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Dernier volet d'une fausse trilogie. Je trouvais déjà que le deuxième opus sonnait un peu comme le premier. Deux mondes récurrents sur les trois proposés dans cette nouvelle fiction, c'est déjà beaucoup. Quand on sait que la figure de style favorite de Mr Baret c'est la redondance des mêmes scènes qui, juxtaposées, confinent à l'absurde, que l'essentiel consiste en de longues énumérations pour que l'on comprenne bien que tout se vaut et qu'on est en panne de sens la plus totale, et bien on finit par se lasser. J'ai pas accroché cette fois, même si le troisième personnage, la chaos-magicienne, m'a fait espérer quelque chose de neuf,...non décidément la ritournelle de l'auteur m'a ennuyé.
D'autant plus que je ne sais pas si j'ai vraiment eu affaire à de la littérature nihiliste ou un simple patchwork d'idées plus ou moins foutraques. La posture, au départ séduisante, de Jean Baret semble s'être un peu ramolli avec le temps. J'ai quand même tourné la dernière page, mais avec le vague sentiment que ça n'était peut-être pas une nécessité.
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Mort™ constitue le 3ème et dernier tome de la trilogie Trademark de Jean Baret après Bonheur™ et Vie™. J'aimerais dire qu'il la clôt, mais l'auteur lui-même rappelle qu'il n'y a pas d'ordre de lecture.
J'avoue cependant que l'ordre de parution me parait l'ordre de lecture le plus pertinent. Clore la trilogie par ce tome, particulièrement, permet d'en comprendre les subtilités.

En effet, l'auteur reprend dans ce livre des éléments des deux précédents opus, plaçant au final les deux premiers univers dans le même espace-temps : une mégalopole titanesque divisée en quartiers hermétiquement clos. Apparaît enfin un nouvel univers, celui de l'héroïne Rasmiyah, qui, en tant que citoyenne du quartier de Babel doit obligatoirement appartenir activement à l'une des religions expressément autorisées par les autorités. Nous suivrons son parcours tout au long du récit, ainsi que celui de Xiaomi, journaliste gonzo citoyen du quartier de Mandé-ville (ombre de l'écrivain du même nom) décrit dans Bonheur™, et de Donald Trompe, aka DN4n93xw, citoyen du quartier d'Algoripolis évoqué dans Vie™.
Au croisement de ces 3 univers qui se connaissent en s'ignorant volontairement se trouve la M-Théorie, qui leur promet de changer à jamais leur vision des choses.

Si l'histoire peut sembler complexe, elle est en fait racontée avec une fluidité implacable.
Jean Baret réussit une nouvelle fois à nous entraîner dans une marche forcée vers une fin qui semble inéluctable avec une précision d'horloge, alternant minutieusement (mécaniquement ?) les points de vue.
Il y a une dimension extrêmement philosophique dans l'oeuvre de Baret, et la comparaison ultime de ces trois univers aussi différents que répondant au final aux mêmes impératifs, tout en niant la nécessité de l'existence des autres clos magistralement l'exercice de style entamé dans les premiers romans de la trilogie.
Baret écrit de la SF infiniment contemporaine, extrêmement dérangeante dans la facilité avec laquelle elle réussit à mettre le lecteur dans le même état d'esprit que ses personnages : aliéné, intrigué, et au final résigné. La lecture de Mort™ est en cela particulièrement déprimante car elle ne rend pas triste, non... elle rend "rien". Inerte, indifférent, apathique...
Lien : https://unspicilege.org/inde..
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Suite et fin de la trilogie de Jean Baret, après Bonheur TM et Vie TM, il nous offre bien évidemment la mort. Je tiens cependant à préciser que les trois ouvrages peuvent se lire de manière indépendante !

Si avec le deuxième j'avais perdu un peu de mon enthousiasme, je l'ai retrouvé en grande partie avec ce dernier tome. La découverte en parallèle des trois zones - Algoripolis, Mande-Ville et Babel - apporte une fraîcheur appréciable entre les chapitres parfois lourds à lire.

