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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Chapman le narrateur a 13 ans. En rupture familiale (il lui faut à tout prix éviter son beau père) il squatte l'appartement d'un de ses amis Russ, 16 ans, en rupture familiale lui aussi.

Plattsburh, état de New-York, c'est assez effrayant de savoir que les enfants aux États Unis sont si peu protégés. Chapman ne dit pas ce que lui a fait son beau père mais des allusions ne font aucun doute.

Pour survivre, Chapman (Chappie) vend de l'herbe et fait de petits trafics. Pour payer le loyer de leur appartement, les deux adolescents « s'acoquinent » avec un groupe de bikers, qui se droguent et volent du matériel hi-fi. le jour où Russ vole les voleurs, leur monde déjà instable vole en éclat : ils doivent fuir et se faire passer pour morts.

L'auteur nous présente les États-Unis sous un angle très sombre: pauvres gamins livrés à eux mêmes, victimes d'abus en tout genre, et pour lesquels la drogue est la seule échappatoire.

Un peu plus tard, Chappie se retrouve seul : Russ préfère rentrer chez lui et essayer de se réconcilier avec sa famille.

Nous suivons Chappie dans une sorte de voyage initiatique (parfois lucide, parfois halluciné pour cause de diverses substances , un voyage qui l'emmènera de rencontre en rencontre.  Chappie devenu Bone (changer de nom permet il d'entamer une nouvelle existence ?) sauve Froggie une petite fille d'un pervers.

Les deux enfants rencontrent un jamaïcain en situation illégale qui les accueille chaleureusement....

Russel Banks excelle à faire parler des adolescents, en même temps déconnectés de la vie réelle et tellement lucides sur le peu de chances qu'ils ont dans leur vie ...

Un très grand roman qui nous permet de suivre Chappie, 13 ans puis 14 puis 15, devenu le Bone du titre, de Plattsburg jusqu'à Montego Bay, Jamaïque.

En bref : Bone ou « ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort »




Un extrait
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Banks manie une dissonance baroque. D'un réel quasi palpable, il tire des situations qui sortent complètement de l'ordinaire.

Les 400 pages du livre sont assez rudes. On y suit le parcours De Bone, entre Amérique et Jamaïque, dans une fuite en avant et une quête de soi originales. C'est à dire que Bone est un vagabond qui voit et expérimente des choses bien loin de son âge de 14 ans. D'ailleurs, on sent qu'il appréhende celles-ci avec parfois une barrière d'incompréhension qui l'empêchent d'être complètement choqué.

Parce qu'il y a de quoi. Entre la contrebande, le trafic d'être humain, la perte des siens, le petit garçon survit à de l'horreur, quand il ne la provoque pas. Tout ceci avec une narration interne qui effectue une véritable psychanalyse du
vagabondage, toujours en quête de repaires qui parfois sont loins ou tout bonnement absent.
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C'est le road-book d'un punk qui, au gré de ses mésaventures, va devenir un rasta. Bone, qui est un petit peu con quand même, aime la fumette et croise beaucoup de galériens pas bien fréquentables, voire dangereux.

Mais heureusement il va grandir, surtout en compagnie de I-Man, un rasta qui va lui sortir tous les trucs sur sa culture. D'ailleurs, il ira même en Jamaïque.

C'est plein de petites aventures avec parfois une très légère touche de fantastique (en même temps, la ganja...).

Sinon c'était cool, juste un tout petit peu trop long, comme très souvent.

Yo, rasta. Respect, man. Tout irie ?
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C'est le 3e roman de Russel Banks que je lis et à chaque fois je plonge dans un monde différent mais, mis bout à bout, ils offrent aussi une description assez lugubre de notre monde contemporain. La 4e de couverture fait mention de Huckleberry Finnn, mais ce roman n'est pas du tout dans l'optique de celui de Twain qui a un héros positif et valeureux. le narrateur s'appelle Bone et nous raconte sa vie entre 14 et 15 ans, si on doit faire une comparaison littéraire, c'est plutôt vers Oliver Twist qu'il faut regarder.

