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sur 150 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Lilly n'a plus de gout à vivre, son petit-fils est mort. Avant d'en finir, elle nous conte sa vie... d'abord avec un peu de nostalgie pour l'Irlande de son enfance, puis elle se remémore le chamboulement d'un départ précipité pour l'Amérique, la peur d'être retrouvée, les difficultés d'adaptation, des pertes... trop de pertes, le racisme contre son amie Cassie, son travail de cuisinière... toute sa vie de femme dit simplement ... sans rancoeur pour les pertes et les douleurs souvent infligées par des guerres passées.
Malgré la sagesse acquise après ces nombreuses épreuves, toute cette vie de blessures n'a pas réussi à élever un rempart contre ce deuil de trop... cette fois-ci son coeur est brisé.

Une belle histoire, avec une Lilly émouvante et en même temps si pudique... on s'attache tant à elle que tout du long de cette lecture on garde au coeur l'espérance que quelque chose viendra changer son fatal projet.
Je découvre cet auteur avec ce livre et j'aime son écriture sensible et captivante... sans aucun doute, j'y reviendrai.
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Lilly a traversé le vingtième siècle, affronté 5 guerres, quitté l'Irlande et les siens, traversé l'Atlantique pour s'exiler et vécu la majeure partie de son existence dans la terreur qu'on ne la retrouve. 60 ans sur le nouveau continent, pays devenu celui de son fils et de son petit-fils, elle qui a dû fuir précipitamment le comté Wicklow pour une faute qu'elle n'a jamais commise.
Elle a vécu entourée d'hommes: amants, amis, ennemis, frère, père, fils, petit-fils, tous présents dès le début du récit qu'elle va dérouler sur 16 jours, les 16 jours qui suivent la mort de Billy, son dernier homme, avant de décider d'abréger sa longue vie.
Du Côté de Canaan est un livre intrigant car bourré d'allusions, raconté à travers le regard de cette vieille femme de 89 ans, et on comprend vite que ce regard ne montre qu'une des multiples facettes de l'Histoire de l'Irlande et des Etats-Unis; on la suit dans ses fuites et ses rencontres fortuites, dans son courage et la solidarité qui l'entoure. On redécouvre une Irlande en pleine guerre civile et en proie à la violence, à l'aube de l'indépendance, une Irlande qui reste longtemps dans le sang de ceux qui l'ont quittée.
Je comprends mieux, maintenant que je sais que ce livre est précédé de "Un Long Long Chemin" et de "Annie Dunne", pourquoi j'avais le sentiment qu'il manquait une partie, et je ne manquerai pas de lire ces deux autres romans pour avoir un meilleur aperçu de cette famille banale confrontée aux guerres et à la solitude.
Je ne sais pas pourquoi, j'ai eu dû mal, au début, à m'accrocher à ce livre dont les thèmes pourtant m'intéressent et qui se dévoile petit-à-petit, mais il m'a intriguée. La vie de Lilly ressemble à une étoile filante, si lumineuse et pourtant, malgré les années, si brève, tant les souvenirs sont présents, tant elle semble ne s'être jamais vraiment faite à cet exil, occupée qu'elle était à se trouver une place dans le monde, dans un pays où des milliers de destins se jouaient tous les jours, dit-elle, et où la mort de quelqu'un se perd dans la multitude des autres.
C'est un livre plus complexe qu'il en a l'air, je pense, et qui laisse beaucoup de questions en suspens, telles que celles du camp à choisir dans les conflits ou de la liberté qu'on se doit de laisser à l'autre.
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Voici le récit d'une vie de femme, une confession subtile et des souvenirs à ressusciter les morts portés par une prose poétique envoûtante. Un magnifique roman signé Sebastian Barry.

« Premier jour sans Bill. Bill n'est plus. Quel bruit fait le coeur d'une femme de quatre-vingt-neuf ans quand il se brise ? Sans doute guère plus qu'un silence, et certainement un petit bruit ténu. » Ainsi se délie le récit de Lilly Bere, vieille femme d'origine irlandaise que la mort brutale de son petit-fils pousse à la confession avant de disparaître. Peu à peu, elle raconte sa vie, véritable et tumultueuse épopée. Ô combien ! de son enfance en Irlande à son exil aux États-Unis suite aux bouleversements politiques de son pays, elle égrène les mille et un petits bonheurs et grands drames de son existence. Des drames qui sont autant de deuils et de disparitions. Celle de son frère Willie, fauché au combat. Celle de Tadg, son mari policier (comme son propre père) avec qui elle démarre une nouvelle vie dans le Nouveau Monde. Celle de Cassie, son amie, domestique noire, tragique victime d'injustices et de ségrégation raciale. Celle de Joe, le mystérieux et bel Américain dont elle portera le fils, Ed, dont la vie fut fracassée par la guerre du Vietnam et dont elle recueillera l'enfant. Et Bill, ce petit-fils comme dernier maillon d'une chaîne de malheurs. Bill, un rayon de soleil pour celle qui a déjà enduré tant d'épreuves, mais qui puise au coeur de sa mémoire la force de se souvenir des êtres aimés. La force et le pouvoir de leur redonner vie et de poursuivre encore un peu la sienne.

