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A 65 ans, Alex Cleave, acteur de théâtre plus ou moins en retraite, exhume les fantômes de son passé et de son présent (!) : celui de Mme Gray, son premier amour, dont il aimerait probablement retrouver l'émerveillement des premiers émois et autres sensations oubliées. Elle avait 35 ans et lui 15. C'était la mère de son meilleur ami. Et celui de sa fille Cass, décédée 10 ans plus tôt, qu'une troublante proposition cinématographique pour interpréter le rôle d'Axel Vandel (vous notez l'étrange anagramme entre Alex et Axel ?) au côté d'une célèbre actrice, va raviver.

La première partie se déploie comme un jeu de miroirs qui se réfléchissent les uns dans les autres. Ses souvenirs se cherchent et se heurtent au mur du présent et du passé, d'un paragraphe à l'autre. C'est éblouissant! le rythme est lent, introspectif, nostalgique. Sous la plume de John Banville, la relation entre Mme Gray et Alex est évoquée avec beaucoup pudeur et de tendresse. A 65 ans, Alex, le narrateur, confronte son regard à celui de son alter égo immature de 15 ans, avec quelques petites touches d'autodérision. Et surtout il ne cesse de réévaluer les effets du temps sur sa mémoire. Il s'interroge sur la réalité de ses souvenirs, sur leurs zones d'ombre et de lumière, les revisite. Nous ne savons jamais jusqu'à quel point ses souvenirs sont réels ou édulcorés. La mémoire est parfois si trompeuse et arrangeante. Et nous avançons dans le labyrinthe de sa mémoire, en nous demandant si nous allons y rencontrer le minotaure…

La seconde partie en revanche est plus sombre. Alex se lance dans une sorte de quête où il m'a semblé de plus en plus marcher à côté de sa vie, se laisser porter par les évènements et les rencontres, comme s'il en était extérieur. La solitude des personnages est également plus pesante. Cela m'a parfois fait penser à certains tableaux d'Edward Hopper, ces personnages esseulés dans la lumière crue d'une réalité perdue. Pourtant, cette seconde partie ne m'a pas convaincu. J'ai souvent eu l'impression de tourner en rond, comme si l'un des miroirs s'était brisé et qu'on ne savait plus où porter notre regard. On trouve des longueurs et des passages dont on pourrait croire qu'ils vont déboucher sur quelque chose, mais non, rien! Dommage. J'ai finalement refermé ce livre avec un sentiment étrange, mitigé et un peu décalé. C'est peut être un peu réducteur de le dire ainsi car d'un bout à l'autre tous les événements sont enchevêtrés, mais autant le souvenir de Mme Gray exerce un certain rayonnement, autant celui de sa fille m'a parfois entrainé dans un trou noir.

Ce livre n'en demeure pas moins une superbe plongée dans les méandres de la mémoire, et de ceux qui ne cesseront de vivre en nous, dans notre coeur et nos souvenirs, le tout servi par une très belle écriture poétique et mélancolique.