Au début de l'histoire, nous le connaissons sous le nom de Chappie, garçon avec piercings, crête d'Iroquois (Mohawk dans la traduction). Il vit avec sa mère et un beau-père un peu louche dans une petite ville de l'Etat de New York, passe son temps à fumer des joints et à sécher les cours, s'est accoquiné avec un ami plus âgé qui subit une coloc avec un gang de motards. Après un larcin où il se fait prendre, il rompt avec ses parents, se réfugie avec le gang et devient dealer. A la suite de l'incendie de la planque, Chappie commence une errance qui va lui faire côtoyer des accros au crack, un pervers bizarre, squatter une résidence de luxe avant de trouver un jamaïcain rastafari. Entre deux, il s'est fait tatouer les os du drapeau pirate et a pris le nom De Bone.

Sous l'influence de I-Man, le rasta, il tente de revenir chez lui mais repart vite, rejeté par les siens. Il accompagne I-Man qui souhaite revenir chez lui. En Jamaïque, il est initié à la religion et la culture rastafarie, retrouve son père, se consacre à la culture de la ganja, se retrouve seul quand son ami est tué par des trafiquants mais trouve le moyen de rebondir grâce à la sagesse que lui a enseignée son mentor.

Ce livre est désespérant : il donne la description d'un sous-prolétariat et de pauvres américains irrécupérables, englués dans la misère sociale. Il n'est pas beaucoup plus tendre avec les Jamaïcains mais c'est un beau roman d'apprentissage. Malgré toutes les difficultés et les nombreux rebondissements, Bone s'en sort, arrive à donner un sens à sa vie et permet un tout petit peu d'espoir.
Lien : http://jimpee.free.fr/index...
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Chappie, jeune ado américain, affiche sa rébellion derrière son nez percé, sa crête de punk, ses séances de fumettes avec les copains et un désintérêt pour la vie scolaire.
À la maison, ce n'est pas non plus le paradis : sa mère ne le comprend pas et son beau-père a tout de la caricature du beauf. Par besoin d'argent, il vole de petits objets avant de les revendre, mais son commerce va prendre de l'envergure avec la rencontre de bikers moustachus et ventrus roulant en Harley. Chappie fugue, change de nom, est porté disparu après un incendie. le jeune ado va alors découvrir une nouvelle vie et une philosophie qui vont le mener à la Jamaïque avec I-Man, un personnage hors normes, un rasta écolo qui lui apportera plus que tous les membres de sa famille réunie.
Le roman est écrit dans une langue vivante, avec des phrases saccadées qui correspondent aux désordres de la vie de Chappie, alias Bone. On y trouve les interrogations et le mal-être d'un jeune qui ne peut pas se fondre dans le moule de la société. Russell Banks aime ces êtres en souffrance, ces victimes d'une société capitaliste et égoïste. Dans le Nouvel Observateur n° 2225 (du 28 juin au 4 juillet 2007), Russell Banks s'entretient avec Erri de Luca sur le rôle de la littérature dans la politique et il parle de ce milieu populaire qui le fascine : « Je me sens proche des gens ordinaires et des marginaux. Pour moi, il ne s'agit pas d'une attitude délibérée, mais du simple fait que, là où je vis, c'est avec ces gens-là que je me sens le plus à l'aise, physiquement, socialement. Je le suis moins avec les riches et les puissants qu'avec les pauvres et les faibles. Je préfère prendre une bière avec mon voisin, un peintre en bâtiment au chômage, et l'entendre se plaindre de sa femme, de sa voiture en panne ou du prix du fioul domestique, plutôt qu'avec le président du country-club rassasié de pouvoir. Je n'en fais pas une question de principe. Je peuple simplement mes romans de personnages avec lesquels je me sens à l'aise. »
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Au moment où je m'apprêtais à déposer un avis sur trois livres lus simultanément , "Sous le règne De Bone", "Last exit to Brooklyn" et "La symphonie des adieux", j'apprends avec regret le décès de Russell Banks. Trois livres qui nous parlent de l'Amérique contemporaine bien éloignés de l'american way of life mais avec un point commun : la difficulté d'être.
Bone, adolescent paumé nous raconte la vie à hauteur d'homme, sans concession, avec son langage à lui, ce qui rend le récit encore plus véridique. de galères en espoirs vite retombés, Bone fait l'apprentissage de la vie et fini par trouver le chemin de la rédemption.
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Un roman initiatique sous forme de road-moavie.
J'aime Russell Banks pour sa vision de la jeunesse américaine loin d'être idéaliste. Il met en avant ceux qui souffrent, ceux qui n'ont pas la chance d'être nés dans une cocon d'amour, ceux dont l'American Dream n'existe que dans les livres. Il met en scène des gens comme vous et moi avec leurs rêves, leurs problèmes, et on ne peut que s'attacher à ces personnages plein d'humanité.