Car Jean Baret vous bouscule toujours autant avec son écriture parfois agressive, ses personnages parfois détestables et surtout des questionnements profonds. Son écriture reflète son intelligence, ses connaissances dans de nombreux domaines, qu'il inflige presque au lecteur dans son rythme soutenu.

Si vous ne connaissez pas Jean Baret, courez vite dévorer sa trilogie. À condition d'avoir le coeur bien accroché et l'esprit ouvert !
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J'ai ENFIN terminé cette trilogie de non sens. Pourquoi avoir écrit trois livres ? POURQUOI ? Tout est dit dans cet unique tome. L'auteur a repris une partie du tome 1, une partie du tome 2 et a intégré les parties concernant la troisième zone de vie pour en faire un Tome 3.

Ca va chaque fois par trois chapitres, un pour chaque zone. On n'apprend RIEN de plus si ce n'est que la dernière zone décrite est peuplée de fanatiques religieux qui sont supposés respecter les croyances de tout un chacun.

En vérité, j'ai presque envie de pleurer pour avoir perdu autant de temps avec cette trilogie. Il y a tellement mieux à lire et, surtout, pourquoi s'être empressé de sortir les deux premiers tomes si c'était pour bricoler un troisième tome qui les reprends en grosse partie.

Et puis "l'intrigue".. n'espérez pas avoir de réponses à quoi que ce soit hein. Elle avance à du 5km/h pour finir en queue de boudin (comme d'habitude j'ai envie de dire).

J'ai trouvé cette trilogie fade, répétitive à l'overdose, mal écrite, mal construite avec des personnages chiants et une intrigue mal menée.

Quand on a fini de lire les trois tomes on se rend bien compte que, oui, on peut les lire séparément et dans n'importe quel ordre… MAIS il y a des choses (beaucoup) qui ne sont pas raccord. Pourquoi est-ce que la vie à Algoripolis ne se déroule pas pareil que comme décrit dans le tome 2 ? Pourquoi hein ?

Enfin BREF, il y a énormément de choses qui m'ont irritées dans ces livres et si vous tenez vraiment à lire, commencez par le tome 3 mort[tm] et si ça vous plaît enchainez avec les deux autres.

Pour ma part, je ne lirai plus rien de cet auteur, je ne veux plus en entendre parler. Cette lecture est la plus mauvaise de toute mon existence. Les quelques petites qualités que j'ai pu lui trouver dans le tome 2 ne la sauveront pas à mes yeux.

Merci mais non merci, aurevoir à jamais Monsieur Baret.
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Malheureusement c'est un abandon pour moi... je me suis arrêtée à mi-parcours.
Pourquoi cela ne le fait pas? Je pense que je ne suis pas du tout dans l'esprit de ce genre de lecture pour le moment.
L'histoire a l'air intéressante et les trois personnages que nous suivons ont tous un intérêt mais je trouve ce début long et répétitif.
Est-ce que le fait de ne pas avoir lu les deux précédents tomes est préjudiciable ? Je ne sais pas. En tout cas, je ne suis pas du tout dedans et je n'ai pas réussi à le finir dans les 30 jours impartis du masse critique.
Je précise tout de même que j'apprécie la plume et l'originalité de l'univers qu'à construit l'auteur. C'est un abandon certes mais un abandon provisoire, je pense le terminer quand je serais plus motivée.
Je remercie encore une fois Babelio et les Editions du Bélial pour cet envoi, je suis navrée de ne pas avoir terminé ce livre pour le moment mais ce n'est que partie remise!
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MortTM constitue le volume final de la trilogie Trademark de Jean Baret, et il la conclut magistralement. L'auteur pousse le cynisme de son univers au maximum et décrit trois personnages totalement aliénés vivant dans trois Zones différentes d'une gigantesque mégapole.
Xiaomi est soumis aux impératifs du marché, Donald Trompe est constamment surveillé par des algorithmes, Rasmiyah vit sous le joug d'une théocratie fanatique. Tous trois croient vivre dans le meilleur des mondes possibles et crachent allègrement sur les autres Zones, mais ils sont enfermés dans leur croyance et leur idéologie, qui vont voler en éclats sous les coups de la M-Théorie qui ne laisse entrevoir qu'une seule issue possible.
Comme les deux volumes précédents, MortTM frappe ses lecteurs « d'un colossal uppercut à l'estomac doublé d'un coup de talon là où ça fait mal », pour reprendre les mots de son éditeur.
Si vous aviez aimé BonheurTM et VieTM, si vous aimez la science-fiction de Dick et de Spinrad, la SF politique, si vous êtes nihiliste, jetez-vous sur ce roman. Moi, j'attends avec impatience les prochains romans de Jean Baret !
Chronique complète et détaillée sur le blog.
Lien : https://leschroniquesduchron..
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Après BonheurTM en 2018 et VieTM en 2019, Jean Baret termine logiquement sa trilogie « Trademark » chez les éditions le Bélial' en 2021 avec MortTM.