Emouvant et plein de rebondissements, ce roman est captivant. Sombre et lumineux à la fois, il est magistralement porté par la plume dense et délicate de Sebastian Barry qui met en relief les souffles et les silences de Lilly Bere, tout comme la tendresse et la candeur de son ton, restitués dans une histoire de vie foisonnante et tragique. Tout est dans le non-dit et la suggestion, et cela fonctionne à merveille, le sujet est grave, et le rendu d'une grande beauté.
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Dans du côté de Canaan, Sebastian Barry nous offre le testament de Lilly. Elle a 89 ans et vient de perdre son petit fils. Elle ne se sent plus la force de vivre alors elle écrit et nous livre sa vie entre l'Irlande et l'Amérique.

Une confession pleine de mélancolie, de douceur et de pudeur. Les révélations se font petit à petit, on n'a souvent l'impression d'être assise devant Lilly est de l'écouter nous raconter sa jeunesse.

C'est ma première rencontre avec Sebastian Barry et je dois dire que je suis conquise par son écriture vraiment délicate et poétique.
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Je retrouve, comme dans Quatre jours en mars, un roman écrit par un homme et dont la narratrice est une femme, âgée de quatre-vingt-neuf ans, qui plus est… On se doute que, vu son grand âge, elle a beaucoup à raconter, et quantité de réflexions à faire sur sa vie.
J'ai été tout de suite intriguée par cette vieille dame, Lilly Bere, qui vit sur la côte est des états-Unis, et qui, venant de perdre un être proche et très aimé, se remémore ses jeunes années, et ce qui l'a amenée dans le « Nouveau Monde ». Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle a survécu à bien des épreuves. Notamment lorsqu'elle dut, toute jeune fille, fuir l'Irlande avec son fiancé menacé de mort par l'IRA. Elle n'a pratiquement aucune prise sur sa vie à ce moment-là, mais au fur et à mesure des années, elle prendra une part de son destin en mains, celle que les guerres n'auront pas réussi à briser.
J'ai trouvé le style, sans oublier sa traduction, remarquable, composé de phrases courtes pour le temps présent, et qui s'emballe en longues suites de propositions pour le passé, en donnant au lecteur un léger tournis, une sensation indéniable de temps qui s'accélère.
Lily est un personnage fort, un caractère qui s'est forgé et a résisté dans l'adversité et les épreuves. J'ai surtout aimé ce qu'elle était devenue au fil des années… elle m'a rappelé un peu le personnage d'Hattie dans Les douze tribus d'Hattie.
Une lecture forte, marquante, et la découverte d'une écriture à la sobriété bien venue.
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Sebastian Barry nous livre une fresque tragique, entre Irlande et Amérique qui nous permet de suivre quelques évènemets de la grande Histoire du XXème siècle au travers de la vie bien remplie de Lilly Bere. Jeune irlandaise né au début du siècle dernier, elle est obligé de fuir l'Irlande qui lutte pour son indépendance car son fiancé apppartient à la milice fidèle la Grande Bretagne.
A cette déchirure initiale avec sa famille, nous allons suivre le destin de Lilly, racontée par elle même alors qu'elle a quatre vingt neuf ans et viens de perdre son petit fils Billy.
Dans un style qui permet de retranscrire la condition de la narratrice entre bon sens et naïveté, Sebastian Barry nous permet de passer par toutes les émotions, souvent sombres et dures. Mais parfois lumineuses.
On voit que la vie de Lilly a été influencée de manière profonde et durable par la folie des hommes : la guerre (la première guerre mondiale, celle du Vietnam, la première du Golfe), le racisme et la confusion mentale qu'il irrigue dans une société, les luttes armées d'indépendance.
Un roman poignant du début jusqu'à la fin, qui me donne sincèrement envie de lire les autres ouvrages de l'auteur, dont certains semblent retracer la vie de personnages évoqués dans ce livre.
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« Bill n'est plus. Quel bruit fait le coeur d'une femme de quatre-vingt-neuf ans quand il se brise ? Sans doute guère plus qu'un silence, certainement à peine plus qu'un petit bruit ténu ».
Voici les premières phrases du roman, et cela vous donne le ton, la poésie, la sensibilité de l'écriture de l'auteur.
Ce récit est composé de dix-sept chapitres, dix-sept jours sans Bill.
Lilly, nous raconte son histoire avant de disparaître, de son enfance irlandaise à son exil en Amérique, sa vie qui fut pleines de rencontres, de bonheurs, de solidarité, de déceptions et surtout de disparitions. A chaque étape, chaque épreuve elle rebondit, c'est une femme merveilleuse, elle est indulgente, généreuse et aimante. J'ai beaucoup aimé ce temps passé auprès d'elle, le temps qu'elle me raconte son histoire, le temps de ma lecture.
Un très beau roman lumineux, sans pathos, sans mièvrerie, encore une belle rencontre avec cet auteur, une belle leçon de vie.
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A 89 ans, au crépuscule d'une vie émaillée de tragédies, Lilly n'est pas en colère. Ni contre Dieu ni contre la folie destructrice des hommes qui a provoqué la perte de ceux qu'elle aimait : frère, mari, petit-fils. Non, cette irlandaise émigrée en Amérique depuis longtemps n'a pas de colère en elle. Mais elle est lucide, mélancolique et prête pour le grand saut. Mais avant cela, il lui faut livrer son histoire, sa traversée du siècle marquée par les guerres dévoreuses de destins. Comme un testament, ultime témoignage avant d'écrire le mot fin. Sebastian Barry, l'auteur de du côté de Canaan, se glisse avec agilité dans la peau de cette vieille dame, digne et jamais geignarde. Dans ce roman écrit avec délicatesse et humanité, dans un style d'une belle élégance, Barry alterne petites riens du quotidien présent et retour sur un passé tumultueux. Une façon habile de s'écarter d'un récit trop linéaire où la mort frappe plus souvent qu'à son tour. Certaines coïncidences ou hasards sont à peine crédibles mais tout le talent romanesque de l'écrivain est de rendre tout plausible ou presque. Et on admire au passage l'art de portraitiste de Sebastian Barry, sa capacité à rendre palpable le passage du temps, sans s'appesantir, avec une sorte de légèreté qui contraste avec la douleur des deuils que connait son héroïne, petit soldat au coeur généreux, finalement brisé en mille morceaux. Même si leurs histoires n'ont rien à voir, la Lilly de Barry est comme une petite soeur de l'Emily de Stewart O'Nan. Deux femmes très âgées, qui ont su résister à toutes les tempêtes, droites et fières, désormais sur le point de tirer leur révérence. Un adieu qui sonne comme une délivrance.
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Sebastian Barry est Irlandais. S'il a publié trois autres romans, Dunne (2005), Un long chemin (2006) et le testament caché (2009) tous parus chez Joëlle Losfeld, j'avais seulement pu lire le dernier, très beau roman qui mélangeait petite et grande histoire. Son dernier roman, du Coté de Canaan, sorti en France lors de la rentrée littéraire de septembre 2012 (ouf j'arrive presque au bout de cette fournée de septembre), reprend ce mélange de destinée d'une héroine perdu dans les méandres de l'histoire du XX siècle.