"Sous le règne De Bone" est encore un roman empli de sincérité qui me conforte dans l'idée que Russell Banks est décidément un grand monsieur.
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Superbe portrait de l'Amérique des bas fond, Sous le règne De Bone, mets en scène la vie d'un jeune garçon, entre sa quatorzième et sa quinzième année. Rebelle, la crête, percé et tatoué,il taille la route, et fait de nombreuses rencontres et aussi de nombreuses conneries. Road movie percutant et très prenant, Sous le règne De Bone est aussi un très grand roman de formation.
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[...] Ce live m'a attiré parce que j'en avais pas mal entendu parler sur les listes de diffusion. Apparemment des parents se seraient plaints parce que leurs enfants avaient emprunté ce livre au CDI et qu'il n'avait rien à y faire... du coup ça a titillé ma curiosité et j'ai découvert qu'il était dans le fonds de mon cdi, je l'ai donc embarqué pour les vacances (on sait jamais si un de mes parents d'élèves n'est pas content je pourrai au moins argumenter !)

Sous le règne De Bone est un récit fort, poignant, trash même. On n'en sort pas indemne. C'est un livre qu'on ne peut pas lire puis refermer et oublier. C'est un livre qu'il faut digérer et je peux comprendre que pour certains cela passe mal. Mais personnellement, j'ai vraiment beaucoup aimé. On est pris dès le début : le narrateur de 14 ans, Chappie (qui deviendra Bone), explique sa longue descente aux Enfers; Comment il a commencé à voler dans sa maison pour se payer ses joints, puis, viré par sa mère et son beau-père, comment il a survécu avec son ami Russ et une bande de bikers pas vraiment fréquentables, pour finir par squatter une maison de vacances et un bus scolaire abandonné. Au fil de ses mésaventures, il va rencontrer des personnes vraiment malfaisantes, comme les bikers ou un vieil amateur de pornos pédophiles, mais il va également faire la connaissance d'une petite fille un peu perdue et d'un vieux rastafarie en situation illégale. Ce sont eux qui vont l'aider à changer, à devenir meilleur, à distinguer le Bien du Mal aussi.
Pendant toute la première partie, on sent que si Chappie est si mal, c'est qu'il s'est passé quelque chose dans son enfance avec son beau-père. Des phrases comme "mais il s'agit de quelque chose dont je n'ai pas envie de parler pour l'instant" (p.55) égrennent le récit, et ce n'est qu'à la page 224 que le lecteur connaîtra la vérité (même s'il l'avait plus ou moins deviné avant). Ce récit est donc une quête de soi. Chappie se cherche et c'est en devenant Bone qu'il finira pas se trouver. Grace à I-man, le rastafarie de Jamaïque, Bone va s'ouvrir à la spiritualité, à la sagesse, aux autres également. Un voyage à la Jamaïque, pendant lequel il retrouvera par hasard son père, lui permettra d'apprendre à mieux se connaître. C'est un récit initiatique qui amènera Bone à vivre de nombreuses expériences particulièrement difficiles qui toutefois le feront grandir et devenir, sinon un adulte, au moins une personne indépendante et confiante en elle.

J'ai trouvé la dernière partie (à la Jamaïque) un peu longue mais sinon le reste du récit, pourtant très dense, se lit vite et bien. J'aime beaucoup le style particulier de Russell Banks, qui allie un langage familier à une narration à la première personne qui intégre les dialogues.
Par contre je trouve que la couverture n'est pas vraiment en rapport avec le bouquin. Mais si on compare avec les anciennes couvertures, celle-ci est quand même beaucoup mieux ![...]
Lien : http://blogonoisettes.canalb..
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et si ?
"Je pense aux choses que j'aurais pu mal faire. Aux mauvaises routes que j'aurais pu prendre, à quel point ma vie aurait pu être différente», dit Russel Banks.
Bone bien sûr n'est pas Russell, mais l'adolescent qu'il aurait pu être.
Un adolescent humilié, abandonné, drogué, paumé à la recherche du père. Avec un formidable instinct de survie et saura se sauver grâce à l'amitié.


Une critique de la société américaine qui abandonne les plus faibles, et de la société néo-coloniale dans les paradis touristiques.
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