Retour en absurdie
D'abord, il y a Babel, cité divisée en de très nombreux quartiers tous affiliés à une religion bien définie et préservant des cultures toutes aussi hétéroclites les unes que les autres. Cette mosaïque est dirigée par le Triumvirat, qui s'assure que chaque citoyen se réfère à l'une de ces religions autorisées. Rasmiyah fait partie de ces fidèles citoyens : habitante du quartier musulman, elle traverse chaque jour une partie de ces districts pour rejoindre le quartier tengriste où réside le jeune musulman à qui elle sert de préceptrice. Tout serait parfaitement normal si elle n'était pas en plus « chaos magicienne » ; ainsi, elle peut changer régulièrement de religion au gré de ses envies de découvrir de nouveaux rites, ce qui lui fait voir Babel d'un autre oeil. Ensuite, il y a Mande-Ville (du nom du philosophe anglais du XVIIIe siècle Bernard Mandeville et les origines de la théorie du ruissellement par le vice, que notre contemporain Dany-Robert Dufour a re-présenté par exemple dans cet article : https://www.monde-diplomatique.fr/2017/12/DUFOUR/58219), cité où le marché est la religion unique selon le principe de ce philosophe : « Soyez aussi avide, égoïste, dépensier pour votre propre plaisir que vous pourrez l'être, car ainsi vous ferez le mieux que vous puissiez faire pour la prospérité de votre nation et le bonheur de vos concitoyens ». Ainsi, tout s'achète et tout se vend, les hologrammes vous vendent des produits à longueur de journée, consommer est un devoir inscrit dans la loi et même les prénoms sont désormais monétisés. C'est le cas de Xiaomi qui s'échine à consommer autant qu'il peut, à s'accomplir autant qu'il le veut et à vendre ses produits autant qu'il l'espère : il est un journaliste gonzo en quête d'un scoop encore plus lucratif à sortir. Enfin, il y a Algoripolis, vaste cité ne contenant que d'immenses immeubles identiques, renfermant des milliers de cases de 8 m² où des individus numérotés sont nourris, logés, entretenus et branchés toute la journée à des réseaux numériques, des hubs. C'est là que nous trouvons le citoyen DN4n93xw, alias Donald Trompe (tous les citoyens ont des patronymes dérivés de personnages célèbres comme Sylvester Staline ou Donald Fuck), qui essaient d'équilibrer ses niveaux d'activité (amour, amitié, travail, repos) tout en s'adonnant à ses loisirs récréatifs préférés. Tous les trois ont des vies normalement bien rangées, même s'ils ne cernent pas toujours le sens de tout ce qu'ils doivent accomplir (le bienfondé des rites pour Rasmiyah, l'intérêt de consommer sans cesse pour Xiaomi et l'utilité de son travail pour Donald Trompe). Et cela ne risque pas de s'arranger quand chacun est confronté à la « M-Théorie »

