Il y a longtemps que je comptais commencer cette trilogie. J'ai découvert l'univers de
Leigh Bardugo par sa duologie Six of Crows, qui fut pour moi l'une de mes meilleures lectures de 2018, se glissant sur le podium de mes sagas préférées. Je voulais donc découvrir la première série de l'auteure, qui se situait dans le même univers. L'annonce récente de l'adaptation en série par Netflix m'a poussé à sauter le pas, et ce fut avec plaisir que j'ai retrouvé le monde des Grisha et de leurs capacités extraordinaires.
Nous suivons donc le destin d'Alina Starkov, une jeune orpheline engagée dans l'armée aux côtés de Malyen, son ami d'enfance. Au cours d'une mission manquant de virer au véritable carnage, elle éveille par instinct ses pouvoirs, émanant une puissante aura de lumière. Alina est en réalité une Grisha, un de ses individus dont les dons exceptionnels leur permettent de manipuler des éléments comme le feu, l'air, ou même le sang. Alina manipule la lumière, ce qui fait d'elle une Grisha unique, et l'une des plus puissantes. Elle va alors rencontrer celui qui est à la fois son opposé et son complément, le puissant Grisha de l'Ombre : le Darkling. Et par la même occasion découvrir la vie à la Capitale et les intrigues du royaume…
Autant vous le dire tout de suite : ce fut une très bonne lecture, et je vais tout de suite me jeter sur le tome 2. Je ne placerai cependant pas ce premier tome au même niveau que Six of Crows. Il s'agit là du premier roman de
Leigh Bardugo, et cela se voit au premier coup d'oeil : sa plume est moins affirmée, les personnages moins charismatiques, et le tout semble moins original. le ton et l'intrigue ressemblent plus à du Young Adult classique, dont on retrouve certains archétypes (la narration à la première personne, l'héroïne élue pour sauver le monde, la jalousie entre filles, un semi triangle amoureux…), ce dont Six of Crows arrivait à se distinguer avec brio. Mais je vais arrêter là les comparaisons et traiter Shadow and Bone en tant que tel.
Ces caractéristiques du Young Adult ne m'ont pas dérangée, car ils sont assez bien traitées et ne tombent pas dans le cliché et l'overdose. Et puis la grande force de ce roman, c'est son univers et le système de magie. Les Grisha me fascinent, notamment les pouvoirs du Darkling et d'Alina, et j'ai hâte d'en savoir plus par la suite, m'interrogeant surtout sur leurs origines. le royaume de Ravka est inspiré de la Russie impériale, qui est une esthétique que j'ai toujours aimée, et que je n'avais encore jamais vue exploitée en fantasy.
J'ai beaucoup apprécié les personnages. Même s'ils correspondent à certains archétypes, ils ont réussi à me surprendre. J'ai aimé qu'ils ne soient pas parfaits, qu'ils aient quelques petits défauts dans leur caractère : pas suffisants pour me faire lever les yeux au ciel ou me donner envie de les gifler, mais assez présents pour les rendre crédibles. Je pense notamment à Alina. C'est une jeune fille chétive et un peu naïve, qui ne trouve pas sa place dans ce monde, se sentant rejetée, notamment par son statut d'orpheline. La découverte de ses pouvoirs va changer sa vie. N'ayant pas du tout confiance en elle, elle va apprendre à s'affirmer au fil des pages. J'ai beaucoup aimé que ses pouvoirs soient liés à l'essence même du personnage, et soient directement reliés à son développement personnel, à qui elle est en tant que personne. le seul petit bémol que je pourrais trouver, c'est qu'elle reste une héroïne assez passive, qui se laisse guider par les autres personnages. En tant que narratrice, elle est un peu transparente pour laisser passer les yeux du lecteur, et n'a donc pas de personnalité très marquée. La fin me laisse espérer qu'elle arrivera à s'affirmer par la suite de l'histoire, et trouvera enfin sa propre voie.
Pour conclure, ce premier tome fut donc une très bonne lecture que je vous conseille fortement. Sur ce, je vais de ce pas fourrer mon nez dans le tome 2 🙂
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