Certaines peintures nous requièrent plus que d'autres. Elles s'adressent à nous, elles sont presque comme des personnes, des êtres individuels, des rencontres. Elles sont plus exclusives que bien des images. Elles nous entraînent dans un noeud d'universel et d'intimité qui leur est propre. Les paysages de Ronan Barrot s'adressent à nous depuis une autorité bouleversante ; ils sont à la fois doux et sévères, composés et chahutés par les gestes du peintre, emportés par un désir de montrer et de dire. Car la peinture de Barrot a un contenu, une consistance, chez elle l'exécution est inséparable de ce qu'elle donne. Elle nous livre à des émotions fortes, aux saveurs irritantes du déchirement. On est saisi par une peinture muette, syncopée, et, dans le même temps, on y perçoit un signe, la trace d'une pensée mouvante, chambardée. Elle confère aux silhouettes, aux scènes peintes, à la nature et aux visages humains, une existence offensive.
Peut on vivre sans les artistes ? .Quelle est la place des artistes dans les grands débats d?aujourd?hui ? Quel peut être leur apport spécifique ? Les artistes ont-ils une responsabilité particulière dans la vie collective, ou n?ont-ils pour seule responsabilité que la réalisation de leur ?uvre, en toute liberté ? Cette liberté est-elle sans limite ? On reçoit des siècles passés l?idée que les artistes sont des témoins de la sensibilité humaine, de la profondeur de l?esprit, du désir de beauté et de bien. On observe qu?ils ont souvent été prophètes de l?avenir. Est-ce encore le cas ? Comment discerner dans la foisonnante production artistique actuelle ce qui contribue au mieux-être de la société ? La place de l?art et des artistes est-elle vitale ou superflue ? Avec la participation de : Ronan Barrot, peintre ; Michel Brière, prêtre du diocèse de Paris, aumônier des Beaux-Arts Alain Cugno, philosophe ; Claude-Henri Rocquet, écrivain, historien d?art. Débat animé par Catherine Escrive, journaliste.
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