« Les morts sont ma matière noire, ils comblent imperceptiblement les vides du monde. »
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On dit qu'une étoile continue de briller après sa mort. Sur terre, à des années-lumière d'elle, l'humain qui contemple son éclat ne s'imagine pas que son regard le trahit. Sa perception visuelle, malgré sa netteté, n'est pas réelle. La réalité est faussée. Quand on regarde les étoiles, c'est le passé qui surgit.
Alex, un comédien de théâtre vieillissant, vient de recevoir une proposition cinématographique ; le rôle principal dans un film, ayant pour titre L'invention du passé, retraçant la vie d'un certain Axel Vander, un homme de lettres, professeur et critique, souvent sujet à contreverses. Qu'on fasse appel à lui pour ce rôle l'étonne et l'intrigue beaucoup (étant quasiment en retraite) mais un tel projet ne se refusant pas, il se lance dans l'aventure, le cerveau en ébullition. Il aura comme partenaire féminine la grande Dawn Davenport réputée pour sa sensibilité à fleur de peau.
Voilà que différentes périodes de son passé remontent à la surface et se télescopent parfois violemment. Dawn lui rappelle sa fille Cass, décédée dix ans auparavant, suicidée – à Portovenere en Italie, lieu où vivait justement Axel Vander... – . Une mort qui l'avait attéré. La dépression avait eu raison de son incompréhension. Aujourd'hui, il aimerait enfin comprendre ce geste. Et puis il y a Lydia, sa femme... qui, comme lui, ne s'est jamais remise du départ de Cass. Chacun porte en lui ses propres souffrances. Si le même toit les abrite encore, le couple s'est éloigné. Une atmosphère froide, austère et pesante s'est installée entre eux.
Un souvenir de cinquante ans va alors resurgir ; il avait quinze ans, vivait avec sa mère dans une petite maison qui servait de pension de famille. Une mère plutôt distante, pas très affectueuse. Son existence jusqu'ici terne et sinistre subit alors un grand bouleversement à cause de – ou grâce à – sa rencontre avec Mrs Gray, la mère de son copain de classe. Un cataclysme sensoriel. Un raz de marée émotionnel. Un éblouissement visuel. L'adolescent qu'il est alors va découvrir l'amour, l'exacerbation des sens, l'érotisme, la sexualité, la douceur des caresses, l'énigmatique et envoûtant corps de la femme. Une liaison secrète naît. du printemps à fin de l'été, ils vont s'aimer, cachés dans une bicoque au milieu de la forêt... Puis ce sera l'attente, le déchirement, le scandale...
Mais, peut-on faire confiance à la mémoire ? L'imagination n'est-elle pas plus forte ? La reconstitution du passé ne passe-t-elle pas forcément par une part d'invention ? Les souvenirs ne sont-ils pas peuplés de chimères, altérés et modifiés par le temps ? Portés par notre rêverie, par un idéal, par la poésie, ne nous arrangeons-nous pas quelque peu avec la réalité ?
Avec la verve poétique de l'auteur, sa manière complice de s'adresser au lecteur, son habileté à enchevêtrer les histoires et à planter le décor, nous sommes littéralement happés par ce qu'il nous raconte. On est au côté d'Alex, dans son esprit. On suit son cheminement, on guette ses réminescences. On tente de faire la lumière, nous aussi. Un roman sur l'insaisissable mémoire et son reflet déformant, un roman sensuel et troublant, un grand roman.
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Dans ces lumières anciennes, dont je vous épargne les affligeants tons fluos de l'édition française chez Robert Laffont (Pavillons, 2014), John Banville rétablit Alexander Cleave, le personnage de Éclipse. Ce modèle de narrateur est récurrent parmi d'autres titres de l'auteur irlandais (L'intouchable), il figure généralement un homme vieillissant, souvent acteur, qui médite de façon presque maladive sur la versatilité de son identité et la difficulté de se reconnaître, auscultant un passé qui remonte morcelé sans rien offrir de définitif. Dans La lumière des étoiles mortes, Cleave interprète au cinéma le rôle du fameux Axel Vander, protagoniste notable de Impostures (chroniqué l'an dernier à pareille époque). Catherine – Cassy/Cass –, la fille de Cleave et de sa femme Lydia, disparue tragiquement à Portovenere et qu'on a connue liée amoureusement à Axel Vander dans Impostures, est un leitmotiv qui hante le roman.
On comprend la portée des trois récits reliés – Éclipse, le Linceul (Shroud titre original de Impostures) et Ancient light – dont les titres forment une métaphore de la vision et de la lumière, mais aussi de la distance et de la dissimulation, qui traduisent l'éloignement de personnes aimées absentes, baignées d'une clarté mélancolique qui les fait sembler encore très proches.
[...].
L'autre fantôme du récit tient dans la téméraire et bouillante relation d'un été qui réunit Cleave âgé de quinze ans et l'inoubliable madame Gray. Celle-ci mariée, deux enfants, a trente-quatre ans et est la mère de Billy, le meilleur camarade d'école d'Alex. On ne peut manquer de voir en cette femme la concrétisation sexuelle des convoitises pour Madame Grace du jeune garçon dans La mer (le jeu de Banville sur les sonorités est évident). Au-delà de l'hymne flamboyant au souvenir d'une femme aimée, le récit est un copieux mélodrame qui oscille entre reconstruction du passé et un présent voilé par l'ombre de celui-ci. [...].
[...].
Le Prix Prince(sse) des Asturies 2014 qui couronne ce livre a vu quelques noms célèbres à son palmarès, dont Bob Dylan, F. F. Coppola, Pedro Almodovar et Woody Allen. Une récompense valorisante pour l'auteur, justifiée par ses créations antérieures, celles abordées dans ce blog, et particulièrement l'oeuvre qui est considérée comme son chef-d'oeuvre, le livre des aveux. Cependant, pour La lumière des étoiles mortes, je me rallie volontiers à l'opinion de Ben Jeffery, dans le Times literary supplement, qui considère qu'en l'absence d'un méchant magnifique, le roman de Banville pèche par l'absence du contrepoids qui équilibre sa tendance à la préciosité et à une verbosité parfois un peu creuse. Malgré une exécution irréprochable.

