AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,86

sur 1611 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Encore une fois, René Barjavel m'aura une fois de plus bousculée. le Voyageur Imprudent raconte l'histoire de Pierre Saint Menoux, mathématicien, qui en 1940, en pleine guerre, fait la rencontre du scientifique Noël Essaillon et de sa fille Annette. Il apprendra que cette rencontre n'est pas fortuite et que Noël Essaillon attendait sa venue. C'est à la suite d'un article publié par Pierre Saint Menoux quelques années plus tôt que Noël Essaillon a eu l'idée de développer un procédé qui lui permettra de voyager dans le temps. Après une démonstration réussie, le mathématicien accepte de se joindre aux recherches du scientifique. le but de leurs recherches et inventions, découvrir dans l'avenir le devenir de l'homme et tenter d'accélérer des découvertes qui leur permettraient d'atteindre une humanité parfaite dans laquelle l'être humain trouverait le bonheur.
Mais chaque fois que l'on joue avec le temps, les conséquences peuvent être tragiques. C'est ce qu'apprendront les protagonistes à leurs dépens.
Comme toujours, Barjavel sait trouver les mots, nous fait voyager dans des mondes qui dépassent l'imagination. Ce roman est intéressant du point de vue de la quête du bonheur, de la société parfaite. Est-ce que l'humanité est capable d'atteindre le bonheur ? A quel prix ? Ce que notre mathématicien découvre dans les siècles futurs le laisse perplexe. Jusqu'au moment où il jouera avec le passé et là les choses vont se compliquer.
Ce roman nous montre aussi que parfois l'homme cherche le bonheur ailleurs alors que souvent, ce bonheur est à portée de main et qu'il nous tend les bras.
La partie qui m'a le plus déstabilisée est celle où les personnages se rendent en l'an 100 000. L'humanité telle que l'imagine Barjavel est quelque peu effrayante car elle est aux antipodes de ce que nous connaissons. Pourtant elle n'est pas pire que l'humanité et la société dans laquelle nous vivons. Ses règles sont simplement différentes. Et le constat que j'ai fait est que j'ai été plus à l'aise avec la dernière partie dans laquelle Pierre Saint Menoux voyage dans le passé. Pourquoi ? Parce que je connais l'histoire même si ce n'est pas la société dans laquelle je vis aujourd'hui, elle n'en est pas si éloignée.
Une chose aussi m'a un peu «choquée», c'est la vision quelque peu sexiste de la femme notamment lorsque Noël Essaillon dira de la femme de l'an 100 000 «Déjà de notre temps, la tête était bien la partie de leur corps dont les femmes avaient le moins besoin pour vivre !», ce qui en même temps est contradictoire puisqu'il aura donné à sa propre fille une éducation très scientifique.
Il n'en demeure pas moins que l'histoire est captivante et donne à réfléchir. C'est aussi à cela que l'on reconnaît un bon roman, c'est qu'il interroge. Et une chose est sûre, j'ai fini ma lecture avec une ribambelle de questions et de réflexions plein la tête.
Commenter  J’apprécie          30
Une oeuvre découverte totalement par hasard et lue avec une certaine délectation (je connaissais Barjavel dont j'avais lu l'assez naïf "La nuit des temps" étant adolescent, mais j'ignorais qu'il avait écrit un livre de SF !).

Belle petite surprise qui ne révolutionne pas fondamentalement le thème du voyage dans le temps en littérature puisqu'il a été écrit bien après "La machine à explorer le temps" de Wells, mais qui apporte selon moi une pierre non négligeable à l'édifice du genre (les thèmes sont bien bien sûr identiques à l'oeuvre de Wells, mais analysés sous un prisme plus contemporains et qui les rend plus proches au lecteur du 21e siècle que nous sommes).

On perçoit chez Barjavel une désillusion morale beaucoup plus marquée que chez Wells (la Seconde Guerre mondiale est passée par là entretemps et Barjavel y a participé) et cela confère au roman dans son ensemble une atmosphère de fatalité, de grand pessimisme (et l'on n'est pas ici - à mon sens - face à un récit moralisateur où la quête des personnages attire la punition divine ; c'est en cela que ce roman est "moderne").

