À Quinnipak, folies et désirs cohabitent au sein d'êtres imaginants et extravagaires. Jun et son sourire enchanteur, monsieur Reihl et ses rêves de locomotive et de ligne droite, Mormy et son silence, Pekish et son humanophone, Pehnt et sa veste trop grande en forme de destin, Horeau et ses constructions de verre, la veuve Abegg et son mari qu'elle n'a pas épousé… Autant de personnalités et d'histoires qui se heurtent les unes aux autres, qui se frottent à la vie. Une vie de possibles improbables ; celle-là même que nous vivons, et pourtant si différente.
Comme toujours,
Alessandro Baricco m'a touchée en profondeur. Il fait fi de la plausibilité et des certitudes, bâtit un univers littéraire d'une beauté décalée, empreinte d'une certaine mélancolie et d'une immense tendresse. On suit le fil des pages, on s'égare, parfois l'on pense comprendre. Alors on tend la main vers ce monde qui est autre, on cherche à l'atteindre, à l'attirer à nous. Mais l'auteur est le magicien. Et en quatre page il parvient à en déconstruire trois cent trente, à nous les faire envisager autrement.
Ce génie de la poésie nous pousse toujours plus loin et doucement dans nos retranchements. Et c'est toujours avec délices que je me laisse entraîner…
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