Si vous avez l'impression fugace d'avoir aperçu, une fraction de seconde, un homme tout vert, - pas le martien, hein, mais plutôt le genre imitateur du bonhomme Cetelem - c'est peut-être un Pierre Saint-Menoux que vous venez d'apercevoir dans sa combinaison de voyageur du temps...
Dans «
Le voyageur imprudent»,
René Barjavel nous invite à suivre les aventures de ce Pierre Saint-Menoux et c'est en la charmante compagnie de Cricri124 que j'ai effectué ce voyage...
«Et je suis arrivé à ceci : j'ai fabriqué une substance qui me permet de disposer du temps à ma guise.»
En 1940, Saint-Menoux qui est professeur de mathématiques rencontre un physicien, Noël Essaillon, (et sa fille Annette) qui lui démontre la possibilité de voyager dans le temps. En cette période historique sombre s'ouvre alors la possibilité pour ces deux scientifiques d'envisager et d'oeuvrer pour un monde plus heureux pour les hommes...
Barjavel organise son roman en 3 parties :
-La première, intitulée «L'apprentissage», présente le cadre de l'histoire, les personnages et les premières expériences de voyage dans le temps. L'auteur nous fait un petit clin d'oeil en faisant référence à «
Ravage», un autre de ses romans qui se déroule dans le futur en 2052.
-La seconde se déroule dans un futur très lointain. Sous le titre «Le voyage entomologique», nous découvrons une humanité totalement différente de la nôtre où l'homme n'existe plus individuellement mais comme une pièce d'un immense puzzle. On ne vit plus pour soi, mais pour le bien de la communauté, comme certains certaines espèces animales... L'espèce humaine ici a subi des mutations physiques et biologiques afin d'être mieux adaptée à la fonction qui lui a été attribuée. Ne souffrant plus, ne manquant de rien pour subsister, mais ne pouvant pas non plus penser ni ressentir, on peut s'interroger sur son bonheur, l'amour entre deux personnes n'existant plus de surcroît...
-Dans «L'imprudence», Saint-Menoux voyage cette fois-ci dans le passé. Comme l'indique le titre, les actions effectuées dans le passé qui modifient le cours de l'histoire ne sont pas sans conséquences sur le futur, quitte à provoquer des paradoxes temporels... Et oui, on ne peut jouer impunément avec le temps !
C'est une partie que j'ai trouvé passionnante, suivie par un Post-Scriptum tout aussi intéressant de l'auteur qui reprend les interrogations et tergiversations que l'on peut avoir suite à cette lecture.
Ainsi, «Être ou ne pas être ? se demandait Hamlet. Être ET ne pas être, réplique Saint-Menoux.»
Un excellent moment de lecture donc, que j'ai eu le plaisir de partager avec Cricri124. Merci à elle pour ces échanges pétillants et enrichissants.