Cette héroine, Lilly Bere, a, à 89 ans, une vie pleine derrière elle : et juste après avoir perdu son petit-fils, Bill, qui vient de se suicider, elle décide de raconter sa vie. Chaque chapitre correspond à chaque jour vécu après la disparition de Bill.

Chaque jour, elle fait l'effort d'ouvrir son coeur, comme si elle se devait d'écrire ses Mémoires, et au fil des jours qui passent, nous reformons le puzzle de son histoire, et son passé peuplé d'injustices et de guerres qui lui ont ravi les êtres qu'elle chérissait. Les brûlures de l'existence racontées comme un thriller empreint d'une extrême mansuétude.

Lilly regarde par dessus son passé et voit des moments heureux ou tristes, des personnes sincères, bienveillantes ou non, et avant, son attachement à son pays d'origine.

Le roman a le grand mérite de soulèver pas mal de thèmes importants: les dépressions post-traumatiques des vétérans des différentes guerres, le terrorisme et assassinats perpétrés par l'IRA, les mères célibataires, les migrants qui arrivent aux Etats-Unis et bien sur la fin de vie des personnes âgées, leur solitude, et également en fliligrane la question de l'euthanasie.

Ce roman est avant tout un superbe portrait de femme, cette Lilly, tout à tour aimante, généreuse et avant tout terriblement attachante, et la vie de cette héroïne, est une épopée pleine de rebondissements à la fois tragiques et drôles aussi parfois. On est rapidement, et sur toute la durée du livre, accroché à ce personnage de femme ballotté par L Histoire.

Pas de pathos, de roman de gare dans ce livre : Sebastian Barry, comme dans le Testament caché sait user du le non-dit, de l'éllipse et de la suggestion, et si on aimerait parfois être plus bouleversé par les drames qui se jouent devant nous, le rendu, toujours (trop?) bien distancié reste d'une grande beauté.

Un des beaux livres étrangers de cette rentrée littéraire qui a dans l'ensemble beaucoup séduit les lecteurs qui ont fait cette belle rencontre avec Lilly.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Je croyais lire une enième saga irlandaise, mais c'est en fait le testament d'une très vieille dame. Cette vieille dame vient d'apprendre la mort de son petit-fils. Avant de quitter cette vie, pour laquelle elle n'a plus de goût, elle se souvient...Lily a fuit l'Irlande dans les années 1920, suivant son fiancé menacé par l'IRA. Elle vivra donc sa vie entière aux États Unis mais une vie marquée par les drames. Femme, mère et grand-mère, à chaque étape la violence des hommes la frappe. Mais sa vie est jalonnée de belles rencontres, de belles amitiés et d'amour, celle des hommes de sa vie, ses maris, son fils et son petit fils.
Bien que tragique, ce roman m'a beaucoup plu. le récit est subtil, le ton doux et touchant.
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