(Critique complète sur Marque-pages (lien ci-dessous).)



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Après avoir découvert John Banville par son roman « La mer », j'ai ouvert celui-ci qui semblait construit sur les mêmes bases mémorielles : drames croisés, premier amour pour une femme mature.
Et je me suis laissé embarquer pour un nouveau voyage nostalgique et bavard.
Car ici, se déroulent, pages après pages, les souvenirs du protagoniste mêlés à sa vie présente lors du tournage d'une biographie dont il est l'acteur principal. J'ai pris certes beaucoup plus de plaisir à suivre sa relation avec Mme Gray, mère de famille trentenaire alors qu'il n'avait que quinze ans, qu'au reste de sa vie.
Banville excelle dans ces mouvements entremêlant passé et présent, sa façon de conter est alerte, imagée souvent ironique fouillant un passé que l'on sent probablement vrai pour parties.
Lumières, sons et odeurs remontent à sa conscience pour refonder un épisode exceptionnel de l'existence de son jeune héros.
Et finalement, on s'interroge avec lui sur la réalité de nos souvenirs et surtout sur la façon dont nous percevons les événements de nos vies sans jamais en avoir les éclairages complets et multi-directionnels qui nous permettraient de les comprendre pleinement.
Un thème souvent abordé en littérature mais probablement rarement avec un telle simplicité et acuité. Un thème que l'on retrouve aussi au cinéma 13 ans avant ce livre dans l'excellent film d'Alfonso Cuáron : "Y tu mamá tambien".
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J'ai acheté ce roman sans connaître son auteur après avoir eu un coup de coeur pour son titre poétique, pour la quatrième couverture et pour une citation du roman parce qu'elle touche une des questions existentielles qui me bouleverse :
" Où tout cela va-t-il donc quand nous mourons, tout ce que nous avons été ? "

Ce roman plonge le lecteur dans deux époques bien distinctes de la vie du narrateur, Alex, qui part à la recherche du temps perdu et se remémore avec certaines difficultés l'été qu'il passa avec son premier grand amour: la mère de son meilleur ami âgée de 35 ans alors qu'il n'en avait que 15. L'auteur nous plonge dans les mécanismes et les méandres de la mémoire qui nous joue des tours, brouille les cartes, nous fait oublier le plus important ou encore ne fixe que les détails insignifiants.

Petit à petit, les souvenirs laissent la place au présent du narrateur, ancien comédien de théâtre, qui expérimente les plateaux de cinéma et qui traîne derrière lui le fardeau de la disparition de sa fille unique, Cass, morte dix ans plus tôt. Puis, le roman trouve un équilibre entre évocation du passé et récit du présent.

La fin du roman est sublime, poignante et laisse un petit pincement au coeur du lecteur.

Les réflexions de l'auteur sur les souvenirs, sur le passé parfois plus vivant que le présent et sur la mort ont su véritablement me toucher et trouveront sûrement un écho chez tous les lecteurs.