Mises en abîmes
Jean Baret clôt avec MortTM une trilogie et ce tome-ci sonne vraiment le glas. Ainsi, il prend du recul sur les deux romans précédents, les plaçant finalement dans la même époque, dans un monde plus vaste (que nous ne faisions que deviner précédemment) et pourtant réduit à une mégapole divisée en trois zones accolées. Il organise une alternance parfaite entre Rasmiyah et Babel, Xiaomi et Mande-Ville, enfin Donald Trompe et Algoripolis. Les choix ne sont pas les mêmes que dans les deux premiers romans : ici, le but est de se comparer afin de se trouver des points communs, pas de mettre en scène une vision de la société comme totalement aboutie (pour le pire et le meilleur d'ailleurs). de plus, entre « les religieux, les libéraux et les fascistes » (pour citer les personnages), chacun a sa vision de la liberté ; pourtant, aucun ne considère la liberté des autres comme nécessaire. En cela, en comparant trois systèmes sociétaux ayant totalement abouti, Jean Baret propose une dystopie complète puisque chaque personnage est confronté aux mêmes affres de la vie, alors même que son bonheur est assuré de bout en bout s'il adhère au système qui est créé pour gérer sa vie. Cette réflexion des uns sur les autres est intéressante, elle poursuit l'ultraréférencement présent dans les deux tomes précédents puisqu'elle en reprend une large essence : ainsi, un chapitre sur trois se place dans le monde de Rasmiyah, ce qui est neuf pour le lecteur et nous donne l'occasion de parcourir quantité de religions ou de confessions pas forcément très connues ; un chapitre sur trois se place dans le monde de Mande-Ville, déjà décrit, et largement, dans le premier tome ; enfin, le dernier tiers se place dans le monde d'Algoripolis, déjà décrit et magistralement, dans le deuxième tome. de fait, le lecteur assidu n'est pas pris au dépourvu, d'un autre côté il n'est plus surpris, on n'est plus happé par un coup de poing en pleine face comme dans les deux premiers, cela ne s'en laisse pas moins lire avec plaisir, même si cela fait redite puisque Xiaomi et Donald Trompe ont les mêmes problématiques que Toshiba et Sylvester Staline. C'est toujours l'occasion de multiplier les marques de façon humoristique, les dérisions amicales et sexuelles, ainsi que la présence du copycat de Spider Jérusalem (d'où l'intérêt de lire le comics Transmetropolitan, de Warren Ellis, en parallèle).

Thanatocentré
En bon roman nihiliste, MortTM s'astreint à ne créer de l'espoir que pour le doucher invariablement. Tout au long du récit, une certaine « M-Théorie » est au centre de tout et vient tenter nos trois personnages. Que contient-elle ? En quoi consiste-t-elle ? Est-elle là pour abattre les murs qui séparent les trois zones ? le lecteur, comme Rasmiyah, Xiaomi et Donald Trompe, piaffe d'impatience. Tout réside donc dans cette théorie et dans ce qu'elle propose. C'est cette philosophie que l'auteur calque assez abruptement au bout du compte. Attention alors à ne pas transformer un roman coup de poing en un essai qui pourrait devenir indigeste. Les longues tirades sont utiles pour placer le contexte, mais le but n'est pas de rendre l'intrigue mortelle (sans sous-entendu). Cela ne sert à rien ici de réécrire toutes les belles formulations, car les démonstrations sont très bonnes et agréables à lire, mais il n'empêche que le lecteur peut se sentir comme les trois personnages : éberlué au départ, remonté ensuite, apathique à la fin. Et c'est tout là la tristesse : il n'y a pas d'alternatives, pas d'autres possibilités de sociétés organisées qui sont proposées en-dehors du tout religieux, du tout marché ou du tout algorithme. Ce sont là trois visions politiques, conservatrices à l'extrême, mais clairement pas les seules. Toutes trois, au vu de leur organisation, ne propose qu'une fin inévitable pour les trois personnages, chacun s'en rendant compte à sa façon, bon gré mal gré. Mais finalement, la conclusion n'est pas aussi forte que les deux précédents opus, car ceux-ci nous ont bien trop préparé à cette inéluctabilité.

