Alors tout d'abord, j'ai eu beaucoup de mal à accrocher au tout début pour 2 raisons :
1. L'anglais : le lisant en anglais (éditions Penguin oblige), il m'a été difficile de me mettre dedans car il s'agit d'un vieil anglais avec beaucoup de termes particuliers qui m'étaient difficiles à comprendre. Je vous conseille donc la version FR.
2. Les personnages : comment est-ce possible qu'aucun personnage ne soit attachant ? Wendy est trop niaise, Peter est trop fier, indélicat, voire tyrannique, les enfants perdus ne sont pas assez détaillés pour qu'on puisse vraiment s'attacher à eux, Clochette est une véritable garce… Seule Nana, la chienne-gouvernante a su me toucher, et c'est un chien, donc c'est globalement acquis par sa nature même d'animal.
J'ai donc dû me prendre par la main à plusieurs reprises pour me pousser dans la lecture et je suis finalement contente de l'avoir fait. Je garde un sentiment très positif vis à vis de cette oeuvre qui malgré le manque de charisme des personnages a su me faire voyager au pays imaginaire. Tout d'abord, j'ai beaucoup aimé le Capitaine Crochet, James Hook, qui est beaucoup plus profond et charismatique que dans la version de Disney dans laquelle il est tourné au ridicule. Il a une très grande intelligence, fait preuve de dignité et révèle parfois un coeur tendre et une âme douce sous cette couche de cruauté.
Néanmoins, mon plus grand coup de coeur est la façon dont l'auteur réussit à nous faire vivre dans le pays imaginaire à travers l'absurdité et l'originalité toujours plus prononcées des éléments du récit. Les fées naissent des rires des bébés et leur petite taille ne leur permet de ressentir qu'un seul sentiment à la fois, les enfants se nourrissent de façon imaginaire et tuent des pirates à 4 ans…. Tellement de choses ne font aucun sens et l'on se demande au fur et à mesure du récit, d'où venait à
J. M. Barrie autant d'imagination ? le plus fascinant, c'est qu'il ait réussi à nous faire vivre cette magie et ressentir la beauté de l'imaginaire dans un lieu extrêmement sombre puisque sur l'île de
Peter Pan, la mort et la cruauté y sont omniprésentes. Par ailleurs, j'ai beaucoup aimé toutes les scènes et la symbolique autour de la fenêtre ouverte dans la chambre pour laisser passer les enfants, la discussion autour des mères, et surtout autour du passage à l'âge adulte dont la morale est finalement entre deux eaux.
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