Encore une fois je me sens en décalage, je n'y ai vu aucune longueur, mais trois voix, trois femmes à qui on laisse la parole.
N'ayant pas encore lu son premier roman
LA VEUVE je me suis laissée surprendre par le style de l'auteure, journaliste dans la vie
Fiona Barton nous emmène dans une enquête journalistique, tragique et macabre.
Tragique par les voix de Emma et Angela. Emma qui dès les premières pages nous confie son mal être, sa difficulté d'apaiser ses angoisses, consciente d'avoir un époux qui la porte parfois à bout de bras « Il aurait du partir il y a des années. Je l'aurais fait, moi, à sa place, si j'avais du gérer mes angoisses un quotidien. () Au contraire, il reste tout près de moi comme un parent nerveux dont le seul but est de me protéger » . Emma devra faire face à la terreur qui l'envahit à la lecture de cette coupure de presse le 20 mars 2012.
Macabre par la découverte du squelette d'un bébé mais dont l'auteure se passera de détails scabreux orientant l'histoire tout en pudeur, en émotions tellement fortes et intenses qu'elles en deviennent même difficile à contenir.
L'enquête journalistique menée par Kate nous fait prendre conscience des revers et des différents pans d'une enquête aussi délicate à mener. L'auteure étant journaliste de métier, les détails amènent une vraie tonalité et un réalisme troublant. Ce qui ne fait que décupler les émotions, et nous saisir dès les premiers témoignages recueillis auprès des habitants de Howard Street.
Fiona Barton possède le don de raviver l'empathie en brossant des portraits de femmes meurtries devant faire face au deuil d'une perte douloureuse, sans jamais basculer dans le pathos et sans jamais tomber dans l'horreur. Ces maris démunis ne sont pas aux premières loges de ce roman et pourtant on arrive à saisir la place qu'ils occupent, leurs portraits bien loin des caricatures actuelles sont définis en toute discrétion, sans vision manichéenne. Tout est en nuance chez Barton, c'est la vraie vie.
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