MortTM clôt donc la trilogie Trademark en une dystopie complète qui reprend des éléments des deux précédents tomes au détriment de l'efficacité pugnace à laquelle Jean Baret nous avait habitués. Pris seul, ce tome aurait été exceptionnel, là le lecteur peut se demander que garder de tout cela.
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Quel est votre futur favori ? Une théocratie envahissante qui cherche en permanence à vérifier si vous avez effectué vos rites dernièrement ? Une société de consommation qui a fait du Marché le seul principe valable d'organisation sociale et qui vous enjoint à consommer en permanence sous peine d'amende ? Ou un futur dirigé par des algorithmes qui calculent tout pour vous, vous laissant libre de vous épanouir dans des mondes virtuels pourvu que vous obéissiez à leurs consignes de bien-être ?

Heureusement, dans Mort™, les trois sociétés cohabitent – séparées par de hauts murs, ça évite les problèmes de voisinage. On y suit la vie de trois citoyens, pas très à l'aise dans leur monde, mais très soulagés de ne pas vivre dans les deux autres, qui n'ont quand même aucun sens. Jusqu'à ce qu'arrive la M-théorie dans chacun des blocs, semant la panique avec sa promesse de faire sauter ces frontières.

Mort™ semble être une synthèse de la trilogie. La société des algorithmes a été développée dans Vie™, celle de la surconsommation dans Bonheur™ (que je n'ai pas encore lu). Et ça se ressent, car la société de la religion paraît assez pauvre à côté des deux autres, sans identité très marquée. D'autant que l'héroïne de cette zone y vit elle-même à la marge et n'est pas vraiment représentative de ses habitants. Les lecteurs qui ont lu la trilogie dans l'ordre risquent d'avoir peu de chose à se mettre sous la dent (mais c'est leur punition bien méritée pour avoir eu une idée aussi bizarre).

J'ai malgré tout apprécié cette vision délicieusement pessimiste de trois modes de vie, déterminés par un principe directeur unique poussé à son extrême, qui forment des sociétés « parfaites » incapables de la moindre mutation. Assez proches de nous pour pouvoir s'y identifier, assez lointaine pour pouvoir en rire. Pour le moment.
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J'ignore la différence entre un soufflet et un soufflé. Combler cette lacune est mon droit le plus absolu. Alors pour 1,99 crédits, je clique pour ne pas mourir idiot. Vite ! Je clique ! Je clique vite !

Félicitations ! J'ai cliqué et j'ai bien fait ! Un soufflet est un coup du plat ou du revers de la main sur la joue. Un exemple m'aidera à mieux comprendre, c'est certain. En voici un : quand je lis Bonheur™, je prends une gifle, un coup du plat de la main sur la joue gauche. C'est un soufflet. Quand ensuite je lis Vie™, je prends une seconde gifle, un coup du revers de la main sur la joue droite. C'en est un autre. C'est donc une bonne chose de prendre un soufflet ? Tout dépend de qui me le met et du contexte dans lequel je le reçois. Quand c'est Jean Baret qui m'en colle un, ça me calme mais j'y reviens. Quand il m'en colle un second, ça me pique mais j'y reviens encore. Et si le premier me calme et si le second me pique, que me fait le troisième ? Je veux savoir ! C'est mon droit le plus absolu ! Alors pour 1,99 crédits, je clique pour savoir si le troisième me remet les idées en place ! Vite ! Je clique ! Je clique vite !

Félicitations ! J'ai cliqué et j'ai bien fait ! Maintenant que j'ai compris ce qu'était un soufflet, je me pose une nouvelle question. J'ai d'abord tendu la joue gauche, ensuite tendu la droite. Mais je n'ai que deux joues et c'est un problème. Comment alors procède-t-on pour le troisième soufflet ? Pas de panique ! Car le dernier opus aura plutôt l'effet d'un soufflé. J'ignore ce qu'est un soufflé. Je veux savoir. C'est mon droit le plus absolu. Alors pour 1,99 crédits, je clique pour apprendre. Vite ! Je clique ! Je clique vite !