Pour les amateurs de SF et de paradoxes temporels qui - comme moi - ne l'auraient pas encore fait, il faut lire ce petit roman.
Commenter  J’apprécie          30
Depuis H.G Wells, le voyage dans le temps a toujours été l'un des thèmes les plus abordés de la science fiction. La problématique sous jacente est une mine de paradoxes et de bases philosophiques pour les conteurs. René Barjavel aborde le thème en précurseur avec l'histoire d'un voyageur imprudent.
Le narrateur est improbable. Mathématicien de talent entraîné dans les douleurs de la plus grande tuerie qu'ait connu le siècle dernier. le roman s'ouvre sur une débâcle militaire au milieu de la guerre. le hasard irritant d'un deus ex machina qui s'invite dès les premières pages en organisant la rencontre du mathématicien nommé Pierre Saint Menoux et de son mentor, le physicien Noël Essaillon. Comme la coïncidence n'entraîne aucune pudeur chez l'écrivain, St Menoux est justement l'homme qui par ses commentaires dans les revues scientifiques a soutenu les travaux de l'inventeur et lui a permis de découvrir une substance pour voyager dans le temps. Mis à part cette contribution essentielle, Saint Menoux se contentera d'assister le savant en explorant pour lui les méandres du temps, son esprit scientifique définitivement abandonné dans la suite du récit.
Au beau milieu du roman, le narrateur s'enfonce dans un futur très lointain, 100 000 après notre ère pour découvrir une société idéale ou l'individu a disparu pour se fondre dans une collectivité d'êtres spécialisés. L'expérience finira par coûter la vie de son mentor. Saint Menoux, livré à lui-même accumulera alors les maladresses qui finiront par causer sa perte.
La scène finale présente aux habitués du genre un air de déjà vu tant le thème a été rebattu depuis. Il m'en coûte mais je n'en dirais pas plus pour ne pas gâcher la surprise d'un lecteur moins blasé. Il y a beaucoup de facilités dans l'histoire, joie des paradoxes temporels qui permettent au créateur fatigué de justifier beaucoup sans efforts.
M'est avis qu'en dehors de sa qualité de précurseur le livre reste tout à fait dispensable.
Lien : http://oiseauchanteur.blogsp..
Commenter  J’apprécie          30
Encore un livre de Barjavel qui ne m'a pas laissée indifférente...mais j'espère que sa vision du futur est erronée car bien difficile à accepter.

Et la question que tous ceux qui croient dans le voyage dans le temps doivent se poser : peut-on changer notre futur en intervenant dans le passé ? Barjavel y apporte sa réponse...

Un livre parfois un peu dérangeant mais très intéressant à lire !
Commenter  J’apprécie          20
Tout l'art de réside dans sa simplicité d'écriture. Pas de fioriture, pas de dentelles. Des faits, des descriptions. J'ai adoré ce roman comme tous les autres. Et, en filigrane, une sévère critique de notre société actuelle et à venir.
Commenter  J’apprécie          20
J'ai lu "Le voyageur imprudent", il y a une trentaine d'année, époque où j'étais un inconditionnel de Barjavel. 30 ans après, il me reste la conclusion du livre (voir la citation déposée par Claudialucia), à laquelle j'ai souvent pensé par la suite. le paradoxe temporel y est très bien décrit. J'ai beaucoup plus apprécié le livre que celui d'H.G.Wells lu à peu près à le même période.
Commenter  J’apprécie          20
Intrigué par la promesse d'une histoire de voyage temporel post-Ravage, le voyageur imprudent m'a tout de suite happé sur ces premiers chapitres. Très rapidement, la narration fluide et la description de René Barjavel installent un tourbillon dans lequel on tombe facilement jusqu'au milieu du livre. Pas de spoiler ici, mais ce sont des images qui resteront dans ma tête de lecteur, à vous de vous la faire.

Au final, on retrouve dans cet ouvrage tout ce qu'on aime chez Barjavel : une réflexion sur l'humain, une poésie douce pour nos yeux et une ode à l'amour. Un bon livre à déguster après la Nuit des temps et Ravage
Commenter  J’apprécie          10
C'est un roman qui a un peu vieilli, par son style et les sitations placées dans le présent du narrateur. Il faut parfois faire l'effort de se souvenir de l'époque où il a été écrit pour le savourer totalement. Il a été écrit en 1943, publié une première fois en 1944 et publié à nouveau chez Denoël en 1958 avec le post-scriptum digne de Philip K. Dick, une dizaine d'années à peine s'était écoulée depuis la fin de la 2nde guerre mondiale, les horreurs de la guerre, et les privations et restrictions de toute sorte pour les civils. Ces éléments de décor du roman était très contemporains pour les lecteurs de l'époque, tout comme certaines réflexions sexistes, pourtant présentées comme archaïques et quasiment objets de dérision.
Ces éléments de forme mis à part, le récit reste vertigineux, aventureux et philosophique, l'intrigue et l'imagination d'un monde futur restent à mon avis très pertinents et valables, pour le lecteur qui n'aura pas peur de faire un voyage dans le temps vers les années 1950 et au-delà ...
Commenter  J’apprécie          10
Certes, le style est un peu dépassé mais l'histoire est géniale.
Ce livre est de la science fiction en français! Il explore le sujet du voyage dans le temps et dans l'espace avec les conséquences que de tels voyages peuvent comporter.
L'imagination de René Barjavel est sans borne. Son analyse des comportements humains est fiable. Un bon classique!
Commenter  J’apprécie          11
Souvenir lointain, de cette lecture faite au bord de l'océan indien. Très bon souvenir, très vague aussi ;-)
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (5059) Voir plus




{* *}