L'écriture de John Banville est sensible, délicate et poétique. Tout a su me toucher dans ce roman : les personnages, l'intrigue, les thèmes et l'écriture.
La lumière des étoiles mortes est un très beau roman que je ne risque pas d'oublier et qui ouvre la voie à de prochaines lectures de cet auteur !
Lien : http://lecottageauxlivres.ha..
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La mémoire... quelle mémoire? Quelle part de reconstruction, de réinvention, voir d'invention dans nos souvenirs?
Voilà un roman qui donne à réfléchir...
Quand du passé les blessures ressurgissent, que la mémoire se trouble... "Que reste-t-il de nos amours?"... Comment faire rejaillir la lumière....
Une lecture comme une quête, entre présent, et flashbacks, pour tenter de mieux comprendre cet acteur vieillissant et les fantômes de son passé, qui retrouve dans l'actrice qui tourne avec lui des similitudes avec sa fille disparue... des personnages qui se ressemblent, et qui brouillent encore la mémoire et leur compréhension en prêtant à l'une des traits de caractère de l'autre...
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"Billy Gray était mon meilleur ami et je suis tombé amoureux de sa mère. Amoureux est peut-être trop fort, mais je ne vois pas de terme plus faible qui convienne. Tout ça s'est passé il y a un demi-siècle. J'avais quinze ans et Mme Gray trente-cinq. Ce sont des choses qui se racontent volontiers, puisque les mots n'ont aucun complexe et ne sont jamais surpris."

Alex, plus de cinquante ans après, se remémore sa liaison avec la mère de son meilleur ami.

"Ces choses que nous partagions, celles-là et une myriade d'autres, une myriade, myriade, elles demeurent, mais que deviendront-elles lorsque je serai parti, moi qui suis leur dépositaire, le seul à même de préserver leur mémoire ?"

A ces souvenirs se superposent également ceux de sa fille Cass, disparue en mer quelques dix ans auparavant.

Ce qui m'a immédiatement frappé dans cet ouvrage, c'est le style. Un style à la fois dense, poétique et sensuel. Chaque phrase se déguste.

Le narrateur revient sur son histoire d'amour avec Mrs Gray, la mère de son meilleur ami. Une histoire dont il ne se rappelle pas bien le commencement.

Et nous sommes invités à suivre le fil de sa mémoire. Une mémoire qui lui fait souvent défaut et qui interroge le lecteur sur la teneur des souvenirs. En effet, n'a t on toujours pas tendance à reconstruire notre passé, à l'enjoliver?

A ces flashbacks s'adjoignent ceux sur sa fille Cass. Et le récit de son tournage actuel sur le film L'invention du passé. Trois temporalités s'entremêlent donc au fil des pages et brouillent quelque peu la lecture.

Si vous parcourez régulièrement mon blog, vous savez que j'apprécie beaucoup les romans à tiroirs aux intrigues enchâssées. Malheureusement, la grand difficulté dans ce type de construction est de parvenir à rendre les trois récits aussi intéressants.

Et je n'ai pas été convaincue de la même manière par les trois niveaux de narration. En effet, je me suis surtout intéressée à l'idylle avec Mme Gray, lors d'un été pas comme les autres qui a bouleversé Alex. J'ai trouvé ces passages lumineux, sensuels. Comme si cette étoile morte du passé brillait plus fort que les autres...

De même, ce roman, empreint de nostalgie, invite à une réflexion sur l'existence, sur le poids du passé, sur les regrets qu'on peut avoir, sur l'amour, sur l'amitié, sur les relations familiales...

Bref, vous l'aurez compris: une belle leçon de vie qui souffre néanmoins parfois de longueurs et d'un certain déséquilibre. Il s'agissait de ma première incursion dans l'univers romanesque de John Banville, mais assurément pas de la dernière...
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Je ne connaissais pas du tout cet auteur irlandais avant de découvrir son nouveau roman édité et traduit pour cette rentrée littéraire. J'ai donc pu à mon tour profiter de sa plume et d'une ambiance bien particulières. En effet, l'écriture de l'auteure est un délice à lire. le vocabulaire est soutenu et varié. le tout est surmonté d'une sensualité et d'une sensibilité qui donne à cette histoire un ton délicat et plein de sens. John Banville met en place un beau roman qui tourne autour de la fugue des souvenirs à propos d'évènements qui ont pu jalonnés notre vie. Alex, un acteur sur le retour, tente de coucher par écrit ses pensées. Mais la mémoire est bien facétieuse et certains détails lui échappent provoquant parfois chez lui une certaine frustration.

La construction du récit m'a plu. Nous partageons notre lecture entre le temps présent et flashbacks. Certains passages sont assez émouvants et ont su me toucher. le titre est une parfaite métaphore et représente très bien ce que contient ce livre ainsi que les sentiments du personnage principal. On est forcé de se reconnaitre dans cette nostalgie et cette prise de conscience des aléas de la mémoire. On aimerait tout retenir, tout enfermé dans notre esprit à la manière de la pensine du monde d'Harry Potter. En ce qui concerne les personnages, Mme Gray, avec qui Alex a une aventure alors qu'il n'a que 15 ans, reste une figure floue dans le sens où on ne connait pas ce qu'elle ressent vis-à-vis d'Alex ni ses motivations de continuer leur liaison.