Félicitations ! J'ai cliqué et j'ai bien fait ! Un soufflé est une préparation salée ou sucrée dans laquelle des blancs d'oeufs en neige provoquent à la cuisson, à four modéré, une augmentation de volume. le problème du soufflé est que, s'il est beau et gonflé à la sortie du four, il retombe une fois sur la table. Je réalise alors que c'est appétissant mais vide. Comme Mort™ qui épargnera mes joues. La droite comme la gauche. Parfois, un soufflet, ça me fait du mal mais ça me fait du bien. Là, j'en aurais volontiers pris un troisième. Mais ce volume n'offre rien de vraiment nouveau, si ce n'est un lien en forme de blancs d'oeufs, et recycle des idées déjà exploitées dans les romans précédents. Or, comme il ne peut pas être apprécié si on n'a pas au préalable expérimenté les deux premiers soufflets, les arguments ne semblent plus très nouveaux. La majorité des idées étaient déjà en germe dans les deux premiers volumes et même les meilleures d'entre elles donnent l'impression d'être usées. Bon, je dis ça mais je ne voudrais pas pour autant qu'on me prenne pour un citoyen qui en aurait quelque chose à foutre.
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Le dernier opus de la Trilogie Trademark TM tient vraiment ses promesses. le questionnement lancinant sur le sens de la vie, qui traverse, motive et anime chacun des trois romans, est ici mis en perspective à travers le prisme de l'angoissante question : suis-je dans le vrai, et ceux qui ne sont pas d'accord avec moi sont-ils dans l'erreur, ou est-ce moi qui me trompe du tout au tout ? Terrible question car, ne l'oublions pas, nous n'avons qu'une vie. Il est dès lors inadmissible et insupportable d'imaginer qu'on puisse se fourvoyer, et par là même gâcher cette unique chance, notre seul passage sur Terre avant de retourner au néant d'où nous sommes sortis, à tout jamais. Alors dans un univers divisé en trois paradigmes, trois hypothèses rigides du sens de la vie incompatibles et pourtant juxtaposées, encadrées par des murs (complètement ?) étanches, comment ne pas s'interroger sans cesse ?
Une fois encore, Jean Baret se contente de pousser le curseur de ce que nous vivons ici et maintenant, à supposer bien sûr que l'on fasse partie de ces quelques fous qui lèvent parfois la tête du guidon, sortent le bec du sable, et se demandent « pourquoi ? ». Sans ce prérequis, autant passer son chemin ; si vous n'avez jamais été désemparé face à l'absurdité de l'existence, cette lecture n'est pas pour vous. Et si vous venez uniquement pour voir un Jean Baret piqué aux hormones défoncer du curé, de l'imam ou du rabbin (allez, avouez ;p), vous serez probablement également déçu, car ce n'est absolument pas le propos de ce livre. le sens de la vie, vous vous souvenez ? Ceci n'est pas une vendetta contre un dogme, un culte, ou leurs représentants. L'auteur évite à la fois l'écueil et la facilité, et, ce faisant, attaque le principe même de la religion en son entier par la démonstration de son absurdité face au nombre de ses déclinaisons. Car, (mise en abîme !) si j'ai déjà le choix entre trois zones, entre les trois opiums (ou sens de la vie) (ou diversions ?) que sont la religion, la consommation, ou la rationalisation, si déjà la religion n'est pas l'unique réponse, comment puis-je continuer de croire que ma réponse est la bonne lorsque parmi les croyants, personne n'est même d'accord sur l'entité à vénérer ? Si elle paraît moins « uppercut » qu'un lynchage public d'un des grands courants religieux (dont on imagine bien l'auteur capable), la démarche est d'autant plus violente et utile philosophiquement. Moins spectaculaire, mais tellement plus insidieuse…
A l'instar de la M-théorie qui, sous ses airs de ne pas y toucher, enverra valdinguer les certitudes des protagonistes, le roman de Jean Baret distille en sous-texte son lent poison.
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