment, la chérissent, la vénèrent et la « canonisent » tant son oeuvre magnanime de relèvement de ce pays défavorisé est grande.
Les personnages, décrits avec finesse et réalisme, mettent en lumière des personnalités hors du commun, qui, avec le concours de cette grande dame, vont participer à la réussite de ce chantier titanesque.
La première partie du roman décrit la vie de Véronique, avant qu'elle ne devienne Mme Graslin. Sa famille, ses rêves naïfs d'un amour sincère et tendre, sa dévotion catholique,…
Pour une première lecture « classique », j'ai été emballée par la plume d'Honoré de Balzac.
Un grand virtuose et analyste de la condition humaine !
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Drame et convoitises se romancent en trame de fond d'une vie paisible de province.

Mariage, dot meurtre. Pourquoi et comment peut on expliquer certains choix?

Réflexions et enquête à mener jusqu'à la dernière ligne.
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