Ce roman habilement écrit et mené est pour ma part une réussite. Il est empli de sens, de vérité et de sensibilité. John Banville nous offre une histoire où la mémoire joue des tours au héros en oubliant ou au contraire en exacerbant certains souvenirs. Un auteur à découvrir et une plume à savourer.
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Quand j'ai vu ce livre parmi les nouveautés de ma médiathèque, je l'ai de suite saisi tant le dernier roman de cet auteur ("La mer") m'avait laissé un agréable souvenir. J'avoue ne pas avoir été déçue cette fois-ci encore.
L'auteur irlandais y reprend ici les thèmes de la mémoire, de l'entrelacement du passé et du présent dans le récit que fait Alex, comédien à la retraite qui se remémore la première femme qui a marqué sa vie et qu'il a aimé (sa mère mis à part). On passe des souvenirs de sa passion avec cette femme de vingt ans son aînée, alors qu'il était adolescent, au présent alors qu'il erre dans sa maison ne sachant comment se remettre du suicide de sa fille, dix ans plus tôt.
Les métaphores maritimes caractéristiques de cet écrivain irlandais abondent et donnent à cette liaison adultère des airs de voyage au long cours.
J'aime beaucoup le style de Banville, ample, poétique parfois mélancolique voire élégiaque qui essaie de mettre en mots des souvenirs diffus et déformés par le temps. Mettre en mots les souvenirs et les sentiments qui y sont liés permet peut-être de les revivre mais les cristallise aussi en leur donnant une forme et une interprétation définitive. D'autant plus, que l'homme qu'Alex est devenu porte son regard et son expérience sur l'adolescent qu'il était, tout en essayant de retrouver l'esprit de cet adolescent de quinze ans, amoureux de la mère de son meilleur ami.
Résultat : le récit de cette liaison quasi incestueuse est tout, sauf vulgaire et sordide. On y lit l'émerveillement d'un tout jeune homme pour le corps féminin et sa découverte de la relation amoureuse. C'est cette liaison de quelques mois qui irriguera tous les rapports d'Alex avec la gent féminine et qui déterminera ses réactions face aux femmes qui traverseront sa vie.
Pour moi, un très beau texte, encore une fois, de cet auteur qui donne une grâce infinie à une histoire qui dans un autre contexte et sous la plume d'un écrivain moins doué aurait paru tout bonnement scandaleuse.
Magnifique.
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Alex, auteur de théâtre à la retraite se remémore son passé. C'était il y a cinquante ans. Il vient de recevoir une proposition cinématographique ; le rôle principal dans un film, ayant pour titre L'invention du passé, retraçant la vie d'un certain Axel Vander, sa partenaire est e Dawn Davenport, elle est réputée pour sa sensibilité à fleur de peau.
Alex se remémore son passé quand il avait quinze ans, elle, trente-cinq Mrs Gray. Elle était la mère de son meilleur ami.
Alex a été très marqué par le décès de sa fille Cass, tout comme sa femme Lydia.
J'ai choisis ce roman en parti grâce à sa jolie couverture ! C'est un roman très sensuel, troublant qui tourne autour de la mémoire. C'est la première fois que je lis cet auteur irlandais. La construction du roman ma laissé perplexe, le mélange entre le présent et le passé d'Alex que j'ai trouvé pour ma part confus, flou. Ce roman n'a pas su me toucher, je n'ai reçu aucune émotion à sa lecture. le plaisir de lecture ne fut pas vraiment au rendez-vous, hélas ! Par contre j'ai trouvé amusant ici et là dans ce roman, par petites touches les références à d'autres romans comme Alice au pays des merveille, la recherche du temps perdu et Tribly de Georges du Maurier (me semble-t-il !);
Une grosse déception pour moi ce roman que je pensais aimé, en plus je trouve que l'histoire tourne en rond à partir de la deuxième partie et le roman à partir de là le roman met tombé des mains.

Lien : http://livresdemalice.blogsp..
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